Il courait comme un fou ; comme s'il était poursuivi  pour on ne sait quelle raison par une troupe de flics en colère, comme s'il pourchassait un terrible voleur de montre dans la rue ou un pickpocket suffisamment pas doué pour se faire remarquer (genre version lui si ça avait été lui, voilà), comme s'il devait retrouver son crush à l'aéroport avant que celui-ci ne parte, comme s'il s'en allait sauver des vies tel un super héro vaillant et au grand cœur de noble défenseur. Sur la piste, il sentait qu'il allait en recracher ses poumons, que chacun de ses efforts le portaient petit à petit sur la voie de l'Eldorado, le droit chemin vers la Rédemption, vers un monde de Paradis où il serait Roi et où de belles Coréennes seraient aux petits soins pour lui et le traiteraient comme un dieu Romain. Oui, c'était vachement attirant, et ça l'incitait à courir comme un malade rien qu'à l'idée d'y penser. Il en était sûr, c'était son but ultime pour aujourd'hui : devenir le King du Nirvana qui l'attendait. Ce gueux de Bouddha allait se prosterner oklm devant sa grandeur quand il aura parcouru cette foutue piste qui le faisait suer comme un fou et qui le faisait se sentir comme un coureur afro-américain dopé comme jamais. La chaleur écrasante, sa gorge qui le brûlait, ses couinements de chiot exténué et ses bras déliés tandis qu'il courait sans en avoir rien à faire de quoi que ce soit le rendaient... Ridicule. Et drôle, pour sûr. Les pom-pom girls en rigolaient à côté, sans pour autant manquer de l'encourager. Le pauvre bonhomme rougit en les voyant crier son nom, comme si ça lui suffisait pas d'être crevé, fallait aussi qu'il perde ses moyens comme un con devant elles. Ça aidait pas vraiment Usain Ja à rester dans le self-control, tout ça. Un champion comme lui se devait de se donner à la piste jusqu'au bout. Et oh, il y était, il y était presque : harassé de fatigue, la détermination sur le visage, il allait y arriver ! Enfin ! On connaîtrait davantage son nom au sein de toute l'Université et on clamerait ses louanges en l'honneur de son génie et de ses incroyables aptitudes physiques qui ne faisaient absolument pas de lui une crevette !

Non, en fait il avait fait qu'un tour de terrain. Comptez pas sur lui pour se la jouer coureur pro, Ja, il n'était rien d'autre qu'une limace à tout ça. Et lorsqu'il fut le premier à franchir officiellement la barre du premier tour de stade, il s'écroula à terre comme une étoile de mer, bégayant des mots et poussant des gémissements dignes d'un Alien dépaysé une fois atterri sur Terre. Le sport, c'était pas pour lui. Il voulait qu'on arrête de le traiter comme une petite fille full of aegyo même sans essayer, mais fallait bien se l'avouer, c'était pas pour maintenant. Il était mort. Mort de fatigue, mort d'épuisement, mort après ce tour infernal où toute son énergie avait été dépensée. RIP in pepperoni, never forgetti, dumb Jagiya.

Mort. Il était mort et y avait plus personne pour lui : plus personne pour le sauver, plus personne pour le guider aux portes du Paradis. Il allait dépérir comme une flaque d'eau au soleil sur la piste d'athlétisme, et ses abdos tout juste en construction allaient fondre comme du Nutella et ne devenir qu'huile de palme. S'ils n'étaient pas déjà du Nutella, pour le moment... Pâte à tartiner, tablettes de chocolat, tout ça. Non, y avait vraiment personne pour le sauver de ce calvaire trop intense, à part peut-être son super pote ultra-cosmique juste sur ses talons : celui qui répondait toujours présent lorsqu'il s'agissait de le ramasser à la petite cuillère à la toute fin, ou encore de le dégoûter comme pas possible quand Ja réalisait que son ami Julian était charmant, grand et étonnamment bien sculpté, lui, et que malgré sa tête de petit bébé aux caprices dont on céderait trop facilement pour que ce soit légal, on le prenait pas pour un vulgaire lutin trop « mignon » et trop « féminin » pour appartenir à ce monde. Ja devait se mettre au sport, il s'en était persuadé en faisant la promesse à ses auditrices un peu trop wild de le voir relever son t-shirt en plein show, et s'il voulait paraître un minimum crédible, il allait devoir se bouger les miches. Mais c'était si dur et si inhumain, et puis la transpiration ça colle et il détestait ça, et il faisait trop chaud, et il n'aimait pas les échauffements, et il avait envie de mourir, et tout était trop compliqué !

