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TW : mention de tentative(s) de suicide La pénombre se fait rassurante pour le gamin qui en profite plus que la lumière du soleil. Le temps se fait clément et frais, alors Kiha ose les manches courtes. De toute façon, personne ne sera là pour le voir et pour remarquer les possibles ecchymoses encore en voie de guérison sur la peau pâle de ses bras frêles. Il n'y aura que le gardien, comme d'habitude qui le laissera passer pour rejoindre le carrousel présent dans le grand parc d'attraction. Aujourd'hui est une journée spéciale. C'est l'anniversaire du plus grand amour de sa vie : Minwoo. Bien qu'il n'ait plus aucun contact avec l'autre homme, il ne peut tout simplement pas se contenter de l'oublier. Oh que non, ce dernier est présent dans chacune de ses pensées et il se demande toujours ce que ce dernier pense de lui, à présent. Ça lui brise chaque fois le coeur, car il est persuadé qu'il le déteste. Pour avoir lié sa vie, même un bref instant, à quelqu'un d'autre. Pour ça, Kiha ne se pardonnera jamais. Il s'en voudra toujours d'avoir cédé à la pression et d'avoir dit oui à cette demoiselle qu'il n'aurait jamais pu aimer. Puisqu'il n'a jamais porté aucun intérêt à la gente féminine et aussi, principalement, parce que son coeur appartient déjà à quelqu'un. Alors pourquoi a-t-il obéit à ses vils parents?
Parce qu'ils ont une emprise totale sur son esprit faible. Il se déteste pour ça. Terriblement. Et pour pleins d'autres raisons. Notamment pour avoir laissé l'amour de sa vie, son âme-soeur, lui glisser entre les doigts. Et juste comme ça, du jour au lendemain, il a perdu la chose la plus précieuse qu'il possédait. Et ce jour-là, c'est son monde entier qui s'est effondré, comme le prouvent les dizaines de cicatrices sur ses poignets parfois endoloris sans raison aucune. Aujourd'hui, son père a retenu la plupart de ses coups et il a épargné son visage. Une seule gifle s'y est abattue, mais pas avec la même force que d'ordinaire. La marque rouge de ses doigts a donc disparu rapidement et il n'en reste plus aucun vestige, à l'heure qu'il est. Par contre, ses côtes le font horriblement souffrir tandis qu'il s'avance lentement vers la destination convoîtée. Pour éviter d'attirer l'attention, Kiha a choisi la marche pour se rendre jusqu'au Lotte World, puisqu'il ne devrait pas se trouver là. Le concept de liberté lui échappe complètement depuis de trop longues années, alors qu'il pourrait tout simplement s'en aller. C'est vrai : il a 27 ans, après tout.
Devant le grand portique, il y croise le gardien, comme à l'accoutumée, qu'il salue poliment en lui offrant un sourire qui ne monte pas jusqu'à ses yeux vides. Celui-ci n'offre aucune résistance au violoniste et le laisse entrer pour pouvoir rejoindre le carrousel. Endroit où il passe, en général, plusieurs heures lorsqu'il y vient. Ce lieu est gorgé de souvenirs qu'il devrait sans doute oublier. A-t-il même le droit de prétendre vouloir ravoir ce qu'il a perdu? L'estomac noué, il s'avance dans une course lente vers le manège et s'arrête lorsqu'il dénote une silhouette. Son coeur s'arrête et il retient son souffle. Se peut-il que... ? Non, c'est impossible. Chaque fois qu'il est venu au Lotte World le jour de son anniversaire, il ne l'a jamais croisé, alors pourquoi serait-ce le cas, aujourd'hui? Kiha avance encore un peu et plus la stature se concrétise, plus il a la nausée. Il pourrait le reconnaître partout.
Minwoo. Sans qu'il ne le comprenne, ses yeux s'embuent et une larme unique glisse doucement sur sa joue. Terriblement nerveux, puisque la dernière fois qu'ils se sont vus - et que Minwoo était conscient -, c'était à son mariage. C'est certain, il doit le haïr de toute son âme. Comment pourrait-il continuer à l'aimer dans ces conditions? Même si on a pu lui en dire le contraire. Tout s'envole dans son esprit et il ne sait pas s'il doit rebrousser chemin ou conitnuer à s'avancer. Il finit par choisir d'aller à la console pour la démarrer ce qui active l'attraction et en allume ses lumières étincelantes. Tête baissée, il n'ose pas le regarder en face. "Tu... veux faire un tour?" Il ne sait même pas si sa voix est parvenue jusqu'à lui, tellement il a prononcé ces paroles doucement. C'est que s'il a le malheur d'élever la voix un peu trop, il a droit à une réprimande physique de la part de son père. Et les habitudes s'ancrent facilement jusque dans les os.
