c'est arrivé rapidement. il y avait l'électricité dans l'air puis l'alcool dans ses veines embrumant ses idées. il était là, le regard vitreux, le sourire provocateur sur ses lèvres bien ajustées et hyuk avait qu'une envie. l'embrasser. fortement. alors il a sortie deux-trois phrases un peu gauche, un peu sensuelle pour le faire rire, l'attirer dans ses filets. et les voilà, les bouches liées dans un torment de sensation, les mains baladeuses sur les hanches, dans les cheveux, les doigts qui caressent le visage. hyuk sourit contre ses lèvres, se débarrasse rapidement de sa veste, ses mains brûle de désir, il veut la chaleur de son épiderme contre le sien, peau contre peau, bouche contre bouche. un bal de sensations, de sentiments, d'affects. ses doigts glissent sous le sweatshirt, soulevant le vêtement légèrement- hyuk ouvre grand les yeux lorsque l'alarme incendie résonne dans le bâtiment. il détache sa bouche de liu et lâche un rire exaspéré. « c'est une blague. » son ton est un peu ennuyé, il se décolle du corps de liu et plisse son t-shirt. « on ferait mieux de sortir si l'alarme est réelle. » il récupère sa veste en cuire sauvagement étalée sur le sol. « on finira ce qu'on a commencé plus tard. » clin d'oeil, sourire satisfait, il ouvre la porte et la maintient attendant que liu sorte de la salle. un parfait gentleman. (@bai liu)

L’alcool qui enveloppe les sens, les fait basculer vers l’insouciance pour passer au manque d'inhibition des gestes. Des rires qui accompagnent des phrases de drague si évidentes, mais qui viennent tout de même s’accrocher à ton cœur en dépit de tout. Le filet ouvert son ton nez pour que tu y apposes volontairement le pied, chaleur au bout des doigts et le désir qui enflamme les entrailles trop facilement. Aucune résistance pour mieux oublier les à-côtés dans ta vie, baisers fiévreux sans même que tu connaisses son nom et tu n’en as rien à faire. Ce n’est pas son prénom que tu veux découvrir, mais son corps caché par les vêtements sous lesquels tu passes les mains. Un engouement réciproque, les doigts de cet inconnu trouvant chemin sous ton sweatshirt pour le faire remonter. Un peu, juste un peu. Juste assez pour que la frustration s’accompagne d’un grognement irrité lorsque cette alarme résonne dans vos oreilles éloignées de la musique vive et agressante. Un incendie, probablement. Peut-être. Tu serais prêt à prendre le risque de brûler vivant, mais ton partenaire du moment ne partage visiblement pas cette même vision et une moue subtile vient peindre tes traits l’espace d’un instant. « Je ne pense pas qu’ils feraient un test à un moment pareil. » Complainte évidente dans le ton de ta voix, tu tentes de replacer tes cheveux tandis que lui retrouve sa veste. La suite de ses propos sonne tout de suite plus intéressante à tes oreilles, t’approchant vers lui pour placarder tes lèvres contre les siennes une dernière fois. « J’espère bien. » Les mains encore un peu baladeuses se pressent contre sa taille alors qu’il tient la porte ouverte, considération bien réelle de la refermer pour se cloitrer dans cette pièce, mais cette petite voix au fond de ta tête que la boisson n’arrive pas à faire taire insiste sur le fait qu’il est plus sage de sortir. « Y’a intérêt à ce que ce soit qu’un imbécile qui a eu la brillante idée de fumer à l’intérieur.  »  (@li hyuk)

Ca a commencé avec une blague innocente, un simple prank qui l’a guidé jusqu’aux toilettes et l’y a coincé avec Yuta – pack de bières dans son sac, un rire lui échappe et le roi s’approprie l’endroit en un coup d’œil ; les chiottes, ça aurait pu être pire. Ça l’a déjà été, ses articulations se rappelant aisément la douleur vive d’avoir été plié en quatre dans un frigo définitivement pas adapté à sa taille. Alors il s’est contenté de décapsuler deux bières, d’en tendre une au plus jeune et de se percher sur l’un des lavabos, sacrifiant sa veste pour épargner son jean. « Un bédo, ça te branche ? »

