Depuis aussi loin qu’elle s’en souvienne, Junya n’a jamais vraiment été un « elle ». Elle ne s’est jamais sentie entièrement fille, ni garçon. Elle s’est toujours sentie un peu des deux, à la fois fille et garçon. Une sorte d’alien aux yeux des plus fermés d’esprit. Beaucoup de gens lui parlent au masculin en pensant bien faire mais en réalité, Junya se fiche bien d’être interpellée au féminin ou au masculin, acceptant à la fois l’un et l’autre. Comme elle ne cache pas forcément sa féminité, rares sont les gens qui la confondent avec un homme même s’ils existent. Elle se sent bien dans son corps tel qu’il est et aime semer le doute, ne s’étant jamais occupée des critiques vis-à-vis de son comportement ou de son apparence. Les gens fermés d’esprit diront qu’elle agit bien trop comme un homme pour une jeune femme respectable et d’autres critiqueront sa féminité apparente lorsqu’elle « imite les hommes ». Dans tous les cas, ce fait a toujours fait partie de sa vie. Elle est « bigenre » et vit sa vie sans se soucier de l’avis des autres, heureuse et épanouie.

Son rêve depuis toute petite est d’être vétérinaire car son chien de compagnie est décédé à la suite d’une maladie très compliqué. Par honneur pour cet animal auquel elle tenait énormément et le sentiment d’impuissance qui l’a foudroyée ce jour-là, elle a décidé de suivre cette voie et n’a jamais changé d’avis depuis, faisant d’elle une future vétérinaire dévouée et talentueuse.

Aussi étrange cela pourrait paraître, Jun n’a jamais eu aucun souci majeur avec ses relations aussi bien amicales qu’amoureuses. Elle a toujours attiré les gens grâce à son originalité et sa gentillesse, même si jamais personne n’a été suffisamment capable de la comprendre pour rester longtemps avec elle.

Bien que ses parents soient morts alors qu’elle était très jeune, Jun ne sait pas vraiment être indépendante, vivant dans un bordel total car la vie d’adulte est trop difficile à gérer pour elle. Elle n’est pas très organisée et tête en l’air lorsqu’il est question d’elle et de son environnement.

Ayant été persécutée à cause de sa différence, elle en garde quelques séquelles dont une peur immense des lieux clos après avoir été moquée et enfermée par des camarades de classe pendant une nuit entière dans un placard à balais.