FESTIVAL PARTY

feat. hm    

« Allô, t'es où ? Hm. Hmmmm. Non je boude pas. Je dis que je boude pas. Je passe dans un tunnel, sorry. » Il approche le micro de son smartphone près des lèvres de Romee pour que celle-ci imite le bruit d'une mauvaise connexion avec sa bouche. « Je capte p-p-p-plus.... Allô ? Allô ? » Il raccroche en soupirant, jugeant du coin de l'oeil le jeu d'actrice de son amie. « J'ai dit qu'on passait sous un tunnel, pas sous une voiture. » Ses commissures s'étirent néanmoins, lui créant une fossette au creux des joues. « Noam emmène Ingrid, ça veut dire que je partagerai aussi la tente avec elle et que je vais devoir passer le reste du festival en prison car je vais commettre un meurtre. Bref, il est où Armel ? T'as envoyé un sms ? » Apparemment aucune nouvelle de lui, ils décident donc d'aller à sa rencontre en ciblant leur recherche aux stands de boissons, aka les endroits les plus probables où ils pourraient le trouver (   ). Les gobelets rouges circulent, opaques pour qu'on puisse ne pas soupçonner un breuvage illicite mais qui ne dupe personne ici, surtout pas Yuta dont les effluves chatouillent ses sens et brusquent sa volonté de s'en tenir éloigner.
Un verre, c'est rien. Un verre, personne ne lui en voudra. Pas vrai ?
Ils s'arrêtent à un stand, pensant avoir retrouvé le Firestone mais fausse piste. Romee en profite pour s'acheter à boire, son sourire solaire est contagieux et pourtant cette fois-ci, il n'atteint pas le garçon. Obnubilé par le combat interne entre lui et sa conscience qui est depuis longtemps maintenant assujettie à tous ses débordements, se laisse vite corrompre par sa promesse de « juste un, promis. »
Une fois sa commande passée, Ja apparaît. « Hey Ja, t'es venu tout seul ? » Il écoute à moitié sa réponse, lui offrant le verre qu'il vient tout juste de s'acheter comme s'il venait de lui passer une bombe et qu'une fois entre ses mains, elle s'était désamorcée. « Cadeau et ne refuse pas, c'est pour tous les cafés que j'ai loupé l'an dernier. » Il force un rire pour masquer les nerfs qui raidissent sa nuque, ses épaules et font tressauter ses phalanges qu'il range dans les poches de son jean. « En parlant de ça, t'aurais du boulot à la radio ? Un vrai boulot je veux dire parce qu'à la fin du mois je vais quitter le Tryhard et je me disais que si t'avais besoin d'aide ou... Je sais pas ? Bah, je suis dispo. »