ღ Le regard totalement perdu, alors que tu te trouves au milieu de cette immense foule, rassemblée ce soir dans une partie du Lotte World à l’occasion de ton 31e anniversaire, tu ne sembles être présent que de corps. Entouré de tous ces gens, que tu ne connais que de vue - pour un bon nombre d’entre eux, tu as la sensation de ne pas être à ta place. Ni même à ton aise. C’est que depuis ce jour où l’amour de ta vie a lié sa vie avec une autre, tu voues une aversion certaine pour ce jour béni, qu’est celui de ta naissance. Comme un rituel depuis votre rencontre, Kiha et toi, aviez pour habitude de vous rendre au carrousel, présent à quelques allées de l’endroit où se tient la fête, afin d’y faire un tour et de prendre une photo souvenir. Une merveilleuse habitude, que tu as décidé d’abandonner, puisque te retrouver à l’endroit exact où tu te tenais à ses côtés, est devenu beaucoup trop douloureux pour toi et ton petit cœur meurtri. Alors, depuis votre rupture, tu n’as plus jamais remis les pieds ni au carrousel, ni au Lotte World. Du moins, jusqu à ce soir. À croire que ton manager l’a fait exprès ; Si t’organiser une fête d’anniversaire, est déjà une très mauvaise idée en soit, celle de la donner à l’intérieur de ce parc d’attraction, est - et de loin, la pire des deux. Clairement contrarié depuis que le van t’a déposé devant l’entrée du parc de loisirs, tu éprouves beaucoup de difficultés à offrir ton sourire en guise de remerciements à chacun de tes invités, et des quelques journalistes présents dans le but de couvrir l'événement.
Bien que depuis ce terrible accident de voiture, qui t’a volé ton rêve et t’a laissé de nombreuses traces indélébiles sur ton corps, tu évites de toucher à l’alcool, ce soir, tu décides de déroger à la règle en te saisissant d’une coupe de champagne, que l’un des serveurs propose sur son plateau. Une petite incartade, que tu imaginais sans conséquence. Du moins, jusqu’à ce que cette douleur lancinante - que tu ne connais que trop bien, finisse par faire son apparition au sommet de ton crâne. Habitué à la souffrance que te procurent ces migraines, souvent amorcée par la fatigue, l’anxiété ou l’alcool, tu réussis à donner le change pendant de longues minutes, avant de finir par t’excuser auprès de tes invités. Alerté par la façon dont ton regard fuie la moindre lumière, et ta façon de t’excuser auprès des gens qui t’entourent, ton manager s’avance vers toi afin de ne pas te laisser seul ; L’homme étant toujours aux petits soins, sait les conséquences que peuvent avoir ces céphalées. C’est qu’avec le temps, tu as appris - pendant longtemps à tes dépens, qu’une migraine est souvent le signe annonciateur d’une crise d’amnésie. Seulement, malgré son désir ardent de veiller sur toi, tu refuses sa présence. Après tout, c’est de sa faute si ta main s’est tendue vers cette coupe de champagne, dans l’espoir de faire taire cette incommensurable tristesse, que tu ressens depuis ton arrivée dans ces lieux. Faits que tu ne te déranges pas de lui souffler, avant de disparaître dans les allées du parc. Puisque l’endroit est privatisé pour l’occasion, tu ne risques pas de te mettre en danger, si tu viens à perdre momentanément la mémoire, et encore moins, de croiser du monde. Une aubaine pour toi, et ton immense besoin de solitude.
Marchant sans réel but, alors que tu te bats avec la douleur, qui -elle- te fait tituber comme si tu t’étais noyé dans un seau de champagne, tu finis par te retrouver devant un carrousel. Bien que l’endroit soit très loin de t’être inconnu - puisque c’est spécifiquement ce lieu que tu cherches à fuir depuis quelques années, tu sembles le découvrir comme si c’était la première fois. Malgré la pénombre des lieux, tes prunelles arrivent à distinguer - non sans difficulté - la silhouette des chevaux de bois. Une vision censée être attendrissante. Du moins, jusqu’à ce que tu sentes la présence d’une perle au goût salé, qui se met à rouler lentement le long de ta joue. Un fait plutôt étonnant puisqu’en cet instant présent, tu n’éprouves aucune tristesse ; Petit cadeau offert par cette amnésie temporaire, qui a pris possession de toi, alors que tu marchais.C'est ce qui explique sûrement que tu ne reconnais pas ce carrousel pour le moment. Essuyant délicatement cette larme, tu te rends très vite compte que d’autres semblent s’échapper à sa suite. Les doigts trempés, à force d’essuyer tes joues, tu nages en pleine incompréhension. Se peut-il que tu aies une poussière dans les yeux ? À moins que ce ne soit à cause de cette douleur intense, qui oppresse ta boite crânienne depuis un long moment, maintenant ? Tant de possibilités qui pourraient être plausibles, si tes larmes ne s’intensifiaient pas à chaque fois que tes prunelles ont le malheur de croiser ces foutus chevaux de bois.
