« Politique de l'enfant unique, 1980 : La politique de l'enfant unique est la politique publique de contrôle des naissances mise en œuvre par la Chine de 1979 à 2015. »  Et c'est comme ça que toute mauvaise histoire commence.
Pourquoi ? Parce que ;

- Sa mère n'était pas une mère en or ; artiste démagogue un peu timbrée, frivole et, selon lui, "facile", Liu n'est pas seulement le deuxième d'une petite lignée, non, il est le second d'une liste qui lui semble interminable.

- Son père, à proprement parler, n'existe pas. Il n'était que le fruit de son imagination, petit ; le seul qui pouvait prétendre et concourir pour ce rôle n'est qu'un pourri, un idiot, un con, un brutal qui déteste Liu, et que Liu déteste tout autant. Son oncle ; loin d'être un ange.

- Devinez donc que financièrement parlant, c'était difficile comme jamais. Déjà seule, sa mère peinait ; mais avec autant d'enfants à charge, pas moyen. Donc, oui, normal, Liu s'est vite trouvé quelques passions, dont celle d'entraîner sa fraternité à bouger son derrière, à bosser, un peu trop souvent - et en grandissant, il s'est improvisé roi de son petit royaume. Minuscule royaume parce que, n'oublions pas que Liu est le second, pas le premier, pas l'aîné, pas le vrai aîné, et qu'à une année près, il l'était.

- Liu est rapidement devenu l'instruit de la famille. Il allait en ville, loin, et il s'installait, une moue aux lèvres, tendait ses petites mains et clamait de l'argent. Il y arrivait souvent, fréquemment ; l'essor de la Chine entraînait l'essor des touristes, et l'essor des touristes entraînait celui des crédules. Facile de s'attirer l'attention d'une occidentale un peu trop maternelle.

- Cependant, ça n'aidait en rien financièrement. La perte d'un enfant n'aidait pas non plus ; la mère, ses frères, tout le monde sombrait, tombait, menaçait de ne plus se relever. Ouais, je cite tout le monde, sauf lui ; et c'est évident qu'il surmontait le deuil mieux que quiconque. Liu était triste, hein, mais il ne le montrait pas, se contentait de déclarer cette perte comme "rien d'important".

- Mais c'est en 2014 que tout s'effondre réellement. Adieu la Chine, bonjour la Corée ; bonjour un sixième Bai. Mais en Corée, rien ne change ; Liu peine à apprendre la langue, il continue à faire des lacunes et bordel, ça en attendrit plus d'une, ça lui fait gagner des coeurs, et c'est presque un plaisir malsain qu'il a, le pauvre, à s'attirer les faveurs de n'importe qui.

- Donc, aujourd'hui, Liu est étudiant. Etudiant pauvre, qui travaille à mi-temps, et qui adorerait travailler à temps plein. Etudiant en psychologie, parce qu'il est foutrement doué pour attraper l'essence d'un esprit et la retourner.  

;; « Il est ado-rable ! » Première fois qu'il mendie, première fois qu'il s'attire la sympathie d'une vieille dame, et première fois qu'il récolte quelques pièces. ;; « T'as pas d'papa, du coup ? » Première fois qu'une petite fille lui pose une question, première fois qu'on lui demande pour son père, première fois qu'il pleure, première fois qu'il déteste. ;; « Liu,
prends soin de tes frères et de ta soeur, d'accord ? » Première fois qu'une mère insouciante lui confie un rôle d'importance majeure, première fois qu'elle daigne utiliser un ton tendre, première fois que Liu obéit. [;;] « Comment t'as gagné tout ça ? » Première fois qu'on lui demande, première fois qu'il avoue,
dernière fois qu'on le regarde.

indanthrene, dix sept GRANDES années, future bachelière (on croise les doigts) et française.    J'ai craqué pour Liu, parce = 1) Chen, 2) Méchant/gentil, 3) fallait FORCEMENT que j'prenne l'égérie du forum.