Une femme amoureuse d’un imbécile qui lui a fait deux enfants avant de fuir les responsabilités qui lui étaient incombées. Une femme désespérée qui n’arrive pas à joindre les deux bouts, mais qui fait de son mieux pour donner un foyer à ses enfants. Aucune aide ne vient, aucune enfance joyeuse ici, toujours les plus démunis, habillés de chiffons et logeant dans un appartement insalubre à défaut de pouvoir payer autre chose. Ils ne sont pas sans domicile, mais c’est tout comme, la chaleur d’un foyer ? De la merde oui, ce n’est pas isolé, l’eau n’est pas de la bonne couleur, la rouille, la moisissure, mais oui, c’est tout de même un toit. Chacun travaille, à l’école ou en tant qu’infirmière de nuit, les enfants et le parent se croisent en se disant à peine bonjour, s’embrassent et puis s’endorment les deux têtes blondes qui ne voient de leur mère son ombre.

Une passion, un équilibre retrouvé pour l’un, la force d’accompagner l’autre pour celle qui reste la petite dernière et qui douée pour les études, elle, poursuivra à coup de petits jobs réglos sa carrière déjà tracée. Un destin qu’il aurait dû emprunter lui aussi, mais Su Yeong n’a pas eu la même chance. En effet, jeune prodige d’un sport où il aurait pu finir champion, les petites médailles s’accumulant dans sa jeunesse, vers l’âge de dix-huit ans, une blessure, une torsion qui ne lui permet plus de pratiquer autant. Le remède efficace, il l’a cherché longtemps, mais il était pressé et s’est entichés de ses nouveaux joujoux permettant entre autre de faire suffisamment passer la douleur pour qu’il participe à ses premières épreuves. Entre temps sa sœur agacée qui ne lui dit plus rien, son regard noir et pourtant qu’il décrypte. Elle est passée à l’acte comme lui bien avant elle, sauf qu’elle n’est pas satisfaite et sa réputation craint bien plus que la sienne. D’un homme à femme à une fille facile, que dire sur les inégalités sociales entre hommes et femmes ? Il ne dit rien, patient, mais il en fera son affaire. Son enquête menée, il attaquera bientôt.

C’est lui qui tombe le premier, prenant six mois avec surci pour avoir refusé le contrôle antidopage. Et finalement deux ans pour avoir consommé malgré tout et s’être fait pincé. Plus de carrière, plus de stabilisant pour la douleur, car elle n’est plus physique. Il est brisé le garçon et il a tout le temps pour y penser dans cette cage dorée. Amer, c’est un goût qu’il aime dorénavant. Endurci par un service militaire auparavant et deux années supplémentaires qui n’étaient pas non plus de la rigolade. Su, il s’en fiche, il a appris à gérer sa merde avec le reste, il intériorise. Mais lorsqu’il explosera, dites-moi, qu’est-ce que ça donnera ?

Su Yeong, il n’est plus un sportif, mais il ne sait pas quoi faire de sa vie et les deux seules choses qu’il connait, c’est l’amour de la natation et les mélanges de médicaments pour donner des stupéfiants. Il est dealer, d’une intelligence qu’il pourrait utiliser autrement, mais il s’en fout. Oui, il s’en fout, parce qu’il est maître-nageur aussi, piètre consolation pour son ancienne vie, celle qu’il aurait dû avoir. Su Yeong, c’est le garçon calme et sans histoire à cette double facette que l’on ne lui colle généralement pas. C’est ce garçon dans les yeux d’une mère qui a déçu et qui s’est éloigné de la raison. C’est aussi l’imbécile qui ne sait pas garder l’argent et qui a bien failli se retrouver à la rue… si celui qui a causé du tort à sa petite sœur ne l’avait pas pris sous son aile. C’est une histoire de culpabilité et de vengeance aux petits oignons dont la saveur glisse sur les lèvres avec passion.