Victime de la faiblesse de l’une de tes jambes, tu peines à te maintenir totalement stoïque, alors que tu te bats contre cette effusion de larmes, devenue complètement incontrôlable. Une situation embarrassante, qui le devient encore plus, lorsque le carrousel s’illumine comme par magie. Cette personne qui se tient à quelques mètres de toi, et qui te propose très timidement de faire un tour, tu ne l’as pas vu arriver ; Ce qui explique ce léger sursaut qui t’envahit. Adressant un long regard au manège, qui resplendit de mille feux, maintenant qu'il est revêtu de son manteau de lumière, tu te sens soudainement terriblement malheureux. « J’ai toujours cru que ce manège rendait les gens heureux. Alors ? Pourquoi est-ce que je me suis si … Triste en le regardant ? » Question posée entre deux sanglots - un peu trop bruyant à ton goût, alors que tu n’attends aucune réponse de ce jeune homme, qui semble être apparu comme par enchantement, et qui se tient à la console du manège. Tournant légèrement ta tête afin de poser ton regard sur cet étrange inconnu, ta gorge se noue, alors que ton cœur -lui - se sert brusquement dans ta poitrine. Éprouvant maintenant quelques difficultés à respirer, tu as l’impression de pouvoir t’évanouir sur le sol à tout moment. Difficilement, tu tentes de t’exprimer. C’est que tu ne voudrais pas paraître impoli « Peut-être une autre fois ? Je … Je ne me sens pas très bien. Je pense que je vais … » Malheureusement, tu n’as pas le temps de finir ta phrase. Pris d’une ultime douleur qui irradie dans toute ta tête, alors que ta jambe cède sous ton poids, tu t’écroules sur le sol. Une chute assez vertigineuse, qui teinte le silence d’un horrible bruit sourd. Gisant sur le sol, tu te retrouves inconscient pendant un court instant, avant de finalement rouvrir les yeux, et de fixer cet inconnu que ton coeur a reconnu, contrairement à ta tête ...
TW : mention de tentative(s) de suicide, dépression En cet instant, Kiha voudrait presque disparaître. Se retrouver en présence de Minwoo lui est terriblement douloureux. Il ne pensait pas le revoir un jour et surtout, aussi tôt. Comme si le destin s'amusait à lui jouer un mauvais tour. Néanmoins, au lieu de s'enfuir en courant comme un voleur, il décide de s'avancer. L'affronter même s'il a affreusement peur. Peur de ce qu'il pourrait voir sur son visage. Peur des paroles qu'il pourrait lui adresser. Peur de laisser un espoir minime enfler en lui et se retrouver immensément déçu. Même s'il sait qu'il ne mérite rien pour l'avoir fait souffrir de la sorte à son mariage. Non, Kiha ne mérite rien ; il s'en est convaincu dès le jour où il a chuté. Pensées malheureuses qui hante son esprit amoché par les épreuves des années passées. Il ne sera plus jamais lui-même ; trop enfoncé dans sa dépression pour espérer voir la lumière au bout du tunnel, un jour. Son seul désir, désormais, est de quitter cette vie pourrie pour arrêter de souffrir. Mais ce n'est jamais aussi simple, surtout qu'il ne semble pas tellement doué pour s'exécuter et réussir. Ou alors, il manque de chance. ( Mais peut-être est-ce de la chance, justement. )
Au moment où il démarre la manège à l'aide de la console, les lumières se font assez éclatantes pour qu'il puisse apercevoir l'habit de Minwoo qui se trouve à peine à quelques mètres de là. Élégant, comme toujours. Cependant, il ne laisse pas trop trainer ses prunelles sur la silhouette de son ancien amant au risque de voir les larmes s'échapper de ses mirettes fatiguées. Sans son maquillage habituel, il est facile de constater l'épuisement et la fatigue sur son joli visage, puisque les yeux sont cernés et les traits sont tirés. Il n'en perd pas le moindrement sa beauté naturelle, toutefois. Les paroles de son aîné lui serrent le coeur et Kiha se mordille la lèvre inférieure d'angoisse. C'est donc ainsi qu'il se sent? Enfin, c'est vrai que vu leur amour l'un pour l'autre, son homonyme ne peut pas ressentir de joie en cet endroit, alors pourquoi est-ce que ça lui fait cet effet? Car même si le violoniste ressent la même chose, la nostalgie réussit toujours à lui rappeler à quel point il fut heureux à ses côtés. Malgré qu'il termine chaque fois en larmes. D'ailleurs, les sanglots incontrôlables de l'être aimé le détruisent complètement et il se dit que, finalement, ce n'était peut-être pas une si bonne idée que ça, de s'avancer pour mettre en marche le carrousel. De se présenter à lui, tout simplement.
Puis cette façon qu'il a de lui adresser la parole... Elle lui fait mal. Alors Minwoo préfère faire comme s'il ne le connaissait pas? C'est probablement bien pire que tout ce que s'était imaginé Kiha. Pourtant, même si sa poitrine se comprime et que les perles salées roulent doucement sur ses joues, il accepte son choix. Après tout, il ne lui a pas laissé le choix... Ses pensées sont interrompues par la stature de son aîné qui s'effondre au sol dans un bruit sourd. Son sang se glace dans ses veines, mais son corps bouge instinctivement avant même que son cerveau ne réalise la détresse réelle du moment. À sa hauteur, le musicien s'assure qu'il ne s'est pas fait mal en tombant, notamment à la tête, même s'il n'ose pas vraiment le toucher. Il arrive néanmoins à inspecter son crâne à travers sa chevelure foncée et aucun sang ne semble s'en échapper. Le soulagement le foudroie alors et ses prunelles croisent celles de Minwoo qui a repris conscience. Il ne soutien pas son regard longtemps avant de détourner les yeux. "Est-ce que... tu as mal quelque part?" Il s'efforce de ne pas simplement murmurer afin que ce dernier saisissent le sens de ses paroles et puisse lui répondre convenablement. Dès qu'il se sera assuré que l'aîné ne s'est pas fait trop mal, il s'en ira. C'était clairement une mauvaise idée de nouer contact avec son fantôme du passé le plus douloureux.