Enfermés par un concours de circonstances, le tout orchestré par nul autre que Armel – vengeance ou non, toujours est-il qu’ils sont voués à passer le reste de la cérémonie entre le savon bon marché et les parfums putrides de pisse fermentée. Sans attendre d’aval, déjà influencé par les deux ou trois autres joints qu’il a grillé (entre autres), il dégaine l’attirail et offre à son camarade un petit bâton miracle. « Tu crois qu’il va nous laisser là combien de temps ? Le temps de se taper ta sœur sans que tu râles ? » Légère pause, taffe prise et fumée qui s’échappe d’entre ses lippes courbées d’une surdose d’humour. « Une dizaine de minutes au plus, quoi. En comptant les prélis. »

Rictus carnassier qui s’efface à l’instant où l’alarme retentit, une espèce de miasme inquiet cherchant à se cramponner à ses omoplates, à se lover tout contre son myocarde – au final il éclate de rire et se laisse s’écraser contre les miroirs muraux, serein. « Tu crois que c’est lui ? Il essaye peut-être de nous faire peur. C’est trop gros, d’être coincés dans les chiottes pendant un incendie, non ? »
Peut-être que les cris devraient l’alarmer, plus que l’assourdissante alerte décidée à se frayer un chemin jusque dans les coins les plus fragiles de ses tympans. « Ou alors il s’est barré, y a un vrai feu et il va pas nous trouver parce que la panique l’a fait nous oublier. » Bouteille tendue vers toi dans une invitation à trinquer. « Joyeuse fin du monde, broh. »

Le voilà, le chaos en slow motion, qui s'effondre tout autour de lui et qui fait hurler les candides dans des chœurs endiablés, comme une cantate qui prédirait la fin de tout. Et ça bourdonne sourdement, au fond de lui. Ça prend en étau ses tympans, son esprit et son cœur qui se serre sans attendre, ravagé par ce sentiment familier de danger imminent.
Tout se passait pourtant si bien.

L'alarme pourfend les ténèbres artificielles, fait taire les moments de bonheur pour rugir encore plus fort. Il n'est plus question que d'une ruche incandescente, où les âmes se bousculent en ne pensant qu'à elles, où les voix vibrent sur partition de panique et où les yeux du Han tournoient sur ce motif de peur refoulée. Frayeur de toujours qui écarte son âme ingénue, ose décomposer ses traits si doux. La mort lui semble si prêt, si proche de lui. À quelques mètres seulement de ceux auxquels il tient tant.

Et une fois de plus, ça le dégoûte. Ça le révolte tellement fort, que sa cage thoracique en pulse, et que son cœur se confond sur des cabrioles de courage et d'adrénaline frappée par le soleil. Il n'a jamais autant haï le feu, Ja.
Ça devait pas se passer comme ça.

La foule en délire se piétine et s'emprisonne dans une lutte infernale, motivée par l'envie de sortir d'ici au plus vite. À mesure que les flammes affamées lèchent les rideaux sans se repaitre, les exclamations inondent la salle de réception, et le Président se hâte de se ruer vers la salle d'entrée, peu soucieux de ceux qui le poussent et manquent de le faire tomber. Il doit évacuer le reste des étudiants, c'est sa responsabilité. « Par ici, tout le monde ! Pas de débordement, essayez de rester calmes pour l'évacuation. Suivez les professeurs et la directrice, l'issue de secours est au fond à droite. Si vous avez des proches qui sont restés dans la salle, on s'occupe d'aller les chercher. Faites nous confiance, d'accord ? » Il s'imagine déjà la perte d'un être cher, pour tous ces gens angoissés, et sait qu'il ne le tolérera pas. Qu'il ne se le pardonnerait jamais, pas une deuxième fois. Et sur un regard bordé par les ombres des flammes, il pense à eux. À Bora, à Boo. À Yon, Romee, Sinae. Alex, Mimi. Et même, à Armel. À tous ces gens qu'il ne peut compter sur les doigts d'une main, et qui envahissent le flot de ses pensées alarmées.
Son estomac se serre douloureusement, faisant écho à ses entrailles qui se tordent d'appréhension.  

