baguette ✩ tour eiffel ✩ timide ✩ peu loquace ✩ renfermée ✩ seule ✩ sérieuse ✩ sincère ✩ aimante ✩ souriante ✩ princesse ✩ famille ✩ trust issues ✩ violence ✩ papa ✩ maman ✩ l'amour dure trois ans (ou un peu plus, mais jamais toute une vie) ✩ solitaire ✩ peu populaire ✩ jeune ✩ paris ✩ richesse ✩ aristocrates


madeleine, ma puce, réveille toi maman murmure dans son oreille. elle ouvre difficilement les yeux, distingue à peine les traits de sa génitrice dans la pénombre. elle n'a que huit ans, et il est temps pour elle d'aller en cours. stéphanie va t'emmener à l'école, d'accord? je dois filer au travail. à ce soir, je t'aime princesse madeleine n'a que quelques secondes pour mumurer bonne journée avant que sa mère ne s'éclipse. c'est souvent comme ça, mais au moins, aujourd'hui, c'est elle qui l'a reveillée. madeleine avait oublié, mais aujourd'hui, ses parents devaient venir présenter leurs métiers à sa classe. elle avait bombé le torse et annoncé fièrement que papa était ambassadeur de corée du sud à paris, et que maman travaillait au ministère des affaires étrangères. elle avait du baisser les yeux quand ses deux parents furent les grands absents de la journée, et qu'elle s'était ramassé un sacré backlash de la part de ses camarades. menteuse avaient-ils dit. ce qui l'avait blessé, c'était que blanche, jolie blanche aux pommettes rosies par le froid parisien s'était mêlée aux autres pour la qualifier de mythomane. le soir-même, elle demanda conseil à stéphanie, sans rien dévoiler de sa situation. une fille qui aime une autre fille ? ce ne serait pas si bien vu dans sa famille, elle le savait déjà à son jeune âge. alors elle pleura toute la soirée, refusa de manger et se cloîtra dans sa chambre. première déception amoureuse. elle se concentra par la suite sur ses cours, oubliant amis et amies, copains et copines dès le cm2. il faut dire que l'école où elle étudiait était exigeante, et qu'elle rentrait déjà les bras chargés de devoirs pour le lendemain tous les soirs. stéphanie était venue la chercher après les cours. pauvre dame, à la quarantaine passée, elle passait tellement de temps à s'occuper de madeleine qu'elle en avait oublié sa propre vie. pas d'enfant, pas de mari. elle s'en plaignait, parfois, à voix basse, mais se rattrapait tout de suite après - elle adorait la petite comme sa propre fille. et madeleine la voyait comme une seconde mère, c'était elle qui lui cuisinait ses repas, elle qui l'amenait et revenait la chercher à l'école, elle qui lui lisait une histoire avant d'aller dormir et elle qui l'aidait à faire ses devoirs. ses parents, eux, étaient des grands absents au domicile familial, alors ... ils n'ont pas trop compté dans son développement. ceux qui ont compté, c'est sa batterie et sa basse. cadeaux d'anniversaire pour ses sept ans, elle y est attachée comme à la prunelle de ses yeux. elle adore en jouer, cela la détend, et lui permet de se sentir dans son monde.


gaspard royant - baby i'm with you ✩ childish gambino - heartbeat ✩ one ok rock - i was king ✩ arctic monkeys - knee socks ✩ green day - know your enemy ✩ cage the elephant - cry baby ✩ mutemath - all or nothing ✩ poppy - lowlife ✩ the maine - american candy ✩ sleeping with sirens - kick me ✩ eden - circles ✩ blackbear - girls like you ✩ rocky nti - hell is empty ✩ bry - don't go alone ✩ lolo - i don't wanna have to lie ✩ frank ocean - solo ✩ hoodie allen - remind me of ✩ asking alexandria - send me home ✩



