fire eyes

-- ft  aran

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(outfit) Enfin, cette tournée aux allures interminables a touché à sa fin. Après une petite semaine passée à sillonner l’Europe, Icarus est de retour en Corée, pour de bon cette fois. Et Suho ne pourrait en être plus heureux. Car cela signifie qu’il va recommencer à voir Aran plus souvent ; que ses journées, bien que pas moins fatigantes qu’en tournée, auront au moins le mérite de ne plus souffrir du décalage horaire. En somme, le retour du quotidien peut parfois être plaisant, après des mois d’inconstance, même si une mauvaise nouvelle est tombée récemment – Hyujin est à l’hôpital. Dans un sale état, à ce qu’il paraît, et si Suho voulait lui rendre visite lors de son retour express entre la tournée américaine et européenne, il n’y a que sa famille qui semble avoir le droit de le voir. Mais il a pu passer tous les messages qu’il voulait lui passer à Eric – lui a assuré qu’il pensait à lui et espérait qu’il se rétablisse au plus vite, qu’il lui rendrait visite dès que ce serait possible, et lui a demandé de mater les infirmières sexy pour lui. Eric qui lui a assuré lui avoir passé le message ; est cependant resté très évasif quant à son état, et ce n’est pas pour le rassurer.

Il espère seulement que ça ira, Suho ;
Qu’il pourra bientôt au moins lui parler à défaut de le voir.

Et en attendant, il a au moins sa petite amie dont il peut profiter. Sa petite amie qu’il a plus que jamais hâte de revoir, comme s’ils ne s’étaient pas quittés à peine dix jours plus tôt, alors que son chauffeur le conduit de l’aéroport à son appartement pour passer la récupérer. Suho qui a bien l’intention de la surprendre, ce soir, et pas comme elle l’imagine – il est temps. Sa jambe tressaute un peu sur le siège arrière de la voiture, à la fois excité et nerveux à l’idée de lui offrir ce cadeau qu’il réservait initialement pour Noël dernier – et lorsqu’il reconnaît les bâtiments de son quartier derrière les vitres teintées, il lui envoie un message pour lui signifier qu’elle peut descendre dans le hall de son immeuble. Une routine bien rodée pour ne pas se risquer de se faire repérer bêtement – ils prennent plus de précautions que jamais, depuis le scandale qui aura marqué leur début d’année.

Et enfin, la voiture s’arrête devant le petit immeuble d’Aran ;
Enfin, il la voit courir hors du bâtiment,
Tandis qu’il entrouvre sa portière pour la laisser monter avec lui à l’arrière.

Sa petite amie qu’il attire dans ses bras à peine la portière a-t-elle claqué dans son dos ; l’embrasse tendrement, ses mains se refermant dans le bas de son dos, avant qu’il ne vienne lui souffler :

- Tu m’as manqué, bébé…

La jeune femme qu’il regarde alors en souriant ; lui demande :

- Ça va ?

A revenir s’installer un peu mieux sur la banquette arrière ; lui demander, ses doigts glissés entre les siens, car il ne peut évidemment pas rester près d’elle sans la toucher, et plus que jamais quand ils ne se sont pas vus depuis longtemps :

- Alors, t’as une petite idée d’où je t’emmène ce soir, ou… ?

Bien évidemment qu’elle ne peut pas savoir, mais il prend un malin plaisir à jouer de ça – jouer du fait qu’elle ignore tout de ce qui l’attend pour ces retrouvailles.

fire eyes

-- ft  suho

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(outfit) Elle s’impatiente dans son minuscule appartement, fixe son téléphone dans l’attente du fameux sms qui l’informera qu’elle peut descendre, qu’enfin elle va pouvoir passer du temps avec son petit-ami. Aran qui est prête depuis belle lurette déjà, a pris le temps de bien choisir sa tenue et de lisser ses cheveux de nouveau long – car elle a bien évidemment succombé à la tentation de se faire poser des extensions après des mois d’hésitation, à radoter auprès de Suho que sa longue tignasse lui manquait – et dorénavant elle attend le signal, a hâte de le retrouver après l’avoir quitté aux portes de l’aéroport de Chicago quasi deux semaines auparavant.

Elle, elle retournait à Séoul
et lui prenait la route pour l’Europe.

Plus de dix longs jours passés loin l’un de l’autre après avoir pris l’habitude de passer tout leur temps libre ensemble à l’autre bout du monde. Elle s’est sentie seule en rentrant Aran, a eu du mal à reprendre ses habitudes dans l’appartement. Elle a un peu déprimé de son côté les premiers jours après son retour mais a fait au mieux pour ne pas inquiéter Suho qui était occupé de son coté, il ne méritait pas qu’elle lui ajoute une charge mentale supplémentaire dans ses journées déjà bien trop chargés et fatigante. Mais maintenant, c’est de l’histoire ancienne car il est de retour, qu’il vient de lui envoyer un message pour l’inviter à descendre et le rejoindre pour passer la soirée ensemble. Alors elle sourit Aran, se dépêche d’enfiler ses chaussures et de passer la hanse de son sac sur son épaule, claquer la porte de son appartement et de le rejoindre dès que le van noir s’arrête face à la porte du hall de l’immeuble minable dans lequel elle vit. Elle s’engouffre rapidement à l’intérieur de l’habitacle, se jette dans les bras de son petit-ami, se laisse tomber sur ses genoux, dépose une myriade de baiser sur son visage qui lui que trop manqué en disant :

- Tu m’as tellement manqué toi aussi, je suis trop contente que tu sois là !

Elle rayonne soudainement Aran, sourit sincèrement, le regarde avec cette lueur de joie dans les yeux. Ça lui demande un effort considérable de s’asseoir convenablement sur le siège à coté celui de Suho mais elle le fait quand même par respect pour le conducteur qui les zyeutes par le rétroviseur intérieur. Aran qui s’attache sagement, glisse sa main dans le creux de celle de Suho et lui répond :
 
- Ca va super bien et toi ? T’es pas trop fatigué avec le long vol que t’as eu ... ?

Aran qui vient passer sa main libre sur la joue de son petit-ami, le regarde en s’inquiétant un peu pour lui. Elle espère qu’il aura pu dormir tout le long du vol, pu se reposer un peu avant de reprendre le train-train quotidien ici.

- Hmm... J’ai eu le temps d’y réfléchir et je me dis peut-être t’as entendu parler du restaurant qui vient d’ouvrir avec le concept espace ... ? Ah non t’as l’air étonné donc non c’est pas ça... Bon bah je sais pas.... Vasy me regarde pas comme ça on ira....