ღ Bien que ta mémoire te fasse cruellement défaut en cet instant présent, il semble que ton cœur -lui, n’a rien oublié. Comment le pourrait-il ? Malgré les années qui se sont écoulées, et toute cette douleur que t’a occasionné votre rupture, tu es incapable d’oublier. Ou du moins, de l’oublier lui, et ton amour pour sa personne. Après tout, comment peux-tu oublier la sensation de bonheur et de bien-être, que te procurait la présence de Kiha dans ta vie ? De toute ta vie, tu ne t’es jamais senti aussi heureux, que lorsque le plus jeune se tenait à tes côtés. Des instants qui sont à jamais gravé dans ta mémoire, et surtout, dans ton cœur. Dans le fond, cela explique sûrement la raison pour laquelle tu te sens si malheureux depuis que le garçon a lié sa vie à quelqu’un d’autre. Décision qui te parait toujours aussi folle, et surtout, incompréhensible. Comment a-t'il pu se retrouver au creux de tes bras, et quelques jours plus tard, après un silence qui t’a semblé interminable, décider de te quitter aussi lâchement ? Un message, suivi d’un faire-part ; Voilà tout ce que valent toutes ces années passées ensemble. Alors, si autrefois, tu voyais la vie en couleur, il n’en est définitivement plus rien aujourd’hui. Prisonnier d’un vide immense, qu’a créé son absence dans ta vie, et de ces nombreuses questions, qui continuent de te torturer inlassablement, tout te semble si fade. Sûrement, est-ce la raison pour laquelle tu détestes tant fêter ton anniversaire. Ou encore, peut-être est-ce la raison pour laquelle tu ne te rends plus jamais dans les endroits, que tu fréquentais en compagnie de Kiha ; À quoi bon, puisque le jeune homme n’est plus là pour rendre ces endroits et ces moments de la vie, agréables ?
Submergé par la tristesse et la douleur, tu as bien du mal à contrôler ces sanglots, qui refusent de s’arrêter, malgré la présence de ce garçon - qui n’est autre que la personne qui te manque tant. D’ailleurs, lorsque tes prunelles se posent sur lui, c’est encore pire. Pleurant à chaudes larmes, et surtout, un peu trop bruyamment, tu aurais pu te sentir terriblement honteux, si cette étrange sensation de mal-être, ne te prenait pas par surprise. Refusant poliment la proposition qui t’a été faite quelques instants plus tôt, tu n’as même pas le temps de terminer ta phrase. T’écroulant sur le sol, tu perds rapidement connaissance ; C’est qui explique qu’à ton réveil, tu sembles totalement perdu. D’autant plus, lorsque ton regard se pose sur les lumières qui brillent sur le toit du carrousel. Maintenant, que ta mémoire te revient, tu te souviens de cet endroit, et de tous ces moments passés en compagnie de Kiha. Écarquillant légèrement les yeux, alors que des larmes recommencent à couler le long de tes joues, ton regard finit par croiser celui de ce garçon, que cette fois, tu reconnais. Il faut croire que cette chute et cette perte éclaire de connaissance, ont fini par te rendre ces précieux souvenirs, que tu ne souhaites jamais oublier. Et ce, qu’importe la douleur qu’ils t’occasionnent au quotidien. Ce qui explique pourquoi - une nouvelle fois, tu sembles incapable de contrôler ces trop nombreuses perles salées, qui s’écoulent le long de tes joues. Pourtant, tu n’as pas le choix. Tu dois absolument te reprendre ; C’est que tu refuses que Kiha te voie aussi misérable. Surtout pas après ces quelques années à prétendre au monde entier - et donc à lui, que tu te portes à merveille, et que tu vis cette nouvelle vie qui s’est offerte à toi, à fond. Terrible mensonge, qui ne t’apporte rien, en définitive ; Si ce n’est encore plus de solitude.
À la question de Kiha, tu décides de te redresser afin de te mettre assis, et de commencer à passer tes mains un peu partout sur ton corps, à la recherche d’une blessure, que tu ne trouveras pas. « Je … Ne pense pas ? » Posant l’une de tes mains au sommet de ta tête, tu grimaces doucement, alors que tes yeux se ferment un instant. « Du moins, pas plus que toute à l’heure. » Même si ta mémoire t’est revenu, ta migraine -elle, n’a pas disparu avec la chute. Seulement, tu refuses de la laisser gâcher ce moment. Après tout, quelles étaient les chances que tes pas croisent ceux de Kiha ? Surtout le jour de ton anniversaire. Que ce soit une simple coïncidence ou une surprise du destin, tu refuses de laisser s’enfuir cette occasion - qui ne se représentera peut-être jamais. Posant ton regard - une fois de plus - sur le plus jeune, tu ne peux que constater sa beauté à couper le souffle. Qu’importe que le garçon est maquillé ou non, ou encore qu’il ait les traits tirés et les yeux bouffis, à force d’avoir trop pleuré ; Il sera toujours aussi magnifique à tes yeux.« Est-ce que tu sais quel jour, nous sommes ? » La question est posée d’un ton calme, alors que tu es presque certain, que le beau brun sait pertinemment quelle est la date du jour. Sinon, que ferait-il ici ? Surtout à cette heure de la soirée, alors que le parc est fermé - étant privatisé pour la soirée.« Tu … M’accompagnes ? » Tournant ton visage en direction du carrousel, dans le but de lui notifier l’endroit où tu souhaites aller en sa compagnie, tu restes quelques instants là, à observer le manège. « Juste un tour. C’est tout ce que je te demanderai, Kiha. » Insistant sur ce prénom, que tu t’emploies à prononcer doucement, tes prunelles finissent par revenir sur le jeune homme, avant que tu ne décides de te relever. Époussetant tes vêtements et tes cheveux, avant de les replacer correctement, afin de te donner une meilleure allure, tu lui tends l’une de tes mains, alors qu’un très mince - mais pas moins doux - sourire étend tes lèvres. « Viens. » Invitation lancée, alors que tu espères sincèrement que Kiha acceptera cet unique, et sûrement, dernier tour de carrousel, que tu feras en sa compagnie.