Le leader acquiesce vivement en contemplant la cohue écouter les instructions, se retournant de plus belle pour s'élancer vers les cloisons flambées. Par chance, il parvient à croiser son vice-président, Inseong, et sa main vient taper sur son épaule avec réactivité. « J'ai vu Bora aller aux toilettes y a dix minutes, vas-y. Si je trouve Minhee, je m'occupe d'elle. »  Promesse d'ami, peut-être – promesse d'humain, pour sûr. Et tandis que son cœur se soulève dans des sursauts désagréables, terrible litanie du joug des flammes, Han Ja ne se laisse pas abattre par les nuées mortelles. Cherchant désespérément une silhouette à qui venir en aide, il braque son regard sur la première ombre qu'il aperçoit non loin d'ici, bien décidé à lui tendre la main. « Y a quelqu'un ?! Si quelqu'un est là, qu'il le dise ! Il faut sortir de là ! »  

hyuk sourit lorsqu'un baiser se dépose sur ses lèvres, passant sa main derrière sa taille et rapprochement le corps du sien. il est tellement ennuyé que l'alarme incendie se soit déclenchée- il espère (et il vaut mieux pour quiconque présent) que cela soit un réel incendie et non une stupide blague. il ferme la porte derrière lui et se dirige vers la sortie avec liu, le regard paresseux. à l'extérieur, un gros troupeau d'élève se construit, il en voit d'autres encore sortir de la salle des fêtes. hyuk arrive à apercevoir armel dans la foule (@oh armel) et un petit rire lui échappe. il ne pensait pas que ce dernier allait se pointer, mais une ombre de fierté anime les traits de son visage. il a eu son année et hyuk ne peut cacher son contentement. « on ferait mieux de se glisser dans l'groupe. » il passe une main dans ses cheveux, essayant de les recoiffer (en vain). sa trajectoire le mène directement vers armel, ayant envie de lui parler un peu. il lance un sourire à liu et l'entraîne avec lui. « hey, armel, le bâtiment est vraiment en feu ou c'est encore la blague d'un dégénéré ? » il ne cache pas son ton déplaisant et assez amusé par la situation. il reconnaît quelques visages dans la foule- seulement des faciès de ses souvenirs troublés. il lance un autre regard à liu, expirant lourdement. les visages autour de lui sont paniqués et hyuk se demande si l'incendie n'est réellement pas en train de se produire. « quelqu'un a appelé les pompiers ? si y'a vraiment un incendie. » il porte sa voix autour de lui, attirant l'attention de pas mal de personnes- d'élèves (sans doute), de civils, il ne sait pas trop. tous le monde se mélange dans ce genre d'évènement. et personne ne semble avoir une réponse à sa question.

l'annonce fait l'effet d'un électrochoc. elle reste paralysée sur place quelques secondes, minutes, heures- aucune idée. le monde est flou autour d'elle. elle voit les corps se précipiter vers la sortie, les rires nerveux, les faibles hurlement, les respirations haletantes. une bousculade et elle se réveille enfin, ses paupières clignent, sa respiration devient forte. elle cherche ja du regard, elle ne le trouve pas. romee n'est pas dans son champs de vision- est-elle déjà sorite ? elle ne voit personne qu'elle connaît et la panique enflamme son coeur et ses poumons. crise de panique. non. elle refuse. ce n'est pas le moment. elle combat l'angoisse qui prend possession de son être. ses muscles se tendent, se contractent et la douleur la fait presque hurler. ce n'est pas le moment. au travers de la foule, elle aperçoit la silhouette de ja et un sceau de soulagement tombe sur elle. elle expire lourdement, et se fraye un chemin au travers de la foule, ses lèvres dégoulinants de milles excuses. « ja ! ja ! » désespoir, panique, inquiétude. « romee, je ne sais pas où elle est je- j'ai peur qu'elle soit dans le bâtiment ? il faut la retrouver, s'il te plait. » ses yeux implorent ja, elle sait très bien que les deux ne sont pas en très bons termes mais elle ne peut s'empêcher de croire qu'il tient encore à elle, que cela n'est qu'une brève impasse et que très vite ils retrouveront la compagnie de l'autre. « elle est peut-être au toilette ou ailleurs, aucune idée- je ne l'ai pas vue de la soirée mais si elle est ici je- » (@junko romee) la peur brouille ses sens. elle prend la main de ja dans la sienne, un peu affolée. « tu fais attention d'accord ? tu n'es pas invincible. » elle accentue ses mots par un regard suppliant avant de rejoindre le reste des élèves à l'extérieur. sa main cherche immédiatement son téléphone et elle compose le numéro de romee, espérant entendre sa voix à l'autre bout.  