Qu’elle dit en riant avant de laisser ses orbes glisser sur la tenue de son petit-ami, remarquer qu’il est particulièrement beau dans son ensemble de marque alors elle se penche pour lui voler un baiser et dit contre ses lèvres :

- Tu voulais draguer les hôtesses de l’air ... ? T’es trop beau dans cet ensemble, j’adore ...

fire eyes

-- ft  aran

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Enfin, il respire mieux du moment que sa petite amie entre dans l’habitacle ; qu’il peut la serrer au creux de ses bras et la sentir sur ses genoux ; qu’il peut laisser son nez glisser dans son cou et sentir les effluves mêlés de son parfum et de son shampoing ; qu’il peut l’embrasser tendrement et passionnément à la fois, comme si elle l’embrassant suffisamment fort, suffisamment longtemps, ils pourraient réussir à récupérer ces semaines de séparation. Il doit lutter contre l’envie de rattraper ce fameux temps perdu à même la banquette arrière de cette voiture ; doit se faire violence pour la pousser gentiment à s’asseoir convenablement sur le siège, avant de lui-même ajuster sa posture. Mais il se console en se disant qu’ils auront tout le temps de se retrouver un peu plus tard, rien que tous les deux cette fois – il se rassure comme il peut. Suho qui, pour l’heure, préfère lui demander sagement comment elle va, glissant ses doigts entre ceux de sa petite amie.

- Ca va mieux depuis que t’es là…, qu’il lui répondra, avec ce sourire en coin qu’il lui fait chaque fois qu’il lui sort une disquette. J’ai un peu dormi dans l’avion, puis je crois il est un truc comme midi en Europe, alors ça va.

Un sourire rassurant qu’il lui adresse, souhaitant chasser la lueur d’inquiétude qu’il reconnaît dans son regard – enchaîne déjà sur le lieu où ils passeront la soirée, juste pour faire diversion. Aran qui lui parle d’un nouveau restaurant sur le thème de l’espace – et il n’en faut pas plus pour que ses grands yeux s’écarquillent un peu plus encore, Suho à deux doigts d’annuler le plan initial pour la traîner là-bas.

- On y va la prochaine fois ??? Trop bien ! ‘Tain, je pars deux jours et y a des super trucs qui ouvrent ici, c’est trop…

Un petit soupir frustré qu’il laisse échapper, déjà impatient de découvrir ce fameux restaurant – à sourire contre les lèvres de Aran l’instant suivant lorsqu’elle vient l’embrasser ; lui répondre, taquin :

- Si tu t’es reconvertie en hôtesse de l’air sans me le dire alors ouais, mais sinon non…

Ses doigts qu’il vient glisser dans ses cheveux longs, légers ; regarde sa petite amie, tout l’amour du monde dans ses yeux lorsqu’il se dit qu’elle est bien trop belle, qu’il a bien trop de chance d’être celui qui sort avec elle.

- Ils ont poussé giga vite, tes cheveux… T’es trop belle, comme ça… Enfin, encore plus que d’habitude, quoi…

Aran dont la susceptibilité n’est plus à prouver, et le jeune homme qui a fini par apprendre qu’il est certaine chose qu’on ne lui dit pas – a appris à rattraper ce genre de petites maladresses pour éviter une séquence boudage de la petite brune. Et Suho qui pose une main sur sa cuisse dénudée, toujours avec cette urgence de la toucher d’une manière où d’une autre ; caresse distraitement sa peau du bout du pouce, jetant un rapide coup d’œil par la fenêtre de la voiture pour jauger d’où ils en sont à peu près du trajet.

- Et à part un super restau sur l’espace… Y a d’autres trucs que j’ai raté et que tu m’as pas dit au tel ? J’veux tout savoir.

fire eyes

-- ft  suho

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Elle le connait assez bien pour savoir qu’il minimisera toujours son ressenti et sa fatigue, savait déjà en lui posant la question que jamais il ne lui répondrait qu’il est mort de fatigue même si dans les faits, c’est le cas. Car il est fait comme ça Suho, elle ne comprend pas pourquoi il a tant de retenu et de mal à dire quand ça va pas mais elle sait qu’il est comme ça avec tout le monde. Que ça soit sa mère, son frère ou elle, il ne veut jamais les inquiéter, feint que c’est gérable pour qu’on lui foute la paix. Alors, elle le laisse tranquille Aran, n’essaie pas de lui sortir tout de suite les vers du nez car elle sait qu’elle finirait par le braquer.

Et c’est pas le moment de se prendre la tête.
Pas après avoir passé dix jours loin l’un de l’autre.

Ils ont du temps à rattraper, des tas de choses à se dire que ça soit au sujet de la tournée Européenne ou de l’avancé du procès entre Starlight et elle. Il y a eu quelques rebondissements, des preuves irréfutables envoyés par son avocat qu’ils ne pourront pas contredire quant à la façon très problématique qu’ils ont eu de la renvoyer. C’est sur la bonne voie, c’est ce que son avocat a dit à Madame Kim en tout cas alors forcément, elle y croit Aran. Mais pour l’heure, elle se concentre sur celui qu’elle vient de rejoindre, rit en l’écoutant se plaindre que les choses vont trop vite ici à Seoul en apprenant qu’un restaurant sur le thème de l’espace vient d’ouvrir.

- Mais ouuui bien sûr qu’on va y aller, tu me donneras ton emploi du temps pour que je réserve ça ok ?

Qu’elle lui assure d’un air entendu avant de se mettre à ricaner et ajouter :

- Tu trouves pas que j’ai l’air d’une manager ou d’une assistante ? Si au cas où t’as du boulot à me donner hein… Les temps sont durs tu sais…

Mais pas assez dur pour qu’elles deviennent hôtesse de l’air. Elle grimace juste à cette idée, n’arrive pas à se figurer comment les gens dans cette branche arrive à trouver du temps pour construire quoique ce soit de concret en étant constamment dans les airs. Et puis elle se rappelle qu’être chanteur c’est quasi du pareil au même, quand on a une plus ou moins grosse carrière comme elle ou pire comme Suho, c’est difficile et pourtant ils y arrivent quand même alors elle finit par lui répondre :

- Si je suis hôtesse de l’air, assistante ou peu importe c’est juste pour toi… Je pourrais pas supporter les blablas et caprice d’une autre personne. Mais tu penses ça m’irait bien la tenue d’hôtesse ?

Elle fait mine de réfléchir, de sérieusement penser à cette éventualité mais lui comme elle, ils savent qu’elle sera toujours rattaché d’une manière ou d’une autre à la musique. Peut-être plus sur le devant de la scène comme c’était le cas jusqu’à présent mais elle fera toujours partie de cette industrie car c’est dans celle-ci qu’elle s’épanouit le plus. Elle a du talent à revendre malgré les derniers évènements.

-  T’as vu comment mes cheveux poussent vite ? Je savais que ça allait te plaaaire… T’aimes trop les cheveux longs toi !

