il peine à réaliser que ses années d'études sont terminées. lui qui a tout fait pour rendre le parcours le plus long possible. finalement, il a obtenu son diplôme après neuf années à étudier la médecine. et pourtant, il n'est toujours pas certain d'avoir fait le bon choix. sangjun oscille constamment, véritable petite balance. néanmoins, il se surprend à apprécier son quotidien instable d'urgentiste. il voulait quelque chose qui l'éloigne de ce père qu'il ne considère plus comme tel et qui ne l'emprisonne pas dans une routine perpétuelle. chaque jour est imprévisible et mine de rien, il s'y est fait. son quotidien est déjà rythmé sur ce travail exigeant, il ne s'en rend simplement pas compte. l'avantage, c'est que désormais, il sera rémunéré.

quelques jours plus tôt, il en a profité pour quitter son emploi à temps partiel. être fleuriste ne lui plaisait pas du tout, mais il n'avait pas vraiment le choix. nouvellement libre d'un poids, jun a décidé de fêter l'obtention de son diplôme et qui de mieux pour l'accompagner qu'injoon? pour l'occasion, l'aîné s'est habillé légèrement, fidèle à son propre style. avec le printemps qui commence à bien s'installer, il n'a pas pris la peine de mettre un manteau, des plans pour l'oublier ou le perdre en chemin. car oui, il prévoit boire et beaucoup. enfin, comme il ne tient pas l'alcool, il risque de finir ivre après la première bouteille. le sourire est perché sur ses pulpeuses tandis qu'il s'engouffre dans la boîte de nuit. tout de suite, la musique emplit ses oreilles. il ne sait pas si son ami est déjà arrivé ou non.

d'autres de leurs amis communs sont déjà sur place et sangjun les salue brièvement avant de commander sa première bière. aussitôt la bouteille dans ses mains qu'elle est vide. aussi bien commencer en force, non? une nouvelle la remplace, mais cette fois, il l'apporte sur la piste de danse où les corps se pressent les uns contre les autres. les minutes s'écoulent et son regard finit par tomber sur une silhouette qu'il connait bien. une gorgée de sa boisson alcoolisée et il se dirige vers lui. à sa hauteur, le diplômé passe un bras sur ses épaules. "yah! qu'est-ce que tu faisais, t'es en retard!" il crie, jun. pas seulement à cause du bruit ambiant, mais à cause des effets de l'alcool sur son corps. il aurait peut-être dû manger un peu avant de venir, non?

Cours, cours Injoon ! T'arriveras peut-être à l'avoir le dernier bus. Coincé à la pizzeria, t'as vu trop tard qu'une soirée se prépare. Et pas n'importe laquelle, Jun vient d'être diplômé, ça promet d'être la soirée de l'année. Pressé par le temps, tu rush dans les rues d'Itaewon, pour choper ce foutu bus qui au loin se dessine:: ( quelques foulées et, à bord, sauter ) :: tu récoltes des regards curieux que tu calmes d'un sourire. Téléphone en main, tu t'installes dans un coin, remonte activement la conversation – sans parvenir à comprendre où tu dois te rendre. Personne de connecté dans le tchat de groupe, ça le fait exprès, tu tentes tout de même un message désespéré.

Soupirer lorsqu'une position t'est enfin envoyée... La tête secouer. C'est du Jun tout craché. Le type organise une soirée au dernier moment sans préciser où et quand. Heureusement que vous partager les mêmes potes, y en a toujours un fourré avec lui pour aider les brebis égarées. Pas le temps de faire un détour par le dortoir pour te changer, ce soir, c'est comme à Mc. Do, tu viens comme tu es. Au prochain arrêt, tu descends tranquillement :: ( cette boîte, tu l'as connaît ) :: à quelques mètres à peine, t'entends déjà la musique pulser. À l'extérieur tu croises des amis, sortis fumer, qui t'indiquent que l'aîné est déjà entrain de danser.

Et à l'intérieur, tu retrouves votre petite bande, un peu dispersée, et prends le temps de saluer tout le monde. Une bière en main, à la recherche du jeune diplômé, c'est lui qui te trouves en premier. Tes tympans manquent d'exploser, mais tu rigoles quand même comme un con en passant ton bras sous le sien : « En retard ? Mec, tu te fou de ma gueule ?! » te pencher légèrement, près de son oreille pour qu'il puisse comprendre ce que tu dis. Gentiment le pousser sur le côté : « La prochaine fois que t'organises un truc, précises où on doit se retrouver au moins ! » et ta main remonte le long de son dos pour mettre la pagaille dans sa chevelure : « Mais, félicitations monsieur le docteur ! »

vilaine habitude que d'organiser une soirée sans préciser les détails importants. pourtant, toute la bande est sur place, c'est donc signe qu'il a donné l'adresse, non? sans se douter qu'il ne l'a délivré qu'à un seul membre de la bande qui a fait tourner l'information en tentant d'oublier personne. pour sa part, sangjun a laissé son téléphone chez lui pour éviter ce qui est déjà arrivé auparavant; l'égarer quelque part pour le retrouver l'écran fracassé. il a aussi déjà dû le sortir de la cuvette d'une toilette, à travers les renvois provoqués par l'absorption d'une trop grosse quantité d'alcool. que de plaisir. alors il n'y a plus de risques à prendre. tout sourire, injoon lui fait remarquer sa bourde tout en passant son bras autour de lui. proximité instaurée qui ne le laisse pas de marbre, mais il est déjà trop affecté par l'alcool pour le comprendre. bourré, il envahit les espaces personnels de tout le monde, alors son ami ne fait pas exception.

