I.Je suis né à Bangkok, en Thaïlande, de deux parents thaïlandais. Je suis le deuxième enfant, ayant un grand frère un peu plus âgé que moi. Bien que je n'ai rien contre ma défunte mère, j'aurais aimé naître dans une autre famille. Si je ne m'en rendais pas compte plus jeune, j'ai vite compris que les activités de mon père étaient loin d'être légales. Forcément, quand on est chef d'un gang, on est loin d'être clean. C'est ce qui a coûté la vie à ma mère, une simple victime collatérale d'une guerre entre deux clans. Mais à l'époque, j'étais trop jeune pour comprendre. Je n'avais que trois ans quand elle est décédée, ma petite soeur venait tout juste de naître, à peine deux semaines plus tôt. II. Je n'ai jamais compris pourquoi mon père avait décidé de partir pour la Corée du sud, pour Seoul plus exactement. Avait-il déjà rencontré cette femme qui est devenu ma belle-mère ou était-ce une autre raison? Bien sûr, il n'a pas arrêté ses activités et c'était repartit pour un tour à Seoul, avec son aîné comme "héritier". Il nous a donc emmené, mon frère et moi, avec lui, ma tante ayant réclamé notre garde, il ne lui a laissé que ma soeur. C'était un nouveau départ à Seoul et pas pour le meilleur. III. L'éducation "à la dure", voilà ce que j'ai connu. Interdiction de pleurer comme une mauviette avec mon père. Un petit bobo? Ca va guérir, arrête de chialer qu'il me disait alors que je n'avais même pas cinq ans. Autant dire que je n'ai jamais eu d'affection pour mon père que je détestais au plus haut point, ne rêvant que d'une chose, être libre. Pour mon frère en revanche, ça ne semblait pas le déranger. Je n'ai jamais été faible mais mon caractère était bien différent de mon frère qui semblait au contraire apprécier cette vie là. IV. Un an après notre arrivée à Seoul, mon père s'est remarié avec une coréenne et j'ai hérité d'un nouveau frère, demi-frère pour être exact. Le même père mais pas la même mère. Je me suis rapidement attaché à mon nouveau frère, me montrant particulièrement protecteur avec lui. D'autant plus qu'il ne correspondait pas aux attentes de notre paternel. Trop "gentil" qu'il disait, pas assez "fort". Mais il était loin d'être faible, il n'était juste pas fait pour ce monde. A mes yeux, mon petit frère était intelligent et méritait de faire ce qu'il aimait plutôt que de rester coincé dans ce clan. V.J'avais quinze ans quand je l'ai connu. Un garçon de mon âge, je l'avais remarqué depuis un moment déjà mais je ne savais pas comment l'aborder. J'avais beau être assez populaire, certains me craignaient parce que malgré tout, je restais le fils d'un mafieux, sans parler du comportement de mon frère. Mais j'ai fini par prendre mon courage à deux mais et je me suis finalement rapproché de lui jusqu'à ce qu'on finisse par sortir ensemble. Si j'ai eu quelques petites amies avant lui, je n'avais jamais ressenti ça avec elle. J'étais sûr qu'il était et serait toujours le seul à mes yeux. C'était le grand amour, jusqu'à ce que mon père s'en mêle et que mon bonheur soit réduit à néant. VI. Je me souviens encore parfaitement des paroles de mon père, si j'ai défendu Ty et me suis pris la tête (pour la énième fois) avec mon paternel, ça n'a rien changé, le mal était fait. Je l'ai vu s'éloigner de moi, lentement et malgré mes efforts, ça n'a rien changé. Puis sa famille a déménagé et je n'ai plus eu de nouvelles. Si je n'aimais déjà pas mon père à la base, perdre celui que j'aimais le plus au monde m'a fait le haïr définitivement. Le jour où j'ai appris que sa famille avait déménagé, le soir même, je faisais mes bagages pour retourner en Thaïlande sans rien dire à mon père. Laisser mon petit frère derrière moi m'inquiétait mais j'avais besoin de partir loin d'ici. A la base, j'avais déjà plus ou moins fuis la maison, créchant chez un ami. Mais le départ de Ty m'a anéantit et j'avais besoin de changer d'air, d'avoir des gens qui me soutiendraient. VII. Ma tante m'a accueillit chaleureusement et j'ai retrouvé ma petite soeur qui allait sur ses treize ans. Elle est devenue un vrai soutien pour moi, malgré son jeune âge elle était déjà très mature. Elles m'ont soutenu, m'ont aidé à surmonter ça et j'ai fini le lycée là-bas. Je ne parvenais pas à oublier Ty et au fond, je n'en avais pas non plus l'envie. Mais je me suis forcé à ne plus y penser, à garder ça au fond de moi. Il fallait que j'avance mais j'étais incapable d'aimer quelqu'un à nouveau. Si j'ai eu des relations, ce n'étaient que des coups d'un soir où je ne parvenais pas à prendre de plaisir. Pourtant j'essayais mais ça ne changeait rien, alors j'ai fini par faire semblant.VIII. A mes 19 ans, j'ai décide de retourner à Seoul, inquiet pour mon petit frère dont je n'avais que peu de nouvelles. Durant ces trois années, mon père avait essayé de me contacter, en vain. Je savais qu'il chercherait sans doute à me récupérer voir même à me punir mais je m'inquiétais surtout pour mon jeune frère. Mais même si je refusais de l'admettre, j'avais également l'espoir de le retrouver, Lui... IX. Mannequin, je ne saurais dire comment c'est arrivé exactement mais j'ai fini dans cette carrière. Ce n'était pas forcément mon rêve et encore aujourd'hui, je réfléchis à ce que je veux réellement faire mais c'est compliqué. A mon retour, j'ai appris que mon frère avait fugué, j'ai tout fait pour le contacter et j'ai finalement réussi. Je voyais bien qu'il rêvait lui aussi de s'échapper de l'emprise de notre père. Alors je l'ai pris avec moi, ma tante m'avait donné un peu d'argent pour m'aider à m'en sortir au début, le temps de trouver un travail ou un job à mi-temps. J'ai loué un appartement que je partageais avec mon frère. Je n'ai donné aucunes nouvelles à mon père qui ne cessait de me contacter. Je sais qu'il risque de finir par nous tomber dessus mais pour le bonheur de mon petit frère, je n'hésiterais pas à lui tenir tête et s'il le faut à partir loin avec mon frère. X. Ca fait presque sept ans maintenant que je suis revenu à Seoul, malgré mes efforts pour rompre tout lien avec mon père, il continue de me contacter et ses gars me sont une fois tombés dessus. Il a mon frère pour lui succéder, pourquoi s'acharner à vouloir nous récupérer? Ni mon petit frère, ni moi même ne sommes fait pour ce monde. J'en suis venu à hésiter à contacter les flics mais je ne suis pas sûr que ça change grand chose. Pour l'instant, il se contente à nouveau de me harceler de messages que je prends soin d'ignorer mais j'ignore combien de temps ça va durer...