⊱ hundred miles c'est un forum réel asiatiquecity/universitaire basé à Séoul — une réponse par mois minimum — Avatars occidentaux bienvenus ! — Taille des avatars 200*320px — Une semaine pour finir sa présentation — Pas de prise de tête, rien que du love. That's all folks ٩(^ᴗ^)۶
TW : coups et blessures, sang, violence parentale physique, insulte(s)
L'insécurité qui l'empoisonne depuis les derniers sms échangés avec son père le rend un peu nerveux. Et si son père se déplaçait jusqu'à Séoul pour lui donner la correction qu'il mérite à ses yeux? Pourtant, Nayoung semble confiante qu'il ne daignera pas quitter Busan juste parce que Yungjae a décidé de ne pas lui obéir. Jusqu'ici, il a toujours plié l'échine devant les ordres de son père par peur de se faire frapper. Ironiquement, c'est ce qui arrive chaque fois qu'il va le rejoindre. Se rebeller pour la première fois de sa vie forme chez lui une boule de stress au creux de son ventre et des tremblements dans l'ensemble de son corps. Malheureusement, il n'arrive pas à se contrôler et faire cesser le tout, alors il décide d'essayer d'étudier. Son père ne viendra pas. Il faut qu'il réussisse à s'en convaincre, car il fait confiance à sa soeur lorsqu'elle affirme qu'il a bien d'autres obligations. Assis au sol devant la petite table basse dans son salon avec ses cahiers ouverts trônant sur celle-ci, le cadet Jung tente de se concentrer et il y parvient plutôt bien, étonnamment. Ça l'aide à se calmer un peu, de penser à autre chose. Ce n'est pas particulièrement un domaine qu'il affectionne, mais pour la première fois, il s'en donne à coeur joie. Enfin jusqu'à ce qu'il soit dérangé par un cognement à sa porte. Intrigué, le gamin fronce les sourcils. Il n'attend personne, pourtant... Il déplie sa silhouette pour aller ouvrir et là...
"Papa?..."
Son sang se glace dans ses veines. Monsieur Jung s'est déplacé pour lui. La terreur lui fait écarquiller les yeux et il s'empresse d'ouvrir la bouche pour dire quelque chose de plus, mais tout se passe trop rapidement. "Petit insolent!" C'est la voix grave de son patriarche mécontent qu'il n'a pas réellement le temps d'analyser avant que la puissante gifle n'atteigne son visage et le propulse au sol où il se rattrape avec ses mains. Son palpitant s'est mis à tambouriner sans vergogne dans sa poitrine, tandis que la panique l'escalade à une vitesse folle. Il se retourne pour poser les yeux sur les traits sévères du faciès de son père et sa lèvre inférieure tremble lorsqu'il prend de nouveau la parole pour le supplier. "J-je t'en supplie! J-je- Je suis désolé!" C'est tout son être qui s'est mis à trembler et lorsqu'il lève de nouveau le bras, Yungjae protège sa tête avec ses bras, prêt à accueillir le prochain coup. Au lieu de quoi, il est surpris par un pied dans les côtes qui lui coupe le souffle et lui fait retrouver le sol ; une chute minime pour lui qui était encore assis sur celui-ci. Un, deux, trois coups supplémentaires avant qu'il ne tente de ramper un peu plus loin sous les réprimandes brûlantes de son paternel indigne.
Maintenant, les larmes se mêle de la partie et ses supplications n'ont pas cessé. "Je ne le referai pas, j-je le promets!" Un sanglot l'étouffe et lorsqu'il réussit à se lever de façon précipitée, il se dirige à sa chambre ; seul endroit qui semble lui donner un sentiment de sécurité, infime soit-il. Il claque sa porte et s'adosse à cette dernière afin d'empêcher l'homme mûr de l'ouvrir. Il s'agrippe désespérément à la poignée de porte lorsqu'il l'entend tournoyer et il se rend compte que les perles salées se sont mêlées à son sang. Pourtant, il ne sait pas d'où provient le liquide carmin... En vérité, c'est son arcade sourcilière qui a été fendue, probablement par la bague au doigt de son paternel. Il le devine lorsqu'il essuie ses joues et ses yeux de façon frénétique et frôle la plaie qui lui envoie une décharge douloureuse. Il est ensuite propulsé par la porte qui s'ouvre violemment. Rapidement, il se met à genoux et joint ses mains ensemble qu'il frotte ensemble en guise d'excuses. "Pardonne-moi, papa..." Pas facile de parler à travers le torrent de larmes qui lui noue la gorge. L'homme ne semble rien vouloir entendre et c'est un nouveau coup au visage qu'il se prend. Cette fois, c'est bien pire que toutes les précédentes et la signification derrière marque sa mémoire au fer rouge.