"mais je l'ai précisé, pourtant!" nouvelle exclamation guillerette, le sourire accroché aux lèvres. une main remonte dans son dos pour terminer sur sa tête à ébouriffer ses mèches. le battant explose dans sa cage sous le geste et, déstabilisé, il porte sa bouteille de bière à sa bouche. "merci, mais c'était facile pfff, les doigts dans l'nez!" dit en mimant le geste de mettre ses doigts dans son nez, manquant de se crever un oeil au passage. titubant légèrement, l'aîné lève sa bouteille vers son ami pour ensuite la faire cogner contre la sienne. "à la vraie vie qui commence!" et ensuite terminer son contenu d'une traite. pas étonnant que le bougre soit déjà bien ivre après seulement deux bouteilles.

danser un petit moment avant de lever les bras au ciel pour s'écrier avec force. "alleeeeeeeeeez, c'est ma tournée!!" propos qui font s'élever les cris de leurs camarades dans la place. des poings s'abattent sur le comptoir en rythme lorsque les shooters arrivent et la soirée commence donc à dégénérer rapidement. sangjun s'empare de deux shooters pour en donner un à injoon. "j'vais tellement finir saoul mort." lâché dans un éclair de lucidité et dans un rire. les yeux se posent sur le visage en face de lui sans comprendre ce qui s'active en son for intérieur. "à ta santé!" encore faire tinter le verre l'un contre l'autre avant de laisser l'alcool glisser dans sa gorge.

Inconsciemment, ta tête se balance déjà au rythme des basses. La bière est portée aux lèvres avec une désinvolture telle qu'on pourrait se méprendre sur le contenu de la bouteille ; et les bulles te font sourire autant que l'affirmation de l'aîné. Secouer la tête : « Je t'assures que non ! » tu ne donneras pas suite à ce débat futile, ce n'est pas la première fois que ça se produit. Alors tu le prends avec le sourire, observes Jun manquer de se crever un œil et te marrer en reprenant en cœur son toast bancal : « À la vraie vie ! » le reste de ta boisson y passe tandis que ta main trouve une place sur son épaule.

Il ne faut pas longtemps avant de vous retrouver sur la piste à danser comme des stars de ciné. Quelques pas entre potes pour se marrer, t'façon la plupart sont déjà torchés. Un cri et c'est la direction du bar que vous prenez, personne ne voudrais louper cette tournée ; et même si avant ça t'as déjà descendu une seconde bière :: ( t'es encore suffisamment lucide ) :: pour t'inquiéter de la thune que l'aîné va dépenser au cours de cette soirée. Malgré les lumières vives, les rétines trouve le brun qui d'un geste habile glisse un verre entre tes doigts. Se rapprocher pour, à son oreille, commenter : « Si tu veux mon avis, tu l'es déjà ! »

Les corps s'écartent, les verres tintent, pourtant ton regard – du sien – ne se détache pas : « À la tienne ! » entonner avant de descendre le shooter ; qu'importe l'alcool qu'il contenait. La gorge brûle, les inquiétudes s'envolent ; ne reste plus alors que le sourire d'abruti placardé sur le visage de sangjun. Il n'y a plus que sa bonne humeur qui compte, qu'il s'amuse et profite de sa soirée après avoir bossé comme un fou cette année. En ami fidèle, tu n'essaies pas d'arrêter cette amie qui le pousse à monté sur le bar. Les yeux, à l'inverse, suivent la scène avec intérêt ; et une fois sur son perchoir, tu suis le reste de vos potes dans cet idée folle : « Une danse ! Une danse ! »

ce soir, sangjun ne pense pas à l'argent qu'il dépense. il veut s'amuser. il a travaillé trop fort pour ne pas le faire et malgré que ses économies soient maigres, ça ne va pas l'arrêter. pour toutes ces fois où ce sont ses potes qui lui ont payé l'alcool pour le faire sortir. autrement, soit il ne sortirait pas, soit il se ruinerait complètement. comme ce soir. vu qu'il n'a pas l'intention de compter. c'est pour ça qu'il offre une tournée, accueillie par les cris de joie. la nuit lui appartient et il a bien l'intention d'en profiter à fond. se pencher légèrement pour pouvoir écouter ce que son ami glisse à son oreille et sourire en coin à sa remarque. "très possible! voir même probable!" lâche-t-il dans un rire avant d'enfiler son shooter.

