I.avec papa et maman, on sera heureux jusqu'à la fin de l'univers. Il y a cru, Aydan. Il est un enfant sage et souriant, il aime apprendre à l'école. Il apprécie ses ami(e)s et fait le bonheur de ses parents. Enfin, c'est ce qu'il a cru. II. Ils sont retournés en Corée du Sud, maman est malheureuse aux États-Unis. Désir égoïste que papa ne contredit pas et enfant à peine âge de neuf ans, il ne dit rien, Aydan. Il découvre un nouveau monde, bien que maman ait pu lui faire part de nombreuses anecdotes sur son pays natal. Ses yeux pétillent, son intérêt grandit envers les cultures différentes. Ici, ils seront bien, il le pressent. III. Sa joue le chauffe. Il ne comprend pas, Aydan, il n'a rien fait de mal. Il a onze ans, il est rentré de cours avec une bonne note et il a reçu pour seule récompense la main de sa mère sur sa joue. Il fixe le sol, incrédule, et retient difficilement ses larmes. pourquoi maman ? Depuis quelques temps, elle est malade, c'est ce qu'a dit papa, alors il encaisse. On verra bien. IV. la santé de maman se dégrade. Sa santé ou son mental ? Elle est irritable, elle ne supporte pas qu'il l'approche. Des fois, elle pique des crises et elle se met à pleurer. Il ne peut pas la calmer, c'est papa qui le fait. Ils se disputent et papa l'emmène chez les voisins le temps que cela se tasse. V. tu sais ce que t'es ? Un poison. Maman a les traits tirés, les cheveux asséchés et la peau rêche, elle n'est plus la beauté d'antan. Elle est comme un serpent, son venin s'insinue jusque dans les veines de son corps et le paralyse. Elle lui dit qu'elle ne l'a pas voulu et qu'il est une erreur de la nature. Avec ses beaux sourires et ses esprits ouverts et dynamiques, qui croit-il duper ? Aydan a quatorze ans et il perd pied. VI. ça ne va plus, ça s'empire. Alors il s'évade, Aydan. À l'école auprès de son entourage. Au sport, à courir après un ballon et alors ? Dans la danse qu'il découvre à travers une porte. Il s'élance, il esquisse des peintures graciles avec son corps disgracieux et il chute. Il se fait mal, il intériorise et il a peur des années à venir. VII. mais papa, en fait, n'a su que trop tard. Il découvre le mal qu'en rentrant plus tôt du travail un soir et il comprend la morosité de la maison. D'un bloc, il se place devant son fils et prononce d'un ton sec à sa femme de ne plus le toucher. Le lendemain, les papiers du divorce sont signés, il n'en veut plus. Les mauvaise graines, on ne peut rien y faire. VIII. Aydan n'a pas le temps de saisir toute l'importance de la situation qu'il se retrouve à faire ses cartons. Fébrile, il se mord l'intérieur de la joue. Il est l'enfant non désiré, ne l'a-t-elle pas dit ? Il descend un carton, elle rentre. Elle lui aboie dessus alors qu'il remonte les escaliers. Il ne doit plus se laisser faire et il fait volte-face. Il ne le lui a pas volé, il l'aimait elle autant qu'il l'aime lui jusqu'à ce qu'elle pourrisse. Pieds emmêlés, mains acérées, il est trop tard de réaliser que le mal est fait. Elle est tombée. Elle a atterri au rez-de-chaussée dans un bruit sourd. Et elle a des tubes la reliant à la vie partout dans le corps. IX. c'est de ma faute. Il aimerait fuir, Aydan. Partir le plus loin possible. Son père essaie de le rassurer, il ne s'est agi que de légitime défense. Il le console, le prend contre lui et lui murmure qu'il est un enfant souhaité. Au moins pour lui et qu'il l'aime du fin fond de son coeur. Il aimerait le croire mais il n'en est pas capable. X. papa s'est retrouvé quelqu'un et il ne lui en veut pas. Il a besoin. Il lui en parle en souriant avec cet apaisement dans la voix et ça le guérit un peu, lui. Il ne dit donc pas non quand il lui propose d'emménager avec cette femme quand il découvre qu'elle aussi a un fils. Il se fait, au début, discret, renfermé, et l'évite parce qu'il l'a vu. Il a vu dans ses yeux cette aura attrayante qui serait capable de panser les maux à son coeur. Il finit par craquer, il le laisse l'approcher, il accepte les cadeaux qu'il lui offre, à savoir sa bonté candide et sa douceur chaleureuse. Siyu. si je n'ai pas pu protéger mon ancienne famille, je prendrais mieux soin de cette nouvelle.

en vrac. il fait du handball depuis tout petit, il s'en est pris de passion en tombant sur des jeunes de rues qui y jouaient sur un terrain désuet ; il a eu besoin d'extérioriser tout ce qu'il a pu intérioriser au fil des années et la danse est son échappatoire alors il a intégré un club à cette discipline à l'université et prend le temps de s'y accoutumer doucement ; il parle couramment le coréen et l'anglais, il a tendance à utiliser cette deuxième langue avec son père malgré le fait qu'ils vivent en Corée du Sud ; il a un père très attentif à ce qu'il fait, très aimant également. Ils essaient toujours tous les deux de trouver un moment dans le mois pour passer du temps ensemble et se poser ; il aime l'automne, il trouve que cette saison adoucit les moeurs et apaise en comparaison des autres ; il a une très bonne mémoire, à ses risques et périls ; il est sorti avec une fille pendant huit mois, ils ont rompu il n'y a pas si longtemps. Elle a fini par ne plus supporter certaines proximités... ; il cuisine, teste ses habilités culinaires et prend comme appât Siyu dès que l'occasion se présente ; et il taquine Siyu le plus souvent à ses heures perdues. Il aime la complicité qui s'est instaurée entre eux et il lui est bien difficile de lui refuser quoi que ce soit... ; etc.