Alors que le désespoir semble être la seule chose qu'il lui reste face à cet homme au pardon difficile, une idée lui traverse l'esprit et il n'attend pas pour l'exécuter. Il empoigne son oreiller aussi discrètement que possible avant de le lancer au visage de son père qui est surpris par le geste. Yungjae ne perd pas une seule seconde pour se lever et partir en courant jusqu'à la porte d'entrée. Il ne prend évidemment pas le temps de retirer le dernier chausson qui est encore à l'un de ses pieds pour enfiler ses chaussures. Le garçon court à en perdre haleine et même s'il a du mal à respirer à cause de ses sanglots accablants, il ne s'arrête pas, surtout en entendant la voix grave du chef de famille Jung dans son dos. Assurément, il s'est mis à sa poursuite, mais au lieu de laisser la panique le contrôler, le cadet poursuit son chemin jusqu'à s'arrêter devant la porte de l'appartement de sa soeur aînée. Il tapote deux fois sur le pad pour déverrouiller le battant, mais il ne s'allume pas, alors il recommence avec un peu plus d'urgence dans le geste. Lorsqu'il s'allume, il entre le code à trois reprises, parce que l'urgence du moment et le tremblement de ses mains l'accablent plus que de raison. Une fois à l'intérieur, il ne prend pas la peine de refermer derrière lui. "NANA!" Le hurlement qui sort de sa gorge le surprend lui-même. Même sans réponse immédiate, il s'enfonce dans l'endroit jusqu'à rejoindre sa chambre en catastrophe.
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Protéger Yungjae est devenu l’une de ses raisons d’exister, à ne pas regretter d’être partie de la maison familiale, mais à toujours s’en vouloir de ne pas avoir pu emmener ses benjamins avec elle, et par conséquent, les mettre, sans le vouloir, en position principale pour subir la colère infatigable de leur père. Alors dès qu’elle sait que Yungjae met les pieds à l’endroit où ils ont tous grandi, Busan où elle est incapable de se rendre, des angoisses et une anxiété terrible viennent constamment brûler tout son être, fragilité momentanée d’une adulte redevenant gamine apeurée, pour son frère. Cadet repartant constamment du foyer (qui n’en est plus un) avec les traces d’une violence inouïe qu’il s’efforce perpétuellement de cacher, peau marquée à vie des coups qu’il prend d’un patriarche dominateur et trop dictateur, gestes qui ont le don de mettre Nayoung dans une colère noire. Elle le sait, elle a les mêmes sur son corps. Mais dès l’instant où Yungjae a informé Nayoung des envies de leur père de le voir, promesse qu’il lui a faite et qu’il a tenue malgré la peur qu’elle décèle chez lui au travers de son écran, elle s’en sentie souffler de soulagement pour la première fois depuis longtemps. Prouesse dans l’existence de Yungjae, lui qui n’a jamais osé tenir tête au tyran, Nayoung à le remercier instantanément de l’avoir prévenue, à le féliciter silencieusement pour sa bravoure inopinée, et le courage dont il a fait preuve face à l’angoisse. Sms envoyés avec un petit sourire malgré l’appréhension que les choses peuvent se passer différemment entre le petit frère et la grande soeur, père qui n’est peut-être pas prêt à renoncer à son autorité sur Yungjae, chose qu’il a dû accepter involontairement avec Nayoung, émancipée et disparue de sa vision depuis plusieurs années désormais. Le rassurer comme elle peut, ce garçon qu’elle aime par-dessus tout, à lui dire avec assurance qu’elle allait gérer, appel téléphonique avec le connard violent et dégénéré, surnom qui assombrit la liste de contacts sur son téléphone. Nayoung au ton grave, à l’insulter autant qu’à affirmer qu’il n’a plus le droit de toucher à son cadet, et si les cris ont fusé dans tous les sens, elle n’a pas non plus hésité à proférer à son tour des menaces sincères. Et puis elle a raccroché, satisfaite de la dispute engendrée. En revanche, elle n’a pas pu empêcher la minuscule boule au ventre de venir la déranger, à se demander si leur père est vraiment apte de venir jusqu’à Séoul, chose qu’il n’a, jusque-là, jamais réussi à faire. Epuisée par sa journée, et par la conversation destructrice qu’elle a eue avec le fautif de tous les maux de la famille Jung, elle s’en est allée dans les bras de morphée, là, allongée sur les draps de son lit.