l'alcool fort lui brûle la gorge sur son passage, mais il se sent bien. mieux que depuis ces dernières semaines à crouler sous la pression des examens finaux. la remise du diplôme. et la réalisation que tout ça est bien terminé. qu'il entre dans la vraie vie. la dernière année a été particulièrement difficile, notamment à cause du manque d'argent. sa mère qui va de plus en plus mal, si l'on exclut son problème de boissons. jun a dû faire un peu plus d'heures chez le fleuriste où il travaillait pour réussir à survivre. et dieu sait qu'il a toujours détesté ce petit boulot. néanmoins, à partir d'aujourd'hui, il espère que son salaire de médecin suffira à les sortir de tout ça.

il ne résiste pas lorsqu'on le pousse à monter sur le bar. il le fait même avec un certain plaisir. oh, il sait très bien ce qui va suivre, comme le prouvent les cris qui lui demandent de danser, alors que la musique change soudainement. le jeune homme ne les fait pas attendre plus longtemps, alors qu'il meut son corps en rythme sur la chanson sensuelle qui se fait entendre. la gêne? elle n'a jamais existé pour sangjun. surtout avec quelques verres dans le nez. alors il n'hésite pas à se déhancher sensuellement, parfois de façon exagérée sous les cris qui ne cessent de s'élever autour de lui. le sourire, lui, ne quitte pas ses pulpeuses jusqu'à ce qu'il termine son petit spectacle. un nouveau shooter, avant que le doigt ne pointe vers injoon et qu'il lui fasse signe de le rejoindre sur le bar.

Shooter offert est descendu à la vitesse de l'éclair, ça brûle sans brûler, ça rend euphorique ; c'est magique. Oublié, les déboires de la journée, les muscles qui tirent et la fatigue. Un sourire sur les lèvres, heureux de partager cette soirée avec tes amis ; enfin un moment de relâchement dans cette semaine chargée. Sous les néons où s'agitent les corps, tu donnes de la voix, encourage l'aîné à se trémousser au rythme de vos acclamations.

Ça vous fait rire, tandis qu'avec une amie, tu immortalises l'instant d'un selfie. Jun s'éclate, c'est tout ce qui compte, et tu le rejoins bien malgré toi entrainant cette pote avec vous ; pour ne pas être seul avec lui. Parce que tu n'es pas encore suffisamment bourré pour ne pas être gêné ; t'as besoin d'une compagnie supplémentaire pour y arriver. À trois sur le bar, ça danse plus que de raison et parfois, un regard s'attarde plus longtemps que tu ne le voudrais sur l'aîné.

Puis au bout d'un moment, le barman en a assez et vous fait comprendre d'un signe qu'il souhaite récupérer son comptoir, qu'il a des gens à servir. Et dans l'assemblée, ça glousse tandis que, du perchoir, vous descendez. La gamine sur ton dos cri qu'elle veut danser, alors au milieu de la piste, tu la largues pour échanger quelques pas avant de t'écrouler sur une banquette au fond de la boîte. Du regard, tu cherches Jun, te demandes bien ce qu'il fait, s'il a trouver à se caser pour la soirée.. parce qu'après votre escapade sur le bar, vous vous êtes perdu de vue, qu'avec le reste de vos potes, il a disparu.

injoon ne tarde pas à le rejoindre sur le bar, accompagné d'une demoiselle. pourtant, il ne dit rien, car plus on est de fous, plus on rit. c'est comme ça qu'il pense, jun. de toute façon, ça aurait peut-être été bizarre que le cadet grimpe seul en sa compagnie. ou peut-être pas. en a-t-il même quelque chose à faire? pas du tout. l'alcool ne lui fait pas remarquer que son ami n'est pas encore assez imbibé pour se lâcher complètement ou même qu'il lui jette des regards trop appuyés. non, lui, il est là justement pour se vider la tête et ne penser à rien, pour faire tout le contraire des dernières semaines.

après un moment, le barman les chasse de son comptoir et ils s'exécutent, sangjun étant le dernier à descendre, ayant besoin d'aide pour le faire. dans le processus, il perd injoon de vue, mais ce n'est pas grave. c'est pas comme s'il allait partir de la petite fête sans venir lui dire, de toute façon. alors le diplômé se perd dans la foule dansante, déhanchant son corps en rythme avec la musique. les minues s'écoulent assez rapidement, mais c'est sa bouche sèche qui le fait quitter la piste de danse pour aller s'enfiler un verre d'eau. wow, jun qui est un tant soit peu responsable? incroyable. il repart cependant avec deux shooters dans l'intention de le partager avec son meilleur ami. il cherche un peu la silhouette d'injoon parmi les autres, chancelant quelque peu et plissant des yeux pour tenter de mieux voir.

il le voit finalement sur l'une des banquettes et un sourire fleurit sur ses pulpeuses tandis qu'il le rejoint. il s'assoit à ses côtés (comprenez, il se laisse carrément tomber sur la banquette) en faisant attention de ne pas renverser l'alcool dans ses mains. il en tend un à son ami duquel, il faut dire, il s'est assis terriblement proche. c'est limite s'il n'a pas posé ses fesses sur ses cuisses. "santé!" il hurle, jun, parce que la musique cogne contre leurs tympans, mais aussi parce qu'il ne sait pas faire autrement dans son état actuel. un tintement lorsqu'ils cognent leurs shooters l'un contre l'autre et le liquide brûle dans sa gorge. son bras est passé derrière injoon et son visage est probablement un peu trop près du sien. "tu t'amuses?" il est à ça de simplement l'embrasser.

