[ chapter one : for our love ]  — on pouvait entendre les cris déchirant d’une mère en devenir au sein de l’hôpital de mokpo pendant plus de six heures, les cris d’une mère qui donnait vie à la fille dont elle avait toujours voulu. roh sangmi, 25 ans et mère de deux trois enfants, risquait sa vie pour son dernier enfant. femme têtue, mariée à l’homme de sa vie, qu’elle ne cessait de dire à tous ceux qui voulaient bien l’entendre parler de sa vie parfaite, avait toujours souhaité avoir une petite fille. déjà mère de deux garçons, sangwook et woosung, elle refusait de suivre les conseils des médecins inquiets de sa santé. tout les signes pointaient vers une grossesse à grand risque, mais son coeur lui criait d’essayer. une dernière fois, qu’elle suppliait son mari, les yeux pétillants à l’idée d’avoir une petite fille. et lui ne pouvait rien lui refuser. l’amour qu’il lui portait l’avait poussé à accepter, à la laisser porter un dernier enfant, dans l’espoir qu’on leur donne une addition féminine au sein de la famille. et de ce moment d’amour est née woori. it’s a girl, qu’on annonçait aux parents fiers, heureux. la surprise qui avait emplit le coeur de sangmi, le bonheur d’entendre ces mots, d’une fille qu’on lui avait donné, elle voyait un tout nouveau monde dans lequel elle allait l’élever comme elle aurait voulu qu’on l’élève. avec tout son amour. et elle était heureuse, sangmi. finalement, elle était comblée, avec l’homme de sa vie, ses fils et sa toute dernière, elle était comblée. ours, qu’elle chuchotait au creux de l’oreille de son mari, le sourire aux lèvres. et elle ne pouvait empêcher les larmes de joie de couler sur son doux visage, alors qu’elle caressait la joue de sa douce woori, sans se soucier du monde autour d’elle. sans entendre les chuchotements inquiets des infirmières, sans voir le regard des médecins qui passaient des machines à elle, sans savoir que quelque chose de mal était sur le point d’arriver, que tout les signes pointaient sur son état de santé qui se dégradait plus les heures passaient. parce qu’elle avait tout ce qu’elle voulait au monde, sangmi. elle poussait de côté les inquiétudes, les résultats troublantes, refusait d’avoir de l’aide. elle avait combattu sa santé toute sa vie et pour une fois, elle ne voulait pas qu’on se mette entre elle et sa fille. jusqu’à ce qu’elle ne puisse y échapper, du son incessant des machines qui s’affolait, indiquant ce qu’on redoutait le plus. des heures à se démener pour la garder en vie, sangmi, de sa vie qui s’échappait, ne laissant derrière elle qu’une famille brisée et une petite fille condamnée à être tenu responsable. vingt deux heures quarante trois, qu'on murmurait d'une voix brisée, prononçant l'heure du décès de cette femme qui avait tout, quelques heures plus tôt. une tragédie dont elle ne pouvait échapper.

[ chapter two : fall away ] — on dit que le deuil se fait en étape, que certaines personnes bloquent et n’arrivent pas à accepter la mort d’un proche. de la dépression jusqu’à la colère, qu’il était, le paternel, incapable de passer par dessus la perte de sa femme. prisonnier d’un cercle vicieux, de la douleur qui le tenait au sol et la haine qui se développait de ces deux années qu’il avait passé, il n’avait eu que peu de contact avec sa fille. parce que woori vivait avec sa grand-mère, alors qu’il prenait du temps à accepter que sangmi n’allait revenir, parce qu’il ne voulait voir l’enfant qui lui avait enlevé l’une des seules personnes qui comptait pour lui. deux années qui avaient passées, alors qu’il avait vu la gamine qu’une poignée de fois. on dirait qu’il aurait pu apprécier sa fille, si seulement il aurait prit le temps de la connaître. que l’enfant solaire n’était qu’innocence, mais lui ne le voyait pas ainsi. de ses yeux brûlait une haine qui grandissait depuis cette soirée fatale, lors qu’on lui avait dérobé sa sangmi. du paternel, il n’y avait que de la colère et une envie de l’abandonner, de refuser de l’appeler sa fille. pourtant, au bout de deux ans, elle s’essoufflait, la grand-mère roh, à s’occuper d’un enfant de deux ans. parce qu’elle était énergique, woori. elle était si solaire, si heureuse, insouciante du problème qu’elle avait supposément causé, c’était une gamine qui avait l’âme pure et qui adorait son père. parce qu’elle ne voyait pas son regard froid, elle n’y voyait que son père. elle lui faisait confiance, woori. elle n’avait aucune idée de ce qu’elle allait vivre, la pauvre enfant.