TW : mention de tentative(s) de suicide, dépression Il a envie de pleurer, lui aussi, si bien qu'il sent une larme rouler délicatement et avec lenteur sur l'une de ses joues. Sa poitrine opprimée se prête bien à la situation, sauf qu'il se refuse à la tristesse qui envahit son âme continuellement. Il se refuse à elle, parce qu'il ne veut pas être aussi pitoyable devant Minwoo. C'est lui qui lui a brisé le coeur, il a donc le droit de pleurer toute son âme, au contraire de lui. Il n'a aucun droit ; il est complètement prisonnier de son existence. Et pour avoir fait souffrir l'homme de sa vie, il ne mérite pas de lui montrer à quel point il va mal. Si Kiha avait de grandes tendances à la dépression dès l'adolescence, ce n'est rien comparé à ce qui l'engloutit désormais depuis sa rupture douloureuse avec son aîné. Il ne compte plus le nombre de fois où il a tenté d'en finir avec sa vie afin de trouver cette paix qu'il recherche tant. Et d'ailleurs, cette pensée lui fait ramener ses bras contre lui pour en frotter l'intérieur de l'avant-bras avec ses mains, là où se nichent beaucoup trop de petites cicatrices très significatives. Il regrette de s'être laissé aller à porter des manches courtes maintenant qu'il est devant son âme-soeur. Il ne veut pas l'inquiéter et le bouleverser encore plus avec la vérité pour ce soir. Il lui apparaît déjà beaucoup trop brisé pour qu'il se laisse aller aux confessions.
Sa réaction est contraire à ce qu'il laisse paraître devant les objectifs et quelque part, ça soulage un peu le violoniste. Parce que ça veut dire que toute cette histoire ne l'a pas laissé de marbre. Qu'il a eu une réelle importance dans son existence. Kiha s'ennuie des moments passés en sa compagnie, car ils étaient les seuls moments où il respirait enfin et se sentait libre de ses décisions. L'emprise toxique de ses parents - et surtout de son père - sur lui l'étouffe continuellement et il ne sait pas comment en sortir. C'est tout ce qu'il a toujours connu et puis, il n'a personne. Même s'il s'émancipe, il se retrouvera immensément seul et probablement à la rue. Au moins, en ce moment, il a un toit et de quoi manger, même si la nourriture ne semble pas vouloir rester dans son estomac. Soudainement un peu trop soucieux de son apparence, il vient toucher ses côtes en espérant probablement camoufler sa maigreur à Minwoo. Un hochement de tête devant l'affirmation qu'aucune douleur nouvelle n'a assailli son corps. Et même s'il se questionne sur celle qui était déjà présente avant qu'il ne s'évanouisse, il ne demande pas. Il n'est pas en position de pouvoir s'inquiéter pour l'acteur. La tête baissée, ses mèches sombres viennent cacher ses jolis yeux fatigués et il hésite à se redresser pour s'enfuir, comme il l'avait d'abord planifié. C'est qu'au plus profond de lui-même, il n'a pas envie de le quitter aussi rapidement. Il veut profiter de sa présence encore un moment, même si elle lui est affreusement douloureuse.
La question le surprend et il ose lever la tête pour laisser son regard glisser furtivement sur le visage du plus vieux, avant de retrouver le chemin du sol. Un simple hochement de tête en guise de réponse, parce que jamais Kiha n'oubliera la signification de cette date. Il s'agit de l'anniversaire de la personne la plus importante dans son coeur. Celle qu'il ne peut même plus espérer toucher du bout des doigts. Malheureusement, s'il avait su qu'il avait des chances de croiser cette personne, ce soir, à cet endroit, il ne serait pas venu... Le violoniste écorché relève la tête pour s'enquérir de ce dont lui parle Minwoo et constate qu'il lui demande de faire un tour de carrousel avec lui. Se mordant l'intérieur de la lèvre inférieure, il hésite longuement avant d'accepter ou de refuser. Mais après tout? Pourquoi refuserait-il, alors qu'il lui a proposé la chose en premier? Et pourquoi refuserait-il le jour de son anniversaire? L'interpellé frissonne lorsqu'il entend son prénom dans la bouche de l'être aimé. Sans qu'il ne puisse l'empêcher, un torrent de larmes vient le secouer et il sanglote si doucement qu'il doute que l'aîné ne s'en rende compte avant de tourner la tête vers lui. Entendre ces deux petites syllabes être prononcées avec tant de douceur lui tord le coeur. Il ne se souvenait plus à quel point il sonnait merveilleusement entre ses lèvres. C'est probablement l'une des choses les plus difficiles qu'il a eu à subir, dernièrement. Et oui, cela surpasse même la violence inouïe de son paternel.
