I.épris entre l'amour fugace et le rejet implacable que lui offre sa mère à sa jeunesse, Seungho cherche sa place dans les méandres de son existence tourmentée. II. lien tissé d'un fil précieux. voisine à la douceur réconfortante. sa disparition laisse un vide béant, une brèche douloureuse dans son cœur. III. collège. lieu de perdition. les professeurs le jugent, l'encadrent dans la case marginale et l'amènent à perdre toute confiance. le poids du rejet transforme sa colère en une violence dévastatrice. IV. au lycée, prisonnier de son passé tourmenté, il trouve refuge dans les substances illicites et sa colère.V. Dealer d'illusions et d'interdits, Seungho mène une double vie sombre et troublée, comblant les désirs transgressifs des jeunes en quête de sensations fortes, tout en étant témoin des ravages causés par ses produits sur leurs vies fragiles. c'est aujourd'hui aux jeunes dotés de moyen plus élevé qu'il les vend, savourant les douces mélodies des billets qui dansent entre ses mains. VI. Seungho éclaire sa vie de félines présences. la plus âgée, Karot, gardienne bienveillante, veille sur ses cinq chatons dont les prénoms sont comme autant de notes enchantées : K, A, R, O et T. ((il ne déborde pas d’imagination…))

Les nuits sans toit, il errait comme une âme égarée, perdu dans les lacis des rues froides et hostiles. Les étoiles, spectatrices silencieuses de sa solitude, contemplaient sa détresse avec compassion. Chaque recoin sombre était empreint de souvenirs, chaque ruelle sinueuse était témoin de son chagrin indicible. La mort de madame Lee marqua un point de non-retour dans la vie de Seungho. Une innocence brisée, une confiance écorchée.

Dès son plus jeune âge, Seungho était confronté à un monde qui le considérait comme un étranger, un paria de la société. Les regards condescendants des autres, les murmures empoisonnés du jugement, semblaient le suivre telle une ombre perpétuelle.
Au collège, les professeurs, gardiens du savoir et de jugements, le reléguaient au rang d'indésirable, le considérant comme une tache sur le tableau de la société. Leurs regards méprisants étaient autant de poignards acérés plantés dans son cœur déjà meurtri. Leurs mots venimeux, tels des échos sinistres, lui rappelaient sans cesse sa prétendue insignifiance. Pourtant, la cruauté des professeurs n'était que le prélude aux ténèbres plus profondes qui l'entouraient. Sa mère, prisonnière de son propre désordre intérieur, le reléguait dans les limbes de son affection. Ses paroles envenimées, chargées de ressentiment et de mépris, se mêlaient aux larmes silencieuses de Seungho, brisant un peu plus chaque jour son fragile équilibre émotionnel. Et puis il y avait les élèves, ces maîtres de l'oppression qui le traquaient sans répit. Tel un chœur moqueur, ils se délectaient de sa détresse, trouvant du réconfort dans le fait de le confiner au bas de l'échelle sociale. Chaque éclat de rire était une goutte d'acide qui corrodaient son estime de soi déjà fragile, nourrissant la braise de la colère qui grandissait en lui. Dans cet océan de dédain, Seungho était devenu une bombe à retardement, prête à exploser à la moindre provocation. Les mots blessants et les regards méprisants avaient enflammé sa mèche de frustration, libérant une violence réactive qu'il peinait à contenir. Ses poings devenaient les messagers de sa colère, frappant avec une férocité déconcertante ceux qui se moquaient de lui.

La douleur de son passé tourmenté l'avait poussé à chercher refuge dans les abysses des substances illicites, une échappatoire tentante à la noirceur qui habitait son être. Au lycée, il était devenu un électron libre, virevoltant entre les cercles sombres qui ébranlaient l'équilibre fragile de son existence. Les nuages toxiques de la drogue enveloppaient son esprit, étouffant les rêves qui autrefois brûlaient en lui. Chaque dose était un instant de fuite, un moyen d'anesthésier la douleur qui pulsait dans ses veines. La colère grondait désormais comme un volcan en éruption, prête à éclater à la moindre provocation. Les murs du lycée étaient témoins de son courroux, de sa révolte contre ceux qui osaient le juger de haut. Tel un fauve en cage, il montrait les crocs, sa rage palpable, repoussant toute tentative de le dominer ou de l'étouffer. Les brimades, les moqueries, tout était confronté avec une violence brute, sa colère étant le reflet de sa propre souffrance intérieure. Seungho, plein de fureur et de ressentiment, se tenait en marge de la société, prêt à lancer une attaque verbale acérée à quiconque oserait croiser son chemin. Son regard perçant et sa langue aiguisée étaient des armes qu'il brandissait avec une maîtrise déconcertante. Les drogues et la colère étaient devenus des écrans de fumée qui voilaient la profondeur de sa vulnérabilité.

