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-- ft  aran

✩ ○.⋆☽ ⋆.○ ✩

(outfit) Enfin, il revit, Suho. Ces semaines aux relents d’années entières ont pris fin lorsqu’il a ouvert la porte de cette chambre d’hôtel pour y trouver Aran ; a pu s’avancer vers elle, sans perdre une seule seconde de plus, pour la prendre dans ses bras. A déposer sur ses lèvres des baisers sans fin ; l’attirer sur le lit, ses doigts entrelacés aux siens alors qu’ils s’épuisaient à rattraper un temps à jamais perdu.

Et la nuit est tombée sur New York, cette nuit qu’ils attendent toujours pour oser mettre le nez dehors, comme ces animaux qui ne s’éveillent que lorsque le monde s’endort. A mener une existence de clandestins – comme des fugitifs, coupables de s’aimer, susceptibles d’être traqués pour avoir seulement osé vouloir vivre la vie normale de jeunes de leur âge. Et malgré la fatigue de la tournée qui commence déjà à se faire ressentir, alors même qu’Icarus sont encore dans le premier arc de cet évènement mondial, Suho est bien décidé à profiter de cette soirée comme il se doit. Car ce n’est pas tous les jours qu’il a la chance de pouvoir voir sa petite amie ; que le lendemain soir, c’est sur scène qu’elle le verra, et ils n’auront pas le loisir de ce temps libre. Alors il a extirpé son corps rompu de ce lit confortable – et des bras de Aran qui l’étaient encore plus – ; a remis ses vêtements roulés en boule sur le sol de cette chambre d’hôtel, tirant sa petite amie hors du lit pour déjà l’attirer au creux de ses bras ; s’efforcer à la motiver à sortir avec lui.

Pour explorer New York, ensemble ;
Profiter de la ville devenue terrain de jeu à la nuit tombée.

Quelques minutes plus tard, ils étaient dans l’un de ces taxis jaunes comme on voit dans les films, à filer dans les rues de Manhattan entre les sirènes tonitruantes des voitures de police et des ambulances ; traversaient le pont de Brooklyn, pour qu’enfin, le véhicule les arrête devant la plage de Coney Island. L’air est encore tiède sur le sable, malgré l’heure tardive – a ces relents de soir d’été –, et les lumières de Luna Park percent le manteau noir de la nuit. Il hésiterait presque lorsqu’il glisse un bras autour de la taille de sa petite amie, encore échaudé par leur début d’année dramatique ; se penche vers elle pour lui glisser à l’oreille :

- J’ai vérifié, on a encore une heure devant nous avant que la fête foraine ferme…

Un temps qu’il marque, avant de lui demander, curieux :

- Tu veux faire quoi ? On va faire un tour là-bas ? On va un peu sur la plage ? Je t’avoue que je crève la dalle, si on pouvait trouver un truc à bouffer dans un food truck ou quoi ça serait cool…

Car ils n’ont pas dîné, finalement ; qu’il ne sait même plus à quand remonte son dernier repas, comme trop souvent dans ces journées à deux cent à l’heure qui constituent son quotidien depuis des années désormais.

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-- ft  suho

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(outfit) Ils sont pourtant bien installés là, dans cette literie moelleuse à l’autre bout du monde dans un hôtel luxueux. En tout cas elle, elle est aux anges dans le creux de ses bras, le nez collé contre le torse de Suho à sentir l’odeur de son parfum masculin qui lui a tant manqué. Les semaines se sont montrés longues – interminable même – ; sans le voir, sans l’entendre de vive voix. C’était devenu tellement difficile pour elle d’être séparé de celui qu’elle aime qu’elle avait avancé son billet pour le rejoindre. Tant pis pour la rencontre entre elle, ses avocats et ceux de Starlight. Elle n’avait pas envie d’assister à ça de toute manière, pas en face à face. Pas encore en tout cas. Cette histoire reste trop fraiche dans sa tête alors, elle avait supplié sa mère adoptive de s’y rendre en son nom pendant que elle, prenait le premier avion en direction de New York pour profiter de lui, sentir à nouveau son corps contre le sien, entendre les battements de son cœur contre son oreille. C’est tout ce qu’elle demandait Aran. C’est là qu’elle se sent le mieux.

Elle pourrait passer sa vie entière dans cette position,
Donnerait tout pour ne jamais avoir à quitter ce lit ; ce garçon.

Mais le danseur il a des idées pleins la tête pour leurs retrouvailles, il ne veut pas se contenter de passer cette première journée au lit. Il veut sortir, profiter de ce que la nuit peut leur offrir. C’est-à-dire : un peu d’intimité, d’ordinaire dans leur quotidien qui ne l’est plus depuis des années dorénavant. Elle a la flemme Aran et elle le fait savoir. Elle essaie de le tirer par le bras, de le pousser à reprendre sa place à ses côtés dans le lit mais le brun a bien plus de volonté qu’elle. Et puis il lui sourit, la regarde avec ses yeux rieurs comme ceux d’un gamin trop content de pouvoir sortir en sa compagnie. Alors elle abdique, se lève et se rhabille comme lui le fait avant de quitter la chambre leurs mains liés, attendre un taxi à l’entrée de l’hôtel en se serrant dans les bras de l’autre comme les deux amourachés qu’ils sont. Même dans le taxi ils n’arrêtent pas de se tenir la main, discute et pointe du doigt les jolies choses qu’ils voient au travers des vitres teintées et ça, jusqu’à leur arrivé sur Coney Island. Aran qui regarde cette grande roue toute éclairée de nuit qui leur fait face avec des yeux impressionnés, passe son bras autour de la taille de son petit-ami pour ne pas se perdre dans la foule tant il y a du monde encore sur les quais. Elle est émerveillée, sourit derrière son masque. Finalement, elle ne regrette pas d’être sortie car c’est vraiment joli, agréable d’être ici et qu’elle est bien contente qu’ils ont une heure devant eux pour profiter des festivités avant que la fête foraine ne ferme.

- Et si on gouttait un hot dog ? Je suis certaine d’avoir vu dans un vlog qu’ils en faisaient des délicieux par ici !

Elle ne sait plus dans la vidéo de qui, pourquoi cette information l’a marqué mais elle dégaine déjà son téléphone, cherche sur internet et trouve le lieu le mieux noté dans les parages, pointe son écran sous le nez de Suho et lui dit :

- On peut aller en récupérer là et se poser sur la plage pour manger tranquillement ?