L'invitation lui est lancée et il pose son regard flouté sur la main qui lui est tendue. A-t-il vraiment le droit de la saisir? Au moment où il tend la sienne vers cette dernière, il stoppe net son mouvement en se rappelant les marques sur son épiderme. La main tremblante figée dans le vide à seulement quelques centimètres de celle de Minwoo, le musicien déglutit. Finalement au bout de quelques instants paraissant interminable, il laisse ses doigts frôler délicatement ceux du géant. À genoux sur le sol du Lotte World, la main presque dans la sienne, Kiha sanglote plus fort et vient couvrir sa bouche pour s'empêcher de s'exprimer plus fort. Les yeux se ferment et expulsent l'accumulation de larmes sur son visage tandis qu'il glisse enfin sa menotte contre celle de son amour perdu. Il ne pensait jamais pouvoir revivre un simple petit contact avec lui, un jour, c'est pour ça que ça le chamboule autant. Il se passe un petit moment où Kiha apprécie la douceur de son épiderme contre le sien et où il tente de rassembler ses forces pour se relever avec l'aide de l'acteur. Une fois sur ses pieds, il rompt le contact pour ne pas laisser la chance à ce dernier de prendre connaissance des marques sur ses poignets. Tremblotant de tout son être, il vient essuyer ses joues humides pour tenter de reprendre contenance. Lorsqu'il sent sa voix assez stable, il prend la parole. "Avant... Est-ce que... Est-ce que je pourrais avoir... ton veston?..." Se sentant immédiatement soudainement terriblement idiot, son visage s'empourpre et il baisse la tête. Il ne peut pas justifier sa demande pour le moins précise et un peu étrange. Que répondra-t-il si Minwoo lui demande la raison de cette requête? Sans se rendre compte que ses tremblements seuls peuvent justifier qu'il a froid.
ღ Depuis votre rupture, tu as souvent imaginé ce que tu pourrais dire, si un jour, ton chemin croisait celui de Kiha. Te perdant trop souvent dans tes songes - que ce soit la nuit ou bien le jour, tu as exploré presque tous les scénarios possibles, et même, les plus inimaginables. Du moins, c’est ce que tu pensais un peu trop naïvement, avant de te retrouver face à l’ancien amour de ta vie - et qui plus est, le jour de ton anniversaire, à l’endroit même où a été prise cette photo qui trône dans ton salon, et que tu chéris tant. Éléments ayant une trop grande importance, pour que tu décides simplement de faire comme si, ça n’altérait pas ton jugement et surtout, ta détermination. Une volonté que tu espérais sans faille ; C’est que depuis le jour de son mariage, il y a tellement de choses que tu aimerais lui dire. Et probablement, autant de questions que tu aimerais lui poser. La plus importante étant celle-ci : Pourquoi a-t-il fallu qu’il aille jusqu’au mariage pour te faire comprendre que tout était fini entre vous ? Était-ce nécessaire qu’il se montre si cruel avec toi, qui lui aurais offert le monde, et même tout l’univers, s’il te l’avait demandé ? Qu’importent les raisons qui l’ont poussé à te quitter, ne méritais-tu pas un peu plus de … Considération ? Alors, si devant sa photo, tu as toujours trouvé ça simple de déblatérer tes reproches, et tes regrets, tu te sens bien mal à l’aise, maintenant que tu te retrouves vraiment face à Kiha. Et d’autant plus, depuis que le plus jeune t’a vu pleurer à chaudes larmes, lorsque ton regard s’est posé sur le carrousel puis … Sur lui. Comme si continuer de l’aimer aussi intensément qu’au premier jour, malgré ce qui s’est passé entre vous, n’est déjà pas assez accablant pour toi. En plus, il faut que ce masque éblouissant et débordant de strass et de paillettes, derrière lequel tu te caches depuis votre rupture, vole en éclats en sa simple présence. Définitivement, tu fais un bel idiot.
Pourtant, bien qu’un bon nombre de reproches et de regrets, enflamment intensément tes lèvres, tu décides de ne rien en faire. C’est que la vision qui s’offre à toi, te serre le cœur ; Pourquoi faut-il que Kiha baisse la tête, te cachant son regard, alors que la seule chose dont tu as envie, c’est de t’y noyer ? Probablement frustré - et en quête d’un contact plus long qu’une fraction de seconde, tu te mets à évoquer la date du jour, lui demandant s’il se souvient de ce jour en particulier. Seulement, le garçon se contente d’un petit hochement de tête, après t’avoir adressé un regard furtif, qui est - très- loin de te satisfaire. Posant tes prunelles sur le carrousel afin de cacher ta déception - ou plutôt, ta frustration, tu décides de lui relancer cette invitation, qui t’a été offerte, avant que tu ne t’effondres sur le sol. Après tout, puisque Kiha te l’a proposé, et ... Il n’oserait quand même pas refuser ? Alors, usant de ta plus douce voix et prenant le soin d’insister sur chaque lettre de son prénom, tu espères sincèrement que le plus jeune ne se défilera pas. Après tout, comme tu le mentionnes, c’est la seule et unique chose que tu lui demanderas. Ou du moins, la dernière demande que tu lui feras, avant que vos chemins ne se séparent définitivement. Qu’importent les doléances dont tu rêvais de lui faire part ; De toute manière, elles ne le feront pas revenir auprès de toi. Et dans tous les cas, elles n’apaiseront jamais ta peine. Désormais, tout ce que tu souhaites, alors que tes iris croisent ces larmes qui semblent couler le long de ses joues si délicates - que tu aimais tant caresser autrefois, c’est t’offrir la chance de pouvoir passer un dernier moment en sa compagnie, et lui faire tes adieux définitivement. Une rupture aussi douce, que l’a été votre relation, c’est tout ce que tu souhaites, finalement.