( tw maltraitance )

[ chapter three : hurt road ]  — elle suffoque, woori. elle a peur aussi. elle ne comprends pas, l’ange, pourquoi on la traite ainsi. pourquoi on l’enferme dans cette cabine minuscule, pourquoi on ne l’aime pas. et elle n’a que cinq ans, woori. et elle pleure, elle pleure à chaudes larmes, elle supplie son papa de la faire sortir. i understand, qu’elle bafouille, ses petits points qui cogne contre les portes qui sont fermés à clé. i won’t do it again, qu’elle promet, le coeur lourd, sans comprendre ce qu’elle avait fait. mais elle promet, à son papa, elle allait trouver ce qu’elle avait fait de mal et elle n’allait plus le faire. elle veut qu’on l’aime, woori. tout ce qu’elle veut, c’est d’avoir la chance d’avoir l’amour que son père portait à ses grands frères. et pourtant, on l’enferme dans cette cabine, froidement. et elle veut sortir. parce que c’est sombre, ici. c’est petit, ici. c’est effrayant et elle se sent si mal, woori. comme si le peu d’espace qu’elle a commençait à se rétrécir. et il y a son coeur qui commence à battre à pleine vitesse et ses points qui cognent plus fort sur le bois et les cris stridents qui s’échappent de ses poumons. elle sait qu’on ne doit pas crier, qu’on doit être silencieuse, mais la peur lui fait tout oublier. de sa panique, elle se blesse les mains, à force de frapper, elle s’écorche les paumes, les gouttelettes de sang qui tombe sur ses pantalons déjà mouillés d’urine. et il y a la porte qui s’ouvre soudainement, woori qui retrouve la liberté ou ce qu’elle considère être libre. face première sur le sol, elle sanglote de manière incontrôlable, s’excuse à profusion. les mots de son père s’embrouillent sous la colère, elle n’entends rien parce qu’elle a mal, woori. de son corps qui crie fatigue, des coups et des blessures qu’elle a déjà subi, la faiblesse de ses membres qui ne l’écoute pas, qui refuse de bouger. et du paternel à la voix qui hurle, aux mains qui agrippe la gamine et la secoue violemment, le monstre qui est de retour. sa tête qui se balance de tout côté et la claque qui heurte son visage. puis, un ravage. un ravage qui la pousse au bout. la vie d’une gamine qui ne tient qu’à un fil. et le paternel qui panique, qui cherche une excuse, qui commence à penser à la jeter au bord d’une route, le salaud qui le fait. la vie de woori qui ne tient qu’à un fil et un miracle qui lui sauve la vie, le médecin régulier qui tombe par hasard sur la pauvre gamine, qui lui sauve la vie. et on lui promet de ne plus jamais la laisser sous la main du monstre, cette journée-là. plus jamais.

[ chapter four : little star ] — huit ans. deux ans et quelques mois qui ont passés depuis l’évènement dont personne ne parle dans la famille. d’une gamine maltraitée à la douce enfant qu’elle est à ce moment, woori, elle avance à petits pas. craintive, mais beaucoup plus vivante, entouré de gens qui l’aime vraiment. école à la maison, toujours accompagné de sa mère ou à courir dans les couloirs de l’hôpital où travaille son père adoptif, elle s’y sent le plus en sécurité avec eux. aujourd’hui, c’est une journée spéciale pour la poupée. une autre année qui s’ajoute à son âge et une fête qui se déroule dans la cours de la famille nam. heureux, qu’ils sont. avec un cadeau qui s’annonce plus que parfait, on attends le meilleur moment pour l’annoncer. et il y a woori qui joue, qui s’amuse comme tout enfant de son âge devrait et elle se sent bien. sécure, avec eux. elle court dans tout les sens avec le nouvel addition dans la famille, un petit chiot qu’on prénomme daisy, jusqu’à ce qu’on l’appelle. assise sur un tabouret, daisy couchée à ses pieds, elle a le regard curieux, woori. devant elle, une enveloppe. elle ne comprends pas trop, la gamine. encore un peu derrière les autres en ce qui concernait l’apprentissage, elle avait de la difficulté à lire, encore. lentement, mais sûrement qu’elle parcourait les lignes de textes, que les pièces du casse-tête se plaçait. et son petit coeur qui se serre, à woori, à qui les larmes ne peut s’empêcher de tomber sur les joues, parce qu’on confirme enfin son adoption, à la gamine. elle faisait officiellement partie de la famille et c’était le plus beau cadeau qu’on pouvait lui offrir, à la belle.