Marchand d'illusions et de désirs interdits, Seungho déployait son éventail de produits défendus, ses marchandises clandestines qui faisaient vibrer les sens et ébranlaient les consciences. Son visage demeurait dans l'ombre, caché derrière un voile de secrets, tandis qu'il naviguait avec aisance dans les méandres du marché souterrain. Les lycéens, avides de transgressions et de frissons, étaient ses premiers clients. Leurs jeunes âmes en ébullition étaient attirées par les promesses des paradis artificiels, prêtes à franchir les limites de la légalité pour goûter à l'interdit. Seungho était là pour combler leurs désirs, pour les guider vers des expériences enivrantes et dangereuses. Mais avec le temps, ses horizons s'étaient élargis. Les étudiants des universités huppées étaient devenus ses nouveaux partenaires dans cette danse frauduleuse. Attirés par l'excès et la démesure, ils recherchaient des échappatoires aux pressions de leur monde élitiste. Seungho leur offrait une porte de sortie, un moyen de s'évader des carcans de la société bien-pensante. Il était devenu le fournisseur des plaisirs illicites, un personnage énigmatique qui naviguait entre les ombres, toujours à l'affût des opportunités lucratives. Sa réputation grandissait, alimentée par le murmure discret des initiés, des étudiants en quête de sensations fortes et d'une échappatoire à leur vie dorée. Il devenait témoin des ravages de ses produits sur ceux qui les consommaient, des vies brisées et des illusions perdues. Au plus profond de son être tourmenté, Seungho ressentait une étrange dualité entre la culpabilité et une satisfaction perverse. Car, en contemplant les décombres de ces existences éparpillées, il ne pouvait s'empêcher de trouver une étrange résonance avec sa propre vie brisée.

 

Dans l'ombre des ruelles délaissées, Seungho fit la rencontre d'une chatte rousse, flamboyante comme une lueur d'automne, accompagnée de ses chatons, véritables joyaux de la nature. Au départ, les grognements féroces et les griffades défensives de la féline souveraine dissuadaient quiconque de s'approcher de ce trésor fragile. Mais Seungho, tel un poète sensible à la beauté de l'âme des félins, se laissa envoûter par leur présence. Chaque jour, il déposait avec délicatesse des offrandes de nourriture et d’eau, les contemplant avec émerveillement, témoin privilégié de leur grâce et de leur innocence. Les semaines s'écoulèrent, comme une symphonie secrète, et une connivence subtile s'installa entre lui et cette famille féline. Leurs regards se croisaient, échangeant des mystères insondables, tandis que la confiance se tissait lentement, fil fragile et précieux. Un soir, alors que l'ombre menaçait de submerger Seungho et que ses démons intérieurs frappaient à sa porte, il franchit le seuil de son refuge, prêt à succomber à cette promesse d’évasion. Mais là, dans l'embrasure de la porte, il découvrit un spectacle céleste : la chatte rousse et ses chatons avaient fait de son humble demeure leur sanctuaire. La beauté de cette scène, l'éblouit et lui rappela le pouvoir de l'amour inconditionnel. Les chatons, semblables à des gouttes de lumière échappées du firmament, s'aventuraient avec insouciance, découvrant les mystères de leur nouveau foyer. La mère féline, plus sereine que jamais, veillait sur eux, offrant à Seungho une vision de tendresse. Dans les éclats d'ambre de ses yeux, il pouvait voir la lueur d'espoir qui avait réveillé son âme engourdie. Ils étaient liés par une promesse silencieuse, une renaissance partagée dans les rayons dorés de l'aube.

Les jours où ses fournisseurs, tels des ombres menaçantes, venaient réclamer leur dû, Seungho sentait une montée de peur glaciale lui envahir les veines. Chaque échange était une épreuve d'endurance et de sang-froid. Seungho devait faire face à la menace latente, à la présence des armes qui scintillaient dans l'obscurité, et garder son esprit en alerte pour anticiper les moindres signes de danger. Il devait naviguer avec habileté dans les méandres de cette sombre réalité, jonglant entre les mots soigneusement choisis et les gestes mesurés. Chaque mouvement, chaque regard était empreint d'une urgence muette, d'une danse dangereuse où l'erreur était proscrite. Les mots se tissaient dans l'air, dans une symphonie étrange et tendue…