Heureusement, son ami était là. Ja pouvait compter sur lui pour ce qui était de se sentir un minimum triomphal, car même s'il avait conscience que Julian l'avait laissé gagner et le battre à plate couture dans un élan de pitié (chose qui l'aurait sans doute vexé en temps normal), l'ivresse de la victoire l'enivrait trop pour qu'il puisse cracher dessus et ne pas s'en délecter. Alors, quand le pauvre bonhomme se redressa fébrilement, la respiration erratique et les joues rouges, il releva le rire de son ami dans un regard faussement mauvais et poussa une plainte de supplice agacée. « Rigole pas de moi Julian, t'as pas le droit je te signale. Je suis mort, j'ai donné ma vie, et au final tu me dis qu'on a fait qu'un tour ? Tu crois que ça me donne envie de continuer peut-être ? » Il cracha ses poumons, juste avant de sortir spontanément ses beaux yeux doux. « Allez relève moi, s'il te plaît, Juliaaan ! » Personne pouvait y résister. C'était indéniable : autant un avantage qu'un désavantage. Han Ja tendit sa main vers celle de son partenaire et leurs poignes s'épousèrent d'emblée, le garçon se relevant aussitôt. Il remercia son ami dans un sourire taquin et reconnaissant, mais avant que son grand ami à la tête de bambin ne puisse dire quoi que ce soit, Ja ne se fit pas prier pour s'avachir de tout son soûl sur le Norvégo-Coréen, l'enlaçant d'une étreinte plus désespérée qu'autre chose avant de s'accrocher à lui comme le ferait un bébé koala. « Pitié, porte-moi. Je tiens plus sur mes jambes et je suis fatiguéééé... En plus je suis sûr que t'es assez endurant pour me porter vu que je suis un poids plume, c'est ce que tu dis toi-même. » Il retourna d'un air sournois les arguments de son ami contre lui et n'attendit pas de réponse, l’agrippant d'un air presque trop hâtif. « Allez Monsieur tête de bébé, je t'ordonne d'être mon destrier ! »

Bon, cette fois, c'était bel et bien le cas de le dire : il était vraiment mort. K.O, zéro, enseveli sous tout le poids du monde, comme le petit bonhomme qu'il avait en fait toujours été. Si ça allait ? S'il se sentait bien ? Bien sûr que non, ça allait pas ! Il s'était explosé la tronche sur le sol, le tout doublé par un géant au faciès de bambin pour l'écraser et pour couronner le tout, aux pieds d'une personne qu'il n'avait même pas eu le temps d'identifier dans un premier temps. Comprenez, il avait été trop occupé à savourer sa merveilleuse chute causée seulement et uniquement par son ami, son ami qui à ce stade avait l'air d'apprendre à faire ses premiers pas. Miam miam le gazon synthétique. Sérieux, s'il était pas de nouveau à terre comme Mister Patrick et son pote attardé aka Bob l'Éponge, il se serait fait un réel plaisir à lui passer un savon et à exiger de lui une redevance digne de ce nom. Genre le porter jusqu'à chez lui à la fin des entraînements, ouais. Mais il allait éviter de faire confiance aux jambes de Julian désormais, ce serait un peu suicidaire et il tenait à sa vie, lui.

Y avait des petites étoiles qui tournoyaient autour de sa tête à mesure qu'il essayait de reprendre ses esprits, et ses petits yeux en étaient encore plus minuscules vus comme ça. Il ne connaissait pas la fille qui l'avait tout d’abord dévisagé pour discuter avec son ami, mais elle avait l'air un peu perplexe. Normal. Pas qu'il avait la capacité première de déterminer qui elle était non plus, puisqu'il était à moitié dans les vapes, un peu égratigné, un peu étourdi, mais ça lui prenait la tête d'apparaître dans une telle position aux yeux des autres. Encore plus lorsque deux voix s'empressèrent également de venir à eux, dans l'espoir ingénu peut-être de lui sauver la vie à lui. Alors OK, c'était cool quand les gens vous donnaient de l'attention et vous regardaient vous, mais pas dans un spectacle comme celui-là. Il était à terre, sonné suite à une cabriole des plus désastreuses, et voilà là trois filles à se tasser rien que pour lui pour voir s'il allait bien. C'était peut-être ça, le Paradis. Peut-être oui, mais pas quand il s'était foutue la honte de sa vie comme ça. « Ça va, ça va ! Pas d'inquiétude, je vais bien. » C'était pas un mensonge, il allait bien. Peut-être même qu'il avait un peu exagéré au début. Mais là, pas question d'être ridicule jusqu'au bout. Ça l'embarrassait à mort et c'était pas drôle pour lui, même s'il était sûr que lui aussi en aurait rigolé si c'était un de ses potes à sa place. Alors normal que d'autres se le soient limite permis. Le cadet Han ne se fit pas prier pour impunément attraper l'avant-bras du responsable de ses malheurs, s'y accrochant comme à une corde et peu soucieux de savoir si oui ou non il lui faisait mal. Il en avait bien le droit après ça, Julian le méritait. « Merci, mais c'était pas si grave. Je tiens encore sur mes jambes, c'est déjà ça. Croyez-moi que Julian ici présent aurait payé le prix fort sinon, hosto, opérations, les trucs comme ça. » Un sourire inonda son visage alors qu'il époussetait ses vêtements. Voilà. Faire passer le tout dans l'humour, estomper les détails de tout à l'heure. Il fallait distraire le public, leur soustraire cette gênante vision de leur esprit. Dans un élan de lucidité, il se massa la nuque et passa en revue chacune des nouvelles venues. « Toi ! » Dit-il en se tournant vers Sooli, un gentil rictus au visage. « Je ne te connais pas, mais je suis sûr que tu es plus jeune que moi. J'espère que tu as apprécié le spectacle, parce que ce n'est pas prêt de ré-arriver. » Jamais, même. Plus jamais, il se le promettait à l'instant. « Et je suis désolé d'être tombé à tes pieds comme ça, mais je crois que mon cœur a fait un faux pas en te voyant. » LOVER LOVER. Il ria pour signifier que ce n'était qu'une plaisanterie — on savait jamais avec les filles de nos jours, soient elles vous giflaient, soit elles vous traitaient de pervers sans aucun second degré — et se tourna aussitôt vers Ylona et Ah Reum. Un sourire doux et inexplicable flotta sur ses lèvres. « C'est gentil de votre part, mais je suis résistant. Promis. » Avec les coups de pied au cul de sa tante Eun Hye et les menaces constantes de Bo Ra, sûr qu'il l'était. « Et si on faisait notre dernier tour ensemble, à la place ? Je propose trois tours de stade supplémentaire pour Julian, et si vous dites oui je négocie avec les coach pour qu'on puisse aller se doucher en attendant et se barrer vite fait d'ici ! »