Lorsque tu tends ta main à Kiha, après t’être relevé, tout ce que tu espères - ou du moins, tout ce que tu désires, c’est qu’il la saisisse. Seulement, devant son hésitation, tu finis par te demander, si ton geste est une bonne idée. Après tout, à quoi t’attends-tu ? Surtout après tout ce temps, et tout ce qu’il s’est passé entre vous ? Malgré ce désir ardent d’en finir correctement avec votre relation, qui brûle en toi, as-tu réellement le droit de l’imposer à Kiha, qui a refait sa vie depuis ? Question bien vite évincée, lorsque la frêle main du violoniste finit par rejoindre la tienne, alors que l’être qui te parait aujourd’hui si fragile, finit par fondre en sanglot. Complètement spectateur de la scène qui se joue devant toi, te contentant simplement de serrer délicatement la main de Kiha, tu as l’impression qu’une force invisible est sur le point d’arracher ton cœur de ta cage thoracique. Ou du moins, ce qu’il en reste. C’est que tu n’as jamais aimé voir l’être que tu aimes le plus au monde, pleurer. Et même si aujourd’hui, vous n’êtes plus rien l’un pour l’autre, cela ne change rien ; Tu as toujours l’impression qu’une partie de ton âme disparaît à chacune de ses larmes. D’ailleurs, tu te haïs de ne pas être capable de le rejoindre sur le sol, et de lui offrir tes bras et tes caresses comme réconfort. Tu aimerais tant lui souffler que tout ira bien, et ce, même si un jour, le monde finit par s’effondrer autour de vous. Seulement, tu es incapable de bouger. Nageant en pleine incompréhension quant à la raison des pleurs du jeune homme, alors que tu retiens presque ton souffle, tu es effrayé à l’idée de faire un faux pas, qui le ferait possiblement fuir à tout jamais.
Finalement, après quelques instants qui t’ont semblé être une éternité, Kiha finit par se relever et presque aussi vite, par lâcher ta main. La laissant retomber le long de ton corps, tu es bien incapable de retenir ce long soupir qui s’échappe presque aussi vite d’entre tes lèvres. C’est que tu aurais aimé pouvoir profiter de ce contact réconfortant, que t’offrait la peau du plus jeune contre la tienne. Déception évidente, que tu tentes pourtant de cacher, alors que ton regard se relève lorsque la voix du violoniste s’élève dans le silence. Si tu es d’abord surpris par sa demande, tu décides pourtant de t’exécuter rapidement et sans poser de question - ayant remarqué ses tremblements. Bien que la température ait un peu chuté avec l’avancement de la soirée, tu te moques bien de te retrouver en t-shirt et d’être enrhumé demain ; Kiha is your priority.As always and forever. Alors, tenant la veste dans l’une de tes mains, tu te contentes de t’approcher doucement de lui. Prenant un grand soin à enrouler tes bras autour de lui, sans le toucher, tu finis par déposer délicatement ta veste sur ses épaules. « Fais attention à ta santé, et ne tombe pas malade … D’accord ? » Mots soufflés sans attendre sa réponse, alors que tu fais deux pas en arrière, avant de lui tourner le dos et de te diriger lentement vers le manège. Bien que tu sois troublé par ce torrent de larmes, dont tu as été témoin quelques instants auparavant, tu forces tes lèvres à s’étendre, afin d’illuminer ton visage d’un sourire. Déambulant à travers les chevaux de bois, tu cherches à retrouver ceux que vous aviez l’habitude de monter. « J’étais pourtant sûr qu’ils étaient là … » Que tu dis, avant que ton regard ne finisse par retrouver vos précieuses montures. « Oh ! Regarde ! Je les ai retrouvés ! » Exclamation poussée, alors que tu t’approches rapidement des chevaux, après avoir cherché Kiha du regard. Passant l’une de tes mains sur la tête de l’animal de bois, ton sourire s’étire plus sincèrement qu’auparavant. « J’ai l’impression que c’était hier, la dernière fois où nous sommes venus … À l’époque, je n’aurais jamais pensé que ce qui me rendait le plus heureux, serait aussi le dernier souvenir que je garderais de nous. » Nostalgie ressentie tellement intensément sur l'instant, que ton sourire finit par se faner, alors que tu te décides à grimper sur ta monture. « Je te remercie sincèrement d’accepter de faire ce tour avec moi ... C'est ? Important pour moi. » Aveu rapidement lancé, alors que ton coeur hurle en silence : Merci d’accepter de me laisser un meilleur souvenir de rupture, que toi en train d’accepter une autre personne que moi, à tes côtés.