j'en ai marre de toi, hyunsoo! tu m'énerves! on n'est pas en corée ici, je fais ce que je veux! cria sa mère, largement alcolisée. ça avait réveillé la petite, qui avait marché sur la pointe des pieds jusqu'au salon pour voir la scène. ses deux parents, quasiment ivres morts, en train de se crier dessus. qu'est-ce qu'il y a, marie ? je suis pas assez bien pour toi? mes origines coréennes sont inférieures à ta ô si grande famille française? répliqua son père. madeleine, âgée de treize ans, porta une main devant sa bouche pour éviter de faire quelconque bruit. ouais. ouais tu sais quoi? ma famille est supérieure à la tienne. c'est des bouseux! tu me mérites pas. marie rigola. jamais elle n'avait été aussi en colère, encore moins contre hyunsoo, pour lequel elle avait toujours eu un soft spot. c'était une grande première pour madeleine, qui comprenait tout ce qu'il se disait, sans bien en saisir la portée. tu sais quoi? pourquoi tu demandes pas le divorce hein? madame je-viens-d'une-famille-d'aristocrates? son père se saisit d'un vase rempli de fleurs et le jeta à terre. des éclats de poterie volèrent un peu partout dans le salon et princesse maddie se recula sous le coup du choc. c'est ce que je vais faire. je vais récupérer ce qui m'appartient. mon appartement, ma fille, et tout ce qu'il y a ici, puisque t'as toujours été trop radin pour acheter quoique ce soit! son père s'approcha de sa mère et leva sa main droite quoi? tu vas me frapper, maintenant? continua-t-elle avec un sourire en coin. vas-y, je t'en prie. mais sache que ta fille te regarde. et elle croisa le regard de sa princesse du sien, et son père se retourna. elle les regarda tous deux, son père baissa sa garde et tenta de se justifier en coréen - c'était peine perdue, madeleine courrait déjà en direction de sa chambre et ferma le loquet de la porte. elle passa la nuit à pleurer, et sécha les cours pour la première fois de sa vie le lendemain, à jouer de la batterie toute la journée, frapper ... ça l'a aidé. ses écouteurs bien plongés dans ses oreilles, et s'est détendue au fur et à mesure de ses chansons, ses bras faiblissant au bout de quelques heures, et tombant de sommeil la nuit à peine tombée.



malheur ✩ malédiction ✩ noir ✩ bleu ✩ violence ✩ trouble ✩ silence ✩ kidnapping ✩ enlèvement ✩ séquéstration ✩ peur ✩ phobie ✩ avion ✩ voyage ✩ daddy issues ✩ divorce ✩ corée ✩ kimchi ✩ gangnam



madeleine, réveille toi, je t'emmène quelque part! quatre heures un mardi matin. ce n'était pas une habitude pour son père de la réveiller, alors quand elle entendit ça, elle se demanda si tout allait bien. cela faisait un an que ses parents avaient entamé la procédure de divorce et que l'ambiance à la maison était encore plus tendue qu'avant. j'ai cours papa, laisse moi dormir. répondit-elle sèchement avant de se retourner dans son lit. elle se rendormit d'un sommeil profond, et ne se réveilla que .... plusieurs heures après. dans un avion. où je suis? pourquoi je suis là? cria-t-elle. elle tenta de défaire sa ceinture, les mains tremblantes, se leva dans l'espace quasiment vide de l'avion (probablement une première classe) avant d'être arrêtée par une hôtesse. mademoiselle vous ne pouvez pas vous lever, nous traversons une zone de perturbations. madeleine cria de toute ses forces, tomba à terre (ou bien, sur la paroi inférieure de l'avion) en tremblant. faites moi sortir de là! je suis où? je vais où? un groupe de personnel était attroupé autour d'elle, la faisant paniquer encore plus. son souffle rapide était saccadé, elle sentait des fourmis un peu partout dans ses membres mais surtout, sentait son cerveau partir, comme trop léger. il flottait au dessus d'elle, elle se voyait, au sol, en plongée, paniquer comme jamais. je vais mourir, je vais mourir, je vais mourir. elle se répéta cela, intérieurement, comme un mentra. c'était plus apaisant que de s'imaginer dans un avion, à des centaines de kilomètres de chez elle, seule. et pourquoi? elle finit par s'endormir, ou plutôt par perdre connaissance, et elle ne la repris qu'une fois à terre. dans un hopital bondé, où tout le monde criait ... en coréen ? son père était à ses côtés et tenait sa main. elle la retira rapidement. qu'est-ce qu'on fait ici? demanda-t-elle froidement. c'est notre nouveau chez-nous, ma puce. on va habiter à séoul à partir d'aujourd'hui. elle se mis à pleurer à nouveau. non! j'habite en france, à paris! je veux y retourner. il la frappa, et elle se tint la joue, la bouche grande ouverte pour montrer son étonnement, mais surtout sa douleur. la droite de son père était puissante, et une trace rouge se forma rapidement sur le faciès de la petite. je t'ai dit qu'à partir d'aujourd'hui nous vivons ici! tu m'as bien entendu? tu es coréenne, pas française! regarde toi, personne ne penseras que tu es une française, à paris! ils ne t'aiment pas! ils n'aiment pas les étrangers comme nous ici tu seras acceptée! donc maintenant, tu t'appelles han byeol. je t'ai fait faire ton nouveau passeport à ce nom. je ne veux plus jamais t'entendre te présenter en tant que madeleine, c'est bien clair ? elle ne répondit pas, tourna la tête, et il en profita pour lui coller une seconde droite. j'ai dit: c'est bien clair? cria-t-il, s'attirant quelques regards curieux. oui. répondit-elle doucement, une larme coulant le long de sa joue. ma basse, ma batterie ... je ne les reverrais jamais.



