Assis sur le canapé dans le bureau de mon CEO, je regarde mon patron en train de parler au téléphone avec dieu sait qui. Il parle de "stock proption", de "smart poule", d' "equitation swap" ? Du vocabulaire de patron dont je ne bite pas un mot, mais ça ne me concerne pas : je ne suis pas là pour devenir actionnaire mais de parler des potentiels dramas dans lesquels je vais devoir jouer. Je ne suis pas un acteur et sans doute un piètre comédien... mais les rôles en questions ne semblent pas très compliqués à jouer puisqu'ils consistent à rester debout, avoir l'air mauvais et regarder les autres du coin... Le Big Boss finit par raccrocher son téléphone et vient vers moi... avant que son cellulaire ne se remette à sonner et, je vois dans son regard dépité, il n'a pas envie de répondre. Mais il est obligé, c'est le patron. Et un patron ça répond aux appels de ses clients. Je suis content de ne pas être patron parce que, laisse tomber, c'est pas une vie : tu te fais insulter par les fans qui veulent voir les groupes que tu ne promotionnes pas (ça se dit ça, d'ailleurs, "promotionnes" ??), tu te prends des procès par tes groupes qui veulent brouter l'herbe verte d'à côté (bon les contrats ne sont pas forcément jojo, je peux comprendre qu'ils cherchent ailleurs) et tu passes ton temps à courir derrière tes poulettes pour qu'ils ne se fassent pas prendre par un quelconque scandale. Heureusement qu'il y a des idoles comme moi, propre de A à Z, qui font les choses bien. Par contre, le boss n'a visiblement pas le temps de me parler puisqu'il vient de sortir. Sans me me dire au revoir, l'enfoiré.

Bon, maintenant que je suis tout seul, cher public, je vais en profiter pour vous raconter ma life. C'est pas comme si elle était super intéressante mais bon, faut bien que vous sachiez les grandes lignes de ma vie puisque vous allez devenir mes fans.

On parie ?

Je suis Byun Baek Hyun, fils bâtard d'un politicien de seconde zone avec une maîtresse trouvée dans les quartiers chauds de Los Angeles. Ma mère est morte dans un accident de voiture, que je soupçonne être un assassinat et j'ai été recueilli dans un orphelinat chrétien où le père nous donnait des coups de fouet pour nous laver de nos pêchés et nous laissait mourir de faim pour que l'on a confesse nos fautes.

Naaaan j'déconne. J'ai pas eu une vie comme ça, sinon je serai clairement pas celui que je suis aujourd'hui, faut pas déconner. Bon, je suis effectivement né à Los Angeles et ma mère est effectivement décédée, mais seulement parce que l'accouchement de ma troisième petite sœur ne s'est pas déroulée comme il fallait. Mais contrairement à cette dernière, j'ai eu la chance de la connaître avant qu'elle ne parte loin et je suis content de dire que j'ai eu la mère la plus cool du monde. Et mon père a assumé avec brio le rôle de papa et de maman lorsque la femme de sa vie est partie, parce que c'était pas l'adolescent émo que j'étais qui allait pouvoir le faire. Mais j'ai du grandir et j'ai grandi vite. Et pas qu'en taille, hein.
Franchement, je n'ai pas eu une vie dégueulasse. Bien sur, je troquerais bien quelques années de celle-ci pour pouvoir revoir maman ! Mais je me dis qu'il y a des tas de gens qui ont eu une vie bien plus merdique et que la mienne, ça aurait pu être pire (genre la fausse histoire que j'ai raconté tout à l'heure, vous imaginez vivre ça ?). Et celle-ci a fini par me sourire lorsque j'ai auditionné, en terminale, sur un vieux pari tout pourri avec des copains (c'est faux, j'ai auditionné de mon plein gré, mais ça fait moins loser de dire ça je trouve) pour une agence de talent et qu'ils m'ont pris (je pensais pas danser et chanter aussi bien pour être honnête. Les après midi karaoké ont fini par payer !).
Le plus difficile aura été de dire au revoir à ma famille pour retourner en Corée du Sud mais ce n'était qu'un au byebye, c'est pas comme si j'allais en Irak ou quelque chose comme ça (mais purée, à l'époque, savoir que je ne pouvais pas surveiller mes trois soeurs en pleine adolescence et avec tous ces mecs qui leur tournaient autour, ça me streeeeesssssait de ouf, j'en perdais mes cheveux).

Et me voici aujourd'hui, idole, mannequin, acteur. Célibataire, mais pété de thunes.

Il a une chaîne YouTube qu'il entretient aujourd'hui encore, principalement avec des vidéos sur les jeux vidéos ♡ ce n'est peut-être pas le roi des blagueurs, mais il est sans l'ombre d'un doute le prince des jeux de mots pourris ♡ il déteste son prénom coréen car ses amis anglophones étaient incapable de le prononcer ♡ il mange de tout mais grossi très vite et suit régulièrement des régimes ♡ il garde toujours le sourire, même quand il est triste. il est entraîné pour pouvoir rester joyeux en toute circonstance ♡ ne venez pas lui confier des responsabilités, il n'aime pas ça. dans un groupe, il est davantage le suiveur plutôt que le leader ♡ il a pris des cours de savoir être, plus jeune. résultat pas très probants vous en convenez ♡ il adore le bubble tea. il peut en boire une demi-douzaine par jours, même s'il le regrette toujours lorsqu'il va aux toilettes ♡ il parle le coréen et l'anglais couramment et connait des insultes dans une quinzaine de langues différentes ♡ il a un chien, un shiba-inu, nommé James Tiberius Kirk. Kirk, pour les intimes. et parce que c'est moins long à dire aussi ♡ il a déjà serré la main à Ian Mcwkellen, le plus beau jour de sa vie ♡ il se teint régulièrement les cheveux, à la demande de son CEO, avec des couleurs extrêmement variées ♡ il se regarde devant chaque miroir, sans même le faire exprès, pour se recoiffer ♡ c'est un pro du aegyo et il ne s'en prive pas pour le faire à chaque fois que ça l'arrange ♡ sa mère est morte en couche lors de la naissance de la troisième petite soeur. il prend très soien d'elles et considère toutes les filles, en général, comme des princesses ♡  

maintenant, on aimerait bien savoir plus sur toi jeune cutie pie. Dis nous tout sur ta vie, où tu habites, ton numéro de compte bancaire et le code de ta wifi ! Ou si tu es trop timide pour te livrer ainsi à nous... une petite présentation comprenant la couleur de tes chaussettes suffira... On te laisse nous surprendre !