Elle ment. As usual. Elle ment comme une arracheuse de dent, agit comme si il n’y avait pas un tas d’extensions dans ses cheveux et qu’un simple spray d’infusion au romarin avait fait le job. Elle se doute bien qu’il sait que c’est pas ses cheveux mais puisqu’il joue le jeu, elle en fait de même. Aran qui gonfle un instant les joues, réfléchit à ce qu’elle peut lui dire dans cette voiture, en sachant que même si le chauffeur est tenu au secret il faut toujours faire attention.

- Mmmh… Mon avocat tu sais pour l’affaire en cours, il m’a dit qu’on est sur une très bonne voie que c’est en ma faveur et sinon heu… Non je vois pas trop ? Et toi ? Raconte-moi tes derniers jours en Europe !

fire eyes

-- ft  aran

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Elle doit forcément savoir ce qu’elle fait, Aran ; doit bien savoir qu’elle fait travailler son imagination en lui demandant s’il l’imagine bien en hôtesse de l’air. Car c’est un fantasme répandu, comme les infirmières ; que cela exciterait tout homme d’imaginer sa petite amie dans ce genre de tenue. Alors c’est sans surprise qu’il vient poser sa main sur sa cuisse, et se penche vers elle pour lui glisser à l’oreille, dans un murmure que le chauffeur ne pourra pas surprendre :

- J’suis sûr que ça t’irait trop bien, ouais… Viens tu te reconvertis et comme ça on pourra s’envoyer en l’air ?

L’air un peu trop fier de sa blague à deux balles lorsqu’il se recule pour la regarder – et bien sûr que Suho adorerait que sa petite amie devienne hôtesse de l’air ou assistante pour Icarus. Il adorerait qu’elle embrasse une carrière qui lui permette de le suivre, leur permette finalement de passer bien plus de temps ensemble. Mais il sait que ce serait mal de la pousser dans cette direction, si tant est que leur conversation soit un tant soit peu sérieuse, car il sait combien Aran aime la musique. C’est dans ce corps de métier qu’elle s’épanouit et pas un autre, il le sait avant même de l’avoir vu tenter autre chose. Car elle aime le chant autant que lui aime la danse, et il ne se verrait pas occuper ses journées à autre chose qu’à danser. Le brun qui vient alors la complimenter sur sa nouvelle coupe de cheveux ; esquisse un sourire en coin lorsqu’elle évoque le fait qu’il adore les cheveux longs.

- C’est vrai… Ca te va trop bien, mais tout te va. Enfin, peut-être pas si tu faisais une crête, ceci dit…

A incliner la tête sur le côté ; dévisager sa petite amie, les yeux plissés, l’air de très sérieusement l’imaginer avec les cheveux courts relevés au milieu de son crâne. Et avant qu’elle ne commence à lui taper le bras en lui demandant d’arrêter de la fixer comme ça, il arrête son petit numéro et lui demande plutôt de lui raconter ce qu’il a raté lorsqu’il était à l’autre bout du monde. Pas grand-chose apparemment, si ce n’est le fait que son avocat lui aurait dit qu’ils étaient sur une très bonne voie, et à ces mots ses yeux s’ouvrent un peu plus grands, c’est d’un air sincèrement heureux pour elle qu’il lui répond :

- Sérieux ??? Mais c’est trop bien, tu vois ? Je t’avais dit que ça tournerait en ta faveur ! Ca pouvait pas se passer autrement après ce qu’ils t’ont fait. Et moi, ben… j’aurais voulu plus profiter des villes, mais tu sais comment c’est, je suis surtout resté à l’hôtel, c’est toujours comme ça les fins de tournée… Puis on restait tellement peu longtemps dans chaque pays que j’aurais pas eu le temps de visiter grand-chose dans tous les cas.

Suho qui est bien trop heureux d’être de retour en Corée ; lui raconte ses petites anecdotes de tournée, ce qu’il s’est passé de notable pendant cette grosse semaine et demie sur un autre continent. A évoquer volontairement des sujets suffisamment légers pour ne pas qu’ils fassent scandale si le chauffeur devait les répéter à qui que ce soit – et juste comme ça, la voiture s’immisce dans une rue que Suho a appris à reconnaître, mais qui ne doit rien évoquer de particulier pour Aran, si tant est qu’elle y ait déjà mis les pieds.

- Tu me fais confiance ?, qu’il lui demande soudainement.

Le jeune homme qui se retient de rire face à l’air confus de sa petite amie ; sort de son sac de voyage une ceinture de peignoir qu’il a volé dans le dernier hôtel où il a séjourné, faute de mieux.

- Alors laisse-moi faire… J’ai une surprise pour toi.

Aran qu’il prend doucement par les épaules pour la forcer à lui tourner le dos ; noue la ceinture de peignoir sur ses yeux, juste à temps avant que la voiture ne passe la porte du parking de l’immeuble. A peine le véhicule est-il arrêté dans les sous-sols du bâtiment qu’il détache leurs deux ceintures ; embarque son sac de voyage sur son épaule, avant de dire au revoir au chauffeur et de récupérer sa petite amie. Aran qu’il prend par la main pour l’inviter à le suivre ; glisse un bras autour de sa taille pour la guider plus précisément, puisqu’elle ne voit – normalement – plus rien.

- On est bientôt arrivé, qu’il lui soufflera, alors même que la cabine de l’ascenseur commence sa lente ascension vers les étages du building.

Suho qui sent la nervosité et l’excitation monter d’un cran ; pince un instant les lèvres, tournant la tête vers sa petite amie qui ne le voit pas en se demandant ce qu’elle va en penser. Est-ce que ça va lui plaire ? Est-ce qu’elle sera contente ? Il l’espère. Soudainement, il regrette de ne pas avoir pris le temps de mieux meubler l’appartement, car sans doute que ça ne vend pas du rêve, en l’état. Mais déjà, les portes s’ouvrent avec un bip sonore, révélant le couloir de l’étage qu’il partage censément avec un autre propriétaire qu’il n’a jamais croisé. Sa main toujours posée sur la taille de sa petite amie, il la guide alors jusqu’à la porte de l’appartement ; tape rapidement le code sur le boîtier, avant de pousser la porte et la refermer dans leur dos. Mais il ne lui retire pas le bandeau pour autant. Pas encore, car il a un plan bien précis en tête, et après avoir abandonné son sac dans l’entrée, il la guide jusqu’à la salle de bain ; la met face à la baignoire, cette fameuse baignoire qui trône au milieu de la pièce, exactement comme sur la photo qu’elle lui avait envoyée, quelques années plus tôt, en lui disant qu’elle voudrait une baignoire comme ça dans l’appartement qu’ils partageraient un jour. C’est pour cette baignoire qu’il a pris cet appartement ; c’était son critère principal lorsqu’il visitait les différents logements. Il voulait lui offrir l’appartement dont elle avait toujours rêvé, elle qui avait grandi sans jamais se sentir chez elle nulle part, et Suho se glisse dans son dos pour lentement défaire la ceinture nouée sur ses yeux ; se penche vers son oreille pour lui glisser en souriant, nouant ses bras autour de sa taille pour la serrer doucement contre son torse :

- Bienvenue chez nous, Arana.

fire eyes

-- ft  suho

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Elle essaie de ne pas exploser de rire quand il se penche vers son oreille, lui dit tout bas qu’il aimerait bien la voir en hôtesse de l’air pour qu’ils puissent s’envoyer en l’air. Elle ne répond pas mais note bien ce fantasme dans un coin de sa tête, glisse ses doigts entre ceux de Suho posé sur sa cuisse et lui parle de tout et de rien jusqu’à qu’ils en viennent à un sujet un peu plus sérieux, le futur procès entre elle et starlight. Une histoire qui est sous le feu des projecteurs depuis que son avocat a demandé de passer devant la justice puisque la méthode douce et les arrangements à l’amiable ne mener à rien depuis des mois. Aran qui a peur de la réponse finale, n’a pas franchement hâte d’aller dans un tribunal et ça, malgré l’optimisme persistant de son avocat et de sa mère adoptive.