Sans grand succès, tu abandonnes les recherches, passes une main dans ta chevelure pour dégager ton front de quelques mèches volages lorsque la banquette s’affaisse. À moitié sur tes cuisses, l’ami semble tomber du ciel et l’une de tes mimines se pose d’instinct sur le haut de sa hanche ; qu’il ne t’écrase point dans sa chute, avec légèreté, tu le retiens. Le feu aux joues, l’alcool sans doute, tu récupères le shooter qui t’es destiné. Le verre tinte et le liquide disparaît : « Aaaah!! » guttural s’échappe d’entre tes lippes.  

Désinvolte, ta main trace un nouveau chemin dans tes cheveux. C’est qu’il fait chaud au milieu de tous ces gens. Les regards se croisent parce qu’il cri et ça te fait marrer, alors doucement, tu ris : « Grave ! Ça f’sait longtemps. » Même pas gêné d’avoir Jun si près, tes yeux se risquent à pécher ; sur ses lèvres loucher l’espace d’un instant ; regard aussitôt détourné pour questionner : « Et toi alors ? C’est quand même ta soirée ! » toutefois, du haut de sa hanche, tes doigts ne sont pas tombés.

Pudeur désinhibée, entre le pouce et l’index, tu te saisies de son menton. Plongé dans ses prunelles, tu te permets de le chercher : « T’as pas trouvé de meuf à draguer, alors c’moi qu’tu viens embêter ? » ça te fait sourire, et pourtant quelque part t’es comme soulagé d’être celui qu’il vienne torturer. Et tes rétines restent accrochées plus longtemps qu’il ne faudrait, alors son visage tu relâches, près à quitter votre bulle pour t’enquérir d’un nouveau breuvage.

il sourit lorsque son ami s'exclame avec le même entrain que lui-même. l'alcool aide beaucoup à les faire hausser le ton, même s'ils doivent hurler pour s'entendre avec toute cette musique. même en l'absence de celle-ci, sangjun reste très bruyant une fois bourré. il n'a même pas remarqué la main sur sa hanche ; de toute façon, son corps est collé au sien, tellement il s'est installé proche d'injoon. il est satisfait que son ami s'amuse, même s'il s'agit de sa soirée à lui. "t'as pas idée comme je m'éclate!" le sourire narquois ne quitte pas ses pulpeuses.

son menton se fait prisonnier entre le pouce et l'index du cadet, lui envoyant une décharge électrique dans tout le corps. ses iris ne quittent pas les siens alors que la provocation sort de sa bouche tentatrice. jun sourit franchement, amusé. "t'as tout compris." honnêteté provoquée par l'alcool qui coule dans ses veines. en tant normal, ce n'est pas certain que le jeune homme aurait été aussi direct dans sa réponse. leurs regards restent accrochés probablement un peu trop longtemps, comme captivés l'un par l'autre. le tout ne dure qu'une poignée de secondes, mais c'est suffisant.

lorsqu'injoon le libère et fait mine de se lever, sangjun ne contrôle pas son geste. sa main vient empoigner le col de son t-shirt blanc pour l'empêcher de tout mouvement qui l'éloignerait de lui. avant que ses lèvres ne se posent, sans gêne, sur les siennes. il l'a provoqué et ce n'était certainement pas sans connaître les conséquences de cette dernière. sa main glisse de son col jusque sur sa nuque pour l'empêcher de se soutraire au baiser. ses lèvres l'enivrent probablement bien plus que tout l'alcool qu'il a précédemment ingurgité. sans trop savoir pourquoi ni même sans totalement le réaliser, ce n'est pas de n'importe quelle fille dont il a envie en cet instant. c'est d'injoon.

Le sourire à peine troublé par des vérités que tu n’oses envisager, une expiration plus qu’un rire quitte tes lippes. Les regards s’accrochent et t'as bien du mal à déglutir, seul un liquide aurait raison de cette boule dans ta gorge. Proximité cause de chaleur, sentiments refoulés que tu mets sur le compte de l’alcool ; de peur que ça ne déborde, tu préfères t’éloigner. De sa hanche, tes doigts glissent, près à te relever lorsqu’à l’ordre tu es rappelé.

Si les rétines s’attardent sur les doigts qui entravent tes mouvements, tes lèvres, elles, accueillent avec surprise ce geste spontané. Un instant, tu songes le repousser, car dans un coin de ta tête réside la certitude qu’il ne fait que s’amuser ; que l’ivresse est la raison de ce baiser. Et puis ses doigts sur ta nuque, te ramènent quelques semaines en arrière, viennent tout chambouler. Bien que ta première intention ait été de le pousser en arrière, ta main jusque-là en suspens se pose délicatement sur son torse.