L’appel de son prénom qui lui glace le sang et qui la fait immédiatement ouvrir les yeux, comprenant instantanément que quelque chose ne va pas. Voix trop familière, pas celle de Hyunjae mais bien celle de son benjamin, dont elle distingue une émotion qui la met en alerte. Nayoung se redresse dès le moment où elle le voit débarquer en panique dans sa chambre, à ne subitement pas réussir à bouger quand elle découvre Yungjae au sang qui dégouline sur son visage et jusque sur son tee-shirt. Papa a encore frappé. Plus d’une fois, elle le devine aisément. Elle s’en veut, parce qu’elle n’a pas été capable de prédire l’avenir qu’elle a pensé si certain, à croire que les menaces du paternel demeureraient telles qu’elles. Elle aurait dû le deviner, père incapable de rester calme face à la soudaine assurance de Yungjae, dès l’instant où il a cessé de répondre à ses messages harceleurs, géniteur se fâchant à la simple idée que trois de ses quatre enfants échappent à son emprise, lui qui a mis si longtemps à les façonner à son image, quitte à en devenir le monstre d’impétuosité qu’il est aujourd’hui.
Nayoung réussit finalement à bouger après de trop longues secondes d’effroi, vision d’horreur du frère qu’elle ne supporte pas de savoir blessé ou abîmé. Ses jambes bougent toutes seules pour aller le prendre dans ses bras et le serrer si fort qu’elle en tremblerait presque, se fichant que ses vêtements soient eux aussi, tâchés de rouge carmin. Poings serrés derrière le dos de Yungjae, regard noir et sourcils froncés de colère. Je vais le tuer. Mots sérieux lancés dans l’air contaminé de désespoir et d’animosité, prête à mener ses paroles à exécution. Tu es en sécurité ici.
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Il le savait. Yungjae le savait que son père viendrait le chercher jusqu'à Séoul pour lui faire payer son affront. Et si ce n'est pas la première fois qu'il accueille ses coups sur son corps chétif, il ne s'y habituera jamais. Il ne s'habituera jamais à la douleur qui envahit son corps tout entier et à la terreur que cela lui procure. Monsieur Jung le glace d'effroi et il est probablement la chose qu'il craint le plus dans son existence. Cette peur, elle surpasse même celles de finir abandonné ou de finir comme son père. Elle le pétrifie complètement et il se retrouve incapable de lui tenir tête comme le fait sa soeur aînée. Qu'il admire pour son courage et sa détermination. Des qualités qu'il ne possède malheureusement pas face à son paternel violent. Pendant sa course jusqu'à l'appartement de Nayoung, le garçon sent son genou qui peut le lâcher à tout instant. Il lui en demande trop avec cette course effrénée - et c'est sûrement la première fois qu'il lui en demande autant depuis son "accident" -, mais il ignore la douleur qui s'installe dans celui-ci grâce à l'adrénaline du moment. Il s'en souciera lorsqu'il sera hors de danger. Parce que la perspective que son père le frappe jusqu'à l'article de la mort n'a pas quitté son esprit depuis qu'il l'a apperçu sur le seuil de sa porte.