Ils pensent que c’est sur la bonne voie.
Mais elle reste persuadée que Starlight la coincera.

Coute que coute ils trouveront d’une manière ou d’une autre de quoi se faire passer pour les victimes, arriveront à retourner la situation contre elle. Et elle a peur de se retrouver à devoir payer toute sa vie pour eux, a peur de leur devoir plus d’argent qu’elle n’en aura jamais. Mais elle sourit quand même à Suho quand il semble aussi enthousiaste en apprenant ce que l’avocat a dit, elle l’écoute avec plaisir lui raconter cette fin de tournée, lui rappeler ô combien on a plus la force de rien lorsque les dernières dates arrivent. Elle aussi ne trouvait plus la motivation de sortir durant les quelques heures qu’elle avait sur place dans les villes. Elle restait à l’hôtel, dormait un maximum avant d’aller en répétition, faire le concert et repartir.

- Mouuais... Je t’ai vu dans les rues de Paris, y’a des vidéos de toi qui tournent en train de faire du shopping et de faire coucou aux fans ou carrément leur donner des pocky en plein concert... T’as dragué des françaises je le sais...

Elle roule des yeux, dit ça pour rire bien évidemment. Elle connait le système, jouait elle-même du fan service pendant les tournées pour donner un peu plus de joie encore à ses fans. Aran qui ne se rend même pas compte qu’ils se dirigent dans un quartier résidentiel et non pas animé comme elle l’imaginait pour fêter le retour de son petit-ami. Ils discutent, rit ensemble jusqu’à que son petit-ami lui demande tout de go de lui faire confiance. Elle se demande pourquoi il demande ça, fronce légèrement les sourcils et dit :

- Heu ... ? Oui ? Pourquoi ?

Elle le voit alors trifouiller dans son sac à dos, en ressortir une ceinture de peignoir et se demande pourquoi il a ça avec lui. Elle écarquille légèrement les yeux, n’a même pas le temps d’ajouter quoique ce soit qu’il vient lui cacher la vue, la prive d’un sens bien trop important et l’oblige à se concentrer sur tout le reste.

- Suho... On est en voiture, on n’est pas seul... C’est pas le moment pitié...

Qu’elle dit doucement, les joues qui commencent légèrement à devenir rose en s’imaginant que c’est un kink un peu farfelues qu’il veut explorer. Mais en l’entendant rire elle comprend qu’elle est loin du compte qu’il lui fait juste une surprise qui n’a rien à voir avec un truc sexuel. Alors elle essaie de se détendre, triture la main de Suho jusqu’à que la voiture s’arrête pour de bon quelques minutes plus tard. Elle se laisse guider par son petit-ami, frissonne en sentant ses mains sur ses hanches, rit un peu nerveusement quand son pied bute contre le trottoir.

- Je vais finir avec une jambe cassée ça promet !

Qu’elle dit sans trop comprendre où ils se dirigent. Elle ne voit vraiment rien, elle comprend qu’ils entrent quelques parts – peut-être un hôtel ? Mais il n’y a pas beaucoup de bruit, ils ne vont pas parler à du personnel et monte dans un ascenseur quelques instants après. Elle compte les secondes Aran. Vingt-secondes avant que les portes de l’ascenseur ne s’ouvrent, qu’ils se dirigent vers une porte devant laquelle elle entend le cliquetis d’un clavier numérique de porte sur lequel Suho compose un code. Ils entrent quelque part, là encore elle se laisse guider en s’imaginant atterrir effectivement dans une chambre d’hotel. Elle s’impatiente la brune, fini par lui dire :

- Alleeeez, on est arrivé ou pas ??? J’aime pas avoir les yeux bandés bébé !!!

Et comme par magie, elle retrouve la vue. Cligne quelques fois des yeux avant de voir clairement ce qu’il se trame autour d’elle. Elle comprend très vite qu’ils sont dans une jolie salle de bain, une baignoire comme elle en a toujours rêvé, comme elle adore en profiter dans les hôtels. Mais elle saisit pas trop ce qu’il entend par « bienvenue chez nous ». Elle sourit la brune, tape dans ses mains de manière excitée en lui disant :

- Tu nous as loué ça pour le week-end ??? C’est trop cool !!!!

Elle se tourne pour l’embrasser et remarque qu’il la fixe, ne dit rien alors elle reprend :

- Quoi ... ?

Elle regarde un peu de partout, remarque sur le meuble de l’évier qu’il y a plusieurs produits, une tondeuse pour la barbe. Les affaires de Suho en somme alors elle reste un instant interdite, croise son regard et dit sans être sûre d’avoir réellement compris ce qu’il voulait dire :

- C’est ... vraiment chez toi ??

fire eyes

-- ft  aran

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Elle ne semble pas si confiante que ça, Aran, mais au moins suffisamment pour le suivre hors de la voiture ; se laisser guider jusqu’aux portes de l’ascenseur qui leur permettront de sortir de ce parking pour filer vers les étages. Elle prétend qu’elle va finir avec une jambe cassée, et à ces mots il roule des yeux, lui répond avec un sourire qu’elle ne verra même pas :

- Mais non, je te laisserai jamais tomber.