Suivant en râlant à voix basse, maudissant le responsable derrière cette histoire, tu n’y crois qu’à moitié à l’existence d’un véritable feu. Cet établissement compte assez de crétins pour que l’un d’entre eux ce soit dit que déclencher l’alarme est une blague hilarante. Au final, tu t’en fiches un peu si ce n’est que du fait que l’on vient de ruiner tes chances pour ce soir et tu scrutes le visage des gens autour en écoutant que d’une oreille ce qui se dit à proximité. Ce n’est que lorsque tu entends la confirmation de réelle présence de flammes que tu finis de désaouler complètement pour observer les gens avec un plus grand intérêt. Ton rythme cardiaque s’emporte d’un coup, paniqué, tes mains venant attraper le bras de Hyuk avant de poser les yeux sur lui. « Désolé, je dois y aller. » Tu finiras bien par remettre les doigts sur lui tôt ou tard, prix de consolation pour ton désir qui vient de prendre une douche froide. Hésitation absente, tu contre le courant, bousculant plus d’individus sur ton chemin que tu peux en compter sur les doigts d’une main. Alors, tu es soit un grand imbécile ou un parfait demeuré pour aller te jeter dans la gueule du loup et constater que le feu est bel et bien présent. C’est là que tu figes, devant la vision des flammes qui dévorent le tissu, qui couvrent la salle dans une chaleur grimpante et la fumée qui ne manque pas de s’ajouter au rendez-vous petit à petit. L’instinct revient, cherchant parmi les gens qui s’activent et paniquent, agrippant quelqu’un au hasard par les épaules. « T’as vu Lijuan ? Elle est à peu près grande comme ça, les cheveux blonds ? » Tu gesticules un peu, légèrement affolé à l’idée que quelque chose puisse lui arriver. Certes, tu as la blinde de frères, mais tu n’as qu’une sœur et tu y tiens. L’air de chevreuil de l’inconnu te fait grogner, le repoussant pour mieux le laisser détaler et tu t’enfonces plus loin dans la salle en regrettant ton choix vestimentaire. « Lijuan ? » Appellation en vain qui reste sans réponse, ton cœur fait un bon lorsque tu la trouves enfin, tranquillement devant la table des grignotines. « Lili, putain qu’est-ce que tu fais ?! » Mains sur ses épaules, tu la retournes d’un coup pour qu’elle te fasse face et il ne faut pas un génie pour deviner son état qui lui mérite un froncement de sourcils de ta part. (@bai lijuan)

Elle rigole Katerina, toute joyeuse et passant un agréable moment. Elle se dit positive pour cette nouvelle année qui se prépare, un ton déterminé dans la voix. Puis elle trinque, rire cristallin sortant de ces lèvres, cerveau brouillé à cause du bruit l'entourant et les yeux brillants d'un éclat rigoleur. Elle s'amuse et profite à fond la petite Katy. Parce qu'elle l'avait sentie cette mauvaise impression, le trou remplie d'angoisse remontant jusque dans sa gorge. La sensation de voir des étoiles perdre de leurs éclats pour quasiment finir par s'éteindre.

Mais elle l'a fait taire cette petite voix au ton moqueur, presque cruelle. Ne se souciant pour une fois que de l'instant présent. Puis la jeune femme comprend très vite son erreur, main qui tremble, la gorge sèche et son cœur qui arrête de battre l'espace de quelques secondes. Comme si le temps se figeait, lui laissant comme généreux cadeau, la possibilité de voir les nuages flamboyant caché ces si belles étoiles. L'alarme incendie qui frappe à coups de marteau son crâne, la fumée commençant à parvenir jusque dans ses narines, encombrant ses voix respiratoires. La peur prend l'entière possession de son corps et elle ne se réveille de sa dangereuse transe que lorsque son verre s'éclata dans un bruit sourd au sol. Un pas, puis deux. Prise de panique, elle replie sa légère veste autour de son visage, empêchant l'entrée de la fumée dans son nez et sa bouche.

Elle court, se cogne violemment contre plusieurs personnes. Un de ses talons cède sous le tumulte et la violence de ses mouvements. Ses jambes la lâchent d'un seul coup et elle se retrouve nez à nez avec le sol de la salle. La coréanno-russe n'en est pas sûr, mais elle croit entendre la voix de son président résonner dans le fond. Des larmes se formant aux coins de ses yeux, elle laissa un sanglot s'échapper de ses lèvres.