[ chapter five : save me ] — elle n’aime pas être de sortie aussi tard, woori. son coeur s’affole, parce qu’elle a peur, elle n’aime pas la noirceur et elle a oublié son collier porte-bonheur chez elle. c’est la première année où elle est retourné à l’école, après des années à faire l’école à la maison et le retour a toujours été stressant. il y a toujours eu ce what if ? qui lui trottait au fond de la tête, mais c’était la première fois qu’elle partait aussi tardivement. et elle a la tête baissée, woori. elle tient son sac d’une poigne ferme et traverse la rue. almost there, almost there, qu’elle se dit en mettant pied dans la ruelle, inconsciente qu’on l’attend dans la noirceur, inconsciente qu’on la suivait depuis des semaines, qu’on attendait le bon moment pour l’attaquer. parce qu’on ne l’a jamais oublié, woori. l’obsession de son père biologique qui s’est développé, qui voulait vengeance sur la gamine qui avait désormais treize ans, qui l’avait entraîné à la surveiller pendant des semaines, dans le seul but de lui enlever la vie comme elle l’avait fait avec sa femme. une attaque qui surprend la gamine, elle ne le reconnait pas, woori. pour un moment, jusqu’à ce qu’elle voit le tatouage qu’il a sur le poignet et elle fige de peur. blackout total. il y a son cri qui déchire le silence de la nuit, puis plus rien. qu’une douleur si intense que ça l’empêche d’appeler à l’aide assez fort pour qu’on puisse l’entendre et l’inconscience qui prends le dessus.

[ chapter six : farewell ] — au revoir, mokpo. c’est le temps de quitter cette ville maudite, de ne jamais se retourner. décision de ses parents après la dernière attaque de son père biologique qui avait coûté son oeil gauche et ouvert de nouveaux des blessures qu’elle pensait avoir oublié, woori qui a besoin d’un nouveau départ. séoul, on dit. la capitale de la corée, une ville si grosse et si différente de ce qu’elle avait l’habitude. l’anxiété qui se développe, malgré son départ, il y a son état mental qui prends un tournant au plus bas, la gamine qui ne cesse de repenser à ce qui est arrivé, qui ne cesse de penser qu’on va la suivre et que ça va recommencer. la peur dans le ventre, elle ne sort jamais, woori. adolescente aux lippes scellés, la gamine qu’on pousse dans les couloirs, la gamine dont on se moque l’agissement étrange. elle reste seule et encore plus malheureuse, trouvant confort que dans les jeux vidéos.

[ chapter seven : little moments ] — everything will be okay, qu’elle chuchote, les yeux fermés, le myocarde menaçant de s’échapper de sa poitrine à tout moment. elle a la main sur la souris, la gamine, le curseur qui oscille sur le bouton pour démarrer le stream. c’est sa première fois et elle tremble, woori… link. c’est link, pas woori, lorsqu’elle appuie sur le bouton. de sa passion est née une envie de le partager au monde, parce que ça avait été un refuge pendant si longtemps, un confort qu’elle voulait partager au monde entier. sans caméra, que des jeux, link et sa personnalité solaire. et elle appuie finalement, après avoir laissé un souffle s'échapper de ses lèvres. hi everyone, i'm link and...

[ chapter eight : heartbeat ] — elle est inquiète, woori. trop inquiète. ce n’était que par pur hasard qu’elle est tombée sur ce pauvre chat, en plein milieu de la rue. blessé et trop faible pour bouger, la créature qui avait été jeté d’une voiture, laissé seul à mourir, le pauvre. et elle n’a pas pu le laisser ainsi, woori. le coeur gros comme tout, elle s’était assurée d’appeler un vétérinaire et la voilà maintenant qui attends depuis des heures, une réponse positive que tout va bien. les pas qui la mène d’un côté à l’autre de la salle d’attente jusqu’à ce qu’on l’appelle. le coeur qui bat bien fort alors qu’elle écoute ce qu’on lui dit… tout pour n’y avoir qu’une écoute sélective. only one eye ? stupéfaite, la main qui se lève immédiatement et pointe en direction de sa propre blessure. et puis il y a un sourire qui se dessine sur ses lèvres, comme si le destin les réunissait, elle fait sa décision, woori. so, where do i sign the adoption papers ?

[ chapter nine : here i am ] — 2020. la promesse faite à ses parents qu’elle regrette déjà, woori. l’envie de quitter l’université à peine après y avoir mit les pieds, il a une part d’elle qui veut réellement le faire. parce que ça n’a jamais été son fort, les études. la recherche biomédicale, c’est le boulot de sa mère, c’est son rêve à elle. woori rêve de streamer, elle rêve de danser, chanter, jouer à des jeux vidéos en ligne, devant une caméra, à vivre réellement comme elle le veut. à temps plein. à être link, la chaotique, à s’amuser comme tout. mais elle n’a toujours pas le courage de l’avouer à ses parents. la pression qu’elle a de les rendre fiers, la peur qu’on soit déçu qu’elle n’ait pas une carrière aussi prestigieuse qu’eux… le raisonnement de sa demande universitaire, pour le moment. peut-être qu’à un moment donné, elle serait assez courageuse pour l'annoncer à ses parents, woori. elle l'espère.