are we human or are we dancer?

I did my best to notice when the call came down the line. Up to the platform of surrender I was brought but I was kind. And sometimes I get nervous when I see an open door. Close your eyes, clear your heart, cut the cord.

Tu es née la veille de Noël à Busan. Tes parents t'aimaient certainement mais pas assez pour se battre pour leur couple car ils ont divorcé trois ans après ta naissance. Si le divorce aurait pu être fait en toute cordialité, l'animosité entre eux était beaucoup trop importante pour cela. Tu étais beaucoup trop petite pour te souvenir des détails mais tu te rappelles clairement les disputes qui te semblaient d'une extrême violence qui éclataient souvent entre tes parents et c'est pour cela que depuis, tu évites les disputes comme de la peste.

Avec le recul, tu n'es pas mécontente d'avoir été élevée par ton père, quand ta mère a quitté le foyer et n'a pas obtenu ta garde. Premièrement car elle est décédée un an plus tard dans un accident de voiture, mais également car elle n'aurait jamais su t'élever comme ton père l'a fait. Il y a mis tout son amour et toute son attention. S'il n'a pas pu arrêter de travailler pour s'occuper de toi car il fallait bien que l'argent rentre, il passait le plus clair de son temps libre avec toi. Le reste du temps, il te confiait à votre voisine, une dame sans enfant et sans travail qui adorait par-dessus tout venir te chercher à l'école et te donner le goûter.

Tu as tout de suite accroché à la danse. A trois ans, tu commençais les cours de classique et de modern jazz. A neuf ans, tu passais six heures par semaine à l'école de danse, entre classique, jazz, hip hop et contemporain. Et à douze ans, ton père sacrifiais l'équivalent de trois mois de salaire pour t'inscrire en formation danse-étude. Tu avais ça dans le sang, te disait-on, en plus d'avoir la carrure parfaite pour être danseuse professionnelle. Dès tes quinze ans, tu travailles déjà professionnellement au sein de jeunes compagnies.

Malgré une carrière professionnelle qui te prend énormément de temps, ton père insiste pour que tu continues assidument tes études car, comme il le dit, tu n'es pas à l'abri d'une blessure qui t'empêchera de danser. Il accepte donc très rarement les tournées hors vacances scolaires. A l'école, tu te sens malgré tout souvent exclue et très seule. Il n'y a que ce garçon qui a intégré votre classe d'une année sur l'autre qui est spontanément venu s'assoir à côté de toi. Lui, il ne rechignait jamais à te parler. Lui, malgré tes quatorze ans, tu l'as aimé au premier regard.

Lui, tu l'aimais malgré ses vices. L'alcool, très jeune, la drogue, trop vite. Ton père le haïssait au plus haut point mais tu te rebellais. C'était l'homme de ta vie, tu disais. Avais-tu tort ? Peut-être pas. Encore aujourd'hui, tu t'en veux de ne pas avoir été là plus souvent pendant les vacances scolaires, pour le surveiller, l'empêcher de plonger. Non, toi, tu étais bien plus préoccupée par ta carrière. New York, Paris, Genève, Milan, Shanghai, Hong Kong, tu dansais dans le monde entier. Certes, tu lui rapportais pleins de souvenirs, parfois même tu l'emmenais avec toi dans tes voyages mais tu te mentais à toi-même. Tu n'aurais pas pu l'empêcher.

A vingt ans, quelques semaines seulement après l'incarcération pour viol de l'homme que tu aimais, tu pars en tournée mondiale sans savoir qu'un petit bout de chou grandit dans ton ventre, fruit de l'amour jeune entre ce garçon et toi. Durant cette tournée, tu découvres le music hall et le cabaret que tu vas apprendre et pratiquer jusqu'à ne plus pouvoir danser. Neuf mois plus tard, le petit bout entre tes bras, tu te dis que ton père avait raison, qu'un jour, tu devrais arrêter de danser. Et c'est pour ton fils que tu le ferais.

