ONE. née après le tout premier. taiwan comme berceau malsain, dans la vie du couple à la bourgeoisie cupide. 1994 et c'est l'année de l'aîné, fier petit prince qu'on couronne à la descendance de la carrière illustre d'un père trop sérieux. 1999 et c'est son année à elle ; vertu miraculeuse, deuxième enfant, et jamais un troisième suivant. parce qu'ils ont les aveux complexes, ces enfants, les pleurs incessants et les hurlements qu'ils incitent de la part de leurs parents. à faire naître la révolte, par la jeunesse déjà si cassée. plus de candeur, surmenage brutal, à envoûter la princesse d'une illusion ; c'est sa vie avant la leur, qu'elle se dira, à peine consciente de l'horreur.

TWO. parce qu'elle est brillante, mais lui aussi. parce qu'elle s'implique dans leur utopie, mais lui aussi.. s'impose, fière, durant les dix premières années de sa vie, figure de beauté - airs poupons appréciés, compliments tombent en pluie fine sur son visage. vulgaire pantin, mais qui donc ? parents en pion. à obéir, bien trop gentille, gamine s'impose en maître. à acquiescer les ordres, à devenir la fierté dont on n'ose jamais plus douter. y'a plus aucun remord, plus aucun retour en arrière, quand elle établit son propre plan. à dix ans, c'est déjà si cruel. parce qu'elle entrevoit, après chaque bonsoir, la chute vertigineuse de ses bourreaux. si mal, d'imposer la perfection à une gosse trublion.

THREE. à ne jamais douter, que le cerveau fume tard le soir. peluches comme simple armée. dira jamais qu'au fond, ça fait mal. à plus bien capter, quand ils hurlent après ses échecs, que ça cause la destruction, pièce par pièce. en font naître le diablotin, jamais plus l'ange. perdre ses ailes pour faire craquer le sol de ses pieds las. l'aîné observe, bien malheureux, la chute de sa cadette tant adorée. quand elle se relève, bouffe ses cendres, tousse bien fort parce qu'elle vient de se niquer les poumons. à dix ans, elle provoque le rejet. comme ils ne l'adorent plus, les géniteurs. accusent son insolence, forcent plus fort au moule.

FOUR. puis elle n'a que onze ans, quand ils mettent les pieds par ici. sol coréen qu'elle n'a jamais imaginé. parce que le patriarche a été promu, parce qu'il a scellé la promesse avec son grand garçon, que cet empire, il ira le faire fleurir à un vieil âge. foutaises. parce qu'il cause avec elle, passé minuit, parce qu'à un si jeune âge, sont déjà bouffés par les insomnies. too much labour. elle, brillante, y'a les notes de musiques qui commencent à faire chasser l'échappatoire. au violon qu'on lui lance, elle doit l'étreindre, son instrument d'or. découvre enfin, ce qu'est l'essence de la liberté.

FIVE. adolescence saccadée. fille qu'on n'aime plus, tête baissée dans l'océan de ses noyades maussades. hurlent même après minuit. se rappelle encore des voix qui tiraillent, du sourire bien trop fier, de faire plonger la matriarche dans un vilain désarroi. parce qu'elle n'est plus poupée. se joue des ordres malins, se joue des regards sombres - les démons eux-mêmes n'ont jamais su être plus médiocres. elle n'avait que quinze ans, quand elle a hurlé sa propre vie pour la toute première fois. s'impose, fierté, s'impose, femme enfin, quand elle n'est encore qu'une enfant. à se jurer que plus jamais ils n'auront les rennes de son existence.

SIX. frôle la majorité, à croiser cette guitare lâchée contre un vide à ordure dans un recoin secret de la ville. légende d'une amoureuse à sa muse. à découvrir comme il est bon, de laisser le bout de ses doigts s'arracher sur les cordes de cette vieille boîte en bois. à rénover la belle, à rénover son enfant. à croire ainsi en la virtuose histoire, en ce conte qu'on oserait jamais bien fort imaginer. à se découvre un talent tout autre - délaisse le bijou d'or, dans un placard, le violon prend la poussière. mais sur ses cuisses réside son amante musicale. la musique en liberté. elle hurle de sa voix bien jolie, comme il est bon, d'être servante de l'objet de tentation.

SEVEN. tentation si pure, d'une demoiselle elle s'entiche. de chair se compose, d'un sourire à en faire crever le coeur. sunhee c'est son nom, interdit a été celui de leur histoire. aux secrets futiles, à cacher bien des prouesses. aux émois des premiers amours, ça a été ainsi. dorer jusqu'à s'en sentir crever. à la majorité qui offre bien des déceptions, aux malheurs qui encombrent les gosses si merveilleuses. 'adorent, juste pour un court terme qui prend une éternité. à jamais oublier, les ébènes en orbes, et la couleur sombre - corbeau, dira t-elle, de ces mèches à chatouiller les pores de son visage. amour premier, amour ancré.

EIGHT. y'a eu cette ancre, puis l'encre qui a pourri sa peau. juste la majorité qui offre la liberté tant attendue. dans les secrets encore, se tatoue l'âme, s'offre en toile à cet artiste qui dessinera son être sur chaque petit bout de sa peau. devient l'habituée, celle qu'on accueille un sourire aux lèvres. à creuser plus fort la déception parentale, à s'observer dans le reflet d'un miroir. fierté bienheureuse, à continuer, de s'habituer à ces envies si dingues. se dessine bien jolie, feuille de papier si réelle.

NINE. she's the bad guy ; mais pour eux. pour ces gamins qu'elle va rencontrer, pour ce groupe qu'ils vont bâtir. kitty section, à se composer une famille, à sa vie qu'elle semble si joliment bien partager. à vivre près d'eux, à faire battre la passion ans ce groupe, qu'elle espère au fond voir grandir bien plus fort. fierté musicale, putain musicale. compose pour leurs beaux yeux, chante leurs pensées, exprime leurs désirs. à ce nom qui résonne si joliment, à dessiner parfois le logo de celui-ci ; it's like being freddie mercury. s'inspire des plus grands, pour se faire fièrement leur disciple si obéissant.

TEN. s'adore de musique, s'entiche plus fort de cet univers qui fait pulser l'coeur dans la cage thoracique. liberté tant adorée, embrassée de divin désir. à continuer ces études adoptés si aisément, un coup de tête pourtant bien réfléchi. à marcher dans ses propres pas, à rejeter le chemin vicieux des parents qui rejettent bien-même son seul prénom. la vingtaine en vampire, bouffe toute son existence. à s'y jeter, l'âme perdue, le corps qui subit l'extravagance. scène adorée, à se donner la nuit à ce bar qu'elle apprécie. à se lier des étrangers, à rire à autrui, jusqu'à composer rien que pour leurs déboires. c'est sa réalité qu'elle affectionne, de l'encre jusqu'à la sueur qui perle sur son front.