⊱ histoire

Je me suis réveillé avec un sursaut, j'ai entendu le son de l'alarme que j'ai déclenchée. Il était midi le 15 août, mon anniversaire. C'était ma seizième année aujourd'hui. J'ai allumé la lumière près du lit, éclairant ma chambre sobre mais pouvant contenir une vingtaine de personnes. Je me remémore mon anniversaire passée, tant de souvenirs gris et tranchants. Je me rappelle l’appel qui changea tout, les sanglots de mes parents et les couleurs de mon monde s'évaporaient ce jour-là. Je n'ai jamais voulu ces souvenirs, je n'ai jamais voulu cela, mais je ne peux jamais tomber sous le charme de la vie. Je n'avais pas besoin de voir d'où je venais, seulement de voir où j'allais. Mais je n'allais nulle part... Pourtant, je devais continuer à avancer. Au cours de la dernière année, j'ai été dans le déni, je voulais mettre fin à cette souffrance , mais je suis encore debout, même si cela me vaut des cicatrices qui resteront à jamais gravées dans la mémoire de mon passé. Le tourment et la douleur me traversaient les veines, les servants à toutes les cellules et à tous les organes en moi, me rendant immunitaire, non, me rendant habitué. J'ai mémorisé comment ces cicatrices allaient me poignarder, la précision de leurs mouvements, le moment de leur attaque, je savais déjà tout ça. J'ai mémorisé leur sonorité, le ton de leurs voix lorsqu'elles murmuraient la souffrance à mes oreilles. J'ai mémorisé leur apparence et ils m’ont conduit à la seule image de mon espoir, ma lumière : mon frère.

J'ai pris les bougies sur la table de chevet, en allumant un feu avec le briquet autre fois lui appartenant. Trois bougies pour trois vœux. Je n'avais besoin que d'un seul.  Je tenais les bougies à une distance raisonnable de mon visage et fermais les yeux. Mes mots allaient finir par disparaître dans le néant, mes efforts en vain, mais j’ai fait et j’ai gaspillé mon souhait de toute façon "Je souhaite que tu sois toujours parmi nous."  Pourtant, je savais que c'était un souhait qui ne pourrait jamais être exaucé.

Je sens les larmes m'échapper et je ne pouvais pas les arrêter.

Pourquoi il a fallu que tu t'engages?  Fallait-il vraiment que ce soit le jour qui devrait être un des plus heureux pour moi?  Es-tu heureux maintenant?  ça fait un ans que tu as disparu et je veux croire en toi mais je n’arrive plus à avoir la force de garder espoir...

“Je rentrerais promis”. Je prends une grande respiration et sèche mes larmes. “Tu as brisé ta promesse Minki….”

Sept heures plus tard, je me suis retrouvé vêtu de mon uniforme pour le lycée. J'ai pris mon sac et je suis descendue pour être accueillie à la vue de ma mère portant un gâteau. Un gâteau d'anniversaire. Je restai immobile sur la dernière marche, confuse. Maman s'est tournée et m'a souri, comme si de rien était "Joyeux anniversaire, Nari” une nostalgie me frappa. Mes anniversaires passés, quand Minki était en vie, apparurent soudainement devant moi. comme il me manque... " Maman ... “  Les mots ne pourraient pas montrer ce que je ressentais. Cette tristesse et désespoir en moi, je baisse les yeux et ne dis rien. Est-je le droit d’être heureuse aujourd’hui?  Pourquoi Maman sourit au lieu de pleurer? Je n’ai aucune envie de fêter cette journée. Même si cela ne serait qu'une fois, j'avais besoin de sentir l'amour dont j'avais envie, un amour fraternel qui n’est plus là "J'ai cuit ce gâteau moi-même, Princesse”. Maman posa le gâteau sur la table près de l'escalier et me tira par la main. Je prends une grande respiration pour la deuxième fois aujourd’hui et force un sourire. "Fais un vœu, mon ange."  Maman tenait le gâteau à la hauteur de mon visage. Je souffle les bougies mais encore une fois pour la deuxième fois aujourd'hui je ne peux pas retenir mes larmes, je craque sous les yeux de ma mère et je ne le supporte plus, je commence à courir vers la sortie, là où je n'aurait pas à supporter le poids des regards de pitié et de compassion des autres, mes jambes m'emmène vers le seul endroit qui me réconforte. Une cabane en bois miteuse se tient devants moi comme pour moquer les jours heureux qu'elle a vécu avant cette incident. Je laisse les souvenirs et comme un feu de joie, mon cœur se fait envahir par la chaleur de ceux-ci.

Peut-être que je devrais garder espoir en toi finalement...