Si vous demandez aux habitants qui vivaient en 1996 au village de Molun-ri, perdu dans les montagnes du district de Jeongseon en Corée du Sud, vous serez sans aucun doute victime de regards noirs et de murmures nerveux de la part des habitants restants. Car ce qu’il s’est passé dans ce village le 13 novembre 1996 a secoué le pays entier.

Molun-ri n’est pas un grand village. Il abrite, encore à ce jour, tout au plus une dizaine de familles, ainsi que plusieurs petits commerces de campagne. Le village et ses habitants étaient reclus, loin du progrès et de la modernité des villes. Personne n’avait de téléphone portable et leurs voitures étaient bien anciennes. Ils étaient suffisamment heureux avec l’électricité, l’eau courante et leurs téléphones fixes. C’est là, dans ce petit village coupé du monde, que Seung Joo a grandi avec ses parents, un petit frère et une petite sœur. Tous les enfants du village, peu importait leur âge même s’ils étaient tous proches les uns des autres, avaient l’école dans la même classe, enseignée par une maman des enfants. Autant dire qu’ils n’étaient pas destinés à un grand avenir. Dans ce même village s’insinuait un mal insidieux, qui menaçait l’équilibre des habitants. Un homme, comme malheureusement tant d’autres, arrivait à convaincre les personnes les plus faibles d’esprit de donner de l’argent pour un dieu soit disant réincarné en lui, pour le satisfaire, pour mener des pseudo-recherches.

Malheureusement parmi ces gens faibles se trouvaient les parents des enfants Han. Ils n’ont pas su résister à l’appel d’une force supérieure. Les croyances de cette secte étaient et sont encore trop sombres aux yeux de Seung Joo qui n’a par ailleurs jamais cherché à en savoir plus. Par défaut, les enfants nés dans cette secte en faisaient automatiquement partie. En soit, jusqu’à très tard, l’ainé ne s’était aperçu de rien. Les enfants n’étaient pas traités avec moins d’amour que les autres enfants normaux. Ils n’étaient pas maltraités ni battus. Au contraire, ils étaient des enfants plutôt heureux quoi que par certains côtés exclus des autres. Ils n’allaient pas à l’école du village car ils suivaient un enseignement spécial au sein de la secte. Tous les jours à dix-sept heures, ils devaient aller écouter le sermon du gourou dans leur salle de réunion, réunion qui tombait à l’heure de la sortie d’école des autres enfants et les empêchant ainsi d’aller jouer avec eux. De plus, les parents avaient tendance à les regarder d’un très mauvais œil et beaucoup interdisaient à leur fille ou leur fils d’aller jouer avec eux ou même de leur parler.

Mais plus les années passaient, plus Seung Joo remarquait que leurs parents devenaient insistant sur l’implication de l’ainée au sein de la secte. A chaque occasion, ils essayaient de lui expliquer le pourquoi du comment il devait décider de les rejoindre pour de bon. Finir leur « apprentissage », comme ils allaient eux-mêmes le finir, disaient-ils. La première fois qu’il a entendu ces mots, un long frisson a parcouru le dos de Seung Joo. C’était une sensation inexplicable, un frisson de terreur qu’il ne comprenait pas à l’époque et qu’il a par la suite expliqué comme un mauvais pressentiment. Puis, un jour, ses parents l’ont pris à part pour une discussion beaucoup plus sérieuse. Voulait-il ou non les rejoindre pour de bon ? Aujourd’hui encore, il n’explique pas sa réaction d’avoir lâché un « oui » plus effrayé que déterminé. Peut-être était-ce la pression mise par les parents à l’époque, ou la peur de leur réaction s’il refusait. Il a accepté. Les parents ont simplement souri puis l’ont laissé aller jouer.

Le lendemain, alors que la nuit tombait, ils ont demandé à Seung Joo de se préparer car une grande surprise l’attendait. Enfant de sept ans, il a tout de suite pensé à un anniversaire surprise et s’est mis sans attendre sur son trente-et-un. Il n’a pas vraiment compris pourquoi Chul et Joo He devaient aussi être bien habillés et venir avec eux. Certes, il voulait que son frère et sa soeur soient présents à sa fête d’anniversaire mais pas qu’ils arrivent en même temps que lui, enfin ! C’était sa fête à lui tout seul, se disait-il. Mais à nouveau, quand ils sont entrés dans la salle de réunion de la secte — ou de leur « famille » comme les parents l’appelaient — il n’a pas compris pourquoi personne n’avait crié « surprise » ou pourquoi tous les fidèles étaient réunis autour de leur gourou, un verre à la main. Personne ne s’est retourné à leur arrivée. Le gourou était au milieu d’un sermon beaucoup plus étrange que ce qu’ils avaient l’habitude d’entendre. De plus en plus, Seung Joo se sentait oppressé par l’ambiance étrange et malsaine. Ainsi, quand le gourou les a enjoint « pour quitter l’hypocrisie et l’oppression de ce monde » à boire le contenu de leur verre, Seung Joo a compris. Ils n’étaient pas là pour fêter son anniversaire. Alors que les adeptes s’étouffaient dans la mixture d’alcool fort et de cyanure, Seung Joo a renversé les verres de son frère et de sa soeur et, de toute ses forces, a tiré sur la main de sa mère, qui le tenait. Elle n’a pas réalisé assez vite que son ainé s’était déjà arraché à son étreinte et avait attrapé avec lui son petit frère et sa petite soeur et fuyait aussi vite que possible. Non. Elle a continué à boire et ne s’est pas retournée. Tout comme leur père.

