Les pas sont lourds alors qu'elle approche dangereusement de l'adresse qui lui a été communiquée par téléphone quelques jours plus tôt. Elle n'arrive pas à trouver le sourire, encore moins le sommeil depuis le tragique incident entre Yungjae, leur père et elle-même, patriarche banni de l’existence de son petit frère mais venu le tourmenter et l’assainir d'une violence abominable. Nayoung a dû employer les grands moyens dès l'instant où elle a vu le cadet en sang débarquer dans son appartement, suivi de leur fou furieux de géniteur, Yungjae à se cacher dans sa penderie tandis que Nayoung menaçait le monstre de violence, lui assénant un coup sur la tête et lui faire comprendre qu'elle frapperait plus fort la prochaine fois, s'il oserait encore toucher un cheveu de son frère. Papa Jung parti avec la tête en sang sous les tentatives d'intimidation (fructueuses) de l'aînée de la fratrie, victoire compliquée d'une gamine ayant réussir à faire fuir le tyran familial, mais surtout, à avoir aidé Yungjae à se rendre compte qu'une vie aux côtés de ce dernier n'est plus envisageable, père à l'agressivité qui ne faiblit pas malgré les années.
Sur le chemin qui l’amène à l'appartement convoité, Nayoung ne peut s'empêcher de penser que leur père a trouvé le moyen de se venger sur leur benjamine après ce terrible événement, et que Jiwon l'accueille avec dégoût, pensées de cette dernière soigneusement retournées par le chef de famille. Peur que la benjamine soit encore plus fermée à l'idée de s'échapper du contrôle de la figure parentale, être abject qu'elle essaie définitivement d'éloigner de ses cadets, jusque-là sans succès. Elle vogue nonchalamment, à se forcer à accélérer pour ne pas que Jiwon attende trop longtemps, Nayoung déjà en retard. Bâtiment qui entre dans son champ de vision, à prier silencieusement pour que le père ne se soit pas réfugié chez la plus jeune des enfants. Espoirs de trouver Jiwon seule, loin de tout ce tourment familial. L’ascenseur s'ouvre à l'étage désiré, et Nayoung, après un moment de vide de plusieurs minutes devant la porte d'entrée de sa petite soeur, appuie finalement sur la sonnette.