Comment avouer à un public amoureux une vérité aussi troublante. Le problème de l'anonymat n'est pas uniquement la protection d'une célébrité. Souvent, elle est avant tout présente pour cacher ce qui déplaît. Ce qui dérange. Webb Darco n'est pas ce l'idéal espéré, l'exact objet de nos désirs comme le suggère pourtant ses histoires. Aussi sensuelles qu'elles sont belles.

On l'imagine un peu vieux, les cheveux poivre-sel,
Charismatique et imposant.
Un peu à la Christian Grey.
Et Dak Ho n'a que vingt ans, les cheveux bruns,
Cynique et feignant.
Une sorte de Peter Pan.

Il y a plusieurs aspects chez le gamin, des facettes qui changent en fonction de celui à qui il s'adresse ; son éditrice ne voit en lui qu'un petit prodige pourri gâté. Il n'est ni sérieux, ni même digne de confiance et elle en devient impatiente. Alors Comment révéler à ses fans que leur écrivain n'est un gamin imbu de lui-même qui couche à droite à gauche sans croire à l'amour ? Du moins, c'est ce qu'on penserait du beau Bang Dak Ho. À première vue du moins. Puisque bien caché derrière ses masques et sa pseudo anonymat, le brun est comme le héros dans les romans qu'il publie, passionné et amoureux. Peut-être même un peu trop.


Et bien qu'il n'en donne pas l'impression, c'est exactement ça, la fabuleuse réplique humaine de ses personnages fictifs. En réalité, deux styles dominants d'écriture révèlent tout de son être. D'ordinaire, pour tout ceux qui croiseraient l'enfant, ils penserait être tombé sur un énième connard ; et c'est bien là, toute l'étendue de leurs erreurs. Il ne niera jamais sa réputation du garçon facile, bien qu'il a tendance à se définir comme un professeur en période d'essai. Et ne refusera jamais une quelconque expérience sexuelle ((qu'il mettra sur le compte de son prochain roman)).

Mais cela n'empêche pas, qu'en vérité, Dak Ho est un rêveur.
Amoureux et timide.
Croyant aux contes pour enfants.
Aux téléfilms qui finissent bien.
Aux il vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants.

Il cache sa nervosité par une assurance qu'il tire de ses romans.

Il n'est néanmoins ni un idéal, ni un cadeau et son entourage le sait plus que n'importe. Ce n'est pas une réalité qui se veut méchante ou qui est présente pour le dénigrer, seulement Dak Ho est incapable de se contrôler. Il est ce romancier qui ne rend jamais ses livres à temps et qui donne des sueurs froides à toute l'agence tant son travail est irrégulier et pourtant tellement attendu. Un étudiant trop talentueux pour le laisser partir, mais encore trop enfant et irresponsable pour lui faire confiance. Certains tête de con, assurément, d'autres sauraient surtout qu'il manque de la magie dans sa vie. Ce rêveur invétéré ne souhaite que rencontrer cette personne qui le fera vibrer, celui sur qui il pourrait écrire à longueur de journée. Vivre cet amour intense qu'il s'imagine constamment à l'intérieur de ses romans.

Si on le connait bien.
Si on compte bien, on remarque.
Dak Ho possède trois facettes.
Comme une pièce de magicien.
Romancier à succès, élève à problème, gamin en découverte.

Il n'était pas aussi sérieux avant. Il n'est pas si adroit, tombe sans arrêt. Et il teste tout le temps, à la limite de l’irraisonnable. S'il semble sûr de lui et hautain, il est en réalité comme un gosse, qui rigole et sourit tout le temps. Qui fait des conneries presque tous les jours. S'il semble paresseux et voué à finir au chômage, il est en vérité un véritable travailleur acharné. S'il se fiche de vos sentiments, c'est qu'il vous ment ; il n'y a pas plus sensible que ce garçon-là. Quand bien même il n'assume pas réellement ce tempérament doux et affectueux. Quand Dak Ho écrit, il devient une toute autre personne, comme si toute sa maturité, qui hibernait toute l'année, ressortait pour être à fond uniquement lors de ses périodes d'inspiration.

Bang Dak Ho est un étudiant en anthropologie,
(( il voue un culte à l'être humain ))
et en sexologie.
Webb Darco est un romancier romantique et érotique,
(( qui se passionne d'amour et de plaisir ))
Et Bang Dak Ho est Webb Darco,
(( de manière anonyme ))