Les fleurs volent au milieu de la pièce, la mère hurle et la fille observe. Les mots sont crus, durs, inimaginables pour une famille. Aussi abîmée soit-elle. Et l'eau déborde du vase, pour la toute première fois, l'enfant se dresse contre sa mère ; refuse de se soumettre. Et les cris résonnent davantage, la génitrice n'en croit pas ses yeux et dans un acte de colère, non de folie, frappe sa progéniture comme jamais elle n'avait osé le faire. La dispute devient telle que l'équipe soignante est forcée d'intervenir et dans son dernier contact visuel ; soo est plus déterminée que jamais « Tu n'es pas prête de me revoir. » la sentence est prononcée d'un ton amer, mais la concernée n'y croit absolument pas.
Se rend à l'évidence, six mois plus tard.

Soo Yun est partie, sans rien dire. Contacts coupés, réseaux fermés. Blessée comme jamais elle ne l'avait été. Comprenant le véritable sens du mot colère, elle a fait sa valise et s'en est allée. Ne pouvant supporter cette brisure, celle même qui réduisait son univers à néant. Incapable de survivre à ces premiers jours où elle était affreusement seule, sans elle, sans repères. Désir de tout quitter, de tout calmer, l'avion s'est envolé avec une étudiante épuisée. Six mois durant, la brune devenue blonde n'est jamais revenue sur la terre de sa naissance.

Destination New York, escale à Paris. Détour en Toscane. Un mois durant, l'enfant a voyagé, profitant de son argent et de sa liberté avant que le poids des responsabilités ne lui revienne en plein coeur. Les choses qu'elle avait abandonné ou la conscience particulièrement agitée de ne pas travailler. La déserteuse au mental déterminé, plus bosseusse que dormeuse. S'amuser quatre semaines semblait être son maximum. Alors, les jours qui suivèrent, Soo Yun se trouva la solution ; un poste, stagiaire en premier lieu, dans l'une des plus grosses bourses de NY. Derrière un bureau, mais au service d'un autre ; et si elle a tenu plusieurs mois, ce n'est assurément pas quelque chose qui lui plaisait, ce à quoi elle prétendait. Tâche trop faible, pour une ambition si grande.

Ce n'est pourtant qu'à la fin du contrat signé que Soo Yun a décidé de revenir ; malgré un contrat plus important proposé. Elle s'est contentée de revenir ; de reprendre l'avion, pourtant son intention était juste de récupérer des affaires. Ni plus, ni moins. Pour migrer ailleurs, pour continuer à éviter la souffrance, les sentiments tant refoulés. Toutes ces choses qui flottaient ; à la limite de déborder. De quoi éclater. Jusqu'à cet appel ; cette demande si particulière, peut-être attendue. Qu'elle décline malgré tout. La rage au souffle qui s'éveille, la peur au bout des doigts, la tristesse au coin des yeux. Une nuit entière à réfléchir, à écouter son esprit se demander ; doit-elle voir sa mère ou continuer à l'ignorer ? Incapable de trouver sa réponse, la brune avait naturellement pris son téléphone pour envoyer un message étonnament inatendu. Et ce soir-là, seul le soutien et les conseils de son petit frère semblait compter. Lui apporter l'aide qu'elle réclamait, et deux heures plus tard ; Soo Yun était débout dans sa chambre d'hôtel. Déterminée à pardonner pour la première fois de sa courte vie, car il lui avait apporté les mots les plus aimants qu'elle n'avait jamais reçu. Parce qu'il avait été là, comme il l'était depuis un an, alors qu'elle avait pourtant agit comme la pire des garces avec lui. Lui et leur père. Et pour ça, l'ancienne présidente se sentait reconnaissante ; comme jamais elle ne l'avait été auparavant.
Et pourtant, quatre heures plus tard, alors qu'elle dormait à coeur reposé, une sonnerie perturbait son sommeil paisible et à moitié endormi, la nièce pensait devenir folle, entendre des voix, voir flou le numéro qu'elle connaissait si bien. Une sombre nouvelle, un désastre auquel elle n'était pas préparé, auquel elle ne pouvait pas réagir comme il le falait.

À nouveau, les objets volent. Ce qu'il restait sur la table s'écrase au sol. Soo Yun est en pyjama quand elle s'évade sous la pluie forte. Ne savant pas où aller, ni même que faire, alors ses pas l'amène, la balade à travers la ville. les yeux dans le vide, le froid qui l'engourdie, la tristesse qui l'atrophie, la colère qui l'anime ; le silence qui l'offense mais qui la protège malgré tout. Elle est là, debout en bas de l'immeuble ou du bâtiment. Elle ne saurait le dire ; elle rappelle à nouveau la seule personne qui peut l'aider. Quand Ja se retrouve face à elle, inquiet, elle ne sait toujours pas quoi faire, boule de nerfs, mais elle sait que sa voix à lui, panse petit à petit la douleur qui règne sur elle.

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De sa plaie, Soo Yun ne parvient pas à accepter la réalité. Incapable d'imaginer une seconde que tout ceci puisse être réel. Mais sa mère est morte, folle à liée durant des années, elle a signé son dernier caprice amplit d'absurdité, partie pour ce qu'on appelle l'éternité. Alors, bien décidé à ignorer le chagrin, l'étudiante a accepté le travail présenté. Motivée à tout faire pour ne pas concéder à ce qui vient de lui arriver. À ce qu'elle vient de perdre ; et elle serait partie pour de bon, si son frère n'avait pas été là, n'était pas venu l'intercepter alors même qu'elle attendait son avion. Ainsi, trois semaines plus tard, Soo Yun était là, aux portes de l'Université, devant les regards ahuris de certains. Un retour qu'elle ne doit qu'à son compare, et à cette rencontre hasardeuse, avec la jolie brune.