- t'as aimé combien d'fois dans ta vie ?
- quatre.
- hm ?
- la boxe.
- ouais.
- mon ex-femme.
- évidemment.
- ma fille.
- et la quatrième ?
- j'sais plus.
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poings qui s'abattent, jambes qui se redressent dans un jeu quasi-dansant, les perles de sueur qui viennent couler sur ses tempes - la chaleur des projecteurs qui vient faire frémir son dos. la mise au tapis, le bruit sourd des applaudissements, des cris, le souffle qui revient hanter, posséder la cage thoracique presque brisée - et le sourire,
le divin sourire du jeune adulte qui retrouve dans les yeux de son entraîneur tout un panel de son existence encore jamais exploré.
et le sourire,
le divin sourire qui tiraille les muscles, le bras levé -

- SONG JUNSU, VAINQUEUR !

la tête qui tombe vers l'avant, le tremblement infime qui fait vibrer son coeur qui paie pas de mine. au fond de la salle, hideto fille aînée qui vêtue de son rouge à lèvres rose attrape toutes les couleurs pour les glisser sous sa peau - elle rayonne, rayonne plus que n'importe qui ici,
elle est fière, elle est belle mari,
elle est belle mari avec sa frange toute droite, sa chemise bien fermée et ses ongles peints de fantaisies - elle est belle mari, elle a toujours été belle mari, plus qu'une comète, plus que la rosée d'un matin clair -
elle était belle même quand elle peinait à se défendre,
elle était belle même quand elle rougissait de honte,
elle était belle,

belle, même le jour où elle a pleuré - à s'en vider le corps d'eau.
- c'est terminé junsu. c'est terminé.

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- c'est ma fille aussi mari, j'ai l'droit de la voir.
- junsu, j'ai sa garde. tu dois accepter l'idée que -
- MARI MERDE !
-... appelle encore une fois et je te jure que je porte plainte.
- mari - c'est pas c'que - mari

(...)

- mari ?
le bras qui tombe le long du corps, le regard qui balaie l'appartement vide, plus petit - défait de toute vie, défait de toute joie éphémère. le soupir. les doigts qui passent dans les cheveux, nerveux. il serre, serre, serre, serre.
- PUTAIN DE MEEEEEERDE.

et pourquoi, pourquoi, pourquoi, pourquoi avoir succombé - pourquoi - pourquoi - pourquoi - pourquoi -
- song c'est un acte grave.
pourquoi -
- c'est terminé pour vous.
terminé partout. pourquoi -
- vous êtes radié.
pour des cachetons colorés, pour ce besoin viscéral de gagner, pour la pression à évacuer - l'incapacité de tout bonnement s'arrêter. junsu qu'a jamais su écrire les points, qu'a jamais su mettre un terme, qu'a jamais su s'avouer à terre.

et qui continue encore de tomber.

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- trois règles à suivre. trois règles bidons. on fonctionne par trois histoire que ce soit pas trop long. la première : t'évites de parler du lieu à tout va, il est pas là pour s'faire connaître autrement. la deuxième : vous vous mettez sur la gueule mais vous évitez de vous entretuer. commerce. on parle commerce là. système de rounds, et si j'sens que ça s'arrête plus, que t'as besoin d'buter quelqu'un, on arrête et t'es foutu dehors. la troisième : bien sûr les paris sont ouverts, on évite quand même de ramener la famille pour admirer, faites se bouffer vos champions.
soupir, le rictus mutin qui s'imprime, bras croisés.
- on est là pour ça. ah ouais et quatrième parce que j'sais pas faire par trois : avec le sourire messieurs-dames, avec le sourire. ça fait toujours plaisir.
et embrassez le démon à bras ouverts.

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brûlure, cassure, fissure - son dos qui se cambre en une brisure, à sentir chacune de ses vertèbres se coller à ses doigts. son soupir qui s'abat, qui se renferme dans le creux de son cou, s'étouffe dans sa bouche sous un baiser qui dévore - une gueule de loup sur son festin en huis-clos. sous la cadence de ses coups de reins, les ongles qui s'enfoncent dans son dos, se perdent dans ses cheveux - et la pensée, la pensée, la pensée coupée de toute idée, de toute vraisemblance, bienséance, junsu qui chope, junsu qui fait taire ses soupirs à l'envers.
soren - soren - soren
tais-toi.

et le tremblement, les respirations qui se détachent, s'arrachent. paupières qui se lèvent enfin, défont le rideau de poussières d'illusions. les nerfs qui ont lâché, la gueulante transformée, qui retrace la mâchoire de l'autre du bout des iris - l'instant qui s'éfrite, se dilate. pantalon qui se remonte, le tournis, la chute évitée qui contemple la carcasse possédée - soren - soren - soren -

le silence en reine.

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- tu t'souviens plus ?
- juste que j'lui ai collé une droite.

équation mortelle d'un mariage plus dopage, résultat attendu, désespéré, années brisées et foutues en l'air. junsu qui pourtant touche à rien, fumait pas, buvait pas, qui sous la pression s'est laissé tenter par une tricherie sur l'instant éhontée. ✩ rituel qu'il ne brise pas - qu'il n'ose pas souiller - jogging chaque matin ou presque pour garder un coeur à peu près sur ses bonnes jambes. la durée dépend alors de l'humeur, de l'envie après le dur réveil. ✩ junsu sans talent, qui à l'époque pouvait se vanter de notes pas trop mauvaises dans son établissement - qui excellait et excelle seulement dans le domaine sportif. ✩ pourtant, et paradoxalement loin d'être mauvais en dessin, qui une fois l'esprit ailleurs, se retrouve à gribouiller sur un bout de papier des chimères oubliées. ✩ riche débraillée, disséminée, l'affaire song junsu à peine étouffée et arrachée par les médias les premiers temps - honte, honte, putain de honte. junsu qui s'est retiré dans ses dernières économies pour arriver à ce ça d'aujourd'hui, si étrange, si singulier. ✩  le voyage ce dommage collatéral dont il aura bien profité - avant la chute. les pays voisins comme le japon pour sa douce épouse, la chine par curiosité puis quelques coins d'europe pour se permettre des découvertes. ✩

PK LA VIE PK LA MORT PK MON INSOMNIIIIE LALALALA. JE REMPLIS AU PROPRE MAIS BON. JE SUIS UNE FAIBLE FEMME SUR UN FORUM DE LIONS ET DE LOUPS - lol je me trouve des excuses.