twenty one pilots - lovely ✩ panic! at the disco - memories ✩ fall out boy - sugar we're goin' down ✩ all time low - dirty laundry ✩ jeremy loops - higher stakes ✩ chase atlantic - swim ✩ movning - everything i love will make me cry ✩ feva - uneasy ✩ peach club - bad bitch ✩ dream wife - act my age ✩ pagan - death before disco ✩ roy english - outta my head ✩ slenderbodies - blood to gold ✩ the lafontaines - armour ✩ bandmaid - turn me on ✩ childish gambino - death by numbers ✩ mot - all in vain ✩ sunset sons - lies ✩ marina and the diamonds - primadonna girl ✩ blossoms - love talk ✩ wolf alice - don't delete the kisses ✩ coffee boy - i'm sorry ✩ don broco - stay ignorant ✩ the weekend - hurt you ✩ hayley kiyoko - he'll never love you ✩ kendrick lamar - dna ✩ rich brian - cold ✩ vesperteen - shatter in the night ✩ as it is - soap ✩



maddie tombe, maddie se relève. elle vit au rythme de ses amourettes, de ses coup de coeur et de ses crushs. passions éphèmères qui ne durent que quelques heures ou quelques jours, elle se remet toujours avec peine de ces émois, mais finit toujours par retomber pour quelqu'un d'autre. et puis elle confesse, elle est rejetée, et elle recommence. c'est un cycle sans fin, homme, femme, tous la font craquer. sans qu'elle ne s'offre à aucun, elle ne fait que demander, et n'est que refusée. et elle joue de la musique pour s'en remettre - papa lui a racheté une basse et une batterie, sans doute pour tenter de se racheter - , elle est rejetée par tous. sauf par lui. lui, c'est celui qui a confessé ses sentiments en premier, celui que byeol n'a jamais oublié. byeol, parle moi de toi. lui demanda-t-il. et byeol ne pouvait pas faire autrement que de le regarder avec des étoiles dans les yeux. quand il lui parlait, quand il la tenait, elle était quelqu'un d'autre. elle se sentait enfin exister aux yeux de quelqu'un, comme autre chose qu'une imbécile ou qu'une fille triste et timide, qui ne se mélange aux autres que rarement. elle était enfin elle-même, sans avoir à se donner de faux genres. elle lui sourit, et embrassa sa joue. qu'est-ce que tu veux que je te dise ? elle répondait avec ton ton amusé. elle ne lui avait jamais raconté son passé, et elle s'apprêtait à le faire, maintenant, mais elle voulait qu'il lui demande vraiment. ce qu'il fit, il se saisit de la perche tendue par la princesse, et elle se dévoila, toute entière. son enfance à paris, son enlèvement, sa nouvelle vie à séoul. en l'espace de quelques minutes, il savait tout d'elle. elle venait de s'ouvrir pour la première fois à quelqu'un, et elle trouva cela libérateur. il l'embrassa, lui dit qu'il la comprenait, et qu'il la protégerait,  et elle y crut. ils fûrent un couple pendant cinq mois avant qu'elle ne se confie, et il lui fallu encore deux mois avant qu'elle ne s'offre tout entière, dans sa nudité, à cet homme qu'elle avait appris à aimer, à qui elle faisait désormais confiance, et qui lui avait fait oublier ses daddy issues. deux jours après, il la quitta. t'es une distraction pour mes études, byeol. je peux pas te garder, tu comprends ça, ma biche? de toute façon, je dois t'avouer que tu commençais à me taper un peu sur les nerfs, t'en demandes trop. donc euh ... c'est fini. elle ne chercha pas à le retenir, et s'en voulu - quelle idée d'aller