D’un commun accord ils se dirigent d’un même pas vers le restaurant, commande à emporter et attendent sagement leur commande. Aran qui se glisse entre les bras de son petit-ami, relève la tête pour le regarder et remarque qu’il semble ailleurs, fixe au loin un point. De quoi la faire sourire avant qu’elle ne lui demande curieuse :

- A quoi tu penses bébé … ?

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-- ft  aran

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Aran regarde la grande roue, les yeux brillants et le sourire qu’il devine derrière son masque, et Suho, c’est Aran qu’il regarde. Sourit de la voir si heureuse, son regard rivé sur elle – ils reviennent de loin, plus tôt, cette année, il a perdu l’espoir de la revoir un jour sourire ainsi. Et pourtant, les voilà, sept mois plus tard, de nouveau ensemble, à profiter des bribes de liberté que peuvent leur offrir leurs vies trop compliquées. Couple perdu à l’autre bout du monde, là où ils se permettent de croire à l’illusion qu’ils peuvent se permettre plus de choses que chez eux, en Corée, lorsque la réalité, c’est qu’ils ne sont pas moins connus aux Etats-Unis. Aran l’était même presque plus que sur leurs terres natales, du temps où elle était encore sous le feu des projecteurs, et Suho qui s’arrache à ces considérations pour plutôt faire part de sa faim à sa petite amie. Car si son repas commence à remonter un peu trop loin, l’activité à laquelle ils ont consacré la dernière heure aura achevé de lui ouvrir l’appétit. Alors il ne peut que sourire lorsque, loin de rechigner, Aran lui propose d’aller acheter des hot-dogs. Il est loin le temps où elle ne parlait que de régimes et le laissait systématiquement terminer ses assiettes, et il ne peut qu’être heureux de voir la femme qu’il aime cesser de se priver encore et encore.

- Un hot-dog ? Ah ben ouais, j’oubliais que t’aimes trop les saucisses, toi…

Une œillade en coin qu’il lui adresse, un peu trop fier de sa blague débile – Suho qui attire déjà la brune un peu plus contre lui en lui assurant qu’il rigole, se retenant de rire face aux manières qu’elle fait immanquablement. Comme si son numéro de prude avait encore une chance de marcher sur lui après toutes ces années – après qu’ils aient appris le corps de l’autre par cœur, qu’elle soit son cobaye préféré dès qu’il a envie de tester quelque chose de nouveau. Et déjà, il opine de la tête lorsqu’elle propose d’aller manger ces hot-dog sur la plage ; lui emboîte le pas pour la suivre jusqu’au restaurant qu’elle semble avoir repéré. L’un comme l’autre passent commande ; attendent qu’on leur remette un sachet contenant leur dîner pour ce soir, serrés l’un contre l’autre. Aran lovée au creux des bras de Suho, qui regarde distraitement les alentours ; laisse son regard se perdre sur la plage en face du restaurant, le sable faiblement éclairé où des petits spots de lumière se perdent çà et là, témoignant de la présence de groupes d’amis et autres familles, et la mer plongée dans le noir qui se confond avec le ciel nocturne. Et puis il y a cette petite lumière, au fond – ce point coloré perdu au beau milieu de cette étendue d’onyx qui retiendra toute son attention. Il s’interroge, Suho ; ne s’arrache à ses pensées que lorsque sa petite amie lui demande à quoi il pense. Alors il plisse un peu les yeux et, tout en se penchant légèrement pour être sûr qu’elle voit ce qu’il lui désigne, il lui répondra en pointant cette lumière du doigt :

- Tu vois ce point lumineux ? Je pense c’est eux… Les aliens, on dirait un ovni, non ? Après tout, on sait que c’est des bandeurs d’US, ça serait pas irréaliste que ce soit eux…

C’est bien aux Etats-Unis que se situent la zone 51 et Roswell ; qu’ont été observés tant de phénomènes étranges s’apparentant à des ovnis. Suho encore et toujours dans son monde et, leurs commandes prêtes, ils vont les récupérer au comptoir ; se dirigent vers la plage, leurs pieds s’enfonçant dans le sable tandis qu’ils vont s’asseoir dans un coin un peu isolé des groupes de gens éparpillés tout autour. Le jeune homme qui tend son hot dog à sa petite amie, avant de s’emparer du sien ; mordre dedans comme s’il n’avait rien mangé depuis trois semaines.

- Ah non, c’est trop bon… Pitié, ça fait trop du bien de manger.

Une nouvelle bouchée qu’il prend déjà ; fixe la mer où les vagues se distinguent à peine dans la nuit. Et, une lueur curieuse dans le regard et un sourire de sale gosse aux lèvres, il se tournera vers Aran pour lui demander :

- Tu t’es déjà baignée de nuit ?

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-- ft  suho

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Elle se met à bouder, du moins, fait sembler de se mettre à bouder. La faute à une blague douteuse qu’il vient de prononcer. Elle fait genre de détester son humour, de ne pas apprécier les blagues graveleuses de son petit-ami mais en vrai elle le trouve drôle malgré elle. Elle aimerait ne pas aimer ce genre de blague, n’y trouver rien de bien drôle mais ce n’est pas le cas. Pas quand c’est Suho qui les formules en tout cas. Elle aurait pu lui clouer le bec en disant qu’elle aime toutes LES saucisses, se serait régalé de le voir écarquiller les yeux, lui demander très certainement de quelles saucisses elle parle mais Aran elle préfère la méthode habituelle, préfère faire mine de s’éloigner, de ne plus vouloir lui parler juste pour qu’il vienne la coller. Qu’elle ait le plaisir de sentir ses bras autour de son corps, sa voix chuchotant au creux de son oreille qu’il blaguait et bien évidemment qu’il l’aime juste pour la dérider.

Elle adore l’entendre lui dire je t’aime,
C’est la meilleure chose qui existe.

Et bien évidemment qu’il le fait, alors cette blague est mise de côté et ensemble, après s’être mis d’accord sur où manger et quoi faire ils se dirigent vers ce stand qui semble hyper connu à Coney Island, passe commande et attende sagement dans un coin que leur nourriture soit prête pour pouvoir s’éloigner de la foule et fouler le sable de cette plage donnant sur l’océan. Après avoir regardé les environs pendant quelques minutes, elle se tourne pour contempler sa personne préférée, sourit en le voyant concentrée. Elle se demande à quoi il pense, regarde là où il lui indique de regarder et explose de rire en l’écoutant lui exposer sa théorie sur les aliens. Bien évidemment qu’il pense à eux. Qu’importe le moment, qu’importe les circonstances. Il nourrit de trop grand espoir Suho, espère certainement croiser leur route à chaque fois qu’il vient aux Etats-Unis et forcément, cette nuit ne fait pas exception.