Cette arrogance de la part de Julian n'avait pas lieu d'être. Vraiment. C'est vrai, c'est lui qui avait tout fait foiré, pas Ja ! Mais à ses paroles qui le narguaient en douceur et qui soulignaient son cruel manque d'endurance, le Président s'autorisa à rire de bon cœur et à administrer une légère tape sur le bras de son ami, prenant volontiers la pique de son ami pour lui. Et bien qu'il les fasse, ces trois tours de stade en plus ! Monsieur parlait mais Monsieur n'agissait pas vraiment. Certes Han Ja était une limace fondue au soleil lorsqu'il s'agissait d'athlétisme, mais courir sans but apparent comme un vulgaire bouquetin issu d'un tout aussi vulgaire troupeau ne le motivait pas, ne décuplait pas ses sens compétitifs et lui donnait tout simplement envie de s'étaler sur la piste pour ne jamais se relever. Enfin, pas en s'éclatant la gueule sur le gazon comme tout à l'heure, cela dit. Un truc plus en douceur, voilà.

Le petit bonhomme ria encore un peu avant d'écouter la réponse de ses nouveaux compagnons de calvaire sportif. Il le savait, qu'ils n'attendaient que tous les cinq de finir ces entraînements qui leur faisaient bouillonner le cerveau et qui réduisaient la pauvre chair de leurs jambes en bouillie pour coachs impitoyables. Et, en parlant de coachs, semblerait-il que la petite troupe soit d'accord pour ce qu'il s'agissait d'embobiner un peu le Staff chargé de ces échauffements. La course allait devoir être remise pour une autre fois, même si ça, quelque part, ça arrangeait un peu Han Ja. Un peu beaucoup. Dans un élan de compassion inexpliqué, il hocha la tête et indiqua à ses compagnons de le laisser faire, s'échappant aussitôt à la manière d'un lièvre mutin pour aller mettre à exécution ses plans. Une fois aux abords du coach le plus proche, et qui avait déjà braqué son regard sur le petit attroupement de joyeux étudiants, ce fut l'improvisation totale. De jolis yeux doux, une voix à en faire fondre n'importe quel brutus un peu trop en colère, et la manipulation sous-jacente dans ses mots et dans ses gestes pour faire craquer l'homme tout en muscle qu'il suppliait. On ne crachait pas sur les aegyo du Han. Jamais. Et quand il sentit que les choses se corsaient lorsqu'il lui adressa sa requête pour prendre une pause et sauter aux douches, il ne se servit que de son seul et unique argument restant : la vieille tante et directrice Eun Hye dont il était le neveu adoré (et martyrisé). Ce fut le coup de grâce et, tout sourire, Han Ja repartit vers ses camarades pour leur annoncer que le tour était joué, trop heureux pour qu'on puisse le soustraire de sa joie momentanée. « Pas très résistant celui-là ! » Un sourire moqueur orna ses lèvres. « Mais il a accepté, je me suis débrouillé pour qu'il nous laisse un peu de répit. Vous pouvez aller vous laver, parce que je sais pas vous mais perso, même si ça fait de mal de le dire, je suis persuadé que j'empeste. » Il adressa un pouce levé vers ses collègues, se tournant ensuite vers les deux autres filles qui semblaient être restées un peu en retrait. Ylona était présente, ce qui eut le mérite de le rassurer sans qu'il ne puisse se l'expliquer, et la seconde... Quelque chose le titilla aussi en la détaillant quelques instants. « Merci d'être venue me voir, Ylona ! » Un doux sourire flotta sur ses tendres commissures. Il ne savait pas pourquoi (quoi qu'au fond, il en connaissait la raison), mais elle réveillait en lui son côté gentil et concerné. Il avait envie d'être là pour elle. « Mais tu n'aurais pas du t'inquiéter, c'est l'autre tête de bébé qui a du se faire mal, faut