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YUDAE

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Ϟ˙　　« Et on en parle de ton bégaiement? T'as arrosé ton téléphone au lieu d'imiter une mauvaise connexion. » Les yeux nonchalants qui roulent, la mauvaise moue au visage quand un spasme crispe doucement son nez, l'air burlesque d'être vexée. Et, brouillant finalement toute mauvaise comédie, elle dépose un bisou sur les fossettes de son ami, le sourire-soleil, l'amusement guettant ses pommettes rafraichies de l'oracle brûlant illuminant un ciel encore trop brillant. « Tu sais ce que je risque pour toi? Noam va me faire la peau à tous les coups... J'suis sûre j'ai déjà une cible sur le dos à cause de tout ça. Et on tue pas Ingrid, j'ai déjà caché trois corps cette semaine parce que Monsieur Lee est grognon, trop c'est trop. » Elle rit, peut-être même que c'est trop fluet, mais l'excitation du festival rougit ses joues, endort toute préoccupation, le vent d'une simplicité pour quelques jours au moins...  « Il a fui ce matin super tôt, j'sais pas pourquoi, il a dû rejoindre quelqu'un d'autre pour aller au festival ce faux bro. Je lui ai piqué une de ses vestes du coup, il va me tuer, mais c'est sa faute. »
Et elle sautille jusqu'à ce stand, crédule et peu consciente ou même pas au courant du tout, elle pousse son ami à la boisson pour la bonne humeur qu'elle porte, comme si ce verre signifie quelque chose à cette lumière quand la vérité est telle que, rien, il ne signifie rien. Mais les enceintes battantes, la foule respirant la jeunesse dans des effluves quelques fois illicites, elle veut s'en parfaire alors, polycopié de ce corps, elle boit. Quand soudain il y a ce prénom qui résonne et ça se braque, ça perd de sa saveur, elle croit même faire un petit pas de côté, par pur instinct certainement. Elle ne sait pas si c'est pour un élan de quelque chose à sauver ou si c'est de fatalisme qu'elle s'éprend, mais son regard fuit sur la foule dansante, les deux trois personnages déjà si bien perchés dont elle aurait voulu rire mais pour qui, à l'instant, ils n'étaient qu'un spectacle flou, le brouillard d'une distanciation ; pour qu'elle ne l'entende pas, ni ne le regarde. C'est trop abrupte. Alors elle boit tranquillement, l'air de rien, comédienne déchue.
Finalement, il y a ces deux fleurs qui débarquent et elle croit respirer un peu mieux étrangement. « Je vote pour la nana et le batifolage. », elle paraîtrait presque faussement jalouse, pourtant elle sourit « J'vais l'appeler. »

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YUDAE

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★　 Elle ne sait pas où elle est la frêle jeune femme. Dans cette foule aux couleurs éclatantes, aux sourires peignés sur des visages laissant paraître une passion aux effluves d'été. Jeunesse pulsant dans leurs veines, elle les voit s'abandonner à leurs gestes spontanés, les guidant aux fils de leurs pas rythmés, vers un monde qu'elle ne connaît pas. Elle ne sait pas quoi faire non plus, la silhouette découvrant, une silencieuse crainte vibrante dans tous ses muscles, jusqu'au bout de ses doigts, l'entré vers un passage presque trop irréel, presque trop secret, presque un peu interdit. Elle ne sait juste pas ce qu'elle fait ici. Entre ces corps, ces cœurs battants d'un même ensemble, leurs esprits se mélangeant, cocktail d'une envie de simplement s'amuser, de simplement se sentir exister. 

Pourtant, elle sent le désir de s'y mélanger, dans ce parfum aux mille et unes nuances, dans cet arc-en-ciel aux mille et une palette. Alors elle saisit son sac à bandoulière d'un geste fluide, lève la tête et laisse le doux vents effleurer sa chevelure. Puis, ses bonnes étoiles ornant ses pupilles, tels des bijoux que l'on oserais à peine ne serait-ce qu'effleurer, elle avance Arizona. Sans se retourner, elle avance. Parce qu'elle aussi elle en à le droit, le droit de connaître les sentiments éphémères que nous offres la jeunesse. Oui, cette jeunesse qu'on lui avait d'une certaine manière volé. 

Arizona observe, imprime chaque détail. Ses cinq sens en éveil, l'étudiante se permet de laisser ses yeux bifurqué vers le stand des boissons. Des visages plus ou moins familiers s'y trouvent. Arizona ne les connaît pas, mais elle sait qu'ils fréquentent également l'université. Entre ces derniers, elle croit reconnaître Ja, et non loin Romee. N'était-ce d'ailleurs pas elle à lui avoir proposé de venir ? 

La jeune femme n'en est plus vraiment certaine. Ses journées s'enchaînent, la fatigue devenue sa silencieuse compagnie. Et Arizona elle fait de son mieux, essaye constamment de démêler les flux de sa vie qui tels des papillons, virevoltent sans jamais que l'on ne réussisse à les attraper. Cependant marqué par la rareté de secondes souvent trop perdue, mais pourtant si précieuse à la fois. Ces petits et si jolis papillons qui ne font que nous accompagner dans ce qu'est notre destin. Il fallait donc faire comme eux : 

Ne pas se poser de questions, voler et continuer votre chemin. C'est comme cela, que nous apprenons à connaître, les secrets de la jeunesse. 