prendre un garçon à l'université tandis qu'elle n'était qu'au lycée ? ce n'était qu'une gamine pour lui, et elle s'en voulait d'avoir fait capoter leur relation. c'est à ce moment-là qu'elle décida de changer. après tout, personne ne voulait d'elle, elle n'était qu'un fantôme trop grand parmi les autres. alors, une fois arrivée à l'université (choisie par papa, évidemment) et rentrée dans les firestone, elle se constitua un cercle d'amis qui l'aidèrent à prendre sa revanche sur le monde. au delà du simple relooking qu'elle avait déjà fait par elle-même, ils l'aidèrent à s'affirmer, à devenir une femme qui n'aurait peur de rien ni de personne, quelqu'un de désirable et désirée. cependant, la pente glissante n'étant jamais loin pour madeleine, elle se prit un revers de médaille en pleine poire lorsqu'elle arriva dans ses premières soirées. fascinée par l'effet de l'alcool sur elle, elle se noie dedans et tente d'y noyer ses peines aussi. sans succès, elle se met par la suite à s'offrr au premier venu, ou à la première venue. écoeurée de l'amour, elle préfère l'adultère, les relations jetables et éphêmères à celles plus durables qui ne font que la briser. madeleine c'est la contradiction incarnée, et elle développe au fur et à mesure de sa première année d'université une face publique innocente saupoudrée de sensualité et d'excès en tout genre pour tenter de devenir la femme fatale qu'elle aspire à être.






elle regarde une dernière vidéo sur internet, ajuste ses lunettes de soleil et sort de son taxi, juste en face de l'université. c'est son premier jour de cours, et elle est enfin étudiante - pas l'avait dit tu iras en droit ma fille, parce que tu es une étoile, et que tu dois briller. là bas, tu montreras à tout le monde que tu es la meilleure, et tu auras ton diplôme. ensuite, pour te récompenser, je te donnerai un bon mari. tu iras dans une bonne famille, hein ? et tu pourras t'occuper de moi pendant mes vieux jours. il l'avait embrassé sur la joue, ça l'avait dégoûtée. et puis, elle sort, une jambe après l'autre. avec sa nouvelle garde-robe, elle se sentait invicible. la carte bleue de papa avait aidé, elle n'allait pas mentir. affublée d'une mini-jupe asymetrique et d'un crop top noir à manche longue, ses gambettes mises en valeur par des talons, elle se releva. elle sentit les regards sur elle, et ne lâcha qu'un sourire satisfait, presque arrogant. elle avança, sa valise à la main, lentement. et puis - elle le croisa. bien sur qu'il serait là. elle retira ses lunettes, se passa une main dans les cheveux et l'appela. il était avec ses copains, et tous sifflèrent en l'apercevant. oh salut, je savais pas que t'étais dans cette université. j'espère que tu vas bien. elle sourit. lui, semblait moins enthousiaste de la voir. byeol, c'est toi? wow, t'as changé. elle gloussa, évidemment qu'elle avait changé. elle l'écouta bégayer encore quelques secondes et se lassa. bon tu m'excusera, j'ai des choses à faire. en tout cas, j'espère que ... on se reverra jamais. elle remis ses lunettes de soleil et fit un signe de main à ses copains avant d'avancer en direction des dortoirs firestone. elle venait de faire la chose la plus dure qu'elle n'avait jamais faite. une nouvelle vie l'attendait désormais, elle n'avait qu'à saisir cette opportunité.