- Après bébé ... Ce petit point c’est pas juste la lumière d’un phare en pleine mer ... ?

Elle décroche bien évidemment un de ces rares regards noirs, l’un de ceux qui disent « ne tue pas mes espoirs, rentre dans mon délire » alors elle se ressaisie, dit en resserrant ses bras autour du corps de son petit-ami :

- Non t’as raison, ça ne doit pas être un phare... Je pense qu’ils essaient de te faire passer un message-là !

Sauver par le gong, leur commande est prête, c’est son moment pour ne pas avoir à subir l’interrogatoire de Suho sur le fond de sa pensée, si elle croit réellement à ce qu’elle dit ou non au sujet des Aliens. Elle se rue presque sur la serveuse, la remercie de son anglais approximatif et tire son petit-ami par la main pour s’éloigner de cette foule opaque, de tous ces gens qui pourraient potentiellement les reconnaitre. Et puis la faim a commencé à creuser son estomac, son envie de fouler le sable et de s’y poser n’a fait qu’augmenter au fil des minutes. Elle est heureuse de trouver un petit coin plus calme au côté de son petit-ami, de pouvoir enlever son masque puisque personne n’est dans les parages. Elle se met à regarder les gens plus loin, sourit en voyant tous ces gens s’amusaient, ce petit air de guitare jouer par un jeune garçon entouré de sa bande d’amis venir jusqu’à eux.  

- T’as pas l’impression qu’on est dans un film ... ? C’est si agréable ici...

Aran qui récupère son hot-dog, ouvre délicatement l’emballage lorsque Suho a déjà arraché sa première bouchée. Elle tourne la tête vers son petit-ami qui grogne de plaisir, semble reprendre de ses forces à chaque bouchée qu’il ingurgite. Elle le trouve adorable, le plus mignon du monde entier en toute circonstance. De quoi la faire sourire avant qu’elle ne l’imite, comprenne pourquoi il est si enthousiaste. C’est certainement le meilleur hot-dog qu’elle ait mangé de sa vie. Elle ouvre grand les yeux et lui répond :

- C’est trop trop bon ? On aurait dû en prendre un supplémentaire et se le partager...

Des mots qu’elle n’aurait jamais prononcés il y a encore huit mois de ça. Aran changé du tout au tout après le drame. Elle y travaille encore, essaie de se sortir de son ancienne vie et de ses mauvaises habitudes mais parfois, il y a des choses qui sont trop ancrées, qu’elle a encore trop de mal à abandonner. Mais au moins, elle fait un peu moins attention à ce qu’elle mange, elle se sent plus en forme malgré les quelques kilos qu’elle aura pris en cours de route. Et rien que d’y penser à ce poids elle se sent un peu mal mais heureusement, Suho la coupe dans ses pensées alors elle l’écoute sa question, réfléchit un instant et fini par lui dire :

- Non... ? J’ai pas de souvenir en ce sens-là... Pourquoi ? Toi oui ? Avec qui Yi ?

Elle plisse les yeux, lui lance un regard suspicieux. La jalousie qui elle, ne bouge pas au fil des années. Elle fait des efforts, essaie d’être moins sur son dos mais malgré tout elle a constamment peur de le perdre. Une peur de l’abandon qui ne la quittera certainement jamais. Elle essaie pourtant de se détacher de ce fléau, vraiment. Mais ça reste encore trop compliqué.

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-- ft  aran

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Elle rit, Aran, explose de rire en entendant la théorie de son petit ami. Car Suho, il croit dur comme fer en l’existence des aliens ; est persuadé que c’est eux, ce petit point lumineux qu’il aperçoit au loin, perdu entre la mer et le ciel. Mais Aran est bien plus rationnelle ; Aran, elle lui fait remarquer qu’il est plus probable qu’il s’agisse simplement d’un phare, et à ces mots il tourne vivement la tête vers elle et la fusille du regard. Le message semble suffisamment clair pour sa petite amie, qui se reprend déjà et confirme qu’ils essaient très certainement de lui faire passer un message. Il hoche alors la tête, un sourire se frayant sur ses lèvres en imaginant quel message ils pourraient bien lui faire passer – mais déjà, on leur indique que leur commande est prête, et il doit s’arracher à regret à la contemplation de cette lumière.

Ensemble, ils vont récupérer leur commande au comptoir, avant de se diriger vers la plage pour s’y poser un peu. Fort heureusement, cette dernière est bien moins bondée que les docks, et ils trouvent sans peine un coin un peu isolé. Suffisamment pour pouvoir se délester de leurs masques ; faire tomber sa capuche, dans son cas. Au loin, des groupes de jeunes se sont retrouvés pour passer la soirée, rassemblés autour de petites sources de lumière – et la mélodie lointaine d’une guitare se confond avec le roulis des vagues. Tout est paisible, en somme, bien loin de cette vie agitée passée à se cacher dont ils ont l’habitude, et lorsqu’il voit sa petite amie si heureuse, voit le sourire qui étire ses lèvres quand elle dit combien elle trouve ce cadre agréable, il ne peut que sourire à son tour.

- Seulement si c’est un film où les aliens débarquent sur la plage dans cinq minutes, alors… Ca va, ça va, j’arrête…

A lever les yeux au ciel en la voyant lui faire les gros yeux, Suho qui sait bien qu’il peut être un peu lourd, parfois, mais c’est plus fort que lui. Et sans perdre plus de temps, il se jette sur son hot-dog, mangeant comme un malheureux qui n’aurait rien eu à se mettre sous la dent depuis des semaines. Le jeune homme qui fait alors part de son enthousiasme – de combien il trouve ce repas délicieux, de combien il est heureux d’enfin manger. Et en entendant sa petite amie dire qu’ils auraient carrément dû prendre un hot dog supplémentaire pour se le partager, il sourit un peu plus encore – car ils reviennent de si loin, que la Aran d’il y a six mois à peine ne lui aurait jamais dit ça.

- Ben non, y a tellement de trucs à manger ici ? Comme ça on aura la place pour aller prendre une glace après, ou des churros, ou une crêpe…

Ce n’est pas le choix qui manque, et après avoir pris une nouvelle bouchée de son hot dog, il lui demande, curieux, si elle s’est déjà baignée dans la mer de nuit. Aran qui lui répond bien évidemment par la négative, avant de lui demander d’un air suspicieux s’il l’a déjà fait, et si oui, avec qui.