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YUDAE

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— Oui, oui, j'arrive Romee... Hein comment ça j'étais avec qui ? Je vois pas de quoi tu parles. Oui je sais je mens mal, j'arrive Romee.  Le cellulaire à l'oreille, l'urgence aux talons, les jambes qui toujours filent à une vitesse vertigineuse. Les vestiges féminins au creux de son oreille, le parfum sucré aux racines du cou, et le sourire, ancre marine du navire voguant, étincelant d'une lumière nouvelle, retrouvée dans les poussières d'antan. Armel papillonne, ces temps-ci, poitrine enrobée d'un film doré. Retard légitime car festival commencé avec Nina, c'est avec la joie estivale aux commissures qu'il aborde les courbes de la foule, s'y coulant, s'y retrouvant et l'esquivant. Et, finalement, le stand boisson, qu'il n'a, malgré les apparences, pas encore écumé, pointe à l'horizon, et se profilent à ces côtés les présences familières, bien particulières ; Romee, Yuta, Noam et Ja, et définitivement, Armel en a le coeur euphorique.

Quelques enjambées festives et ses mains s'échouent sur les épaules du petit groupe, secouant avec douceur pour marquer sa présence, réveiller les âmes, réveiller les corps. — Je suis là ! Le sourire enfantin qui fait gonfler les joues, disparaître les orbes.
— Primero, quelles que soient les raisons que vous avez inventé pour expliquer mon retard, j'étais juste avec Nina. Segundo, Romee je sais très bien que t'as ma veste, et tercero je vais aller chercher un verre donc je reviens. Broh j'espère que tu carbures à l'eau.  Regard à Yuta, puis éclipse, et le gobelet qui glisse jusqu'à la main, le regard qui tangue, l'engouement aux tripes. On bouge ? La langue qui trempe dans le nectar, avide d'un peu d'aide, et les ondes de musique l'irradiant d'envie de rejoindre la foule, le festival, et Séoul qui se fête.
   

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YUDAE

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[b]Elle attend les bras verrouillé autour de sa poitrine, que Noam raccroche son téléphone, cherchant distraitement à déchiffrer la voix de Yuta à travers le micro. La conversation s’écourte cependant, et les dernières paroles de son frère s’écrasent dans le vide lorsque l’appel prend fin. Ingrid hausse les sourcils, mimant un offuscation de circonstance — par solidarité gémellaire dira-t-on — lorsqu’en réalité, elle ne peut s’empêcher de trouver la situation aussi grotesque que cocasse. A la mention de Romee, l’ainée fronce le nez. « N’est pas actrice qui veut. » Lâche-t-elle, ponctuant son mépris d’un hairflip d’anthologie.

Ça fait des mois qu’ils prévoient de venir à ce festival. Depuis leur anniversaire en fait. Avec les évènements des dernières semaines, la sortie avait bien failli être compromise, mais d’un accord commun, les jumeaux avaient fini par juger qu’un peu de distraction ne pouvait que leur faire du bien. Ingrid s’efforce donc de refouler sa morosité actuelle pour profiter du festival au mieux. Elle a déjà prévu de boire assez vite pour se libérer de ses dernières noires pensées. Elle rend son sourire à son frère lorsqu’il propose d’aller chercher un verre. « Je croyais que tu ne le proposerais jamais. » Qu’elle ironise en tendant son corps trop court pour passer un bras autour de l’épaule de son frangin pour le trainer vers le bar.