TW : mention de tentative(s) de suicide, dépression, mention de malnutrition Ça ne prend pas longtemps avant que Minwoo ne s'exécute à sa demande probablement malvenue considérant leur situation actuelle. Plus rien ne les lie vraiment ; ils sont devenus des étrangers l'un pour l'autre. Enfin, Kiha a l'impression que le jeune homme n'est jamais vraiment parti de sa vie, puisqu'il le voit tous les jours sur les écrans. Même s'il n'a pas le temps d'ouvrir la télévision dans son quotidien surchargé, il le voit partout dans Séoul. Sur des affiches publicitaires, sur des écrans géants. Il est l'acteur du moment et décrochent des contrats d'ambassadeurs si facilement. Sa plaie béante ne peut ainsi donc jamais guérir. Son sourire lui fait mal, parce qu'il sait qu'il n'est pas pour lui. Il ne le sera sans doute plus jamais et il a fini par accepter cette réalité. Avait-il vraiment d'autres choix, de toute façon? Son existence est gâchée et même s'il nourrit encore un trop grand amour pour le violon, plus rien autour de lui n'a de sens. C'est pour ça qu'il cherche désespérément à se quitter. Quitter cette vie dépourvue de joie et de bonheur. Quand a-t-il souri pour la dernière fois? Gamin tellement épuisé qui, même pour la façade, n'arrive plus à feindre les rictus. Lorsqu'on l'observe, il est facile de voir qu'aucune joie de vivre ne l'habite. Et pourtant, il est encore là. À errer dans ce monde trop difficile pour lui. Le seul moment où il semble vivre, c'est lorsqu'il joue de son instrument fétiche. Autrement, il n'est qu'une enveloppe vide. Kiha ne se souvient pas de qui il était avant la dépression. Il a l'impression que c'est tout ce qu'il a toujours connu.
Son palpitant s'affole probablement un peu trop vivement lorsque Minwoo s'approche pour passer ses bras autour de lui et poser sa veste sur ses épaules. Il se crispe aussi légèrement, en anticipant un contact qui n'arrive jamais, au final. Il le remercie de ne pas avoir franchit la limite ; garçon traumatisé par la violence de son paternel. De nouveau, à ses propos, il ne fait que lui offrir un hochement de tête. S'il savait. Attraper froid est bien la dernière chose à inquiéter à son sujet. Sa malnutrition est probablement ce qui lui offre le plus de dangers, en l'instant. Sa santé? C'est probablement ce qu'il a abandonné en premier. Tant physique que mentale. Mais même si le suicide lui apparaît comme la solution ultime au soulagement de sa douleur, il a souvent songé à aller consulter, car s'il doit continuer d'avancer autant tenter de se guérir, non? Même s'il doute pouvoir retrouver le bonheur véritable et le goût à la vie, il aimerait se soulager un peu du poids qui pèse sur ses épaules frêles. Le seul problème, c'est que son père ne le laisse jamais profiter d'un moment de répit. Si Kiha a tenté de lui dire, ses paroles n'ont jamais été entendues et ont été couvertes par le bruit des coups (et de ses sanglots). Il a donc abandonné cette possibilité pour se tourner à nouveau vers la mort.
Son aîné s'éloigne vers le carrousel et le violoniste glisse ses bras dans les manches de la veste qui repose doucement sur ses épaules. Il prend une seconde pour humer son parfum qui lui manque terriblement avant de lui emboîter le pas vers les chevaux de bois. Ses mains tremblantes viennent essuyer son visage, mais il doute que ce soit vraiment utile de le faire, puisqu'il sent encore des perles salées rouler sur ses joues en silence. Si Minwoo arrive à lui sourire, ce n'est pas le cas pour lui. Ça lui demande trop d'efforts alors qu'il n'a plus aucune force depuis longtemps. L'acteur s'exclame, ce qui attire soudainement son attention. Il le regarde caresser doucement la tête de la structure en bois et son sourire lui fend le coeur. Il y a quelque chose de sincère dans ce dernier qui lui donne envie de s'effondrer. Devant ses propos, Kiha se mord l'intérieur de la lèvre inférieure pour retenir le nouveau flot de larmes qui le menace. Sa respiration se fait légèrement saccadée tandis qu'il se construit une contenance qui volera en éclats aux prochains mots, il le sait. Il se contente donc d'enjamber le cheval voisin de celui où se trouve son ancien amant ; celui qu'il avait l'habitude de monter à chaque fois qu'ils venaient ici. Ses mains serrent le poteau avec force et il pose son front contre celles-ci en gardant toujours le silence. Il devrait sans doute prendre la parole, mais pour dire quoi? Qu'a-t-il à lui dire après tout ce qu'il s'est passé entre eux? Après la finale catastrophique de leur relation? Si Minwoo lui demandait, il lui raconterait tout de sa misérable existence. En attendant, il se tait et continue de se dire qu'il ne mérite pas ce moment passé en sa compagnie. Il a peur que ce soit la réelle dernière fois où ils se verront et maintenant qu'il a réapparu devant lui, le musicien ne veut plus le laisser partir. Seulement, il ne sait pas comment s'y prendre... "Je... Je suis désolé." C'est tout ce qu'il trouve à lui dire. Il est désolé pour absolument tout. Il est même désolé d'exister.
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Dim 11 Aoû - 20:12