Et déjà, il la guide jusqu’à ce fameux ascenseur ; enfonce le bouton de son étage, ce mélange d’appréhension et d’excitation montant chaque fois qu’un nouveau chiffre s’affiche sur l’écran de la cabine. Il espère que cela va lui plaire ; qu’elle sera aussi heureuse qu’il l’imaginait lorsqu’il a visité cet appartement pour la première fois, avant que cela devienne le QG où il aura passé cet affreux hiatus. Mais il n’a pas le temps de laisser ses pensées s’attarder davantage sur ce sujet que déjà les portes s’ouvrent sur le couloir familier, et c’est ensemble qu’ils se dirigent vers la porte d’entrée de l’appartement. Le code qu’il tape rapidement ; abandonne son sac dans l’entrée, avant de guider la petite brune jusqu’à la salle de main. Cette dernière qui s’impatiente ; lui demande quand est-ce qu’ils arrivent, et il lui répondra un énigmatique :

- Presque… Mais je note que c’est pas un kink à faire avec toi, du coup…

Un petit sourire en coin qui se dessine, amusé – Suho qui ne se prive certainement pas de faire référence à la confusion qu’a ressenti Aran lorsqu’il lui a bandé les yeux, ricane tout seul en repensant à ce qu’elle lui a dit un peu plus tôt, sur la banquette arrière de cette voiture. Et puisqu’ils font enfin face à cette fameuse baignoire qui était l’un de ses deux seuls critères tout au long de cette recherche d’appartement, il vient se glisser dans son dos pour dénouer la ceinture de peignoir qui lui obstruait la vue. Ses mains qu’il noue alors autour de son ventre en lui soufflant « bienvenue chez nous », son cœur tambourinant contre son dos – mais la réaction d’Aran n’est pas celle à laquelle il s’attendait, car après un moment d’absence, voilà qu’elle semble s’imaginer qu’il a loué ces lieux. De quoi le pousser à la dévisager en clignant des yeux, l’air interdit ; sa petite amie qui se retourne alors pour lui faire face, lui demande d’un air à peu près tout aussi confus que lui pourquoi il réagit comme ça. Et il hésitera un instant, ne sachant pas exactement comment tourner ça, avant de lui répondre simplement :

- Ben… Non, je l’ai acheté…

Comme si c’était l’évidence même, et Aran qui se met soudainement à regarder tout autour d’elle – y a mille choses qui semblent se passer dans son cerveau, et c’est finalement d’un air perplexe qu’elle lui demandera si c’est réellement chez lui.

- Chez nous, qu’il corrige rapidement. Enfin, si tu veux, quoi… Un jour…

Il ne voudrait pas lui mettre la pression, Suho – il a brusquement l’impression de brûler un peu les étapes, comme avec cette bague qu’il lui avait offerte, qui avait tout l’air d’une bague de fiançailles sans pour autant en être une. Et face à l’air toujours aussi perdu de sa petite amie, il lui expliquera rapidement :

- Tu te souviens à Noël, quand je t’avais dit que t’aurais ton vrai cadeau un peu en retard ? C’était ça ton vrai cadeau, mais y eu des galères et j’ai pas pu signer tous les papiers avant Noël. Et après, une fois que c’était bon, ben…

Ça c’est joué à un ou deux jours près entre le moment où on lui a remis les codes d’accès de cet appartement, et le jour où Aran l’a quitté. Il n’a même pas eu le temps de lui annoncer la bonne nouvelle que tout était fini entre eux, mais la replonger dans tout ça est la dernière chose dont il a envie, alors sans lui laisser le temps de s’aventurer sur ce terrain miné, il reprend la parole :

- Je voulais qu’on ait un endroit à nous. Où on soit bien, où on ait plus besoin de se cacher. Et tu m’as dit que tu voudrais une baignoire comme ça dans ta maison, alors… Bien sûr je te dis pas ça pour que t’emménages maintenant ni rien, mais voilà, tu sais que cet appart’ existe et que tu peux venir quand tu veux… Et si un jour t’as envie… T’es chez toi ici aussi, quoi.

Les épaules qu’il hausse doucement, pinçant un instant les lèvres – il a pas envie de lui mettre la pression, Suho, a malgré lui toujours un peu peur qu’elle encaisse mal si elle ressent un peu trop de pression, ou que quelque chose d’un peu trop gros, d’un peu trop bouleversant survient dans sa vie.

fire eyes

-- ft  suho

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Les mots qu’ils prononcent sont clairs et précis mais l’information ne veut pas prendre sens dans la tête d’Aran. Elle le fixe en se demandant si il blague avec elle mais il parait bien trop sérieux Suho pour que ça soit une plaisanterie. Et puis il y a un tas d’affaire qu’elle reconnait comme étant les siennes tout autour d’eux. Les après rasages qu’il utilise, la marque avec laquelle il est en collaboration depuis plusieurs mois déjà pour sa routine du visage. Sa brosse à dent électrique est posée près de l’évier ainsi que son dentifrice préféré.

Ce n’est pas une blague, c’est à lui. Il a passé un cap.
Et il le lui confirme en lui disant qu’il a payé pour cet appartement.

C’est leur appartement. C’est lui qui le dit, le répète à cause d’elle. Ce « nous » qui rend les choses si folles, si spéciale. Elle cligne des yeux bêtement Aran, n’arrive pas à se faire à l’idée qu’ici c’est chez eux. Si elle le souhaite. Et sans réponse ni mouvement de sa part, voilà qu’il se met à lui raconter la genèse, lui explique quand est-ce que le projet a commencé, à quel moment il a signé et récupérer les clés du bien. Il ne précise pas que ça s’est fait juste avant qu’elle ne décide de rompre avec lui mais elle comprend très bien. Elle se revoit tenter de mettre un terme à sa souffrance – son enfer personnelle de la pire des manières, s’imagine lui briser le cœur ainsi que gâcher la surprise sur laquelle il devait travailler depuis des mois. Elle a le cœur en miette d’imaginer ça, de penser à tout et forcément ses yeux se voilent d’une pellicule translucide, des larmes qui menace de couler à tout moment. Car elle a failli tout perdre, le perdre lui, cette vie de rêve qu’il semble prêt à lui offrir alors qu’ils sont si jeunes. Et certainement qu’elle lui transmet le mauvais message, car elle a l’impression qu’il panique quand il se met à lui assurer qu’elle n’est pas forcée de venir tout de suite vivre ici. Qu’elle peut se contenter de venir quand elle le souhaite que rien ne la force à quitter son appartement. Elle se hisse alors sur la pointe des pieds Aran, vient le couper en déposant un baiser sur ses lèvres pincer avant de se mettre à rire et pleurer à la fois – incapable de gérer ce florilège d’émotion qu’il vient de créer en elle et qui l’aura laissé sans voix jusque-là.

- Donne-moi le code de la porte touuuut de suite Yi Suho, croit moi je vais investir les lieux et tu vas peut-être même regretter ta tranquillité après ça ...

Qu’elle finit par lui dire avant de se mettre à sautiller sur place soudainement. Elle se met à regarder de partout en le tirant par la main avec elle vers le lavabo pour toucher du bous des doigts le meuble, ouvrir les tiroirs pour voir l’espace qu’il y a à l’intérieur avant de filer dans la baignoire vide, s’installer à l’intérieur en tapant dans ses mains avant de se mettre à en caresser les bords comme une enfant a qui ont aurait offert le plus beau des cadeaux un soir de noel.

- Elle est... Comme dans mes rêves !!!!