Parce que tu penses encore contrôler quoique ce soit, c’est d’une caresse que tes lèvres répondent aux siennes. Les yeux à demi-clos, tu exhales : « T’es complètement torché... » Tu n’as pas le courage de le regarder, encore moins de lui poser la véritable question qui te taraude :: ( tu sais ce que tu fais ? ) :: car la réponse t’intrigue autant qu’elle t’inquiète. Des éclats de rire se rapprochent, ceux de vos amis qui vous retrouvent enfin, et la panique te saisit : ont-ils vu ?  

l'alcool enivre ses sens complètement et il ne sait plus vraiment ce qu'il fait. bien que ce ne soit pas totalement vrai. sangjun a encore conscience de ses gestes, mais de façon floutée. c'est simplement qu'il suit bien plus les envies de son coeur qu'il ne le devrait. il va assurément regretter le reste de sa soirée par la suite, mais en l'instant, il n'a pas la présence d'esprit de s'en soucier. il ne sait pas qu'en venant caresser les lèvres d'injoon des siennes, il le chamboule complètement (tout comme c'est le cas à l'inverse, soyons honnêtes) et qu'il pose des questionnements dans sa tête. l'aîné a simplement envie de suivre les désirs profondément enfouis en lui depuis ce qui lui semble être une éternité. et l'alcool l'aide à franchir le pas - probablement de façon parfaitement inconsciente, toutefois.

en l'instant, ce n'est plus l'alcool qui l'enivre, mais bien les pulpeuses si douces d'injoon et cette main délicatement posée contre son torse qui envoie une décharge frissonnante dans tout son corps. c'est comme si, ce soir, il lui était nettement plus sensible qu'à tout autre moment. le souffle court, les yeux à demi-clos et leurs bouches si proches que sangjun n'attend qu'un nouveau baiser. les paroles d'injoon lui parviennent comme un écho, car son expiration mêlée à la sienne le déconcentre - lui qui n'a déjà aucune concentration en l'instant présent. les doigts toujours sur sa nuque caressent doucement sa peau. c'est un rire léger qui lui échappe en guise de réponse. "ça te pose un problème?" loin de se douter des non-dits derrière cette affirmation, lorsque retentit des éclats de rire, jun s'écarte de son ami.

il s'affale un peu plus et lève les bras bien haut au-dessus de sa tête, le sourire ourlant ses lèvres faisant rayonner son visage. "yaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah!" une longue exclamation, preuve lancinante de son état alcoolique avancé. "vous êtes làààààààààà!" il laisse retomber ses bras contre le dossier derrière lui sur lequel il est adossé mollement. il prétend, sangjun. car la frustration grandit en lui. il a cette envie poignante de repartir accompagné d'injoon. non. plus qu'une envie, c'est un besoin. après quelques secondes, il fait mine de se relever, mais s'échoue à nouveau contre la banquette. "vous vous amusez?" il glousse doucement en prétendant être bien plus bourré qu'il ne l'est réellement. c'est qu'il voudrait bien que son ami le sorte de là, mais s'il initie la chose, il perdra cette facette qu'il montre à tout le monde et perdre le contrôle, ça n'est vraiment pas pour lui.

Braises encore fumantes sur tes lèvres, crépitent et éclatent en un sourire discret. Les cils, tel un voile sur ton regard, masquent habilement l’objet de ta convoitise. Des croissants de chairs, tes pupilles ne peuvent se défaire tandis que ton poing, sur son torse, se resserre. Point d’objection ne te vient à l’esprit, seule l’envie irrépressible de répondre à ce baiser ; récidiver et dans la confusion, tomber. Dans ta folie, une inspiration plus brulante que les autres fait s’effleurer vos lippes. Prêt à franchir un cap, si seulement leurs rires, dans l’ombre, étaient restés.  

Le poing retombe sur ta cuisse alors que Jun s’éloigne. Il n’est plus contre toi, mais le fantôme de ses doigts sur ta nuque continu de hanter tes pensées. Le regard dans le vide, perdu quelque part entre le sol et la frustration d’avoir été interrompu, ce sont tes propres phalanges qui calment l’épiderme encore fragile. Comme un acouphène lorsque tu relèves la tête, les rétines font le tour des corps qui vous entourent ; tentent de déceler sur leurs visages le moindre signe d’un secret en péril. La panique, tu la cache derrière un sourire de façade ; planquer aussi, les couleurs de tes joues, par un dernier verre d’alcool.