pas lui en vouloir. » Un air narquois s'installa sur son visage lorsqu'il se tourna vers la direction de Julian, qui partait déjà aux côtés de l'autre donzelle. « Tout va comme tu veux, toi ? Ahhh~ Il fait une chaleur de gueux, j'en peux plus de tout ça. Tiens, si tu as besoin de quoi que ce soit, fais moi signe, d'accord ? » C'était ni une question de Président, ni une question de Han. C'était celle d'un Ja sociable et préoccupé par la jeune fille, avec ce sentiment un peu mystérieux qui planait autour de ses mots. Il finit par se tourner vers la jolie demoiselle à la bouteille d'eau. Elle lui disait vraiment quelque chose... Bizarre. « Merci à toi aussi, même si j'espère franchement que tu ne comptais pas me balancer le contenu de ta bouteille à la figure... Je sais que j'ai tort évidemment, mais c'est histoire de m'en assurer ! » Il ria légèrement et la foudroya d'un regard espiègle, persuadé en réalité qu'elle en avait l'avide intention. « Comment tu t'appelles, si c'est pas indiscret ? J'aurais aimé savoir avant d'aller à la douche, tu me rappelles quelqu'un mais je ne saurais pas dire qui. »

⚜⚜⚜  Moi j'aime pas trop trop ça le sport. C'était toujours le cours que je séchais quand j'étais au lycée en disant que je me sentais pas bien ou que j'avais trop mal à cause de mes règles (on m'a jamais demandé pourquoi j'avais mes règles toutes les semaines d'ailleurs c'était assez marrant) mais je voulais quand même trop aider ma frat' pour la rencontre sportive alors je me suis inscrite ! J'ai pris un bon joint avant d'y aller pour me donner du courage et je me suis lancée sur la piste pour courir.... Mais j'ai vite compris dans ma tête que ça allait pas trop le faire et que j'étais définitivement pas la fille cachée de Usain Bolt. Du coup pendant que Ja oppa et ses copains ils étaient en train de faire le tour du stade, moi je suis allée me cacher sous les gradins du terrain et comme j'avais ramené mon flacon de savon, je me suis amusée à faire des bulles en soufflant dans le mini cerceau en plastique et j'ai rigolé en les éclatant. Des fois, je soufflais mes bulles en direction des autres sportifs pour leur donner du courage mais l'arbitre a fini par siffler et je me suis enfin décidée à sortir de ma cachette pour écouter les nouvelles instructions.

J'écarquille les yeux en entendant ce qu'on doit faire : un tour à cloche pied MAIS C'EST TROP GÉNIAL ! J'attrape mon pied pour le maintenir contre mes fesses en tirant la langue puis cris " ALLEZ UN DEUX TROIS FEU GO C'EST PARTI MON ZIZI ! " Et je m'élance comme une dingue parce que j'ai la weed qui me donne grave de la force et que j'aime troooooop cette idée. Je transpire comme si j'avais un tsunami qui me sortait du front mais ça m'arrête pas pour autant : faut que je gagne la course du cloche pied ! Comme j'y mets vraiment tout mon cœur, je finis par arriver à la hauteur de Ah Reum et lui fais un coucou en souriant : " AH REEEEEEEEUM MÊME QUAND TU SAUTES A CLOCHE PIED T'ES TROP CLASSE ! DIS DIS EST CE QUE MOI JE RESSEMBLE A UNE PR... " J'ai même pas le temps de finir ma phrase parce que mes jambes elles me disent stop et je m'étale par terre de tout mon long avec un " Outch ! " retentissant. J'ai un peu mal mais c'est pas grave alors je cris en direction de ma copine " COUUUUUURS REUMYYYYYY ! FINIS CETTE COURSE POUR NOUS DEUX, TU PEUX LE FAIRE ! " Et dans un grand moment de théâtre, je laisse ma tête tomber sur mon bras tendu par terre en fermant les yeux et en tirant la langue pour faire la morte. Voilà, comme ça, on risque pas de me demander de recourir de la journée.