Parce qu'elle ne veut pas mourir Katerina.

Il aurait pas du être là Siobhán. Il aurait du faire son asocial. Il aurait du se terrer dans l’appartement et renier ce bal, cette fête de début année. Il n’avait même pas retrouvé Nina. Ni Boo, ni Hansol. Personne de son entourage proche. Personne comme à l’accoutumée si ce n’est ses camarades de promo qui lui avait mis un verre à la main. Parce qu’il faut en profiter Sio, c’est ta dernière année ici. Il faut en profiter. Il n’en profitait pas. Les gens qui le bousculait, la peur de certains, les cris des autres, il n’en profitait pas. Incendie. Les flammes. Et il était comme un animal sauvage l’irlandais, il aurait bien voulu trouver la sortie. Mais se précipiter ne servait à rien. Les flammes étaient là se reflétant dans les yeux des étudiants tandis que certains plus responsables tentaient d’organiser l’évacuation. Mais Siobhán, il était petit, de ceux qu’on bouscule. Mais Siobhán il grognait pas aujourd’hui sachant bien que ce n’était pas le moment. Il restait avec ses camarades de médecine vétérinaire, tentait de rassurer maladroitement une fille en lui tapotant sur l’épaule. Jusqu’à ce qu’il la voit. Katy. ( @Byun Katerina )Katerina qui venait de s’effondrer au sol. La jeune femme qui allait se faire piétiner par la horde d’élèves effrayés. Alors il s’était frayé un chemin, tant bien que mal. À contre courant. Coups de coude pour passer. Jusqu’à ce qu’il arrive à son niveau. « Fuck, Katy, you alright ? » Sa voix était serrée, étouffée. Il n’avait pas pensé encore à se protéger le visage. Ses yeux le piquaient, et clairement ses mains tremblaient. Mais aussi opposé qu’il pouvait être des autres, il pouvait pas la laisser. « Come on Katy, can you stand ? I will help you okay. Allez girl. Debout. » L’anglais naturel qui faisait place à un coréen haché tandis qu’il l’aidait à se relever, la laissant s’appuyer contre lui si besoin. « Good. On y va, me lâche pas. » Les amis avant tout après tout.

Sourire aux lèvres, trainées de poussières dans les yeux et son rire qui s’échappait comme un million de clochettes. Légèreté du moment, il profite. S’indigne faussement quand on lui parle de sa couleur de cheveux, pointe sans remord celle d’Inseong à chaque fois, ils sont à deux dans cette histoire. Pointe aussi Hansol, soleil réel aux cheveux dorés comme le miel, leurs mains liées comme un garde fou dans cette marée humaine qui pourrait les faire chavirer. Mais son cœur tient bon, et la mer est apaisée, l’étoile tranquille son soleil là pour le guider. Sauf qu’il s’était égaré un instant. Namil assurant de revenir, une fille de leur promo qui partait bientôt en Europe pour ses cours tenant à lui parler un peu. Il s’était égaré un instant. Le temps que l’alarme retentisse, Hansol pourtant pas loin. Il s’était égaré un instant le temps que les mots du DJ ne le bloque, ne l’inquiète, les paillettes dans ses yeux échangés contre des feux-follets d’effroi tinté de larmes. Et cette mer si calme s’était déchainée, mouvements brusques comme une houle sans pitié, l’éloignant un peu de son compagnon, trop, ses doigts glissant entre les siens, la sureté qu’on voulait lui enlever. Et il avait tangué Namil, comme un homme ivre, se rattrapant à ce qu’il pouvait, son regard ancré dans celui d’Hansol, la peur réelle dans leurs regards. Et il avait tangué, jusqu’à cette main sur son haut, et le soleil qui le forçait à revenir dans son étreinte. Sauf que le mal était fait. Les dents serrées, il tentait de faire face à cette douleur qui lui vrillait l’épaule, le haut du dos, la base de sa nuque. De cette douleur un peu trop chaude, de cette douleur qui faisait venir des perles d’eau au coin de ses yeux et serrer ses poings plus forts pour ne plus tanguer, tomber. Brûlures. Les langues de flammes qui avaient pris possessions des rideaux n’avaient eu aucune pitié pour lui.

