18 juillet 1994, un beau jour d’été à Osaka, au Japon. C’est là qu’un petit garçon a vu le jour. Premier et seul enfant d’un jeune couple, le nouveau né fut prénommé Hikaru, un prénom choisit bien avant sa naissance, un prénom choisit par sa mère, un prénom mixte qui lui conviendra parfaitement. Une vie heureuse semblait attendre le petit garçon qu’il était, aimé de ses deux parents, sa vie s’annonçait aussi heureuse que possible. Du moins c’est ce qui semblait évident en observant la petite famille. Petit garçon sérieux et joueur, ses parents ne se doutaient pas à ce moment que leur petit garçon viendrait à se sentir mal dans sa peau. Hikaru mena une vie heureuse jusqu’à son entrée au primaire. C’est là que le petit garçon commença à aimer des choses dites pour “filles”. Se faisant moquer par ses camarades, il n’osa rien dire à ses parents, il se pensait anormal, il se disait que quelque chose clochait chez lui, mais plus les jours passaient et plus le petit garçon se sentait mal dans sa peau, se forçant à aimer des choses qui ne lui plaisaient pas. Sa mère finit par le remarquer et il lui avoua enfin ce qu’il ressentait, son mal-être depuis plusieurs mois. Contrairement à ce qu’il pensait, sa mère se montra compréhensive et l’aide à se sentir mieux, quant à son père, il semblait lui aussi l’encourager à être lui même, mais au fond, il avait honte de ce fils qui se comportait comme une fille.

Les années passèrent et Hikaru avec le soutien de sa mère commença à s’habiller comme une fille, agissant comme tel même s’il subissait toujours les moqueries de ses camarades, il apprit au fil des années à ne pas leur accorder d’importance, se rappelant des paroles de sa mère. Tant que lui était bien dans sa peau, il ne devait pas faire attention aux regards des autres. Pour l’aider, sa mère lui offrit un collier représentant le symbole des deux sexes qu’il garda autour du coup depuis ce jour. Sa mère fut son plus grand soutien, celle qui l’aida à être lui même sans le juger. C’est au lycée que Hikaru commença à s’intéresser aux garçons, de son point de vue, il se voyait comme hétéro, se considérant comme une fille dans un corps de garçon, mais ce n’était pas le point de vue de tous et Hikaru se mit à ne plus définir son orientation sexuelle par tel ou tel terme, pour lui ce n’était pas le physique qui comptait, fille ou garçon, que lui importait? Même si son coeur semblait plus pencher pour les hommes. Il eut son premier petit ami en première année de lycée, il le cacha à son père, de peur de sa réaction, le lui présentant comme son meilleur ami, seule sa mère était au courant. Leur relation a duré six ans avant que son petit ami ne le quitte car sa famille déménageait. La rupture fut dure à accepter pour Hikaru mais avec l’aide de sa mère, il finit par s’en remettre.

Hikaru était âgé de dix neuf ans lorsqu’il perdit sa meilleure amie, sa mère décéda des suites d’un cancer, laissant son fils seul avec un père qui tenta alors de le changer, de faire de lui un homme mais sans succès. Il le mit alors à la porte, honteux d’avoir un tel fils. Durant toutes ces années il avait tenté de faire un effort pour sa femme, mais cette dernière ayant quitté ce monde, il ne parvenait plus à faire semblant et mit son fils à la porte. Ce fut un choc pour Hikaru, il venait de perdre ses deux parents en peu de temps, il en voulut à son père et tenta de garder la tête hors de l’eau, il avait besoin de changer d’air et ce fut grâce à l’aide d’une amie qu’il avait aidé quelques années plus tôt, une idole avec laquelle il avait gardé le contact qu’il put se payer un billet d’avion pour la Corée où il emménagea alors qu’il n’avait pas encore vingt ans. Il poursuivit ainsi ses études dans l’université de Séoul, espérant pouvoir un jour devenir un grand styliste. En parallèle pour se payer ses études et pouvoir un jour enfin faire cette opération dont il rêvait tant, il s’est trouvé un travail de vendeur dans un magasin assez chic, l’un des rares à l’avoir accepté malgré sa “condition”. Il s’est habitué aux regards des clients, certains s’en fichent tandis que d’autres le jugent. Mais il a l’habitude.

Aujourd’hui, cela fait presque cinq ans que le nippon a déménagé en Corée, il n’a aucune nouvelles de son père et ne lui a toujours pas pardonné de l’avoir ainsi renié. Il fait de son mieux dans ses études et dans son travail, économisant petit à petit pour son opération. Refusant encore et toujours l’aide de son amie qui lui a déjà proposé de la lui payer, en ayant les moyens. Il lui doit déjà beaucoup bien qu’elle refuse qu’il la rembourse. Il veut pouvoir y arriver par ses propres moyens. Il se donne alors à fond pour réussir.