Ce jour-là, cinquante des quatre-vingt dix-sept habitants, excepté le gourou, de leur village se sont donné la mort, laissant ainsi derrière eux des enfants orphelins. De peur, les enfants se sont tous regroupés à la sortie du village et ont attendu. Attendu quoi, ils ne le savaient même pas. Peut-être un ange tombé du ciel, comme ce routier qui s’arrêtait pour faire le plein d’essence et qui, voyant une dizaine d’enfants seuls, certains comme la soeur de Seung Joo et de Chul en larmes, leur a demandé ce qui n’allait pas et où étaient leurs parents. Seul Seung Joo s’est senti assez courageux pour l’emmener sur les lieux du drames. Il a vu ses parents allongés, sans vie, mais n’a jamais pleuré. Encore aujourd’hui, il vous dira « ils sont morts idiots ». Le routier a donc fait ce que n’importe quel homme censé aurait fait, il les a emmené au poste de police. Tous les orphelins ont par la suite été ramenés à Séoul pour être soit emmenés dans des familles d’accueil et des orphelinats, soit confiés à la famille restante. C’est ce qui est arrivé à Seung Joo et ses frères et soeurs. On les a confiés à leur oncle et leur tante, deux personnes adorables et aimants, n’ayant jamais pu avoir d’enfant. En avoir trois d’un coup aurait pu sembler insurmontables pour beaucoup mais pas pour eux. Comme dans un conte de fées, ils ont élevés les petits dans l’amour et dans le calme. Bien qu’eux-mêmes très religieux, ils n’ont jamais forcé les petits à y prendre part, ce que Seung Joo s’est bien gardé de faire, grandissant entre l’école où il excellait et le manège du centre équestre de Séoul où il a très vite commencé les compétitions à poney puis à cheval. Dès l’âge de quinze ans, le jeune garçon s’est trouvé un travail à temps partiel qui le faisait travailler parfois jusqu’à tard le soir et c’est à partir de cet âge-là qu’il a commencé à prendre l’habitude de très peu dormir et de s’en contenter.

Trois ans plus tard, il s'envolait pour Los Angeles, admis à l'UCLA dans le département de médecine, où il commence par étudier la médecine générale pour ensuite s'orienter vers la médecine interne. A l’âge de vingt-trois ans, il termine ses études à l'université de Los Angeles et est immédiatement recruté comme interniste à l'UCLA Medical Center où, en plusieurs années, il fait son petit bout de chemin jusqu'à devenir chef du service de médecine interne.  Cependant, les circonstances — une inquiétude grandissante pour ce petit-frère qu'il surprotège et la soudaine maladie de son oncle qui l'empêchait de travailler — ont fait qu'il a du démissionner d'un poste prometteur, quitter une petite amie qui refusait de le suivre en Corée mais avec qui il aurait pourtant désiré faire sa vie et rentrer dans son pays d'origine, ayant beaucoup perdu de connaissances en coréen, puisqu'il n'avait été amené à parler qu'anglais durant les neuf années précédentes.

Le retour au pays fut plus dur qu'il ne l'imaginait. Impossible de retrouver un poste d'interniste. Seung Joo a été forcé de se réinscrire à la faculté et, pour un homme de vingt-sept ans déjà professionnel, ravalé sa fierté et faire la queue avec des jeunes de presque dix ans de moins que lui, n'a pas été une mince affaire. Malgré tout, il prend chaque jour sur lui et travaille en tant qu'interne à l'hôpital de Séoul afin de passer ses équivalences et d'obtenir à nouveau le droit d'exercer.

On pourrait croire que le jeune homme a une vie de chaebol, à présent et, même s’il en a tout l’air avec son appartement luxueux, sa voiture hors de prix et ses costumes toujours taillés sur-mesure, ce n’est pas le cas. Non seulement car il travaille comme un acharné pour ce qu’il gagne, souvent le premier arrivé au travail et le dernier reparti, mais aussi et surtout car c’est la seule chose qui le fait se sentir vivant.  

Il est accro au café et a pris la mauvaise habitude de fumer avec les autres internes et médecins depuis son stage à l’UCLA pour décompresser ✗ Son autre moyen de décompression, c’est l’équitation, il est même cavalier semi-professionnel et participe souvent à de petits concours régionaux ✗ Il garde les alliances de ses parents accrochés à une chaine autour de son cou ✗ Il est considéré comme un chaebol même si c’est son oncle et non ses parents qui sont riches ✗ Il conduit une Lamborghini Gallardo Spyder noire matte ✗ Il s’est fait tatoué deux étoiles derrière l’oreille gauche mais elles sont tellement minuscules qu’il faut les chercher pour les voir ✗ Il a la phobie d’ingérer des médicaments, aussi paradoxal cela puisse paraitre, et cela lui vient de son séjour en psychiatrie où on le forçait à prendre des médicaments dont il n’avait pas besoin ✗ Il porte toujours une attention particulière à chacun de ses patients et fait en sorte qu’ils se sentent spéciaux.

BONJOUR. JE SUIS UNE CREVARDE QUI S'ASSUME. Mais j'avais promis dans ma demande de TC, hein, on est le 2 et j'ai pas fait mon compte avant   #jesuiscrevarde Et sinon vous pouvez pas comprendre comment ce perso me tient à coeur, ça fait un an que je veux le créer (et à chaque fois, soit j'ai d'autres idées, soit LSH est pris) ALORS JE VAIS VOUS FAIRE CHIER AVEC CELUI-LA