Dès qu'il pose un pied dans le lieu de vie de sa soeur aînée, il hurle son nom avec un terreur indescriptible dans la voix. Malgré son souffle court et ses sanglots déchirants. Lorsqu'il fait irruption dans sa chambre, il la voit se redresser sur son lit et il se contente de rester là, immobile, malgré l'urgence qu'il sent encore dans ses tripes. Il la distingue à peine, à vrai dire, ce qui lui épargne l'expression horrifiée de cette dernière. Elle se lève finalement pour venir l'enlacer et c'est une chaleur réconfortante qui l'envahit. Il sait qu'elle sera toujours là pour lui. Elle est sa safe place. Là où il se rend dès qu'il a un problème. Elle a un don pour le calmer. Elle est également la seule à pouvoir le toucher et l'étreindre sans lui demander la permission et même après qu'il ait subi des coups. Son souffle est désordonné, alors qu'il n'arrive pas du tout à se calmer. Les mots sérieux de Nayoung le font paniquer. Si elle met vraiment à exécution cette menace, il la perdra pour toujours. "N-non... Non, t-t'as pas le d-droit." Un hoquet le secoue et il s'agrippe à elle en tremblant comme une feuille. "N-ne m'abandonne p-pas..." Ses sanglots sont clairement exprimés et immensément dévastateurs.
Mais pas autant dévastateurs que la promesse de sécurité brisée par cette voix féroce qu'il connait trop bien. "Jung Yungjae, petit merdeux! Reviens ici tout de suite!" Le corps de l'interpellé se crispe instantanément et la panique, toujours présente depuis plusieurs longues minutes qui lui ont paru être une éternité, lui fait repousser son aînée pour aller se cacher dans sa penderie en vitesse et couvrir sa bouche de ses mains pour s'éviter de faire le moindre bruit. Il espère de tout coeur qu'il n'insistera pas si Nayoung lui affirme qu'il n'est pas chez elle. Même si la porte ouverte indique clairement le contraire. Il n'a pas remarqué si son sang a imbibé les vêtements de celle-ci comme il a sali les siens. Les pas nouveau qu'il entend dans l'appartement lui arrachent un couinement terrifié qu'il étouffe de ses mains. Les paupières fermées avec force et la respiration désordonnée, il s'ordonne d'inspirer doucement par le nez. Les jambes ramenées contre lui, il attend d'être hors de danger. Parce qu'il sait que seul, il n'y arrivera jamais. Destiné à faiblir devant le chef de la famille Jung.
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Cauchemar se peint sous ses yeux, sans qu’elle ne puisse rien y faire, consciente que si Yungjae est dans cet état, c’est parce qu’elle l’a poussé à tenir tête au paternel, chose dont il n’avait pas envie au départ, coincé dans la frayeur que lui procure leur géniteur. Mais Nayoung n’arrive pas à se dire que les choses auraient pu se dérouler différemment si son petit frère était allé à Busan comme leur père l’a demandé, le connaissant par cœur, lui et ses crises de violence habituelles, à se défouler sur sa progéniture à la moindre occasion, qu’elle soit moindre ou non. Son corps reste stoïque sans qu’elle ne le veuille, éphémèrement effrayée à la vision qui lui fait face, frère aimé en sang et probablement couvert d’hématomes. Mais le désespoir de Yungjae la pousse bien rapidement à se recomposer, Nayoung redevenant instantanément la grande sœur qui doit puiser dans son courage pour affronter ses démons, et surtout, qui se veut source de protection, rassurance éphémère dont le gamin à bien besoin. Etreinte pour le garçon qu’elle revoit soudainement tout petit, souvenirs acérés d’une gamine tentant désespérément d’abriter son cadet, à faire mur aux coups terriblement sévères de leur père, avec son corps recroquevillé sur celui de Yungjae. Elle n’a plus envie de subir sa haine, ni que Yungjae se retrouve une énième fois dans cette situation, lourdes menaces qu’elle laisse envoler dans les airs alors qu’elle sent son frère trembler et sangloter dans ses bras, la suppliant de ne pas l’abandonner. Nayoung n’arrive pas à s’en vouloir de ses propres mots prononcés mais garde conscience que l’avenir ne sera pas glorieux pour elle, pour lui, pour eux, si elle concrétise ses paroles.
