LES FLEURS DU MAL ♡
Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l'horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits ;

Daeul, c’était un garçon, tout ce qu’il y avait de plus ordinaire. Un cadet d’une fratrie de trois enfants. Il n’avait jamais eu peur de sortir jouer avec les garçons de son âge, dans le vieux quartier où la famille Byun s’était installée il y avait de ça plusieurs années. Le gamin demeurait aventurier, un peu plus au fil du temps qui passait et il n’hésitait jamais à grimper sur les murs délabrés ou à gentiment se chamailler à cause d’un jeu qui avait mal tourné. Il allait à l’école sans poser de problèmes, il écoutait en classe, aimait apprendre, faisait ses devoirs correctement. Quand sa mère ou ses ainés faisaient des gâteaux, il léchait les plats. Les rares fois où ils sortaient en famille, il rigolait naïvement. Oui, lui il aimait bien rigoler. Lever les yeux vers la voûte bleue et regarder les nuages avancer au fil du vent aussi, c’était vraiment amusant. Danser sur Believe de Cher en tournoyant sur lui-même parce que c’était le hit qui passait le plus à la radio, tomber sur les fesses et sourire à n’en plus finir. C’était la partie belle tout ça. Sauf que Daeul, plus tard, il revenait souvent avec les genoux écorchés, des bleus sur le visage ou les doigts en sang. Quand on lui demandait s’il avait mal, il disait que non. Il pouvait même pas pleurer le petit. Il comprenait pas, mais les autres oui.

Le gentil Daeul n’était pas un enfant comme les autres. Il était malade. L’insensibilité congénitale à la douleur. Une bonne grosse maladie rare et incurable comme on les aimait. Il ne ressentait rien, du moins, pas la souffrance physique. Psychique, sûrement un peu plus. Le père était parti pour de nouveaux horizons à la naissance de ses petites sœurs, deux jumelles franchement adorables. Ça non plus, Daeul il avait pas compris. Il répétait seulement qu’il était méchant d’abandonner tout le monde papa. Malgré son jeune âge, le gamin, il était franchement intelligent.

Sa maladie il s’en fichait pas mal au fond. Sauf que le petit malin qu’il était avait constamment besoin d’être surveillé, pendant que sa mère s’acharnait au travail, histoire de ramener suffisamment d’argent pour nourrir le peuple. Il était un peu devenu dépendant, alors ses ainés s’occupaient de lui, inlassablement. Daeul, quand il souffrait, c’était Ahri qui le soignait. Quand il ne savait pas, c’était Ashen qui lui expliquait comment les choses marchaient. Ses copains à l’école, ils disaient que c’était un super-héros, qu’il avait des pouvoirs parce que rien ne pouvait lui faire mal. Et franchement, il aurait carrément aimé en avoir, c’était super chouette comme concept. Le problème c’est qu’il n’était pas invincible et que comme toute personne vivante, s’il se blessait, son corps réagissait naturellement. Ça saignait (dans le meilleur des cas).

L’IDÉAL ♡
Ce ne seront jamais ces beautés de vignettes,
Produits avariés, nés d'un siècle vaurien,
Ces pieds à brodequins, ces doigts à castagnettes,
Qui sauront satisfaire un coeur comme le mien.

T’étais là à l’aube de la vingtaine, l’aurore de ton propre jour, assis sur le bitume à contempler naïvement le soleil. C’était beau, mais aussi cruel. Chaque jour, t’observais quelques instants, les joues perlées de larmes parce que con comme t’étais, tu regardais le maître du ciel trop longtemps. Ça te faisait mal aux yeux. Tu ne savais pas trop pourquoi tu t’obstinais en fait. Mais au final, c’était peut-être parce qu’il n’y avait que l’astre géant qui pouvait réellement te faire souffrir. Toi, l’enfant de l’Asie parvenait à ressentir quelque chose, réellement quelque chose. Et putain, qu’est-ce que ça te faisait du bien.