- Non, comme ça, j’étais juste curieux. Moi une seule fois je crois, c’était quand j’étais au lycée, un peu après que tu sois partie. Yeon nous avait emmené passer une journée à la plage avec des potes, et on était retourné se baigner une dernière fois avant de rentrer. C’était marrant.

Un petit haussement d’épaules, et Suho qui se gardera bien de l’informer que Mimi était de la partie, ce jour-là – non pas car il a quoi que ce soit à cacher à ce sujet, mais simplement car il ne sait que trop bien combien ce prénom a le don de tendre sa petite amie, et il n’a pas envie de gâcher l’ambiance. Alors il termine tranquillement son hot dog ; lorgne sur celui de sa petite amie, lui faisant les yeux doux lorsqu’il lui demande :

- Du coup j’peux toujours compter sur le fait que tu me laisses finir, ouuu… ?

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-- ft  suho

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A son tour de lancer un regard meurtrier à son petit-ami, lui faire comprendre par une simple œillade qu’il est grand temps qu’il arrête de mêler les aliens à tout ce qu’ils disent. Car Suho il a le don d’aller toujours trop loin, de partir dans ses délires alors qu’elle lui parle sérieusement. Elle est à un rien de lui dire « mais tu gaches touuut » d’une voix boudeuse mais le brun lui dit qu’il arrête alors elle hoche la tête, d’un air entendu et se remet à balayer du regard les environs sans rien ajouter. D’abord, elle regarde ce couple lové l’un contre l’autre un peu plus loin, curieuse comme elle l’est, elle pourrait les regarder faire plus longtemps mais elle se dit que tout comme eux, ils méritent leur moment d’intimité alors elle détourne le regard et se met à observer les vagues qui paraissent noir, viennent et repartent dans un bruit de fond très agréable.

Jusqu’à que Suho se mettent à gronder de plaisir en mangeant, lui rappelle qu’elle aussi devrait s’y mettre. Et c’est ce qu’elle fait, tout comme lui elle vient gouter un petit bout de paradis en croquant dans ce hot-dog. C’est délicieux, l’un comme l’autre sont d’accord sur ce sujet-là. Et si pour Aran il aurait été encore plus cool d’en avoir un supplémentaire, l’idée de Suho est encore un cran au-dessus. Bien meilleure, parfaite même. Elle hoche vivement de la tête Aran, lui dit après avoir avalée une bouchée de son sandwich brioché :

- Ahh ouais... des Churros mmmmh... J’en ai gouté une fois en Espagne c’était siiii bon ! Aucun rapport avec ceux de chez nous !

Ça lui rappelle pendant un instant son ancienne vie d’artiste, les tournées et le tas d’endroit qu’elle a pu visiter. Une vie qui lui parait lointaine et à la fois pas tant que ça. Car il y moins d’un an, elle faisait encore partie de ce système-là, qu’à la place d’être posée sur une plage, à manger un repas bien gras en compagnie de son petit-ami elle devrait être ailleurs dans le monde à satisfaire ses fans, si tout avait continué « normalement ». Une vie qui ne semble plus être la sienne, qu’elle ne se voit pas reprendre. Ça lui a trop couté. Physiquement, mentalement. Elle a été drainée par cette industrie et ne préfère plus y penser. C’est mieux d’écouter Suho parler, de se raccrocher à sa voix, à ce souvenir dont il lui fait part et qui le fait sourire. Elle imagine alors la scène, projette son petit-ami un peu plus jeune s’amuser avec sa bande d’ami ainsi que son grand-frère dans l’eau comme les grands gamins qu’ils étaient.

- Si seulement j’avais pas choisi de partir à Séoul j’aurais été surement avec vous ce jour-là... Je suis sûr que j’aurais fait genre de pas vouloir mais t’aurais réussi à me convaincre et j’aurais passé un meilleur moment que chez starlight à me faire engueuler car j’arrivais pas à faire une chorégraphie ou atteindre une certaine note...

Elle le dit le sourire aux lèvres mais en réalité ça brule au milieu de sa cage thoracique. Ça pulse, lui rappelle trop de mauvais souvenir, la frustre quand elle pense qu’elle a raté une partie de la fin de son adolescence pour rien.

- T’aimerais retourner à cette époque ?

Qu’elle lui demande curieuse à son tour tout en prenant une gorgée de sa boisson sans sucre. Remarque qu’il a déjà fini son repas et lorgne sur le sien, forcément. Il y a des habitudes qui ont la vie dure et comme si leur cerveau était relié elle répond en même temps qu’il lui demande si il peut taper dans son hot-dog à elle :

- Non.

Elle roule des yeux, ajoute avant qu'il ne reprenne la parole le premier :

- C’est fou comme je te connais ? Un regard et je sais et la réponse reste NON ? A moins que me proposes quelque chose d’hyper intéressant en échange ? Là, on pourra négocier Yi.

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-- ft  aran

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Elle parle avec des « si », Aran ; évoque une réalité hypothétique où jamais elle n’aurait quitté Séoul, où elle serait restée à Daegu pour poursuivre sa scolarité aux côtés de Suho, et aurait pu continuer de mener une adolescence insouciante plutôt que de subir la pression et les commentaires désobligeants des employés de Starlight. Et la réponse de son petit ami pourrait presque sembler surprenante, quand on le connaît un peu, des mots qu’il prononcera de manière désinvolte, avec un simple haussement d’épaules :

- On en a déjà parlé, même si on était tous les deux restés à Daegu et qu’on avait pas la vie qu’on a aujourd’hui, ça aurait pas marché forcément pour autant. L’un ou l’autre aurait probablement fini par être frustré de mener une vie normale… Peut-être qu’on aurait fini par se reprocher mutuellement d’être passé à côté de nos rêves juste pour rester ensemble… C’aurait pas forcément été mieux, en vrai.

Il a mûri, Suho ; a cessé de reprocher à sa petite amie d’être partie à l’époque. Il a grandi, et ses caprices d’enfant lui ont passé lorsqu’il a compris que les choses ne se seraient pas nécessairement passées comme il en rêvait, même si elle était restée avec lui à Daegu. L’essentiel est qu’en dépit de tout, ils se soient retrouvés ; qu’ils soient réunis ce soir encore, des années après, comme si jamais ils ne s’étaient quittés. Pourtant, lorsqu’elle lui demande s’il aimerait retourner à cette époque, il lui répondra sincèrement, un petit sourire aux lèvres et le regard perdu vers la mer qui leur fait face :

- Oui et non. J’ai bien profité, et bien sûr que ça me manque, cette liberté, d’avoir de comptes à rendre à personne et pouvoir faire ce que je veux sans craindre que ça cause un scandale… Mais tout ça c’était un peu nul sans toi, alors le présent il est cool aussi pour ça.

