LONDRES, jolie Londres, berceuse de Shakespeare et de l'Eventreur, déesse monarque démocrate, indépendantiste reconnue, altruiste convaincue, belle Londres, qui a accueilli Allston. Un anglais, une anglaise, aux origines variées - paraît que la mère est coréenne de ses parents, et que le père est chinois de ses grands-parents, Allston, c'est un mélange de culture.  Rien de si important que ça, dans son histoire - famille banale, ressources banales, enfance banale, tout est normal, et, sérieusement, pas besoin d'étoffer et de s'étouffer dans des récits hyperboliques sur sa prétendue adoption. Par contre, notons, soulignons, crions ; Allston est un menteur. Un menteur, qui ment, tout le temps, et à Londres - enfin, plutôt, dans ses campagnes environnantes, son histoire et son enfance diffèrent. Entre une adoption, une maltraitance, un premier amour gâché, des moqueries, qu'importe, tout passe, rien n'est vrai - Allston a toujours été aimé, adoré, choyé, malgré sa carnation différente, ses yeux plus pliés, plus noirs, ses cheveux ébènes, comme l'Enfer. Faut dire, il s'en est toujours débrouillé, le gamin ; et même s'il n'apprécie guère la pop culture asiatique, il en profite. C'est un bain de foule, pour lui - toutes les fangirls un peu trop hystériques se réfugient sans mal dans ses bras.

COREE, qui elle, n'aura, ne voit et ne verra qu'une partie d'Allston. Déjà, pourquoi la Corée ? Qu'est-ce que ce branleur je m'en foutiste ferait en Corée, le pays qui se lève, se relève, s'efforce à soulever le poids du Nord - une situation qui l'intrigue, au passage, et peut-être qu'un jour il s'y risquera mais ça, c'est encore à voir. Simple. Sexologie. En Corée. Vous voyez ? Le mélange parfait. Bon, en réalité, ses études, il ne les fait que pour faire plaisir à papa,  parce que lui, son rêve, c'est d'être danseur - alors, oui, la Corée, c'est un atout quand on étudie, mais surtout, quand on danse. Oh, même s'il ne l'aime pas, la k-pop, et même si prononcer, penser, lire ces quelques lettres le font frémir, il compte bien en profiter. Danseurs à gogo, son seul talent. Alors, Sexologie, oui, Danse, absolument. Echange universitaire obtenu à grès de "oui, mais pour ma future thèse, gniangiagnia", et bon sang de bordel de merde ; ils ont roulé, tourné, valsé, tombé dedans, sans soucis. Il n'avait qu'à ouvrir les bras, la faculté le trouvait génial.

Ainsi, voilà, simplement, shorty, ce que fout Allston ici, en Corée, pour un semestre - même si, entre nous, il compte négocier pour faire ses recherches ici, mais ça, on verra, plus tard - puis, aussi, surtout, il compte auditionner, partout, mais ça aussi, on verra. L'anglais apprend à peine le coréen, le comprend maladroit, confond des mots (simple exemple, 문구, l'expression et 문장, la phrase, qu'il mélange, tout le temps).

 adorateur des musées, il y passe dix ans à chaque fois ☽☾ fasciné par les étoiles ☽☾ déteste le superficiel, les mensonges (oui oui, c'est drôle), les menteurs ☽☾ adore les jeux, en tout type ☽☾ comme évoqué, parle mal coréen, fluent en anglais, quelques notions en français ☽☾ vous n'avez peut-être pas remarqué ; il a vingt deux ans et, sa première année dans le supérieur, il l'a passée en histoire ☽☾ ses cheveux, son territoire ; impulsif, il s'est déjà retrouvé blond du jour au lendemain ☽☾ des fois, il s'amuse à se faire passer pour une fille - juste, posez pas de question, sur les applications de rencontre, c'est son dada.