WELCOME TO THE LIFE OF ELECTRA HEART

——— ｷ —- ﾘ —- ﾄ —- ﾘ —————-

EARLY 1997,

lignée glorieuse s’étant à osaka, et kazuo s’éveille avant la période des cerisiers en fleurs. parents partis au japon ouvrir leur restaurant gastronomique (future étoile), ils célèbrent l’arrivée du merveilleux. octobre 1997, on sourit à la venue (enfant surprise), dès l’instant où les cris du nouveau-né ébranlent le père et la mère, à bout de souffle. mizue, première et dernière fille de la fratrie, princesse constellée qu’on jure de chérir jusqu’à la fin, et bien plus encore. l’esprit de la famille se pose sur les presque jumeaux, flot d’attention qui grandit, dernières pièces dorées venant compléter la descendance victorieuse. et les im reviennent sur le sol coréen pour retrouver les deux premiers enfants. quatre en tout, lignée complétée.

2010,
elle avait toujours été une gamine expressive mizue, depuis qu’elle était toute petite, à coup de pleurs, de sourires malicieux, ou de cris perçants. elle savait parfaitement comment se faire remarquer ou captiver les foules. tout le contraire de l’un de ses frères, jaeseong, qui s’évertuait plutôt à grandir dans la discrétion, à ne jamais parler pour ne rien dire, pas toujours désireux de montrer son affection. elle avait pourtant appris à l’apprécier à sa manière, parce que mizue avait toujours pensé que leurs différences n’étaient pas un fardeau, mais bien leur force. l’aîné était parti (car en âge de le faire) depuis plusieurs années et kazuo montait en graine en même temps que sa jumelle. les parents rarement présents dans l’immense maison n'arrangeait en rien l’épanouissement de la fratrie, alors mizue se contentait de déverser son amour sur les deux seuls garçons qu’elle avait en ligne de mire, mizue au besoin d’avoir des figures auxquelles se référer en l’absence des géniteurs. elle avait jeté tous ses espoirs sur jaeseong, dénué de toute excentricité, déclaré chef de famille dans son esprit. cette année-là, le climat s’était assombri lorsqu’il avait décidé, à son tour, malgré le manquement parental, en dépit des supplications permanentes des benjamins, de quitter le cocon familial. laissant kazuo et mizue à leur propre sort, exaspérant le garçon tandis que la demoiselle testait pour la première fois le goût amer de la trahison. ils avaient tenté de le ramener maintes fois, jusqu’à en perdre l’envie d’insister davantage, parents instigateurs des pensées négatives à l’encontre du futur oublié : ce frère qui n’en était désormais plus un.

2011 uc,

elle regardait le soleil plonger ses rayons de lumière sur le chemin qui dévalait jusqu’à la sortie du jardin, là où attendait un taxi. comme pour montrer la voie que la vieille dame avait à suivre. la voiture ramènerait la femme dont mizue avait sciemment provoqué la chute. éblouie par l'hélianthe et la réverbération, protégeant son visage aquilin d’une main, la gamine contemplait le tableau qui se dessinait devant ses pupilles, sourire satisfait ployant sur ses airs enfantins. elle s’était retrouvée à imaginer la scène plus d’une fois, dès l’instant où elle avait compris que la préceptrice la délaissait pour son frère. en plus des parents rarement présents, mizue n’avait pu supporter qu’on puisse la laisser de côté. alors l’enfant faussement innocente avait comploté pour qu’on la congédie, réussissant par convaincre son père de prononcer les mots glaçants : je ne suis pas satisfait de votre travail avec mes enfants. vous êtes virée. à côté d’elle, les yeux brillants, se tenait kazuo, aux sentiments de tristesse et de colère. “elle mérite ce qui lui arrive, je suis bien contente qu’elle s’en aille. maintenant arrête de faire la tête kaz, t’es définitivement ridicule à pleurer pour rien.” que la jumelle prononçait, presque en rigolant, se moquant bien de l’émotion ressentie par son frère. mizue sentait pourtant le regard de kazuo appesanti sur elle, dès l’instant où elle avait commencé à parler avec insolence. ils n’avaient pas eu à attendre longtemps avant que l'événement ne se transforme en une altercation, qu’ils n’avaient jamais connue aussi vivante, aussi violente. les insultes fusant de tous les côtés, le sol vibrant sous les lourds pas des fautifs et la bagarre qui s’en était suivie de coups et de claques entre les auto-proclamés jumeaux. ribambelle d’agressivité inopinée à l’égard de l’un ou de l’autre, tornade d’une dispute qui n’avait ni queue ni tête. l’ode à l’agressivité avait fini par se ternir au bout de longues minutes, souffrance dans les deux camps, gamins aux contusions externes… internes. conclusion sur une promesse, celle de régler leurs différends autrement, s’ils n’avaient pas la même opinion.