Suho qui tourne alors la tête vers sa petite amie pour pouvoir la regarder ; hésite un instant avant de lui demander, ses grands yeux braqués droit sur elle avec intérêt :

- Et toi… ? Ca te manque d’être idol, ou finalement tu la trouves pas très mal cette vie normale ?

Il ne sait plus trop, avec elle – sait à quel point c’était son rêve, mais c’est aussi à quel point il l’a détruit et a pu lui causer du tort des années durant. Mine de rien, elle a retrouvé les joies de l’anonymat ; s’est libéré de l’anxiété que lui causait toute cette pression, et des régimes trop strict que lui imposait le label. Mais est-ce que cela suffit à compenser le fait qu’elle ne puisse plus chanter et en faire son métier, pour elle ? Il l’ignore, et c’est bien pour cette raison qu’il se risque à lui poser la question, tout en espérant que cela ne réveillera pas des mauvais souvenirs ou sentiments chez elle. Et ce sera peut-être dans un effort pour alléger un peu l’ambiance qu’il se permettra de lorgner sur ce qu’il reste de son hot dog ; sa petite amie qui l’envoie balader à peine a-t-il ouvert la bouche pour lui demander de lui laisser ses restes. Bien évidemment qu’elle est intraitable, Aran, elle hait partager, même avec lui – ça l’arrangeait seulement de lui laisser ses restes lorsqu’elle craignait trop de prendre du poids, à l’époque, mais ça s’arrête là. Un détail qu’il pourrait bien lui faire remarquer, mais elle ne lui en laisse pas le temps, ajoute déjà qu’elle ne pourrait céder que s’il lui proposait quelque chose de suffisamment intéressant en échange. Il prend alors le temps de réfléchir un instant, avant de lui répondre :

- Hm… Et si j’offrais des churros, en échange ? J’suis sûr ils sont facile aussi beau que ceux que t’as mangé en Espagne…

Mais, voyant que sa petite amie ne semble pas convaincue, il s’empressera d’ajouter :

- Des churros et tout ce que tu veux en plus ? Je te paye ce que tu veux ce soir, Arana…

Ce surnom dont il use à dessein, sachant que cela peut toujours la faire flancher un peu plus aisément que s’il s’était abstenu de le prononcer – et ses grands yeux qu’il relève vers elle, pleins d’espoir, à lorgner les restes de son hot-dog avec envie. En vrai, elle avait raison – ils auraient dû en commander plus.

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-- ft  suho

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Elle déteste l’entendre dire que leur couple n’aurait pas forcément tenu le cap si ils étaient tous les deux restaient à Daegu. Elle n’aime pas cette éventualité, n’aime pas comme les mots sonnent quand ils sortent de la bouche de Suho. Elle a l’impression que ça sous-entend qu’ils ne sont pas faits pour être ensemble coute que coute, que leurs chemins ne sont pas forcément prédestinés à se croiser et se lier à tout jamais. Mais tout à la fois, elle sait qu’il a raison. Il fallait qu’ils aient chacun leur propre expérience de leur côté. Elle aurait certainement regretté de ne pas avoir tout donné pour devenir idols et qui sait, peut-être qu’ils étaient trop jeunes pour que leur relation résiste à tout à l’époque.

Maintenant c’est différent, ils sont adultes.
Ils savent ce que ça fait de vivre l’un sans l’autre.

C’est juste plus imaginable, elle ne veut plus jamais revivre ça. Alors elle hochera de la tête, lui lâchera un petit « mh » en buvant un peu de son soda, l’écoutant lui avouer de suite après que oui certains aspects de son passé lui manque mais qu’il est quand même heureux du présent, car elle en fait partie. Que le passé était quand même plus fade sans elle. De quoi la faire sourire, gonfler son égo. Elle adore quand il lui donne de l’importance, elle sourit aux anges, pose sa tête sur l’épaule de son petit-ami quand elle lui dit :

- Oui c’est carrément cool le présent du moment qu’on est ensemble...

Elle le regarde avec des yeux pleins d’amour, lui vole un bisou avant qu’il ne lui pose une question qui la fige un instant. Une question à laquelle elle n’a pas envie de réfléchir, dont elle déteste connaitre la réponse. Car c’est compliqué, qu’elle sent un poids se poser sur ses épaules lorsqu’elle y songe. Bien évidemment qu’utiliser sa voix, faire danser et sourire des gens ça lui manque. Mais tout le reste ? Tout ce que comporte le statut d’artiste ? Pas du tout. Alors elle ne sait pas trop comment se positionner Aran. Elle se met à enfoncer sa main libre dans le sable, joue avec les grains tout en réfléchissant avant de finir par répondre :

- J’aime la tranquillité, j’aime pouvoir te rejoindre et passer des jours avec toi sans être en conflit avec mon staff, sans avoir à me dire que j’ai tout un tas de truc à rattraper pour pas être en retard... J’aime manger sans réfléchir aux calories, j’aime pouvoir dormir autant que je veux... Mais... Chanter ça me manque... J’ai l’impression d’avoir perdue une petite part de moi-même en arrêtant mais j’imagine que c’est le prix à payer pour la tranquillité ? Donc je pense que j’aime ma vie actuellement, plus que celle que j’avais dernièrement en tout cas ?

Il y a du bon et du mauvais dans chaque situation. Elle sait qu’elle ne peut pas avoir le meilleur des deux mondes. Elle aurait adoré que ça soit le cas, c’était ça son rêve à la fin mais c’était juste impossible à réaliser. Pas quand leurs deux carrières étaient aussi grosses. Et c’est la sienne qui a pris fin. Elle n’était pas assez forte pour tenir le coup sur le long terme de toute façon, elle sait que Starlight a fait le meilleur choix en mettant un point final à sa carrière et en gardant Icarus et Suho dans leur rang. De quoi la faire sourire, sincèrement. Elle ne l’envie pas – plus comme c’était le cas lorsqu’elle se sentait en compétition contre lui -. Elle aime le voir s’épanouir, adore le voir danser, faire crier les filles. Il est fait pour ça Suho. Elle a hâte de le voir demain en concert et elle ajoutera avant que la discussion ne prenne fin :

- J’adore être ta groupie, pouvoir te regarder danser de partout dans le monde... C’est peut-être ça le but de ma vie... Être ta petite-amie...