Les enceintes font vibrer l’air et sa chair si fort qu’elle a déjà l’impression d’être ivre sans même avoir avalé quoi que ce soit. Les sensations et les émotions sont saturées par le son qui noie tout. La sensation lui plait, Ingrid a le sentiment de flotter hors du temps. Comme si rien d’autre n’existait au-delà des barrières sonores. La foule, le gazon piétiné, son bras sous celui de Noam qui devient tout à coup un peu trop émotionnel à son goût. « Me too Bro’ » Qu’elle marmonne trop près de son oreille pour se faire entendre malgré les basses. « More than ready Yang. » Ils longent les stands, non sans que la brune ne remarque le nez levé de son frère, devinant qu’il guette Yuta et Romee. Elle finit par les apercevoir un peu plus loin, et elle tire son compère en poussant sans ménagement les corps qui lui barrent la route. Lorsqu’on fait 1m12 dans ce genre d’évènement, mieux vaut avoir les coudes pointus. Noam se glisse vers Yuta qui discute avec Ja, et sa sœur en profite pour se diriger du côté du stand de boisson, enfonçant sans ménagement ses articulations dans les côtes des importuns pour attraper deux gobelets remplis. Elle les ramène non sans en renverser une partie sur ses baskets, et en tend un à Noam, roulant ostensiblement des yeux devant le ton mielleux qu’il offre à son compagnon. Elle mime une grimace à sa voisine, qui n’est autre que Romee. « la beatboxeuse ! jamais entendu d’imitation de tunnel aussi saisissante, t’as jamais pensé à te reconvertir dans le milieu du bruitage au cinéma ? »

   

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YUDAE

FESTIVAL PARTY

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La tiédeur du soleil qui s’éteint caresse sa peau pâle. Elle flotte dans les élans de tissus de sa tunique, soulevée par sa démarche raide. Lunettes aux verres fumés sur le nez, lèvres légèrement teintées, baskets déjà souillées par la terre du terrain retourné, Bora vogue dans la foule en quête de tête connue. Elle est censée retrouver Ja quelque part à l’intérieur du festival, mais c’est sans compté son esprit oisif puisque la brune a oublié de recharger son téléphone. Impossible de joindre le MC de Funkimchi, ni de savoir où il peut se trouver.

Irritée de sa propre bêtise, elle sonde frénétiquement la foule de festivalier, trainant ses semelles dans le gazon. Ses sens sont légèrement embourbés par le bruit des enceintes, la chaleur moite de la fin de journée estivale, et le monde qui l’entourent, les corps qui l’enserrent sans qu’elle ne parvienne à s’extraire de l’amas de corps brûlants.

Shit ;

Elle râle ouvertement lorsqu’un énième type passablement ivre la bouscule sans ménagement avant de disparaitre dans la vague de fêtard. Elle se retourne dans une houle de cheveux sombre, prête à l’insulter, mais il est déjà hors de vue. Blasée, Bora ramène son poignet encore plâtré après son accident de voiture, espérant le préserver un peu des chocs contre les inconnus peu regardant. Elle reprend sa progression, son autre main serrant la bandoulière de son sac à main, et décide de se diriger vers les stands de boissons et de nourriture, espérant retrouver des visages connus, qu’il s’agisse de Ja ou non. Être seule ici relève plus de l’enfer.

Coup de pouce du destin ou chance insolente, elle aperçoit presque immédiatement Ja près des bars. Il lui tourne le dos, et est accompagné d’autres figures familières, dont Yuta, Romee, Noam et sa sœur ainsi qu’Armel. Un rictus triomphal étire ses lippes dévorées par l’anxiété, lorsqu’elle s’approche d’un pas décidé. Dans un élan puéril, elle avale les derniers mètres qui la séparent de son meilleur ami d’un bond pour se pendre à sa nuque, manquant de le faire basculer en arrière sous son poids inattendu. D’un geste de sa main blessée, elle salue le petit groupe d’un large sourire. « He Lee Yuta j'apprécierais que tu prennes la peine de liker ce que je poste sur instagram, 'spèce de faux pote. » Qu'elle jette au jeune homme, avant de se pencher vers l’oreille du Starchild, maintenant son étreinte autour de ses épaules. « Je te cherchais. » Elle crie à son oreille pour couvrir le son bourdonnant de la musique. « Faut que tu me payes un verre, j’ai soif ! »


   

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YUDAE