Miao est né dans une famille très typique en Chine. Le mariage de ses parents avait été plus ou moins arrangé longuement à l’avance afin d’assurer la pérennité et la fusion des deux sociétés sans heurs. Peut être que l’amour ne fut pas toujours présent. Et peut être que lorsqu’il le fut, quelque chose le détruisit…

Il faut savoir qu’avant même sa conception, il n’était pas prévu que ses parents fondent une famille de manière trop précoce, voire limite dangereux puisqu’être une mère adolescente n’est pas sans risque en soi. Mais c’était sans compter le côté un peu « bohème » que son père avait à l’époque de ses 15 ou 16 ans. Ce dernier est tombé amoureux pendant le cours de ses études. Pas de la bonne fille il va sans dire. Et de cette amourette adolescente naquit un fils que les deux puissantes familles s’arrangèrent rapidement pour faire passer sous silence…

Hélas un héritier reste un héritier, surtout quand la tête dure d’un adolescent le fait reconnaître le bébé avant même de prévenir sa famille. Même cet enfant loin il restait trop présent dans la tête des deux familles. C’était « un risque potentiel ». Alors la meilleure solution qu’ils trouvèrent à l’époque fut un autre bébé. Avec les deux bons géniteurs, cette fois…

Évidemment, de cet arrangement, Miao ne sut rien pendant très longtemps. Pendant son enfance il grandit d’une manière semblable à tous les autres. C’était un enfant certes un peu fragile, sans doute dû au fait qu’il fut prématuré, mais éveillé, curieux… Et ses parents ne lésinèrent pas sur les moyens pour lui offrir les opportunités de développer ses capacités.

Miao continua ainsi d’être un enfant précoce, n’ayant même pas de temps à perdre pour un moment agréable en famille. Pas vraiment de son fait mais son père était rapidement devenu un homme très occupé et dont le caractère s’était durcit avec le temps. Les affaires lui coulaient dans les veines à présent et le temps qu’il avait à accorder à sa famille diminuait en conséquence. Sa mère quant à elle semblait vouloir vivre une seconde jeunesse à mesure que Miao grandissait. Tout en le couvrant de mots d’amour elle pouvait parfois l’oublier alors qu’elle devait venir le chercher à l’école ou avoir la flemme de préparer le dîner.

Pendant sa prime enfance, sa mère l’oublia même dans son bain pendant un coup de téléphone. Une mauvaise chute plus tard et il avait manqué de se noyer, ne devant sa survie qu’à un manque de batterie providentiel qui lui valu plus tard une quasi phobie de l’eau…

Pourtant un jour sa vie changea. Et les perspectives qu’il croyait coulé dans le marbre de sa famille, aussi. On sonna à la porte d’entrée. Trois fois rien… Et Miao se contenta d’ouvrir sa fenêtre pour jeter un œil. Il y avait là un garçon qui avait environs son âge mais il était plus grand, ses épaules étaient plus carrées également. Il avait le teint hâlée et quoi que de sa position il voyait mal son visage, Miao reconnu chez lui des traits qui n’appartenait pourtant qu’à son père…

La conversation que ce « Xiao Ming » eu avec sa mère, puis avec son père… Miao en a les mots gravés dans le coeur. Parce que c’est ainsi qu’il apprit l’existence de ce frère inconnu, en même temps que sa mère, tenue hors du secret par les deux familles… Ainsi qu’il découvrit le « secret » de sa propre naissance… Et le fossé qui avait déjà bien entamé de se creuser entre lui et ses parents s’agrandit davantage.

A la maison les choses devinrent compliqués, sa mère ne tolérant pas ne serait-ce que l’idée de l’existence de cet autre enfant. Lui-même devenait soudainement « l’élu » aux yeux de sa mère. Le seul enfant digne d’héritage. Le seul « vrai » fils. S’en devenait gênant…

Après quelques années, en grandissant, Miao n’oublia pas l’existence de Xiao Ming. Ça rythma ponctuellement son existence, d’une certaine façon. Il se mit à chercher des informations, à le suivre sur les réseaux sociaux… Mais il y avait pas mal trop peu de postes à son goût, lui qui devenait gourmand de la moindre information !

Lorsque le mariage de ses parents vola pour de bon en éclat, qu’ils se mirent à faire chambre à part et à simplement « donner le change » en société, Miao prétexta un besoin de changer d’air pour mieux se concentrer sur ses études. C’était en réalité un projet mûrit depuis presque un an et la raison officieuse de son envie d’apprendre le coréen…

C’est ainsi qu’il débarquait fraîchement au pays dans un appartement acheté pour lui par sa famille et avec la visite régulière d’un oncle habitant sur place pour s’assurer que tout allait bien. Miao ne perdait pas de vue ses études… Mais il est certain que l’écusson sur l’uniforme de sa nouvelle école il ne l’avait pas choisit au hasard… Xiao Ming portait la même, sur une photo de profil…