Les pas lourds s’entendent depuis l’entrée de l’appartement et tétanisent éphémèrement Nayoung, paternel ayant dangereusement suivi son frère jusqu’à chez elle. Elle laisse Yungjae réduire la proximité et se détacher d’elle dans une vague de panique, benjamin qu’elle sait incapable de davantage tenir tête au fou furieux dont la silhouette se dessine maintenant devant les yeux de l’aînée. Yungjae caché à la hâte dans son armoire à vêtements qu’elle n’ose pas regarder, de peur que leur père ne le débusque. Nayoung tente désespérément de rester calme, animosité surfant dans sa voix, retenant ses envies de rendre en triple les douleurs qu’il a infligé à Yungjae. Dégage tout de suite, t’es pas le bienvenu ici. Ton sérieux, aînée Jung plongeant son regard noir dans celui de son père. Je veux voir mon fils. Elle ose encore défier son autorité, promesse silencieuse qu’elle ne cédera toujours pas devant lui. Quoi ? Tu veux encore te défouler sur lui ? Maintenant tu sors d’ici ! De sa main, elle montre la direction de la porte, insistant sur sa dernière phrase. Je suis son père et ce petit insolent viendra avec moi ! La silhouette masculine, plus grande qu’elle, commence à avancer imprudemment, et Nayoung parvient à réussir ce qu’elle sait faire de mieux : cogner, empoignant un cadre photo et l’assenant sur le crâne de son géniteur. Le verre se brise en innombrables morceaux, coup faisant tituber l’agresseur. T’étais mon père aussi ! Les cris embaument abruptement la petite pièce et elle pense instantanément à Yungjae, qui lui donne encore plus d’assurance. Et maintenant tu ne l’es plus... Sanglots retenus. T’es en civil donc en effraction. Je te jure que j’appelle les flics et cette fois-ci, pas sûr que tes collègues de Busan pourront te protéger ou faire disparaître mes dépôts de plainte. Trace rouge qui vient décorer le front de l’homme face à elle, qu’elle n’arrive plus à appeler ‘papa’. Tu ne trouveras plus de raisons de te venger sur mon petit frère. Garde ça en tête, je suis prête à tout pour le garder loin de toi. A tout. Tentative d’intimidation terminée, alors qu’elle l’observe quitter l’appartement en trombe, à refermer le verrou digital derrière elle et à courir en direction de la penderie, cachette éphémère du garçon qu’elle a finalement réussi à camoufler. Yungjae ! Blotti sur lui-même, Nayoung posant ses mains sur les joues de son petit frère pour lui relever la tête et lui dire, tout va bien.
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Yungjae ne s'est jamais senti aussi vulnérable qu'en cet instant. C'est comme s'il était redevenu le petit garçon impuissant qu'il était et que Nayoung protégeait de son propre corps. Et peut-être est-ce le cas. Peut-être n'a-t-il jamais vieilli sur ce plan. Son père restera toujours sa plus grande frayeur et jamais il ne trouvera le courage de lui tenir tête. Raison pour laquelle il se retrouve au fond de la penderie de sa protectrice. Les éclats de voix lui arrachent des tremblement effrayés et un couinement bien involontaire qu'il étouffe du mieux qu'il peut. Le ton monte ; fait redoubler ses larmes. Gamin qui suffoque à tenter d'être le plus discret possible, mais qui commence à chercher son oxygène à travers les pleurs et les battements saccadés de son palpitant qui lui demandent une plus grande quantité d'air. Les mains quittent sa bouche pour aller se perdre à l'arrière de sa tête. Visage entre les genoux, à prier qu'on ne le trouve pas. Dans sa tête, des paroles défilent en boucles infinies : Je ne veux pas mourir. Les tripes à l'envers qui pourraient si facilement le faire vomir tellement la nervosité le broie.
Il se demande ce qu'il a fait pour mériter un tel sort. Yungjae ne demande qu'à être aimé, après tout. Garçon qui ne trouve rien de mieux à faire que de s'isoler ; viles conséquences des excès de violence de son père sur lui. Peur presque phobique du toucher d'autrui sur sa peau d'albâtre à cause de la pluie de coups qu'il a encaissé toute sa vie. Il ne se rend même pas compte du silence qui envahit maintenant l'endroit, trop perdu dans son univers paniqué. Ce n'est que lorsqu'il entend la penderie s'ouvrir que la réalité le rattrape. Et pas doucement. Un sursaut qui secoue son corps entier et un cri terrifié qui quitte la barrière de ses lèvres, imaginant déjà son paternel le saisir. Il ne peut s'empêcher d'empoigner instinctivement les poignets des mains qui se posent sur ses joues sous la terreur. Pourtant, c'est une voix féminine qui prononce son prénom. Le regard flou pendant un instant, Yungjae finit par reprendre possession de son esprit apeuré. Nayoung. Sa grande soeur. C'est elle qui se trouve devant lui, pas son père.
