A sa naissance, les parents de Yohan ont fui l'hôpital sans même enregistrer leur fils. Ils n'ont pas pris le temps de le nommer et, en quelques semaines, ont trouvé quelqu'un de suffisamment fou et en mal d'argent pour prendre l'enfant encore nouveau né et le déposer sans un mot, sans explication et sans héritage des parents devant la porte de l'orphelinat de Dublin avant de sonner à la porte et prendre la poudre d'escampette. L'enfant a été recueilli par les soeurs de l'orphelinat et élevé. Ce sont aussi elles qui l'ont nommé et qui l'ont enregistré à la mairie. Ainsi, le 19 novembre 1988 n'est pas sa vraie date de naissance, puisqu'elle n'est connue de personne. S'il n'a jamais été adopté, car depuis son plus jeune âge, il était beaucoup trop rebelle, il a sans aucun doute été aimé par les soeurs, qu'il n'a néanmoins jamais considéré comme des mères.

A l'orphelinat, Yohan s'est rapidement fait un ami en particulier qui deviendra comme son frère. Daniel. Daniel était l'amorce au caractère féroce et fougueux de Yohan. Son déclencheur, celui pour qui il faisait les quatre cents coups. Ils étaient comme des frères, Daniel protégeant Yohan des enfants qui se moquaient de lui et Yohan étant prêt à tout pour son grand-frère. Ce n'était qu'avec Daniel que l'orphelin ressentait l'envie de vivre. Il leur arrivait souvent de fuguer pour la nuit pour aller faire les quatre cents coups. Les deux garçons étaient particulièrement friands de frissons et s'amusaient beaucoup à cavaler sur les toits de la ville dans laquelle ils grandissaient. Ce furent les années bonheur. Les années durant lesquelles Yohan se disait que vivre ne serait peut-être pas si inutile, finalement, surtout si son frère était là pour le guider.

Mais l'adoption les guettait au bout du couloir et c'est ainsi que Daniel partit, adopté par un couple dans l'incapacité d'avoir un enfant. Yohan s'est à nouveau retrouvé seul. Malgré la promesse faite par le grand-frère de ne pas abandonner le plus petit, c'est ce qui s'est passé durant les cinq années suivantes. Yohan atteint ses dix-sept ans seul, de plus en plus renfermé et agressif. Jusqu'au soir où, alors que Yohan s'était à nouveau recroquevillé dans son lit, quelqu'un frappe à la fenêtre. Daniel. Il était revenu chercher son frère. Sans la moindre hésitation, Yohan a fait ses maigres valises et l'avait suivi sans regarder en arrière.

Les deux garçons ont tout quitté. Ils ont voyagé partout dans le monde, vivant de petits boulots de çi de là pour gagner assez d'argent et immédiatement s'envoler pour leur prochaine destination. Ensemble, ils ont visité une cinquantaine de pays jusqu'à arriver au Japon. Yohan avait plusieurs fois exprimé l'envie de retrouver ses origines, qu'elles viennent du Japon, de Corée, de Chine ou d'un autre pays d'Asie du Sud. Peu lui importait, il voulait comprendre d'où il venait. En vain. A ce jour, il n'a pas encore trouvé ni origines ni parents.

Cependant, deux semaines après leur arrivée à Tokyo, Daniel perdait la vie. Il n'y avait rien à dire. Victime collatérale d'une virulente dispute entre deux gangs de yakuza. Yohan avait détourné la tête deux minutes, distrait par un stand de glaces japonaises au milieu du Kabukicho, et tout était arrivé trop rapidement. Le temps de se retourner, d'entendre des cris et des coups de feu. Trop tard. Personne n'a pu le sauver, il était parti avant même d'avoir touché le sol.

A partir de ce moment-là, Yohan a tout fait pour se foutre en l'air. Absolument tout. Mais à chaque tentative, il y avait cette fille. Hana. Elle le rattrapait au dernier moment et lui sortait la tête de l'eau. Ils étaient fous amoureux mais, en quelque sorte, Hana avait besoin de la détresse de Yohan pour l'aimer. Mieux il se sentait avec elle, moins elle se sentait utile et plus elle retombait dans sa propre détresse. Malgré tout, ils se sont mariés et Yohan pensait réellement qu'ils étaient un couple heureux.

