Vous étiez aussi différents que ressemblants : comme s’opposent le noir et le blanc. Vous vous aimiez, d’un amour fort, brutal, viscéral ; ça en faisait presque mal. Cet effort de dépenser chaque instant ensemble, du lever jusqu’au coucher du soleil, pieds nus collés sous le drap chaud, sourires mêlés aux larmes, tapes derrière le crâne et les trop longues batailles : il n’y avait pas de Silas sans Maccabee, comme il n’y avait pas de jour sans nuit. Les grands de la fratrie Isao, les doux et si aimés petits jumeaux.
Leur père, il était créateur japonais : lunettes rondes, cheveux de jais, moustache teintée. Leur mère, elle était mannequin, œil de chat, air mutin, jambes sans fin. Un couple étrange, séparé par une tranche d’années, réuni par les billets, et un peu d’amour en découlant assez pour faire croire au conte de fées.  Était-ce vraiment si surprenant de les voir plonger pour des histoires de coke cachée sous le plancher ? Défendus à grands coups d’avocats au procès, les ongles agrippés à leur notoriété : c’est sans leurs jumeaux adorés qu’ils repartirent :  la tendre Yui et l’incompris Kento Isao perdirent la garde de leurs enfants, à l’aube de leurs treize ans. On avait ensuite pioché ce qui ressemblait à une lointaine cousine, en Corée. Joyeux anniversaire, et bienvenue au calvaire.

Vous maudissiez alors ces parents marginaux, ces ermites, ces prétentieux et prétendus artistes : vous qui brilliez au Japon, vous étiez alors bien ternes en Corée. Affublés de prénoms imprononçables, incapables de parler la langue locale, on ne vous comprenait ni à l’école, ni à la maison : il n’y avait, encore et toujours, que l’un pour comprendre l’autre. Mais il y avait In-Su, aussi.
In-Su, le fils de l’illustre inconnue qui servait désormais de tutrice d’appoint, In-Su, ce garçon un peu plus âgé, ce garçon avec qui Maccabee devait partager la chambre, celui qui était désormais le coeur de ces deux poumons qui ne fonctionnaient pas l’un sans l’autre : le solitaire face à la paire. L’appât, le leurre, le déclencheur de cette adolescence pénible, celui qui faisait du bruit, qui insultait, qui humiliait, qui se vantait, celui qui faisait du mal. Mais c’était aussi celui qui apprenait, qui corrigeait, qui amusait, qui protégeait, celui qui apaisait. Il était la violence noyée dans la tendresse. Dans cette chambre étroite docilement partagée, Maccabee grandissait, se révoltait, souffrait : les longues et lentes respirations d’In-Su, la nuit, dans ce lit si proche du sien, quand toutes les lumières étaient éteintes. Quand In-Su se glissait dans le lit de Maccabee, le priant de le laisser faire, les soirs où il refusait, ceux où il le forçait, ou encore ceux, innombrables, où les larmes ne sauvaient pas le feu qui consumait son coeur.
Bientôt, à la majorité, il ne resta de Maccabee que cet adolescent mal construit. Alors, il embrassa sa soeur, sa moitié de cœur, et s’en alla vivre ailleurs.

incapable de dormir plus de sept heures, carbure à la caféine -  fait pousser de l’herbe dans le placard de son appart pour se faire quelques billets en plus - d’ailleurs, son salaire de prof lui permet de vivre très convenablement - de quoi pouvoir s’acheter un sampler, un micro, et des logiciels de mixage, parce que oui, monsieur écrit, gratte, créé, crache et publie un peu de ses pensées, tapez abees sur youtube et vous verrez - fixette sur les cultes, les rites, les sorcières, les démons et autres joyeusetés et croyances dépassées, ainsi que sur le sang ou encore les profondeurs de l'océan -  crise de nerfs excessivement violentes tous les lundis du mois, prend des médocs pour ça - parle coréen avec un très léger accent, perd un peu de son japonais tout doucement - bienveilllance et sensibilité absolue, ses paroles piquent cependant parfois un peu - augmente le volume de sa musique à s’en percer les tympans, aussi du genre à fixer le soleil trop longtemps - utilise très peu de vulgarités - fumeur occasionnel - glisse des vannes de temps en temps, sans sourire cependant - hésite souvent entre mentir pour se protéger ou dire la vérité pour pas te blesser (la vérité l'emporte souvent) - observe les clavicules, les lèvres et les mains des gens quand ils parlent - ne supporte pas qu’on prononce mal son prénom - déteste être dominé - s'attache vite - a fait de la natation pendant huit ans - a eu un poisson rouge qui a vécu aussi longtemps - le genre de prof à dessiner des smileys sur les devoirs des étudiants - maniaque mal assumé - gaucher - souvent perdu dans ses pensées - appart plutôt comfy, mais n'aime pas y rester - le genre d'ami à venir te sauver, le genre d'amant à vouloir se sauver.

hi, moi c'est Mathilde, j'émigre tout juste sur forumactif : c'est mon tout premier, et je suis plutôt impressionnée, mais j'espère que mac vous plaira.  :<33:
sinon, si tu sais d'où je sors le prénom de mon perso, you're the real mvp.
(et oui j'ai pas pris Jooyoung au final aha)