À côté de toi, il y avait ton enfance mélangée. T’aimais pas trop la raconter, parce que toi-même, tu ne savais pas en parler. Tu disais juste que t’avais vécu quelque chose de normal, que t’étais un gars simple, parce que c’était ce que t’avais toujours voulu être au fond. Mais tu l’étais pas vraiment. Tu vivais avec cette maladie depuis que t’étais gosse, la moitié de ta famille s’était barrée, t’étais obligé de travailler parce que ce que rapportait ta mère du boulot, c’était pas suffisant. T’avais des sœurs jumelles à nourrir, tu devais endosser le rôle du chef de famille depuis qu’Ahri et Ashen étaient partis. T’avais envie de pleurer parfois, ces connards te manquaient un peu trop. Ça t’avait vachement choqué quand ils étaient pas revenus à la maison un soir, mais t’avais fini par accepter la chose. T’allais sûrement plus jamais les voir. Du moins, c’était ce que maman disait, qu’ils étaient partis loin, trop loin. Au fond, t’espérais encore qu’ils puissent revenir chez vous. T’étais qu’un bel idiot. Tu croyais au destin un peu facilement.

Pour l’instant, ta vie c’était de la merde, mais curieusement, tu ne te plaignais pas. T’aimais ta galère et jouir de ta misère. Un ange tombé du ciel et réduit à vivre l’enfer sur Terre. Et t’aurais parié que si tu n’avais pas à t’occuper de ta famille, tu serais dehors à souffrir, avec les enfants de rue. Mais t’étais pas méchant, les gens t’aimaient, malgré tes nombreux défauts.

il a longtemps cru que ses parents lui avaient donné un prénom de fille car l’une de ses camarades de classe s’appelait aussi daeul. en vérité, c’est un prénom mixte. ♡ il souffre d’une maladie rare appelée insensibilité congénitale à la douleur et comme son nom l’indique, lorsqu’il se blesse, il ne peut pas sentir la douleur. en revanche, il arrive à distinguer le chaud du froid, par exemple. ♡ il déteste quand on l’appelle par son nom de famille car il fait écho à des souvenirs douloureux et tristes. ♡ son corps est parsemé de cicatrices, certaines plus profondes que d’autres. ♡ il n’a pas beaucoup de souvenirs de son père qui s’est barré lorsqu’il était encore petit. il ne veut plus en entendre parler et le qualifie de géniteur. l’une de ses plus grandes peurs, ça serait de devenir comme lui. il espère qu’il ne lui ressemblera pas quand il sera grand, laisser sa famille est une chose qu’il ne fera jamais. ♡ il considérait sa grande sœur ahri comme une autre figure maternelle car avant qu’elle ne parte, c’était toujours elle qui s’occupait de lui. ♡ il rigole pour rien et bien souvent, il comprend les blagues qu’on lui fait après tout le monde. mais ça ne le rend que davantage attachant. il aime aussi en faire mais elles ne sont pas marrantes, ou alors si son public se marre, c’est seulement parce que c’est un idiot. ♡ il aime bien le mot « eucalyptus ». ♡ il aimerait se marier avant ses trente ans. ♡ il est plutôt tactile. ♡ il raffole de la nourriture, son métabolisme lui permet de manger ce qu’il veut sans prendre de poids. grand gourmand, c’est un amateur de bonne cuisine, qu’importe ce qu’on lui mettra sous le nez, il aime ce qui est délicieux et passe son temps derrière les fourneaux dès qu’il a du temps libre. ♡ il fait plus vieux que son âge à cause de sa grande taille et aime bien embêter les hyungs qui sont plus petits que lui. ♡ il joue souvent aux jeux vidéo mais c’est seulement par pur plaisir, pas de compétition pour lui. ♡ il a un chat qu’il a appelé socrate. comme le philosophe grec. parce qu’il a trouvé que ce syllogisme : « tous les chats sont mortels. socrate est mortel. donc socrate est un chat » était trop marrant. ♡ c’est un gars très travailleur même s’il lui arrive d’avoir des moments de flemme. ♡