Putain de merde… il avait fallu que cte conne lui colle aux basques. Lui qui préférait passer ses soirées tranquilles dans un coin à discuter avec ses potes à lui. Ou ses connaissances. Pas ces pétasses qui s’accrochent comme ça en pensant qu’avec un grand sourire il allait leur fournir ce dont elles avaient besoin. Loin de là. Il ne prenait de nouveaux clients que sur recommandations ou parce qu’il les connaissait de réputation. D’un coup d’œil dans la salle, il eut un rictus en se levant. Un visage familier, pas un visage qu’il l’appréciait. L’un des enfants adoptifs de son père. Oh, il connaissait parfaitement l’histoire de sa vie Tae Jun. Maman qui s’éclate avec un père riche et déjà marié qui lui fait du chantage pour récupérer du bébé parce que sa propre femme est stérile. 17 ans, elle lui avait menti sur son âge enfin, c’était évident. Alors Papa l’avait emmené et belle-maman s’était occupée de lui comme son propre enfant. Elle l’avait aimé comme pas possible, lui avait offert tout ce qu’il aurait pu vouloir. Et puis, à huit ans le drame. Sa vraie mère, elle l’avait toujours observée de loin, et elle avait remarqué les bleus et les griffures. Elle savait ce que ça voulait dire et finalement son mec avait eux assez de contact pour forcer les choses. Hôpital, examen, conclusion : une putain de maladie du sang. Heureusement que rien de trop grave n’était arrivé entre temps. Et comme maman avait demandé ces examens depuis le début et que papa avait toujours dit non, papa a perdu la garde. Et celle qu’il considérait comme sa mère l’avait effacé de sa vie totalement. Plus un regard, plus un geste dans sa direction. Pouf effacé. Ils avaient adopté, l’avaient remplacé. Ce mec faisait partie de la bande de geignards qui étaient arrivés après lui. Il les avait vu quelques fois quand il avait escaladé les murs de la propriété pour essayer d’apercevoir la salope qu’il avait appelé « Maman ». Alors, ça l’amusait de regarder ce mec s’envoyer au septième ciel et faire une tonne de conneries. Un jour, il s’amuserait à envoyer des photos compromettantes au domicile.

Il se détache sans regrets de la nana aux gros seins qui le colle comme une sangsue en faisant claquer sa langue. Ou était Lijuan quand on avait besoin d’elle. Le truc pratique quand elle était là c’est que personne n’essayait de s’approcher de lui. Et puis, elle était fun la gamine. Y avait une bonne raison s’il la gardait prêt de lui. Peut-être qu’elle était avec Mimi. Sourire crispé à cette pensée. Mélange de culpabilité et d’habitude. Ouais, il était son dealeur depuis longtemps. Ouais, il avait probablement une part de responsabilité dans le fait qu’elle avait faillit frôler la mort. Mais, si elle n’avait pas essayé d’acheter ailleurs cela ne serait jamais arrivé. Mais, il l’aimait bien cte gamine aussi. Question d’habitude peut-être, peut-être même bien question d’amitié mais, jamais il ne l’avouerait. Trop dangereux. Une vision d’une chevelure bien connue le fit subitement fuir sur le balcon. Raaaaah, mais comment ça sœur avait fait pour le retrouver. Parce que ouais, il avait une petite sœur. Progéniture de sa mère et d’un amant de passage, elle était celle qui lui avait fait retrouver sa voix et sa joie de vivre après le traumatisme d’un effacement de son existence. Le souvenir d’une marre de sang et de son corps immobile qui le fait hurler de frayeur et chercher de l’aide avant qu’elle ne se redresse, langue de vipère « Ta gueule trouillard, t’as retrouvé ta langue alors ? ». Oh que oui qu’il l’avait retrouvé sa langue mais que pour elle pendant longtemps encore. Secret idiot d’enfants qu’ils ont toujours gardés pour eux. Ils passent leur temps à s’engueuler, à s’insulter et à s’aimer d’amour vache. Il ne sait pas lui dire non, et elle sait le faire marcher. Petite comédienne dans l’âme, ils s’entraînent mutuellement dans leurs conneries. Alors, il fuit sur la terrasse sans grand succès. La démone le retrouve et lui offre un sourire. Dans un claquement de langue et un soupir, il sort son portefeuille et lui file. Les billets s’échappent et le contenant revient dans un :

-« Merci connard. »

-« De rien connasse. »

Tfaçon, du blé, il en a caché un peu partout. C’est pas ça qui lui manque. Une silhouette autre qui apparaît loin dans son champ de vision. Yuta. Et merde, il avait pas envie de voir cet ingrat. C’est con qu’il ait toujours envie de le considérer comme son ami alors que Yuta avait juste envie de lui démettre la tête de ses épaules. Yuta qui lui en voulait pour Mimi, Yuta qui lui avait introduit Mimi. Mais Red n’était pas le seul responsable de ce qui arrivait à la demoiselle. Pour beaucoup, cela relevait d’elle. Cette vision l’emmerde. Il n’a pas envie de faire face au conflit ce soir, il n’en a jamais envie, alors une cigarette au bec, il se casse de la soirée discrètement et descend dans la rue pour rentrer chez lui. Son téléphone qui sonne, il jette un coup d’œil. Ouais, Yuta l’avait vue et voulait probablement régler ses comptes. Non merci, pas ce soir. Nuage de fumée qui s’échappe de sa bouche, il marche dans la rue tranquille, sans personne pour l’emmerder. Ca c’était le pieds. Tranquillité vite évaporé quand il voix la voiture au bout de la rue. Poussée d’adrénaline, sourire aux lèvres, il se met à courir. Se débarrasser de ce qu’il a sur lui pendant la course, rapidement. Heureusement qu’il ne consomme pas. Un vrai dealeur ne prend pas dans ses produits. Un dealeur stone, c’est un dealeur mort que lui avait enseigné son ancien partner in crime. Il finit par s’arrêter dans une ruelle quand il sait que de toutes les manières, ils n’auront rien sur lui. L’uniforme qui s’approche, qui l’attrape et dans un sourire mesquin il lance.

-« Salut beau-papa ! »

Beau-père flic qui désespère des enfants qu’il a élevé. Il n’a jamais eux de prises sur le gamin mais il aime sa femme. Et ça jamais Tae Jun ne pourra le lui enlever. La prise sur son bras se resserre, il aura un putain de bleu demain et le capot de la voiture finit par rencontrer sa joue. Là encore il allait être couvert. Peut-être qu’un jour il pourrait porter plainte pour brutalité policière. Bref, de toutes les manières il allait passer la nuit en cellule et demain il serait dehors. Rien de bien méchant.

-« Putain, comment t’as fait avec un gamin pareil sur les bras sérieux ! »

Comme d’habitude le coéquipier qui râle et se surprend encore à râler des agissements de red. Un sourire métallique lui répond. Cold Smile est là connard. Mais, beau-papa, il avait rien fait, Red s’était pourrit tout seul quelque part. Probablement que d’autres étaient un peu responsable de ses conneries mais, il avait fait le choix seul d’en faire sa vie. Histoire d’un destin à la con, habitude prise au fil des années que tfaçon, y’avait pas de changement de directions.