Il a commencé à travailler comme petit stagiaire, au plus bas de l'échelle, dans une agence d'idole. Toutes les tâches ingrates étaient pour lui, surtout faire le café et les photocopies. Il se sentait comme un âne mais il voulait mettre absolument de côté pour pouvoir gâter celle qu'il pensait être la femme de sa vie. Étant très observateur, il a très rapidement appris et a pu bidouiller son CV pour être embauché dans une bien meilleure agence d'idoles. C'est là qu'il a rencontré Kaya, une douce jeune femme qui agissait sur lui comme un phare au milieu de la nuit, comme une tasse de chocolat bien chaud lors d'une rude nuit d'hiver. Il se sentait atrocement bien avec elle, à tel point que sa femme aurait parfois eu raison de se faire du soucis, bien que ça n'ait jamais été le cas. Yohan et Kaya était proches, si bien que ceux qui ne connaissaient pas la situation familiale de Yohan les croyaient en couple. Rien de cela. Il ne s'est jamais rien passé entre eux. Kaya était une amie proche, une amie dans les bras de laquelle il aurait pu s'endormir sans crainte, mais une amie malgré tout.

Yohan a été là pour elle quand elle a appris sa grossesse. Là aussi quand il a fallu rendre des comptes à l'agence, une main sur la tête de sa protégée pour qu'elle s'incline respectueusement et s'excuse même si elle n'en pensait pas un mot. Là aussi quand il a fallu organiser son départ. Il l'a regardée partir pour l'embarquement, toujours droit comme un I, les mains dans les poches, une longue écharpe enroulée autour du cou cachant toute la partie inférieure de son visage, et les yeux embués de larmes. Il s'attendait à ne jamais la revoir. Sans doute referait-elle sa vie aux USA. Et ce serait mieux pour elle.

Le soir du départ de Kaya, Yohan rentre dans leur petit chez eux et puis... Plus rien. Toutes les affaires de Hana avaient disparues mais l'appartement n'avait pas été retourné. Une lettre sur le bureau. Je pars. Ce n'est pas de ta faute, mais n'essaye pas de me chercher. Je vais bien, ne t'en fais pas. Voilà tout ce que disait la lettre. L'écriture était bien celle de sa femme mais celle-ci s'était évanouie dans la nature et n'est plus jamais réapparue.

La seule chose qui l'a aidé à ne pas perdre pied fut son travail. Il avait enfin trouvé un endroit où il se sentait à l'aise mais cela ne l'a pas empêché de perdre toute forme de chaleur humaine et de revenir l'homme froid et cruel qu'il serait devenu plus rapidement sans l'intervention de Hana.

Il n'était pas fumeur avant son arrivée dans l'agence d'idoles mais a pris la mauvaise habitude de fumer lors des pauses avec ses collègues. Cependant, s'il n'a pas le temps ou ne peut tout simplement pas sortir, il s'en passe sans problème. ∞ Il déteste faire de l'exercice mais se force à faire un footing tous les matins et à passer au moins deux fois par semaine à la salle. ∞ Sa routine matinale est très simple : se lever, mettre la machine à café en marche, faire sa toilette en attendant que l'eau chauffe, puis enfin profiter de son café. Il ne mange jamais le matin car il a un estomac très sensible. ∞ Il est plus sucré que salé et mangerait des bonbons à tous les repas s'il n'était pas certain d'être malade à en crever, c'est pour cela que malgré tout, il n'en mange que très peu. ∞ Il n'est pas un gros mangeur de manière générale. ∞ Il aime autant les chats que les chiens et aimerait par-dessus tout adopter un pitbull mais, vivant seul, il se contente d'une petite chatte douce et câline du nom de Nala. ∞ Il porte des lentilles correctrices et déteste avoir à mettre ses lunettes. Personne ne l'a jamais vu avec car il ne les porte que chez lui. ∞ Il a fait plusieurs tentatives de suicide dont une lui a laissé une longue cicatrice blanche à l'intérieur du bras. ∞ Il est tatoué à plusieurs endroits et a les oreilles percées (voir plus bas). ∞ Il est très doué de ses dix doigts et, en tant que bon touche à tout, très doué pour les travaux manuels également.

alors, j'vous ai manqué ?