la fin des fêtes. noël et le nouveau an ? terminés. il n'était plus l'heure de vendre, ni même d'acheter.
non, il fallait ranger.
regarder une dernière fois cette allée enneigée,
ces stands colorés.
sooyun n'était pas fatiguée, elle n'avait pas froid et se sentait d'une humeur extrêmement calme. légère. un sourire sur les lèvres, un dernier verre avec son frère. elle n'était pas habituée à tant de paix. à être si paisible, si gentille. elle avait vu et aider des petits, offerts ses dernières bougies à des enfants émerveillées. elle en avait même conseillé de ne pas se brûler.
elle, la présidente firestone, la folle au carton rouge. aie, être au contact de son frère cette année, ça ne lui réussissait pas, sa mère pourrait la tuer rien que pour le sourire pendu à ses lippes.
pauvre enfant,
qui pense que ses péchés ne sont pas si grave.
qu'il n'y a rien de plus ... normal.
c'est beau l'espoir, c'est doux comme son doudou, c'est chaud comme son chocolat et ça brille quand les bougies. mais c'est faux, l'espoir. c'est rien d'autre qu'un putain de mensonge et ça, ça, ben ça, sa mère l'a bien mise en garde. ne croit pas soo, non ne croit en rien. croire c'est ce faire avoir. être sympa c'est ne plus être vigilante et être vigilante c'est être faible ; une cible facile.
et cette proie rencontre le trou noir.
ça fait,
ça fait mal.
vraiment très mal.
elle se souvient des coups de sa mère, mais elle ne se souvient pas de cette douleur là. elle se défend, un peu, pas beaucoup en vérité. surprise par un premier coup qui l'assomme. elle qui rangeait tranquillement les cartons du stand.
elle est là, le corps ancré dans le sable, elle tente de protéger son visage. la bouche scellée par l'instrument. même si elle le pouvait, elle n'hurlerait pas, elle a appris à se taire, pourtant, les coups reçus lui déchire les entrailles. et peu à peu le sang chaud se glace au contact du froid. lui brûle la peau. incendiée à l'intérieur par la pression des poings qui s'abat. carbonisée ensuite par son propre organisme. ça fait... mal. coupures, bleus, hématomes déjà éveillés, le sang à l'arcade, à la lèvre, au nez, elle voit flou. flou et rouge. elle déteste ça, elle prit pour que ce qui coule sur son visage ne soit qu'un afflux sanguin imprévu, mais la douleur et trop forte et son corps ne supporte pas ; même lui, même lui il la lâche.
«
Tu feras passer le mot à tes petits camarades... » l'arme ne lui fait pas peur, mais son corps tremble.
elle pourrait le supplier à travers le baîllon ((il n'en est pas question)). de toute façon, elle ne voit plus grand chose et la douleur amène la fatigue.
il n'y a pas de peur ((enfin elle croit)) seulement une infini rancœur.
et elle ne capte pas non plus, l'intervention du petit qui a perdu sa bougie, ni le cri de ce dernier. elle ne le voit pas pleurer et elle n'entend pas les pas de bruit de celui qui fuit.
elle plonge seulement dans un terrible brouillard.