Elle a encore pu voir son visage enjoué, aujourd'hui. Depuis qu'elle lui a parlé pour la première fois, Eunae ne peut pas réellement se le sortir de la tête. Il l'intimide, toutefois, parce qu'il est si charmant. Et que dire de ce qu'il dégage? Une énergie positive comme elle les aime. Elle s'est senti bien en sa présence, malgré une certaine angoisse liée à sa timidité effarante. Si peu sûre d'elle, la demoiselle se fait des idées avec tout ce qui l'entoure et tout ce qu'elle observe. Elle voudrait avoir le courage de l'approcher sans bégayer. Trouver quoi lui dire et être un minimum intéressante. En vérité, son principal problème est sans doute qu'elle pense beaucoup trop. Avec la vie qu'elle a mené, elle n'a pas vraiment eu le choix que de penser loin, notamment pour avoir quelque chose dans son assiette. La pauvreté dans laquelle elle a grandi l'affecte encore beaucoup. Aujourd'hui détentrice d'une bourse universitaire, elle a pu non seulement se payer le nécessaire à ses cours, mais aussi quelques morceaux de vêtement qui ne viendront pas témoigner de son statut social.
En route vers son dortoir, un mince sourire niais sur les lèvres, car Kiro hante ses pensées, Eunae fini par entrer dans la chambre qu'elle partage avec deux de ses meilleures amies. Elle a noué des liens avec elle à son arrivée à l'université, justement parce qu'elles partagent la même chambre et elle en est profondément heureuse. Reconnaissante, également, elle qui avait peur de ne pas réussir à se faire des amies sur le campus... Lorsqu'elle pousse la porte, elle constate que l'un de ses comparses prend beaucoup de place et elle est intriguée. S'approchant doucement, elle remarque le matériel photographique, ce qui titille encore plus sa curiosité. "Unni?" Hyemi semble en pleine séance photo. "Qu'est-ce qu'il se passe?" Puis elle pose ses effets sur l'un des bureaux. "Est-ce que tu veux que je t'aide?"