« On s’arrache, vite ! » Hochement de tête crispé, il ne faisait pas confiance en sa voix, sa main s’était enroulée autour du poignet d’Hansol, peinant pour le suivre à travers la foule, mais ne cessant pas, jamais de le tenir. Jusqu’à ce qu’il chute le soleil, jusqu’à ce qu’il manque de lui échapper et qu’au final ça soit la poigne fragile de Namil mais désespérée qui ne le rattrape. Mais le mal était fait. Une deuxième fois. « Sunshine …  » Et son regard s’accrochait à lui, glissant sur sa silhouette et son pied qu’il ne posait plus à terre. Sa cheville. « Tu peux marcher ? » Question presque rhétorique tandis qu’il se cale contre lui, la mâchoire crispée, sa lèvre inférieure tiraillée, le bras d’Hansol au dessus de ses épaules, au diable cette douleur qui glisse dans ses sens, et qu’il se force à reprendre la route, son soleil estropié contre lui. « Allez. Garde ton regard sur moi si besoin. » Et il crève de peur Namil. Le corps secoué de tremblements qu'il ne sait cacher. Mais il sait. Hansol. Hansol il est claustrophobe.  

Ses pensées embrouillées et les mains s'accrochant au sol dans un espoir de sûreté vain. « Fuck, Katy, you alright ? » Elle releva la tête, reconnaissant la voix au accent irlandais de Siobhàn s'adresser à elle. Les yeux qui lui piquent et une angoisse lui faisant perdre tout moyen, elle sentit plusieurs larmes coulées sur son visage commençant déjà à devenir poussiéreux.

À ce moment, l'étudiante se trouvait particulièrement impuissante, presque pitoyable. Ce ne devrait pas l'image qu'elle devrait renvoyer et elle n'était pas comme ça normalement. Pourtant, c'était bien elle qu'on aidait au risque d'en oublier sa propre vie. Sa voix coincée, elle ne sortit rien d'autre qu'un faible étouffement semblable à un petit chiot.

Et alors que Siobhàn la relevait, la laissant s'appuyer de façon à ce qu'elle puisse marcher, son anglais passant à un coréen assez haché qu'elle nota malgré le tumulte du moment - comprenez, il était assez rare de l'entendre parler coréen - elle la vit. Oui, une silhouette aidant une personne tombée à la renverse comme elle quelques minutes plus tôt. À croire que c'était un instinct de survie bien idiot et inutile que d'embrasser le carrelage. Cependant, la silhouette qui aidait cette personne à se remettre debout était une personne qu'elle connaissait bien. Romee, sa ''dongsaeng'', une douceur comme elle, il n'y en avait pas deux.

Prenant le bras de l'irlandais, elle le força à la suivre jusqu'au côté de la jeune femme et lui pris également le bras. Le regard dur, elle reprit enfin l'usage de la parole et n'hésita pas à incendier les deux personnes à ses côtés. « Mais vous êtes bien dans votre tête ou ça se passe comment ?! Vous n'êtes pas invincible et vous avez sûrement mieux à faire que de sauver des gens au risque de votre propre vie. Bande d'inconscient. ! » Sa voix se brisant dans un crie ou l'on pouvait parfaitement déceler une inquiétude profonde. Elle avait eu peur et elle l'est toujours d'ailleurs, mais elle avait pour le moment repris contenance. Alors bien sûr, elle ne pensait pas toutes ces paroles et elle aurait sûrement sauver elle aussi, d'autre personne comme Romee et elle était énormément reconnaissante envers Siobhàn de l'avoir sauvé. Seulement ces paroles étaient paroles toutes seules.

Les poussant vers l'avant, elle prit rapidement une bouteille d'eau jusque-là posée sur le buffet et l'ouvrant d'une main tremblante, elle jeta violemment le contenu sur ses deux amies, n'ayant que faire de leur avis quant à leur visage et cheveux maintenant trempé. D'habitude il fallait mieux mouiller un linge et le mettre sur sa bouche et son nez, mais aujourd'hui n'était pas un jour comme les autres. Parce que les flammes, elles les voyaient et elle ne voulait qu'il leur arrive quelque chose. Parce qu'ils étaient ses amis après tout.

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