Quelques mois plus tard, ta forme olympique retrouvée, tu décroches un poste de professeur de jazz dans une grande école de danse à Busan. Au fil des années, alors que ton fils, Il Nam, grandit, tu te fais une place à l'école de danse. Mais c'est un autre problème qui te guette. Le retour de ton amour d'enfance, peut-être ? L'homme qui hante tes pensées et dont tu élèves l'enfant, tu le retrouves par le plus grand des hasards, une nuit, alors que tu vas t'acheter un paquet de ramyon dans un combini car tu as oublié de faire les courses. Vos numéros s'échangent comme si vous vous rencontriez pour la première fois.

Cet été-là, c'est un accident qui t'envoie trois mois à l'hôpital, menaçant gravement ta carrière de danseuse. Cette nuit de retrouvailles, en reprenant ta voiture pour rentrer chez toi, tu n'as pas vu l'autre voiture arriver au croisement sans respecter le feu rouge. Elle t'a percutée de plein fouet, envoyant ta voiture dans le décor en défonçant tout son côté. Tu as failli perdre l'usage de tes jambes ce jour-là, t'amenant à passer trois mois à l'hôpital. C'est cet homme, ton amour d'enfance, qui t'en as sortie du jour au lendemain, pour que tu puisses enfin revoir ton fils et te remettre à sourire.

Ce n'est que quand la situation a dégénéré que tu t'es rendue compte que tout ce que cet homme a fait pour te rendre heureuse. Arranger sa situation, arrêter de tremper dans des affaires louches — ou du moins, c'est ce qu'il te fait croire —, s'occuper de ton enfant comme un père — et là, c'est lui qui ne sait pas —, assumer ses responsabilités pour te rendre la plus heureuse possible. Il a tout fait pour vous porter à bout de bras. Jusqu'au coup de grâce, une dispute violente ayant éclaté entre ton meilleur ami, l'homme que tu aimes et toi, une dispute qui vous a tous laissés à genoux.

Quelques semaines plus tôt, tu avais reçu une opportunité d'une vie, intégrer la compagnie de tes rêves à Seoul. Mais il fallait que vous déménagiez et tu n'étais pas prête. Cette dispute était en quelque sorte le moment rêvé, la solution ultime, l'échappatoire pour vous sortir de cette vie qui vous consumait. Tu as forcé ton homme à lâcher prise et vous êtes partis. Vous avez tout quitté sans en informer personne. Du jour au lendemain, vous avez disparu pour emménager à Seoul.

Pay my respects to grace and virtue. Send my condolences to good. Hear my regards to soul and romance. They always did the best they could. And so long to devotion. You taught me everything I know. Wave goodbye, wish me well. You've gotta let me go.

are we human or are we dancer?

elle adore cuisiner et prépare souvent de bons repas à son enfant, en lui dessinant des personnages d'animés avec les aliments. Elle a touché à beaucoup de styles de danse, du classique au hip hop, en passant par le modern jazz, le contemporain, le music hall, le cabaret ou encore la salsa. Lors de son accident, elle s'est déplacé les hanches et a du subir une lourde opération qui aurait pu la laisser dans un fauteuil roulant pour le restant de ses jours mais elle a fait confiance à son médecin et aujourd'hui, elle danse à nouveau. Elle est fascinée par les feux d'artifice et les étoiles. Elle adore manger des chips à la noix de coco mais est allergique au lactose. Si elle doit se déguiser pour Halloween, elle aimerait être Harley Quinn et déguiser son amoureux en Joker (cliché much ?). Elle aime écouter son enfant rire et parler, c'est ce qu'elle préfère entendre, avec le bruit de la mer. Elle est très mauvaise perdante, ne la faites pas jouer à Mario Kart ou au Monopoly. Elle aime les robes empires et celles des années rockabilly et c'est ce qu'elle porte le plus souvent quand elle ne danse pas.

c'est encore moi