Elle est prête à tout pour lui. Tout sauf lui donner le dernier bout de son hot-dog, bien évidemment. Faut qu’il lui propose quelque chose d’incroyable, qu’il lui offre un peu plus qu’un beau sourire et un regard plein d’espoir pour qu’elle accepte. Il propose des churros, elle hausse les épaules, se met à fixer le reflet dans la lune au travers de l’océan et dit :

- Pas assez. Réessaie.

Il essaie de l’amadouer, l’appelle par son surnom préféré, lui propose de lui acheter ce qu’elle veut ce soir alors elle pointe l’astre qu’elle regarde et lui dit en riant :

- Tu fais comment pour m’acheter ça du coup ? Y’a que contre ça que j’accepte de te donner mon hot-dog bébé...

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-- ft  aran

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Il sent bien qu’il a cassé l’ambiance, Suho, en lui demandant si sa vie d’avant lui manquait – sa petite amie qui lui souriait et l’embrassait un instant plus tôt se fige tout à coup, une ombre passe dans son regard, et il regrette d’avoir posé cette question. Sans doute était-ce un peu prématuré ; sans doute a-t-il manqué de délicatesse, mais maintenant la question est posée, et Aran joue distraitement avec le sable, l’air de chercher quoi lui répondre. Et à l’écouter, elle y trouve des avantages comme des inconvénients. Elle apprécie la tranquillité de cette nouvelle vie loin des projecteurs, mais a le sentiment d’avoir perdu une petite partie d’elle-même depuis qu’elle ne peut plus chanter, et entendre cela lui fait mal au cœur. Car il sait combien sa petite amie aime chanter – depuis qu’il la connaît, toute sa vie n’a toujours tourné qu’autour de cela, quitte à quitter Daegu pour poursuivre ses rêves. Et mine de rien, Suho se sent un peu responsable de l’arrêt de sa carrière. Car depuis qu’ils se sont retrouvés, quelques années plus tôt, Aran lui a toujours parlé du risque de se faire prendre, et que cela compromette leur carrière. Dès le début, elle semblait terrifiée à l’idée que sortir avec lui réduise à néant tous ces efforts de ces dernières années – et c’est bien ce qui a fini par se passer, Suho qui le premier l’incitait à se détendre un peu, lui assurait qu’il ne leur arriverait rien sans se douter du cruel coup du sort qui les attendait. Et malgré tout cela, c’est avec le sourire que Aran lui confiera adorer être sa petite amie ; émet l’hypothèse que le but de sa vie soit d’être sa petite amie. De quoi lui faire un peu plaisir, mais surtout l’attrister, car Aran avait tant d’autres buts avant de le connaître – alors il viendra glisser un bras dans le bas de son dos pour l’attirer un peu contre lui, hésitera un instant avant de lui répondre :

- Après… On sait pas de quoi l’avenir est fait, tu pourras sans doute relancer ta carrière si tu le souhaites, et ça se passera mieux que comme c’était à la fin… Juste tu sais comment c’est, ils attendent toujours un peu avant de relancer les idols…

Car ça fonctionne ainsi, dans cette industrie – on met les artistes au placard le temps que les choses se calment, quelques mois ou quelques années tout au plus afin que tout le monde oublie le scandale. Il ne sait pas si c’est ce que voudrait sa petite amie, finalement, mais il ne se risquera pas à le lui demander, laissant le sujet mourir de lui-même. C’est plus simple de tenter de gratter un bout de son hot-dog, lui proposer des churros en échange des restes de son dîner, mais de toute évidence ce n’est pas assez, alors il propose de lui offrir absolument tout ce qu’elle voudra ce soir. Sa petite amie qui pointe alors la lune ; lui demande comment il compte faire pour lui acheter cela, et Suho qui lèvera les yeux vers la lune qui brille loin dans le ciel, lui répondra sans surprise :

- Après… Si je pouvais l’acheter ça fait longtemps que je l’aurais acheté pour moi, tu sais, Arana…

Une œillade en coin, Suho qui sait qu’il peut à tout moment se prendre un retour de bâton car sa réponse n’aura pas été suffisamment romantique à son goût – alors il s’empresse d’ajouter :

- Attends attends, je sais, laisse-moi deux secondes…

Deux doigts qu’il colle alors sur chacune de ses tempes, ferme les yeux de toutes ses forces, l’air de se concentrer pour prétendument communiquer avec les aliens.

- C’est bon, les aliens ont dit qu’ils étaient ok, on peut la prendre pour cette nuit… Juste faudra la rendre demain matin, c’est trop galère pour eux de s’orienter dans le ciel, sinon.

Une petite moue qu’il fait, l’air parfaitement convaincu de ce qu’il raconte, et d’ajouter, les yeux pleins d’espoir glissant innocemment vers le hot-dog entre les doigts de sa petite amie :

- Du couuup… ?

tamed-dashed

-- ft  suho

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Elle ne sait pas trop si elle a envie ou non de retourner dans ce star système, être de nouveau constamment en stress et se plier à des managements qui ne pensent qu’au profit et jamais à l’artiste qui souffre une fois que le show prend fin et que les rideaux se ferment. Et quand bien même elle le voudrait, est-ce qu’une agence la voudrait, elle ? Après les scandales, les photos un peu trop privées révélée ? Est-ce qu’il prendrait se risque ? Elle n’en est pas sûr. Et puis il y a tout un tas de jeune fille prête à prendre la relève. Des filles plus jeunes, plus jolies, bien plus talentueuses aussi. D’ici un an ou deux elle n’aura certainement plus sa place dans l’industrie Aran et sera qualifié trop vieille et has been pour que ça mène quelque part si ce n’est au flop et à la perte de confiance de soi.

Alors autant ne pas retenter le diable,
Ne surtout pas finir en ayant une discographie qui ne lui plait pas.

Elle finira bien par trouver quelque chose qui lui plait. Et potentiellement, elle pourra même finir parolière pour les autres, continuer d’écrire et interpréter des versions démos pour d’autre chanteur de l’industrie. Il y a tout un tas de possibilités qui s’offrent à elle, de la même manière qu’elle pourra reprendre ses études une fois qu’elle aura débloqués l’argent qui dort chez Starlight depuis des mois, dorénavant. Elle pourra intégrer une chouette université si ça lui chante. Elle verra bien, elle a encore le temps.