L’aîné tu réceptionnes entre tes bras après une tentative ratée de se relever, la deuxième en moins de cinq minutes. D’un rire un peu forcé, tu commentes après les rires des copains : « Toi, par contre, tu t’es peut-être trop amusé ! » Bras dessus, bras dessous, debout dans la boîte, tu supportes sa carcasse; et d’une vanne, tu salues vos potes : « J’ramène Monsieur avant qu’il finisse à l’hosto ! » Si quelques-uns râlent de ce départ un peu précipité, c’est avec un Jun bourré que tu crains de devoir parlementer.  

sangjun ne comprend qu'à peine cette attirance pour injoon lorsqu'il est sobre, alors ivre... et puisque toutes ses barrières s'effondrent - ou presque - lorsqu'il est sous l'effet de l'alcool, il a simplement envie de plonger tête la première dans cette attirance si forte. il sent encore les lèvres du plus jeune sur les siennes, comme un fantôme et il s'humecte les lèvres avec l'envie puissante d'y retourner. son odeur l'enivre encore malgré qu'il se soit écarté de lui et pour un peu plus, il pourrait devenir fou. leurs amis sont là et ça le divertit ; lui change les idées.

ça rigole et jun affiche ce sourire du mec beaucoup trop bourré, alors qu'intérieurement, il combat un désir nouveau. il y a une tentative de se relever qui échoue et la deuxième aurait subi le même sort si injoon n'avait pas été là pour le réceptionner. un bras autour de sa taille et les frissons parcourent son être tout entier. il peine à tenir debout et se redresser lui fait prendre conscience qu'il est bien plus affecté par ses consommations qu'il ne l'avait d'abord soupçonné. "on ne s'amuse jamais trop!" une exclamation qu'il prononce avec beaucoup trop de conviction et beaucoup trop fort malgré la musique qui couvre la majorité des sons ambiants.

il comprend à peine ce que vient de lâcher son ami, mais vu les remontrances de certains de leurs amis, jun tente de se défaire de l'emprise du plus jeune. "c'est déjà fiNI?" un hoquet le secoue et il finit par abandonner la résistance et suivre injoon hors de la boîte de nuit. c'est d'abord l'air frais qui frappe son visage, puis la coupure nette du son. ses oreilles l'en remercient toutefois, malgré le bourdonnement qui les habitent encore. il laisse échapper un soupir presque surpris avant de tourner la tête vers le cadet. les prunelles dévient jusqu'à cette bouche et sans vraiment s'en rendre compte, jun s'humecte les lèvres avant de mordre celle à l'inférieure. quel dommage de se trouver dans un endroit public.

L’amertume d’une vodka laissée sans surveillance rencontre ton palais, s’en suit cette grimace si spécifique aux alcools forts. Si la liqueur camoufle avec brio les rougeurs de tes joues, c’est maintenant la terre qu’elle fait tourner. Un peu vite et pourtant pas suffisamment pour t’empêcher de réceptionner l’aîné au creux de tes bras. Les lumières vacillent, ça rigole et tes doigts tiennent fermement sa taille. Le nez en l’air, une exclamation te fait souffler un rire qui, moins inhibé t’aurait fait plus réfléchir.

Trop emballé par son enthousiasme, tu te laisses aller à le bousculer prudemment. Un coup de hanche maîtrisé, les corps se pressent et reste en place. Comme tu le craignais, Jun ne se montre pas raisonnable, alors à son oreille tu argumentes : « Pour toi, oui. T’as assez bu... » C’est que tu crains d’avoir à le porter jusque chez lui, la route est longue, tu n’y survivrais pas. Potes remercier, vous rejoignez l’extérieur sans encombre et étrangement, sans résistance. Dehors, l’air frais fouette ton visage ; c’est dingue ce que ça peut faire du bien.

Les pulsations sourdes des basses font encore battre ton cœur à leur rythme ; ou plutôt, tu imagines que c’est le cas. Dans la poche de ton jean, tu cherches ton téléphone pour y consulter l’heure, qui s’avère bien tardive. Trop tard pour un bus, peut-être y a-t-il encore un métro ? C’est dans cette direction que tu entraînes le tout jeune diplômé. Des regards en coin à peine dissimulés, troublés par des flashs d’un baiser qui ne demande qu’à être réitéré.  

Nul ne sait quelle mouche te pique lorsque tu l’attires dans ce renfoncement mal éclairé. Toi-même tu ne sais plus pourquoi ton pouce se perd sur sa lèvre inférieure, ni comment tu as su résister à cette folle envie de l’embrasser. Tout ce que tu retiens, c’est que tes lippes se sont échouées non loin de leur destination. Par manque de courage, tu t’écroules sur son épaule où tu chuchotes un : « Pardon... J’sais pas ce qui m’a pris... » Des excuses à peine audibles que t’es au fond même pas sûr de penser.   

un nouveau hoquet le secoue et un demi-rire lui échappe. complètement enivré par l'alcool ingéré un peu trop rapidement, sangjun garde néanmoins une certaine lucidité. du moins, c'est ce qu'il pense. les faits en sont tout autre. l'air frais de l'extérieur lui remet les idées en place. ou au moins, une partie. assez pour concentrer son attention sur celui qui le tient et le guide dans l'extérieur. des frissons lui parcourent l'échine et il ne saurait dire si c'est à cause de la fraîcheur du dehors ou le contact trop appuyé d'injoon contre lui.

