⊱ histoire

*:･ﾟchapter one, last goodbye.

        —  saturday, may 29th, 2010.

le visage blême, le myocarde qui battait à toute vitesse, tu voyais ta vie se défiler devant tes yeux. mais ce n’était pas une expérience de mort imminente auquel tu faisais face, weijian. et pourtant, tu préférerais y perdre la vie que de voir ton monde s’effondrer en l’espace de quelques heures. petit à petit, tu voyais la maison de ton enfance se vider, les hommes habillés en noir, l’air louche, surveillant l’opération. si tu connaissais pas les habitudes de tes parents, tu serais surpris. et pourtant, tu t’en attendais. tu savais qu’un jour, ça allait arriver, weijian. tu savais qu’on allait s’impatienter d’attendre les paiements des dettes de tes parents, tu savais qu’un jour ou l’autre, ça allait se retourner contre eux et qu’ils allaient payer cher. simplement, tu ne t’attendais pas à ce que ça soit aussi… mal. mais tu ne pouvais rien y faire, gamin. tu n’avais que treize ans, après tout. quatre jours après ton anniversaire… bonne fête, weijian. de ta hauteur, tu pouvais voir le terrain complet de votre maison… ancienne, maison. assis sur l’herbe, les yeux fixés sur le mouvement de ces inconnus, tu serrais tes points. tu étais remplit d’amertume, weijian. à vouloir hurler ta colère contre tes parents, à vouloir tout détruire toi-même, à leur faire vivre ce que tu vivais toi-même, mais c’était impossible. après tout, il n’y avait plus rien à détruire. tu n’avais jamais pensé que ça allait aller aussi loin, mais on a prouvé le contraire. plus de compagnie, plus de jiang pharmaceuticals. vendu à votre compétiteur numéro un… la honte que tu avais eu en apprenant les nouvelles, weijian. tu étais humilié, complètement dégoûté de voir tes parents en arriver là, d’avoir traîné votre nom dans la boue. ❛ hey, kid, ❜ et tu entendais quelqu’un derrière toi, weijian. on t’appelait, d’une voix que tu ne reconnaissais pas. alors, tu ne t’étais pas retourné. tu ne bougeais pas et serrais les dents. c’était l’un des hommes aux habits noirs, tu n’avais besoin de le voir pour le savoir. ❛ take this. ❜ tu hésitais, cependant. une part de toi voulait s’enfuir… ou le frapper à pleine force de tes bras qui ne ferait même pas une égratignure à l’homme, mais tu te tournais lentement. le regard qui se voulait menaçant, peu importe ce que ça voulait dire pour un gamin de ton âge, jusqu’à ce que tes yeux soit tombé sur la caméra qu’il avait en main. ❛ that’s mine, ❜ que tu soufflais en le prenant d’un coup, les mains s’agrippant à l’objet de valeur. ❛ why did you give it to me ? aren’t you suppose to take everything ? ❜ les mots presque dégueulés, emplit de colère et de rancoeur projeté, incapable de le garder pour toi. reconnaissant, parce que tu étais ainsi, weijian, mais tout autant furieux qu’on te prenait tout d’un coup. et pourtant, il ne te donnait pas de réponses. ❛ do you want me to take it back ? ❜ et soudainement, tu reculais, défensif. ❛ no, it’s mine, you fucking monster. ❜ tu aurais cru qu’il allait te prendre par la gorge et te secouer et pourtant, tu le voyais qui éclatait de rire face à ta réponse, ce qui t’avait encore plus mit en fureur. ce que tu ne savais pas, weijian, c’était qu’il avait un coeur. ce n’était pas la première fois qu’il voyait une famille complète se faire détruire par les dettes et qu’il voyait les enfants tout perdre, alors qu’ils n’y étaient pour rien. alors, l’homme en noir s’était promis de rendre un objet aux gamins. et pour toi, c’était ta caméra. ❛ come on, let's go, kiddo. you're leaving soon. ❜ tu avais porté un coup d'oeil suspect vers l'homme en mettant ta caméra dans ton sac, avant de jeter un dernier coup d'oeil derrière toi. il avait raison, tu pouvais voir ta mère crier ton nom. ❛ thanks- ❜ que tu t'apprêtais à dire finalement, en te tournant vers l'inconnu, mais il avait disparu. tu avais laissé un soupir s'échapper de tes lèvres avant de poser un dernier regard sur la maison où tu avais grandi... farewell, à ton enfance. farewell, à ta vie d'avant.

*:･ﾟchapter two, the night of the first breakup.

—  wednesday, july 17th, 2013.    