- Je sais pas, je m’en fiche un peu pour le moment j’ai juste envie de me reposer et de profiter de toi comme jamaaais on en a eu l’occasion jusqu’à présent !

Elle le pense sincèrement, elle veut profiter un maximum de son petit-ami et de pouvoir voyager pour le voir faire ce qu’il fait de mieux après la rendre heureuse. Elle aime cette vie de groupie, a déjà préparer une pancarte pour le show du lendemain. Elle n’a pas envie de trop réfléchir à ce qu’il va se passer par la suite, ce qu’elle va faire ou non de sa vie. Elle préfère se coller à lui, lui montrer du bout du doigt cette lune ronde au-dessus de leur tête qu’elle veut qu’il lui offre contre un petit bout de son hot-dog. Bien évidemment Suho lui avoue que si c’était achetable il l’aurait déjà fait pour son propre plaisir, de quoi la faire rouler des yeux et l’obliger à répondre :

- C’est pas comme ça que tu vas obtenir ce que tu désires… Tant pis, alors !

Et elle fait mine d’approcher le hot-dog de sa bouche, assez lentement pour lui laisser le temps de trouver une nouvelle connerie à débiter. Mais au moins il s’y met, fait semblant de se mettre en connexion avec les extraterrestres pour en venir à une solution qui fait rire Aran car comme d’habitude, juste pour ses beaux yeux il débite un tas de connerie. Elle l’aime avec sa folie, le regarde avec des yeux brillant quand il lui annonce que juste pour ce soir la lune est à eux.

- Sérieux ? Ils sont ok ?? Trop cool !! T’es vraiment l’intermédiaire que tu penses être entre nous et eux…

Elle vient lui voler un baiser avant de lui tendre la fin de son sandwich, lui dire en roulant des yeux et en enlevant ses chaussures ainsi que ses chaussettes qu’elle pose à coté de son petit-ami :

- Vasy, c’est bon régale toi… C’est mérité… J’vais au bord de l’eau pour me rapprocher de la lune, vu que je peux en profiter qu’une seule nuit…  

Une fois pieds-nu, elle se lève Aran et se dirige vers le bord de l’eau, laisse l’eau rafraîchit par les températures nocturnes venir lécher ses orteils, se hisser jusqu’à ses chevilles lorsque les vagues sont un peu plus fortes que les précédentes. Du bout du pied, elle trace des formes imaginaires dans le sable qui parait noir et se perd dans ses pensées, se tourne un instant et fait coucou à son petit-ami comme si ils n’étaient pas collés l’un à l’autre il y a encore 2 minutes à peu près.

tamed-dashed

-- ft  aran

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Suho et les aliens, c’est une grande histoire d’amour – jamais aussi grande que son histoire avec Aran, mais suffisamment pour lui faire un peu d’ombre, parfois. Comme ce soir, lorsqu’il lui fait remarquer que s’il avait réellement la possibilité de décrocher la lune, c’est pour lui plutôt que pour elle qu’il le ferait – un rictus amusé qui se dessine sur ses lèvres en l’entendant rétorquer qu’il ne risque pas d’obtenir ce qu’il veut avec ce genre de réponses, à savoir ce petit bout de hot dog toujours prisonnier des doigts de sa petite amie. Il doit trouver mieux, et il le sait. Il doit innover, trouver la réponse qui fera mouche, celle qui ne lui laissera d’autre choix que de lui donner son dû. Car Aran se montre menaçante, voilà qu’elle approche le reste de son repas de ses lèvres, prête à le manger à tout instant – alors il réfléchit à toute allure, trouve, en dernier recours, l’idée de faire semblant de communiquer avec les aliens pour leur demander de bien vouloir lui confier leur précieuse lune. Il lui confiera alors qu’ils proposent de la leur prêter pour le temps d’une nuit en guise de compromis, et Aran éclate de rire, le plus joli son du monde, si on lui demande son avis. Un son sur lequel il ne misait plus, quelques mois en arrière ; un son qu’il n’espérait même plus entendre lorsque sa petite amie semblait au comble du désespoir dans cette chambre d’hôpital. Mais tout passe ; l’être humain est résilient, et finit toujours par surmonter la plupart des épreuves de la vie. Il regarde Aran en souriant, hochant la tête lorsqu’elle lui demande, les yeux brillants, s’il est bien sérieux ; ajoute, certainement juste pour le flatter, qu’il est l’intermédiaire qu’il pense être entre humains et aliens. De quoi pousser le plus grand sourire du monde sur les lèvres de Suho ; ce dernier qui baisse les yeux, faussement modeste, lorsqu’il lui répond :

- Arrête… Tu me flattes… mais t’as trop raison ouais.

Et déjà, elle vient lui voler un baiser avant de lui tendre ce qu’il reste de son hot dog ; Suho un peu trop heureux d’avoir obtenu gain de cause, que tous ses efforts n’aient pas été vains. Il se sent comme un véritable mastermind, le maître en la matière pour arriver à ses fins, lorsque dans les faits, Aran lui aurait certainement donné son hot dog quoi qu’il advienne. Sa petite amie qui s’éloigne alors en direction de l’eau, prétextant vouloir se rapprocher de la lune, et il la regarde distraitement s’éloigner, Suho, profitant des quelques bouchées supplémentaires de hot dog auxquelles il a droit. Aran qui lui fait alors un signe de la main, au loin – signe qu’il lui retourne, avant d’essuyer ses doigts où se sont égarés quelques résidus de sauce et retirer ses chaussures à son tour. Car ça n’a pas de sens, à ses yeux, de rester chacun dans son coin lorsque leurs moments partagés se font si rares. Alors il marche dans le sable jusqu’à atteindre la rive – son pantalon trop long et trop large qu’il remonte tant bien que mal sur ses mollets, ricanant tout seul du look que ça doit lui faire, avant de s’avancer dans l’eau pour rejoindre sa petite amie. A se glisser dans son dos pour l’enlacer, ses mains refermées contre son ventre pour l’attirer doucement contre lui, lui disant doucement :

- Moi aussi je voulais me rapprocher de la lune…

Ou plutôt d’elle, de Aran dont il ne semble jamais réussir à rester éloigné trop longtemps. La jeune femme qu’il fait alors pivoter entre ses mains ; la pousse à lui faire face, pour pouvoir déposer un tendre baiser sur ses lèvres, dans le noir de la nuit qui leur offre une intimité bienvenue.

