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TW : violence parentale, pensée suicidaire La pression explose tandis qu'il grimpe au pas de course les escaliers menant au toit de la bâtisse. Les larmes roulent déjà sur ses joues de porcelaine et il n'arrive pas à contenir totalement les sanglots qui l'assaillent. Le souffle est court, mais à aucun moment, il ne s'arrête de courir. Comme s'il fuyait un monstre. Oui, un monstre nommé Jang Kiryung. Celui qui a perdu toute sa douceur dès que son fils a touché un violon pour la première fois. Ou presque. Sauf que le monstre en question ne le suit pas dans son ascension vers le point le plus haut de l'endroit. Il a autre chose à gérer en l'instant que de pourchasser Kiha et sa supposée insolence. Il sent encore le picotement de la dernière gifle sur la peau de son visage. La violence est malheureusement devenue son quotidien depuis de trop longues années.
Le violoniste se trouve sur place afin de parfaire le prochain concerto qui s'annonce. Cependant, il n'avait pas prévu que ses doigts lui fassent encore mal. Pourtant, le maître de maison devrait savoir que si l'artiste ne peut pas se servir de ses mains tout est fini. Alors pourquoi a-t-il imposé le poids de son pied sur l'une d'elle? Pourquoi avoir meurtri précisément cette partie de son corps? Kiha aimerait bien le savoir. Il a bien tenté de faire abstraction de la douleur pour jouer correctement, mais il a failli en échapper son instrument dans la manoeuvre. Il n'a pas fallu plus d'une poignée de seconde pour que la main puissante de son paternel s'abatte sur sa joue et le fasse valser au sol. Les hurlements mécontents l'ont tellement effrayé qu'il a pris la fuite et il sait quelles répercussions ce geste aura pour lui lorsqu'il reviendra, mais il ne peut pas s'en empêcher.
Il pousse finalement la porte menant au toit de l'édifice et la brise fraîche l'attaque aussitôt. Il remarque que le soleil est en train de se coucher et il se fait la réflexion malheureuse qu'il vient encore de se passer une journée où il n'a pas pu profiter de ses chauds rayons sur son épiderme. Toujours en crise de larmes, le musicien s'avance jusqu'à la balustrade et plonge son regard vers le bas. L'idée de la grimper pour se laisser tomber dans le vide lui traverse furtivement l'esprit, mais il choisit plutôt de s'y adosser pour se laisser glisser en position assise. Les sanglots se succèdent de façon bien trop saccadée, laissant à peine le loisir à l'oxygène d'atteindre ses poumons en feu suite à cette course effrénée. La panique s'installe doucement et vicieusement à mesure qu'il n'arrive pas à reprendre son souffle.
Encore un nouveau studio loué à la hâte, des répétitions ajournées parce que le vocaliste fait des caprices. Appeler en renfort comme guitariste par un ami franchement déconcerté par son propre groupe, tu fais profil bas lorsque la pièce se vide. Désolé de la situation, une tape sur l’épaule : « On fait une pause. » qu’il te dit en soufflant. Quelques semaines, c’est tout ce que tu leur donnes s’ils ne parviennent pas à résoudre leurs différends. Sans rien ajouter de plus, tu remballes tes affaires ne sachant pas combien de temps va durer l’interlude.
Instrument sur le dos, dans le couloir tu hésites entre l’ascenseur ou les escaliers. Tu optes pour la seconde option après avoir appelé la cage de métal à ton étage. Fuck it ! Lorsque les portes s’ouvrent, c’est une autre que tu franchis. C’est le début d’une lente ascension, mais tu le sais, là-haut, tu auras la paix. Amoureux des hauteurs et de l’air frais plutôt que des trottoirs bondés, tu te réjouies à l’idée de composer une mélodie sous le soleil fatigué. Agréablement surpris de trouver la porte de service entrebâillé, tu rejoins ton paradis.