loin de la ville et de sa pollution lumineuse, tu pouvais clairement voir les étoiles qui brillaient de mille feux cette nuit-là, xieren. ce n’était pas la première fois que tu t’enfuyais de l’appartement miteux que tu partageais avec tes parents pour parcourir la campagne avec yejin, loin de là. c’était une habitude que vous aviez afin de vous échapper de vos parents misérables et de rendre quelques jours de votre vie un peu moins lamentable. et maintenant, vous étiez couchés sur une colline en plein milieu de nulle part et tu observais les étoiles dans un silence calme. tu réfléchissais, xieren. plus tôt dans la journée, on avait rompu avec toi. c’était ta première ‘vrai’ relation, mais pourtant tu ne ressentais rien après la rupture. à bien y penser, tu n’avais jamais vraiment eu de sentiments pour ton partenaire. les sentiments et toi, ça faisait deux. du plus loin que tu pouvais te souvenir, tu avais toujours eu un détachement entre tes émotions et ce que tu devrais normalement ressentir. pourtant, ce n’était pas comme si tu n’essayais pas, gamin. simplement, tu te sentais détaché de tout. à essayer d’aimer sans y arriver. tu te sentais comme une marionnette brisée. ❛ yejin-ah… what’s love like ? ❜ une question innocente que tu lui demandais, xieren. elle devait bien le savoir, yejin, non ? elle était avec minjun et ils semblaient être fou amoureux l’un de l’autre, après tout. ❛ what do you mean ? ❜ qu’elle te répondait, alors que tu te redressais. à hausser des épaules, à te demander toi-même de ce que tu voulais réellement dire. ❛ i don’t know… like, what it’s like ? you know, the feeling ? ❜ et tu laissais un soupir s’échapper de tes lèvres en remontant tes genoux vers toi. les bras entourés de ces derniers et le menton qui se posait dessus, tu tournais légèrement la tête pour l’observer de nouveau. ❛ i don’t think i’ve ever felt anything. it’s just like i’m empty, like i’m numb… i think i’m fucked up. ❜ à garder le silence pendant une demi-seconde avant de reprendre la parole avant qu'elle ne puisse répondre. ❛ you know what ? forget i asked ! ❜ que tu lui disais en te levant. à repousser les craintes que tu avais, l'envie soudain d'oublier la confession surprise sur les problèmes que tu ne voulais mettre sur les épaules de ta meilleure amie. ❛ wait, but why ? ❜ qu'elle s'exclamait alors que tu affichais un sourire, en haussant les épaules de façon énigmatique. ignorant sa question et les cris qu'elle te lançait, tu descendais la colline, lançant cette discussion à un autre jour, dans un future lointain.

*:･ﾟchapter three, stuck.

          —  tuesday, november 6th, 2018.

on venait de prononcer ta sentence, mais tu n’entendais plus rien autour de toi, xieren. cinq ans derrière les barreaux pour un crime que tu n’avais pas commis, tu hallucinais. tu devais être en train d’halluciner, non ? c’était impossible. t’étais innocent. tu n’étais même pas près de l’endroit où ça s’était passé, comment est-ce qu’on pouvait être aussi incompétent, putain ? cinq ans derrière les barreaux, à remplacer le vrai criminel, le salaud qui se trouvait à quelques mètres de toi, tout sourire. tu le voyais dans ses yeux qu’il prenait une joie énorme à te voir tomber à sa place, mais tu ne l’avais regardé que l’espace d’une seconde avant de tourner le regard vers elle. celle qui t’avait trahi, xieren. celle qui t’avait accusé toi, pour protéger l’autre, le salaud qui lui avait fait du mal. tu n’arrivais toujours pas à y croire, gamin. vingt et un ans, que tu avais. tu allais perdre une bonne partie de ta jeunesse pour… elle ? il y avait quelque chose qui avait changé dans tes yeux, xieren. la tendresse que tu avais auparavant pour la gamine avait disparu pour laisser place à la rancune et la haine. ❛ you… ❜ que tu avais commencé entre tes dents, résistant aux gardes qui voulaient te tirer dans ton… nouveau chez toi. ❛ you’ll regret it, seoyul. i’ll make you regret setting me up, you fuc- ❜  tu ne pensais pas claire, c'était certain. à vrai dire, tu ne comprenais plus rien. comment est-ce que tu t'étais rendu dans cette position, alors que tu avais tout fait pour aider seoyul ? lorsqu’elle s’était effondré dans ton appartement quelques heures après ce qui s’était passé, en pleurs, à te supplier de la protéger, tu ne t’étais pas rendu compte que ça allait se dérouler ainsi. que tu allais prendre les charges à la place de l’agresseur, qu’elle allait se retourner contre toi. il n’y avait plus que de la rage en toi, xieren. la tête qui n’avait plus qu’une envie de justice, la rancune qui grandissait. tu allais prouver ton innocence, mais tu allais aussi te venger contre elle, peu importe le temps que ça allait prendre.

*:･ﾟchapter four, unspoken words

—  friday, september 27th, 2019.     

neuf mois. neuf mois à crier ton innocence avant qu’on ne le prouve grâce aux vidéos surveillance des environs où tu étais lorsque le crime était commis. des preuves qui n’étaient pas disponibles auparavant, par d’étranges circonstances… évidemment, tu n’y croyais pas, xieren. tu avais toujours proclamer ton innocence et pourtant, les preuves disparaissaient étrangement sans un mot ? pas étonnant lorsque le vrai coupable avait de l’argent à en jeter les fenêtres et un père au centre du monde juridique… jusqu’à aujourd’hui. tu avais entendu parler de sa chute et des accusations de corruption qu’il avait pour des cas qui allaient aussi loin que les années 80. malgré les nouvelles de sa chute, tu n’étais toujours pas satisfait. tu n’avais pas oublié seoyul, xieren. tu allais la faire regretter. mais aujourd’hui n’était pas le temps d’y penser. parce que cette soirée annonçait le premier mois où tu étais libéré et tu te retrouvais entouré de tes deux meilleurs amis, mais pourtant, tout semblait avoir changé. tu te sentais détaché d’eux, comme si votre amitié n’était plus la même. ça faisait presque dix ans que vous étiez inséparables et pourtant, tu avais l’impression qu’ils n’étaient plus inséparables et que tu te détachais peu à peu d’eux. très tôt dans votre amitié, ils s’étaient mit ensembles, mais ça n’avait jamais été un problème entre vous. ils étaient on and off, mais jamais que ça affectait le trio que vous étiez. jusqu’à maintenant, on dirait. c’était faux. les sourires qu’ils te rendaient et les tiens aussi. une fausse enthousiame qui reignait au sein de la pièce où vous vous trouviez et pourtant, tu le repoussais derrière, à te dire que ce n’était rien, parce que tu voulais garder le peu que tu avais encore de ton passé avec toi, à faire comme si rien n’avait changé depuis. et ce, même si ça devait te briser le coeur, xieren.