il se laisse tirer par le jeune homme vers il-ne-sait-où. il ne remarque pas ce renfoncement où il est poussé. pourtant, le pouce sur ses lèvres le ramènent dans une réalité bien réelle et il se souvient de cette envie irrépressible ressentie un peu plus tôt. les sens sont engourdis par l'alcool, mais également par des lèvres qui se posent juste à côté de sa bouche. une frustration terrible tandis qu'il s'effondre contre son épaule. une excuse fuse, mais l'aîné n'écoute pas tellement.

une pulsion. c'est tout ce qui le fait bouger. comme plusieurs auparavant. injoon lui fait vraiment perdre la tête et il ne sait jamais résister longtemps. ses mains glissent le long de ses bras pour finir par le repousser et plonger directement sur ses pulpeuses. un baiser remplit de fougue et de passion, tandis que jun laisse parler cette part de lui qui désire plus que tout le cadet. un échange plutôt significatif, alors que ses mains s'aventurent sur lui de façon de plus en plus indécente. il n'en a plus rien à faire, de l'endroit où ils se trouvent.

Tu as bien du mal, Injoon, à comprendre d’où viennent toutes ces pensées qui se bouscule dans ta tête ; plus de mal encore à les assumer. Ça fout le bordel à l’intérieur, brûle tes lèvres, embrase ton cœur qui s’emballe malgré le silence. Plus rien n’a de sens et pourtant tu n’as jamais été aussi lucide. Initiative inachevée te laisse miséreux, et le front posé sur son épaule, tu regrettes déjà de ne pas avoir osé. Les yeux clos, tes bras retombent le long de ton corps en signe d’abandon. Le poing se serre tandis qu’une caresse sur tes manches t’arrache un frisson.

Repoussé, les rétines se dévoilent pour se couvrir de surprise. Mouvement brusque te fait te rattraper à son avant-bras que tu agrippes comme si ta vie en dépendait. D’abord sur tes gardes, le corps se détend à mesure que le baiser s’intensifie. En quête d’air, un souffle s’échappe d’entre vos lèvres ; or c’est toi qui reviens à la charge en premier. Besoin de proximité comblé lorsque ses mains s’aventurent sous ta chemise. Frissons incontrôlés t’intiment de te rapprocher encore, ta bouche s’entrouvre cherchant à approfondir un échange déjà fiévreux.

Téméraires, tes doigts s'attardent sur sa nuque et s’y accrochent désespérément. Baladeuses, ses mimines continuent leur promenade qui n’a plus rien d’innocente. Ça t’extirpe des soupirs de moins en moins contrôlés, l’urgence transpire jusque dans ta manière de t’exprimer : « Attends...a-attends... » que tu tentes de placer entre deux expirations. Et les yeux à demi-clos, tu trouves les siens dans la pénombre : « On... Je crois qu’on devrait rentrer. » Arrimé à son pull, le regard rendu vitreux, t’espères qu’il comprend le sous-entendu.  

c'est un empressement brûlant qui s'est emparé de sangjun, alors qu'il ne tente même plus de résister au peu de raison qu'il lui reste. mais en a-t-il seulement déjà eu concernant injoon? pourquoi est-il aussi incontrôlable en sa présence? tant de questions sans réponses, mais tant de questions qu'il n'est pas vraiment en mesure de se poser dans l'instant présent. ce qu'il veut, il le prend et c'est tout. puis le cadet ne fait rien pour l'aider en venant déposer ses lèvres si près des siennes pour manquer de courage. un courage que possède toutefois l'aîné qui le repousse et s'empare de sa jolie bouche.

l'échange est enflammé et des soupirs tombent dans la nuit pourtant animée de séoul. la tension gonfle entre eux et ce n'est plus qu'une question de temps avant qu'elle n'explose. les doigts sur sa nuque arrachent des frissons à son échine et poussent les siens à découvrir sa peau sous sa chemise. la décence n'a visiblement plus sa place tandis que les mains se font plus aventureuses qu'elles ne le devraient pour un endroit public.

c'est injoon qui tente d'émerger de ce tourbillon brûlant en premier pour laisser sa voix essouflée le prévenir. je crois qu'on devrait rentrer. ce serait nettement plus judicieux que de poursuivre ce petit jeu ici, mais sangjun vient mordiller doucement la peau de son cou, son souffle chaud la caressant. puis il laisse échapper un seul soupir qui transpire sa frustration. il fait au mieux pour se contenir. "bonne idée." avant de céder de nouveau, jun repousse son ami et l'attire sur le trottoir pour faire signe à un taxi qui passait heureuseument - et de façon totalement hasardeuse - par là. assis sur la banquette arrière, de sa voix pâteuse, il donne son adresse au chauffeur, posant sa main sur la cuisse d'injoon, à ses côtés.