- Je sais pas si j’ai parce que je viens d’en manger mais tes lèvres ont le goût du hot dog un peu, qu’il fera remarquer en riant, cassant évidemment l’atmosphère romantique de cette nuit sur la plage.

tamed-dashed

-- ft  suho

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Et alors qu’elle fixe l’horizon, cet étendu noir et profond qu’est l’océan, des bras qu’elle connait trop bien viennent l’encerclé, le parfum émanant des vêtements de son petit-ami glisse jusqu’à son nez. Alors elle sourit Aran. Car elle adore le sentir tout contre elle, aime savoir qu’il ne supporte pas d’être un peu trop longtemps loin d’elle. Il a mangé le dernier morceau de hot-dog et l’a rejoint tout de suite après en prétextant que lui aussi voulait se rapprocher de l’astre qui le fascine tant. Elle tourne alors légèrement la tête, juste assez pour voir la moitié de son visage et dire en haussant un sourcil :

- Juste la lune … ? Elle a de la chance celle-là, tsss…

Une énième tentative pour minauder qu’elle saisit, comme toujours. Car elle ne sait pas faire sans, ne sait pas comment se donner de l’importance sans jouer la pauvre demoiselle à qui on ne donne pas assez d’attention. Mais Suho il la connait par cœur, si bien qu’il l’oblige à pivoter sur elle-même, se retrouve à lui faire face tandis que ses grandes mains glissent sur ses hanches, que ses lèvres se juxtaposent aux siennes. Il la fait taire, l’oblige à oublier toutes les bêtises qu’ils pourraient débiter en donnant à la lune trop d’importance. Elle glisse alors ses mains le long de ses bras, les remontes jusqu’à pouvoir caresser les petits cheveux à l’arrière de sa tête dépassant de la casquette qu’il porte. Son petit-ami qu’elle observe silencieusement, se disant qu’il est sincèrement l’homme le plus beau qu’elle ait vu, que chaque jour il est un peu plus incroyable que la veille encore. Elle est raide dingue de lui, le fixe avec ce regard si amoureux que lorsqu’il prend la parole pour lui parler de son odeur elle ne comprend pas tout de suite de quoi il parle. Puis doucement les mots qu’il a prononcés s’immisce dans son crâne, commence à faire sens et elle éclate de rire Aran, lui tape le bras en disant :

- Toi tu sens l’oignon frit et je te le fais pas remarquer hein !

Mais ce cassage d’ambiance ne l’empêche pas de se mettre sur la pointe des pieds pour picorer ses lèvres encore et encore, lui dire entre chaque baiser :

- Après… Oignon et hot dog ça fait un bon mélange, un peu comme nous quoi…

Et c’est là qu’elle remarque la dégaine de Suho pour s’approcher du bord de l’eau, son pantalon grossièrement retroussé sur ses mollets. Elle pince un instant les lèvres Aran, se détache l’air de rien de son petit-ami pour lui dire :

- ça faisait le bg à l’hotel mais là… Un flow vraaaiment…

A peine a-t-elle dit ça qu’elle prend la fuite, se met à courir sur le sable pour échapper à son petit-ami. Et elle rit Aran, le laisse l’attraper au bout de quelques secondes à peine. Profite de ces instants durant lesquels l’un et l’autre agissent comme des jeunes adultes normaux. Comme ceux qui les entourent, ils se confondent avec la masse qui peut-être – ou pas – sont à mille lieux de s’imaginer qu’ils sont connus. Qu’un seul cliché d’eux ensemble c’est comme gratté un ticket gagnant.

tamed-dashed

-- ft  aran

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Il rit avec elle, Suho, leurs éclats de joie se perdant dans la nuit lorsqu’elle lui fait remarquer que pour sa part, il sent l’oignon frit. Elle lui tape doucement le bras, et lui, il resserre seulement la prise de ses mains sur ses hanches, la rapprochant un peu plus de lui en souriant.

- Le prends pas comme ça, bébé… Moi j’adore les hot-dogs, c’était un compliment, hein…

A sourire un peu plus encore en sentant ses lèvres embrasser rapidement les siennes – hausser légèrement les sourcils lorsqu’elle laisse entendre qu’ils font un bon mélange, tous les deux. L’air de lui demander à quoi elle fait référence exactement en disant cela – Suho qui réprime l’envie de lui demander si elle a déjà envie qu’ils remettent ce qu’ils faisaient à l’hôtel avant qu’il ne les motive à sortir.

- C’est vrai… Je suis le hot dog et t’es l’oignon, du coup ?

A plisser les yeux, l’air de très sérieusement se poser la question – ce genre de questions dont il a le secret, des questions à la con que personne ne se pose, dont la réponse n’intéresse personne, et que pourtant il se pose avec tout le sérieux du monde. Mais sa diablesse de petite amie refait des siennes lorsqu’elle baisse les yeux vers son pantalon qu’il a rapidement remonté sur ses mollets ; laisse entendre qu’il n’est plus aussi beau gosse qu’à l’hôtel, tout d’un coup, et que son style laisse franchement à désirer. Et bien sûr, à peine a-t-elle prononcé ces mots qu’elle prend la poudre d’escampette ; court sur le sable pour tenter de lui échapper, sans succès. Car cela ne fait que quelques secondes à peine qu’il s’est lancé à ses trousses lorsqu’il parvient à refermer ses bras sur son ventre ; l'attirer de nouveau tout contre lui, son rire se mêlant au sien dans l'air de la nuit. Car ces fois où ils s'autorisent enfin à se comporter comme tous les jeunes de leur âge se font si rares qu'ils n'en sont que plus savoureux, et Suho qui la poussera à se tourner pour lui faire face — pour pouvoir la regarder droit dans les yeux lorsqu'il lui rétorque :

- C'est comme ça qu'on traite les hommes qui sont prêts à se rendre ridicules par amour, juste pour aller rejoindre leur copine... Tsss, tu devrais avoir honte...

Une expression faussement dépitée qu'il laissera se peindre sur ses traits, la relâchant déjà pour plutôt glisser ses mains au fond des poches de son jean et s'éloigner d'elle l'air de rien, prenant la direction de leurs chaussures abandonnées un peu plus loin. Car s'il est une chose que Aran aime faire, c'est bouder, et s'il est une chose que Suho aime faire, c'est se moquer de Aran qui boude. Il ne fait finalement que l'imiter lorsqu'il se détourne d'elle ainsi ; prétend être vexé par ses railleries, lorsqu'en réalité, il n'en est évidemment rien.