La simple réalisation de ce fait le fait s'effondrer complètement. Gamin aux sanglots plus libres ; toujours angoissés, mais également soulagés d'être hors de danger. "Nana..." Grand enfant ne se retient plus ; tremble de toute son âme et quémande une étreinte rassurante en lâchant ses poignets pour agripper du bout des doigts le tissu du t-shirt de sa soeur aînée. Horreur d'une vie qui dévale sa colonne vertébrale et lorsque Nayoung lui offre le refuge qu'il lui demande dans une supplication silencieuse, Yungjae cache son visage douloureux contre son cou. Il s'accroche à elle avec une force si désespérée qu'elle fait mal à voir. Silencieusement, sans même avoir besoin de mots, il la supplie de ne pas l'abandonner. Il la supplie de rester avec lui. Encore trop sous le choc pour prononcer quoi que ce soit de concis, il se contente d'accueillir la vague de chaleur qu'elle lui offre. Et tandis que l'adrénaline s'évapore doucement, son corps lui apparaît beaucoup trop douloureux. Son genou l'élance horriblement ; sans doute ne pourra-t-il pas trop s'en servir au cours des prochains jours.
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Elle n’a pas le temps de reprendre sa respiration, à se ruer vers le seul endroit auquel elle pense en ces instants bouleversants, sa penderie, qui cache l’être qu’elle a promis de protéger, malgré les vents et marrées qui semblent perpétuellement vouloir se déverser sur lui. Ouvrant l’armoire d’un geste bien vif, le cri de peur de Yungjae, recroquevillé, la fait réaliser à quel point il est davantage traumatisé qu’elle, gamine ayant déjà réussi à se défaire de l’emprise morale et physique de leur figure paternelle, qui hante toujours et encore l’esprit du frère apeuré. C’est moi ! Qu’elle lance dès qu’il attrape ses poignets, reflexe de défense qui lui brise le cœur un peu plus en morceaux. C’est moi... Deuxième phrase s’annonce dans une douceur qui se veut rassurante, ton angélique d’une sœur au soulagement qu’elle ne peut pas dissimuler. Les mains sont lâchées dès qu’il se rend compte que ce n'est pas leur père, mais bien elle, à presque tituber dès l’instant où il vient se réfugier contre elle. Nayoung incapable de bouger, Yungjae trop cramponné à elle, comme s’il va tomber davantage dans les abysses de la violence et qu’il a besoin d’elle pour ne pas se noyer. Elle ne peut qu’articuler ses bras, ces derniers venant instantanément s’accrocher à la frêle silhouette de son benjamin, tandis que l’une de ses mains vient se nicher dans les cheveux corbeaux du garçon, massant son crâne, espoirs de réussir à le calmer, lui qui a déjà trop souffert. L’emprise de son frère la fait tomber sur ses fesses, Yungjae toujours collé à sa silhouette, réfugié au seul endroit capable de lui apporter un sentiment de sécurité : Nayoung elle-même.
Il est parti maintenant. Tout va bien. Elle parvient lentement à regarder son visage et passer ses pouces pour sécher les larmes coulant sur ses joues, celles qui ne semblent pas vouloir s’arrêter, se forçant à ne pas elle-même pleurer, Nayoung presque incapable de le voir à nouveau dans cet état. Souvenirs amers de leur enfance, qu’elle a éternellement passée à tenter de le protéger, à s’en vouloir quand elle le voyait pleurer – papa profitant souvent de l’absence de la fille aînée pour déverser ses remontrances injustifiées sur le cadet -. Ses yeux brillent d’une lumière consolante, émotion palpable de la grande sœur qui se doit une nouvelle fois de s’occuper de lui, comme elle a toujours su le faire. Dans un dernier élan d’adrénaline, elle parvient à le dégager avec toute la force qu’elle arrive encore à manifester, tirant le cadet de son refuge momentané. Elle a l’impression que son cœur va exploser, tant des milliers de sentiments l’assaillent, la peur, la colère, la rage, la panique, cocktail explosif. Tu es blessé Yungjae. Il faut que tu me lâches pour que j’aille chercher ma trousse de secours. Nayoung tapote gentiment son crâne pour lui faire comprendre qu’elle a besoin qu’il la laisse partir, éphémèrement, pour qu’elle puisse le soigner correctement. Elle est dans ma salle de bain, c’est juste à côté, promis.