Ça s’effleure, ça se cherche ; que la chaleur de ton souffle en soit témoin, il t’est bien difficile de te contrôler. Tout part en vrille, dans l’impossibilité de réfléchir plus loin que ses lèvres, tu abandonnes volontiers. L’aîné enfume tes pensées, si bien qu’il en devient dur de respirer. Sangjun et ses mains sur ta taille. Sangjun et ses doigts qui ne font que consumer un peu plus l’épiderme fragilisé. Puis il y a ce besoin de proximité que tu ne parviens plus à réprimer, quelque chose de primaire et singulier.

Un sentiment qui te fait flipper. L’urgence dans ta voix te vaut un soupir frustré. Tel un pantin inanimé, jusqu’au trottoir, tu le laisses te trainer ; montes à sa suite dans un taxi. Pas fier, à ses côtés tu baisses la tête. C’est là que tes mirettes se posent sur cette main trônant sur ta cuisse. La nonchalance du geste te tétanise, si bien que tu manques de remarquer la lucidité avec laquelle s’exprime l’ivresse du plus âgé. C’est à se demander s’il est bel et bien bourré.

Tu voudrais cacher l’effet qu’à son toucher, mais il colore tes pommettes d’un pourpre qu’il est difficile d’ignorer. Alors le visage tourné vers l'extérieur, le front collé à la vitre, tu fermes les yeux. Aussi raide qu’un piquet, t’essais de penser à autre chose. Or il est déjà trop tard, des flashs crépitent sous tes paupières et ta main se pose sur la sienne. La lèvre mordue avec intensité, tu la serre bien plus que tu ne le voudrais... Et tu te demandes ; que va-t-il en penser ?   

Un self-control qui part en vrille en sentant la main d'Injoon se poser sur la sienne. Il expire dans un souffle et tourne la tête vers le cadet qui lui semble bien crispé. La vision un peu floue par l'alcool, ça ne l'empêche pourtant pas de voir cette expression fiévreuse sur les traits tirés du jeune homme à ses côtés. Sa main bouge ; elle serre d'abord un peu plus la cuisse avant de se tourner pour glisser ses doigts entre les siens comme si c'était parfaitement normal. Le pulsant affolé, Sangjun a du mal à se contenir. Vivement qu'ils arrivent à son appartement.

La voiture s'arrête et l'aîné brise leur contact pour payer le chauffeur. Pousser la porte pour extirper sa silhouette svelte et tituber, parce que le changement de position titille son ivresse. Sa main se pose contre la carrosserie le temps de reprendre un peu ses esprits et, enfin, il rejoint Injoon de l'autre côté. Jusqu'à sa porte, Jun s'interdit tout contact et va même jusqu'à presque ignorer son ami pour ne pas plonger tête la première dans son envie plus que poignante de succomber à ses lèvres. Il a un peu de mal à insérer sa clé dans la serrure ; cela lui demande donc quelques longues secondes qui lui arrachent un grognement frustré.

Une fois le battant ouvert, il pose sa main dans le dos du cadet pour le pousser à l'intérieur. Dès que l'enclenchement de la porte retentit, le médecin pousse l'autre homme contre le mur et n'hésite pas une seule seconde avant d'initier un nouveau baiser. Langoureux. Brûlant. Passionné. Emplit d'une urgence nouvelle. Ce n'est pas très long avant que ses mains ne repoussent la chemise d'Injoon qui s'échoue sur le sol, de même que son t-shirt. Enfin un contact direct avec sa peau si lisse et si douce. Sangjun en perd complètement la raison.

Le regard à mille lieux de vos doigts qui s’entrelacent, tu cherches en vain à remettre en ordre tes pensées. C’est pourtant sans te soustraire à son toucher que tu t’affales un peu plus à l’arrière du taxi. Sur ton visage, une myriade de couleurs habilement dissimulée dans le creux de ton coude ; et tu feins le repos tout le long du trajet de peur d’avoir à les affronter. Lui, mais aussi ses sentiments que tu commences seulement à identifier. Quelques coups d’œil discret par la vitre, pourquoi est-ce si long ?

Finalement, peut-être que ça ne l’était pas. C’est ce que tu penses lorsque le véhicule s’arrête. Le cœur au bord des lèvres, à moins qu’il ne s’agisse simplement que d’une crise de panique, alors que tu t’extirpes de l’habitacle. Tu aurais pu ne pas descendre, ne pas suivre Jun hors de cette voiture, pourtant... Pourtant c’est à sa suite que tu gravis les étages jusqu'à son appartement. Si jusque-là tu n’as osé regarder autre chose que tes pieds, c’est avec beaucoup de stress et d’anticipation que tu observes sa frustration.

Poussé à l’intérieur, c’est un mur qui fait ta connaissance le premier sitôt la porte fermée. La rencontre avec les lèvres de l’aîné n’est pas une surprise ; c’est avec impatience que tu les accueilles sur les tiennes. Dans un soupir, ta chemise tombe. Puis c’est le tour de ton t-shirt, et tes mains, elles, se posent sous son pull. Un regard pour l’aîné avant que tu ne laisses ta curiosité le déshabiller. Sur un pied d’égalité, c’est contre ton corps que tu l’attires. Les mains ancrées sur le haut de ses hanches, tes lippes s’écrasent sur celles de l’aîné.