Aran qui relève les yeux vers Suho qui est debout à côté d’elle et lui dit en riant :

- Tu penses on rentre à deux là-dedans ? Me dit pas que tous ces boutons c’est ce que j’imagine... ? Genre bain à remous et tout ce qui s’en suit ??

Elle se relève et vient se pendre à son cou en déposant une myriade de baiser sur tout son visage, n’épargnant aucune once de peau. Tout y passe du menton jusqu’à ses paupières.

- Merci, merci, merci, merci je t'aime, je t'aime, je t'aime...

Qu'elle répète toute contente, dans l'euphorie de voir jusqu'où il est capable d'aller pour accomplir ses rêves. Mais d'un coup, elle a un petit pique de lucidité, une éclat de lumière qui la pousse à lui demander

Mais t’es fou mon dieu ? Attend... Rassure moi... Dit moi qu’il y a une mini chambre au moins ou ne serait-ce qu'un salon ou on peut mettre un canapé clic-clac et que t’as pas tout investi dans une salle de bain de luxe ??

Aran qui fixe son petit-ami avec des gros yeux en se demandant sincèrement si ils vont devoir installer un lit dans cette superbe salle de bain.

fire eyes

-- ft  aran

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Il est évidemment soulagé, Suho, en entendant sa petite amie lui demander le code de la porte entre deux baisers ; en voyant des larmes, mais aussi un sourire, orner son doux visage. Ses craintes s’envolent face à une telle réaction, et le jeune homme se penche vers elle pour lui souffler à l’oreille, comme si qui que ce soit ici pouvait intercepter ses mots :

- C’est 120182…

Un grand sourire se dessine sur ses lèvres en voyant Aran sautiller sur place ; le tirer dans son sillage lorsqu’elle se met à fureter dans tous les recoins de la pièce, avide de découvrir cet appartement qui sera le leur. Elle fouille partout comme une gamine, et Suho, il ne peut qu’être heureux de la voir elle-même si heureuse ; éclate même de rire lorsqu’elle entre dans la baignoire toute habillée. Cette baignoire qui est comme dans ses rêves, apparemment, et c’est pile les mots qu’il espérait entendre ; le brun qui écoute toutes ses questions, ses interrogations quant au fait qu’ils entrent à deux dedans, et sur l’utilité de tous ces boutons. C’est l’air pas peu fier qu’il lui répondra en redressant le menton :

- Ouais, y a la totale… Comme dans les hôtels, mais à la maison. Et ouais, je pense qu’on rentre à deux, hein ? Si moi je rentre dedans et toi aussi y a pas de raison…

Au pire ils se serreront un peu, ils ont l’habitude – ce n’est pas comme si c’était le genre de chose qui les dérange. Et déjà, Aran se relève pour venir couvrir son visage de baisers ; Suho qui ferme les yeux et éclate de rire sous ses lèvres, vient l’embrasser tendrement avant de lui souffler :

- C’est le minimum de ce que tu mérites… J’attendais juste le bon moment pour te le donner…

Ses mains qu’il vient caler dans le bas de son dos, la colle doucement contre lui, souriant – jusqu’à ce qu’il voit le doute passer dans son regard, et l’entende lui demander s’il est fou. Mais c’est lui qui se demande si elle est folle lorsqu’elle lui demande s’il y a bien de quoi dormir ici, sous-entend qu’il aurait acheté une salle de bain seule. Il cligne alors des yeux ; la dévisage en se demandant si elle se moque de lui, ou si elle est bien sérieuse. Mais elle semble bel et bien se poser la question, alors il finit par éclater de rire, Suho, et lui demande :

- Mais tu dis quoi ??? J’ai pas acheté que la salle de bain, j’ai pris l’appart’ entier ??? C’est possible même d’acheter une salle de bain seule ???

Jeune homme incrédule qui dévisage sa petite amie ; ne tarde pas à ajouter, sans s’attarder plus longtemps sur ce sujet :

- Allez, viens, j’te montre !

Ses doigts qu’il referme sur les siens pour la tirer hors de la salle de bain, dans le couloir qui dessert les deux chambres et la pièce à vivre. C’est d’abord vers le salon qu’il l’entraîne, une pièce vaste sans être démesurément grande, meublée seulement du canapé, une télé, une PlayStation posée à-même le sol et une table dans un coin de la pièce. De grandes fenêtres occupent l’un des murs du salon, et c’est d’une manière presque misérable qu’il lui dira :

- Bon… Ca mérite d’être un peu arrangé, mais c’est le salon… Les fenêtres sont cools, non ? J’ai fait exprès qu’y ait pas de vis-à-vis…

fire eyes

-- ft  suho

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Elle frémit en l’entendant lui susurrer au creux de l’oreille le code digital de la porte de leur appartement. Le leur. C’est bizarre d’imaginer qu’ils ont un chez eux dorénavant, qu’ils en arrivent déjà à cette étape-là de leur vie. Elle ne s’imaginait pas vivre avec lui avant les vingt-cinq ans passés, même dans ses rêves les plus fous. Elle ne pensait pas qu’il voulait déjà vivre avec elle, surtout. Pas avec son caractère de cochon qu’elle essaie encore et toujours d’améliorer, pas avec la vie qu’ils mènent et son manque énorme de liberté. Elle pensait qu’il voudrait profiter d’un peu de calme, profiter de la solitude une fois qu’il en aurait l’occasion. Mais ça ne semble pas être le cas, il veut juste vivre avec elle et rien ne la rend plus heureuse que de le comprendre. Alors bien évidemment qu’elle s’excite, se met à aller dans tous les sens pour regarder chaque recoin de cette salle de bain magnifique. Elle s’installe même dans la baignoire, toute habillée, évalue si ils pourront l’utiliser ensemble et le regarde avec ces grands yeux d’enfant trop heureux quand il lui dit qu’ils pourront toujours se coller au besoin.

- T’as raison, puis on se collera au pire…

Qu’elle lui répond en se remettant debout, se collant à lui pour l’embrasser et le remercier d’être l’homme capable qu’il pense être. Elle en revient toujours pas, a de nouveau envie de pleurer en l’entendant lui dire que c’est juste un petit bout de tout ce qu’elle mérite, qu’il attendait juste le bon moment pour lui faire part de cette surprise. Et forcément, alors qu’une unique larme glisse sur sa joue et que son sourire ne diminue jamais elle se met comme trop souvent à minauder :

- Ça, ça veut dire que j’ai été extrêmement sage ces derniers mois… Tu m’offres quoi pour les un an de sagesse ? Un bout de l’univers ?