Ton premier réflexe est de contempler les cieux, prendre une grande bouffé d’air, laisser tes épaules s’affaisser. Ce n’est qu’après ce petit plaisir que les rétines rencontrent une silhouette. D’abord embarrassé, tu songes à l’ignorer, passer ton chemin et t’installer ailleurs. Or la curiosité est de la partie, le corps se penche et la tête avec. Bizarre t’as l’impression de reconnaître quelqu’un, tu t’avances, il sanglote. Plus vite encore, les mots te quittent : « Est-ce que ça v- » inachevée, la question reste en suspens parce qu’un prénom te surprend : « Kiha ? »
TW : violence parentale, pensée suicidaire Le gamin est incapable de reprendre son calme, laissant l'angoisse le happer violemment suite à la violence subie par son paternel. Chaque jour, Kiha se demande ce qu'il a fait pour mériter ses coups et ses cris, quand, avant la découverte de son talent inné pour le violon, il ne méritait que l'amour de ses parents. Ils sont devenus avides ; complètement corrompus par l'argent, cette chose qu'ils n'avaient jamais possédé, auparavant. Aujourd'hui, elle les élève au rang de chaebols et ils tiennent plus que tout à garder ce statut bien trop enivrant. Leur garçon, lui, n'a rien à faire de toutes ces pièces et de toutes ces coupures. Elles ne signifient rien pour lui qui ne demande qu'à recevoir un peu d'amour et qu'on l'accepte comme il est.
Ce qui implique notamment son amour pour les hommes. Qu'on respecte ses préférences sexuelles et amoureuses, ce serait comme un rêve éveillé. Un rêve qu'il a bien peur de devoir abandonner, comme tous les autres. Son seul désir consistant probablement à disparaître de ce monde pour enfin voir la douleur lui échapper. Infiniment malheureux depuis sa rupture soudaine et indésirée avec Minwoo, le musicien ne trouve plus aucun sens à son existence et se croit convaincu de ne rien pouvoir faire contre son père violent. Il lui appartient, tout simplement et jamais il n'a eu la force ni le courage de lui tenir tête. Kiha est trop doux pour ça. Il veut trop plaire à tout le monde, mais finit par s'oublier dans la manoeuvre.
Il ne remarque l'autre personne que lorsque sa voix s'élève, lui donnant un point d'ancrage dans cette réalité douloureuse. Pourtant, il n'arrive pas à reprendre son souffle pour autant ou plutôt, il s'est mis à hyperventiler à travers ses sanglots interminables. Il ne comprend pas qu'il s'agit d'une personne connue, encore moins que c'est le japonais qu'il a rencontré sur l'un de ces toits. Ran ne comprend sans doute pas ce qui est en train de se jouer sous ses yeux ; Kiha qui est en totale panique et incapable de retrouver son calme va probablement bientôt s'évanouir, de toute façon. La cadence respiratoire beaucoup trop rapide qui lui laisse à peine le temps de profiter d'une bonne bouffée d'air. Et justement, le voici le black-out total ; le jeune homme qui s'effondre sur le sol, yeux fermés, bien qu'il était en position accroupie. Plus aucune force n'abrite ses membres, mais l'avantage de cette perte de conscience réside dans le débit d'oxygène plus lent qui soulève doucement son torse.
« Qu'est-ce que tu fais là ?» interrogation suspendue dans les airs à mesure que tu te rapproches. Ça fait bien longtemps que tu n’as pas croiser le prodige. À première vue, il n’a pas tant changé, pourtant ton sourire se fane. Quelque chose cloche sur traits ; peut-être est-ce la faute des larmes qui inondent ses joues ? Figé l’espace d’un instant après lecture de la panique qui habite ses rétines, la guitare est abandonnée à l’endroit même où tu te tenais il y a encore quelques secondes. L’étui amortie tant bien que mal sa chute, tandis que tu te précipites pour le rattraper lui.
Les genoux raclent le béton, ça pique, mais tu lui évites une rencontre des plus désagréables. « Oi oi, Kiha ?! » le buste du garçon en équilibre précaire entre tes bras, t’essais de ne pas céder à la panique : « Qu’est-ce que tu m’fais là ? » sans réponse, le violoniste est dans les vapes. Doucement, tu l’installes sur tes cuisses le temps qu’il revienne à lui. Une main fouille les poches de ton jean à la recherche de ton téléphone ; sans succès. Un coup d’œil derrière toi et tu l’aperçois, face contre terre, quelques mètres plus loin : « 糞 ! » - merde!
Impossible de contacter qui que ce soit, tu t’en remets à ta bonne étoile et attend patiemment. Tu parles de retrouvailles ! Sur sa joue, l’empreinte de doigts attire ton attention. La peau est encore bien rouge et enflée, sur ton visage un sourire de compassion. Du revers de la main, tu caresses l’épiderme endolori. À tort et à travers, tu assumes que c’est le résultat d’une rupture. En tout cas, c’est la première chose qui te vient à l’esprit. Peut-être en sauras-tu plus lorsque Kiha se réveillera.