2012 - 2015,
elle grandit mizue, pose sans cesse des questions qui dérangent, qui ne sont pas de son âge, gamine à l’esprit précoce. les géniteurs ne sont pas souvent présents, alors on fait ce que l’on pense le mieux pour elle : on essaye de l’occuper. les précepteurs changent constamment, ils ne restent jamais bien longtemps. la cause est simple : les benjamins. ils défilent sous les yeux de mizue et kazuo, gamins démons quand ils sont mis ensemble. mais mizue n’est pas heureuse. la belle n’arrive pas à changer son histoire, ressent de la peine d’avoir constamment l’impression d’être relayée en figurante. elle souhaite le premier rôle, celui où elle sera le héros de son propre récit. alors elle pleure, crie, désire davantage. l’insolence laisse place à la noble prestance, lorsqu’on l’envoie étudier à l’endroit où elle le désire. l’angleterre. caprice exaucé d’une fillette à la brillance innée. kaz la suit quelques mois plus tard, la distance qu’on veut leur imposer ne les aura pas.     

2015,

les gouttes de sueur perlent sur son front, sur son visage qui crie à la fatigue. elle semble inébranlable, quand elle bouge son corps au rythme de la musique. mizue au talent caché, qu’on ne veut pas dominant dans son existence merveilleuse, à trôner sur ses études à l’université. mizue fait défaut pour la première fois de sa vie, la danse n’est pas faite pour quelqu’un de son rang. mais elle, elle sait qu’elle peut réussir à trouver un compromis, parce qu’elle aveugle de facilités, dans les deux domaines. et elle promet de continuer à bien travailler, tant qu’on la laisse faire ce qu’elle désire. battements de cils aux parents, et la voilà à signer son contrat auprès d’une agence d’idols. danseuse pour un groupe de garçons qu’elle apprendra à connaître, au fil des années. elle sait qu’elle grimpera les échelons. étinceler auprès du monde alentour, c’est tout ce qu’elle souhaite.

2018,
cataclysme qu'elle n'avait pas vu venir, personne. le nom du groupe fait la une des tabloïds. pour les mauvaises raisons. le leader impliqué dans son propre scandale, il disparaît aussitôt, relégué dans l'ombre, parti de son existence, et de celle de ses collègues. et tandis que mizue ne se prononce pas, ne donne pas son opinion sur le sujet (vifs espoirs qu'elle peut encore gravir les échelons au sein de l'agence si elle ne prend pas parti), elle continue, à danser. vague de péripéties, le départ de chanwoo provoquera la rupture d'un lien entre tous ceux liés (de près, de loin) au groupe. ils ne savent pas, pauvres imbéciles, presque naïfs, que rien ne sera comme avant.

2018 - 2020,

elle irradie de facilités mizue, et éclate sous les louanges à l'obtention de sa licence en astrophysique. on sait qu’elle peut devenir une grande scientifique, ou qu’elle finira dans l’espace, si elle suit les recommandations de son père. futur glorieux aux milles possibilités. et c’est ça son problème, à mizue. demoiselle au constant besoin de découvrir, d’expérimenter de nouvelles choses. prodige à l’esprit aiguisé, elle aspire à au renouveau, et on l’envoie en master d’informatique.

2019,
elle ne sait pas trop dans quoi elle s’engage mizue, peut-être un échappatoire momentané à toutes les choses qui lui font défaut. perte de chanwoo, l’éclat du groupe disparaît peu à peu, leader remplacé par l’abruti de la bande, qu’elle finit par accepter sur scène, dans son coeur. idylle amoureuse jamais divulguée, mizue ne sait pas si elle l’a autant aimé que ce qu’il lui laissait présager. elle laisse la relation s’estomper quand elle comprend qu’il ne sera jamais un garçon fait pour elle, trop collant, trop engagé, osmose à sens unique.

2020,

tragédie qui ternit ses espoirs d’accéder à la gloire. blessure au talon qui anéantit ses projets de devenir la nouvelle chorégraphe de l’agence. menaces des parents qui effraient, mizue arrête la danse, quitte la compagnie et retourne à ses études d’informatique. elle sait qu’elle pourra faire mieux autre part, les rêves de célébrité se réaliseront autrement, elle en est persuadée.