Car tout tourne autour de l’univers, des étoiles et des planètes quand il s’agit d’eux. Et si Aran est heureuse comme elle l’a rarement été, elle se rend compte qu’ils sont dans une salle de bain. Est-ce qu’ils peuvent vivre au sein d’une salle de bain ? Elle s’imagine qu’il n’y a que ça. Ou bien, peut-être un petit bout de couloir ou ils installeront un lit ? Elle se fait des films de fou, ne se rend pas compte des dingueries qu’elle est en train d’imaginer jusqu’à que Suho se mette à rigoler de ses bêtises, lui assure qu’il y a un appartement ENTIER et pas juste une salle de bain. Forcément, elle pince les lèvres la brune, regarde son petit-ami de ses grands yeux noirs et lui réponds :

- Je sais pas moi… Avec toi tout est possible en fait…

Car il est capable de tout Suho, capable de rendre possible l’impossible. C’est toute excité qu’elle se laisse trainer vers un couloir dans lequel elle remarque deux portes avant d’entrée dans un salon ouvert sur une cuisine. C’est grand. Bien plus grand que son ancien studio et que l’appartement dans lequel elle vit depuis quelques mois. C’est tout ce dont elle a toujours rêvé. Elle pousse alors un cri de joie, se met à sauter une nouvelle fois sur place car l’appartement est vide certes, mais elle ne manque pas d’idée pour l’aménager.

- Les fenêtres sont cool… ? Mais TOUT est trop cool bébé !! Regarde-moi cet espace on va pouvoir acheter un canapé super grand, on a de l’espace pour y mettre un énorme tapis et un meuble pour tes trophées !!! AHHHHHHH !!!

Toujours aussi euphorique elle s’approche de la fenêtre qui offre une très jolie vue sur le quartier. C’est plus que ce qu’elle aurait pu s’imaginer s’offrir Aran. Il rend son rêve encore plus beau et cette fois-ci, elle ne peut se retenir de réellement pleurer. Elle vient s’asseoir sur le canapé et cache ses yeux larmoyant entre ses mains.

- C’est tellement parfait, je mérite pas tout ça bébé t’es vraiment fou …

Elle essuie ses larmes du revers de ses mains, relève la tête et fixe son petit-ami avant d’ajouter :

- T’es sûr tu veux vivre ça avec moi ? Moi j’en meurs d’envie mais je veux pas tu te sens privé de ta liberté ou quoique ce soit…

Car il est encore jeune, qu’ils ont vécu tant de choses difficiles qu’elle a peur qu’il se lasse d’elle au quotidien, craint qu’il se rende compte qu’elle mérite pas tout ça. Après tout, qu’est-ce qu’elle peut lui apporter, elle ?

fire eyes

-- ft  aran

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Sa main refermée sur celle de sa petite amie, il l’entraîne dans ce salon qu’il n’a jamais réellement pris le temps d’aménager. Suho qui ne sait pas exactement à quoi s’attendre ; si elle verra le potentiel de cet appartement – de ce futur chez-eux –, ou si elle s’arrêtera sur son manque d’intérêt et de goût pour la décoration d’intérieur.

Mais la réaction d’Aran dépasse toutes ses attentes.
Car elle pousse un cri de joie ;
Sautille sur place, surexcitée.

Et les yeux de Suho se plissent un peu lorsqu’il éclate de rire en la voyant faire, soulagé. Car bien sûr que sa petite amie allait être enthousiaste. D’après elle, il n’y a pas un centimètre carré de ce salon qui ne soit pas « trop cool » ; elle semble apprécier l’espace mis à leur disposition, parle déjà d’acheter un énorme canapé, et une étagère pour tous ses trophées.

- Pour mes trophées… et les tiens, qu’il s’empresse de corriger, ce grand sourire refusant de quitter ses lèvres.

Car Aran aussi a remporté bien des prix, ces dernières années – même si sa carrière a malheureusement pris fin, elle n’a pas à avoir honte du chemin parcouru, et mérite tout autant que lui d’exposer les trophées qu’on lui a remis. La petite brune qu’il regarde courir d’un bout à l’autre du salon ; regarder par la fenêtre, avant d’aller se réfugier sur le canapé, cachant son visage au creux de ses mains. Il voit bien qu’elle pleure, Suho, et une expression catastrophée se peint sur ses traits – il la connaît par cœur, sait mieux que personne combien elle peut être émotive parfois, mais tout de même. Ce n’était pas le but non plus, de la faire pleurer. Alors il vient s’asseoir à ses côtés sur le canapé ; glisse un bras autour de ses épaules, la ramenant un peu contre lui en l’écoutant lui dire que cet appartement est parfait et qu’elle ne mérite pas tout ça. Il paraît qu’il est fou, et il sourit alors un peu lorsqu’il lui répond doucement :

- Pleure pas, Arana… T’as même pas vu la cuisine et les chambres, encore…

Un petit baiser qu’il vient déposer sur son front lorsqu’elle relève la tête pour le regarder ; lui demande s’il est bien sûr de vouloir vivre tout cela avec elle. Alors il hausse un peu les sourcils ; la regarde presque comme si elle était folle et lui répond :

- Tu penses vraiment que je t’en aurais parlé si j’en avais pas envie ? Tous ces derniers mois j’attendais qu’une chose et c’était de pouvoir te montrer tout ça…

Le temps lui semblait un peu trop interminable, tout seul dans cet appartement – il savait qu’il ne lui manquait qu’une chose, et savait tout aussi bien qu’il s’agissait d’Aran. Sa petite amie pour qui il a en partie acheté cette propriété, finalement, et sa main qu’il vient doucement prendre dans la sienne, entrelaçant ses doigts aux siens ; l’attire un peu plus près encore, presque sur ses genoux, avant d’ajouter :

- C’est quand t’es pas avec moi que j’ai l’impression d’être en prison…

Car c’est avec elle qu’il respire le mieux, et ses lèvres qu’il vient déposer sur les siennes ; l’embrasse tendrement, sa main libre se posant dans le creux de ses reines pour la rapprocher un peu plus encore.

fire eyes

-- ft  suho

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Et voilà qu’elle pleure. Inévitablement. Car c’est irréaliste, que sa vie semble prendre un tournant magnifique alors qu’en début d’année tout semblait foutu, qu’elle ne s’imaginait même pas tenir quelques jours de plus durant cette tempête médiatique. Elle a certes perdue sa carrière mais ce qu’elle y gagne au change est bien mieux que tous les prix, toutes les chansons et la validation de tous ces inconnus qu’elle voulait tant obtenir en se fixant l’objectif de devenir une idole. Aujourd’hui elle comprend où est sa place, ce qu’est le vrai bonheur.

Car elle se sent aimée Aran.
Pour de vrai, sans contrepartie.

Il lui donne la vie dont elle a toujours secrètement rêvé mais qu’elle pensait ne jamais obtenir. Il la lui offre juste car il l’aime, tout simplement. Et ça lui semble fou que le garçon dont elle est tombée secrètement amoureuse lorsqu’elle était adolescente, ce même garçon qui était si immature à l’époque soit le même qui lui fait face aujourd’hui. Qu’après tout ce qu’ils ont vécus, les disputes et moment de crise plus que difficile ils soient encore et toujours ensemble et qu’aujourd’hui, il lui fasse une nouvelle déclaration, lui prouve d’une autre manière encore que ce n’est pas rien, c’est pas juste une passade. Non, ils s’aiment encore plus que lorsqu’ils étaient que deux jeunes lycéens avec des rêves fous pleins la tête, ce n’est pas une simple amourette, il n’est pas prêt de se lasser d’elle.  

- Car il y a une chambre et une cuisine aussi... ? T’as vraiment acheté tout un appart’ entier alors ?

Qu’elle dit à moitié en riant, à moitié en pleurant en faisant référence à la débilité dont elle a fait preuve un peu plus tôt en s’imaginant qu’il avait acheté une seule et unique salle de bain. Elle se sent bien là, dans le creux de ses bras, sa tête posée contre son épaule, sa jambe passé sur la sienne tandis qu’il lui caresse le dos en lui assurant que ça fait des mois qu’il pense à ce moment, qu’il avait hâte de lui montrer cet endroit qui dorénavant est le leur. Il a toujours les bons mots Suho, la méthode parfaite pour calmer ses angoisses, ses crises existentielles. Et doucement, les larmes se tarirent, son cœur reprend un rythme plus calme au creux de sa poitrine. Jusqu’à qu’il lui dise cette phrase incroyablement romantique, une disquette qu’il n’a jamais utilisé jusqu’à présent avec elle. Aran qui malgré tout reste une fille un peu niaise, glousse presque lorsqu’il lui fait comprendre qu’il ne va pas bien lorsqu’ils ne sont pas ensemble. Elle accueille ses lèvres contre les siennes avec plaisir, glisse ses bras autour de sa nuque tout en venant se positionner une bonne fois pour toutes sur ses genoux, chuchote contre ses lèvres :

- Et maintenant je vais te garder pour moi et rien que pour moi toute la vie, c’est moi ta nouvelle prison... désolé bébé, c’est trop tard pour revenir en arrière...

Aran qui picore les lèvres de son petit-ami, fait glisser ses lippes tièdes contre sa jugulaire et lui dit tout en cachant son sourire trop satisfait :

- Avoue t’as eu pitié de mon appartement actuel ... ? Surtout depuis que je dois me faufiler entre la machine à laver et les toilettes pour entrer dans la douche...

Cet appartement trop petit qu’elle déteste au plus haut point – d’autant plus depuis qu’elle est revenue à Seoul après avoir suivi Suho quelques temps sur sa tournée. Elle n’a fait que rabâcher qu’elle n’aimait pas l’endroit, ni même le quartier. Elle faisait que répéter qu’elle allait déménager mais finalement, les choses se dégoupillent mieux que ce qu’elle imaginait et quand elle pense qu’elle va emménager avec Suho elle ne peut s’empêcher de sentir un élan d’excitation, de joie immense se déchainer en elle.

- Par contre je note que tu m’as caché ça pendant des mois ... Que caches-tu d’autres Yi Suho ?

Elle plisse légèrement les yeux, sonde les siens comme si elle détenait le pouvoir de lire dans ses pensées. Un pouvoir qu’elle rêverait d’avoir, juste pour lire celles de Suho, savoir ce qui se passe dans la tête de sa personne préférée.

fire eyes

-- ft  aran

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C’est finalement un peu un avant-goût de ce que pourrait être leur vie dans cet appartement, qu’il expérimente lorsque sa petite amie prend place sur ses genoux ; que leurs lèvres se perdent contre celles de l’autre, avides de rattraper ces trop longues journées séparées. Suho qui sourit lui aussi contre ses lippes ; lui répond dans un souffle :

- C’est vraiment une prison si le détenu y va de son plein gré… ?

Question évidemment rhétorique, et le jeune homme qui profite de la sensation de ses lèvres contre les siennes, puis dans son cou ; rit en entendant la théorie fumeuse de sa petite amie, sa gorge vibrant légèrement contre ses lippes.

- Même pas… J’ai acheté cet appart’ avant que tu déménages dans le tien, de toute.

La tête de Aran qu’il vient doucement tapoter, l’air de lui dire « réfléchis un peu, grosse tête », avant de déjà ajouter :

- Puis c’est toi qui a toujours fait que te plaindre de cet appart’… Moi je le trouvais normal.

Certes, ce n’était pas le logement le plus spacieux que l’on puisse trouver – mais après avoir vécu pendant des années dans un dortoir étriqué, contraint de partager sa chambre avec l’un de ses collègues, l’appartement de sa petite amie ne pouvait pas lui sembler si pire que cela. Pour autant, il est heureux, et plus que fier, de pouvoir lui offrir un logement d’une telle superficie – pouvoir s’octroyer à tous les deux l’intimité et le confort qu’ils méritent, après tant d’années à se saigner pour l’industrie. Mais déjà, la petite brune pointe le fait qu’il lui ai caché l’existence de cet appartement des mois durant ; le regarde tout d’un coup d’un air suspicieux, l’appelant même par son nom complet. Ses mains qu’il resserre un peu dans le bas de son dos pour la pousser à revenir un peu plus vers lui – l’amadouer, aussi, dans le fond – ; lui répond avec un sourire énigmatique :

- Si je te le dis, je pourrais plus te surprendre… J’ai plus d’un tour dans mon sac, héhé.

Il ne lui cache pas grand-chose, en réalité – aime la surprendre, c’est vrai, mais ça se fait plutôt à la dernière minute, et il est rare que le secret traîne sur des mois et des mois comme ça a pu être le cas pour cet appartement. Le timing a juste joué en leur défaveur – il lui a semblé plus sage de lui laisser un peu le temps de retrouver un équilibre avant de lui parler de tout ça, et après, il n’était juste plus à Séoul pendant des mois. Mais maintenant qu’il est de retour, ils vont pouvoir s’approprier cet appartement comme il se doit, et c’est dans cette optique qu’il lui glissera à l’oreille :

- Tu veux pas que j’te montre notre chambre ? Ca m’étonne que tu me tannes pas pour voir le reste…

Une lueur joueuse dans le regard, et sans même attendre sa réponse, il se relève pour la soulever dans ses bras ; la porter comme une princesse – ou comme une jeune mariée – à travers le couloir, jusqu’à la porte de sa chambre. De leur chambre. Heureusement que l’appartement n’est pas sur deux étages, ou immense, et qu’il n’a pas dû la porter sur des dizaines et des dizaines de mètres, car ses bras commencent légèrement à tirer lorsqu’il la repose au sol – mais Suho étant Suho, il n’en laissera rien paraître, regardant plutôt la femme qu’il aime découvrir la chambre. Une chambre à l’image de l’appartement : simple et vide, des murs blancs, un lit king size au milieu de la pièce, et une haute fenêtre sur l’un des murs.

- Ca va ? Tu te vois dormir ici ? Y a une autre pièce en rab’ si jamais celle-là te plaît pas…