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(#) Sujet: hea[r]t ((gosun&kana))   hea[r]t ((gosun&kana)) EmptyVen 9 Nov - 20:35

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les jours se refroidissent, en ce début d'hivers. les preuves sont nombreuses et les exemples divers. cela commence par ces quelques frissons que l'on couvre d'un bon blouson. cela se termine par des éternuements, signe que même les meilleurs vêtements ne garantissent pas la victoire contre le mauvais temps. tu as la chance d'être de ceux en pleine forme, du moins, pour le moment. les états grippaux tombent à foison, tu en évites les effets poisons. profites-en, avant de finir clouée à ton chevet. car, chaque année, c'est le même schéma : ta santé et le froid ne s'aiment pas.

tu quittais tard, hier soir. à l'heure où les concierges passent le balai. à l'heure où les salles sont progressivement fermées. tu quittais tard, et tu l'avais aperçu. cette silhouette menue. assoupie sur l'un des bancs de l'amphi. tu as soupiré, tu as roulé du regard. qu'est-ce que tu fais encore là ? comme harry potter logé dans son placard ? cette silhouette, c'est l'une de tes élèves. mystérieuse et discrète, bien des questionnements à son sujet se soulèvent. pourquoi semble-t-elle toujours si fatiguée ? pourquoi ne rentre-t-elle pas chez elle ? a-t-elle des problèmes ? des questions bien bêtes, tant les réponses sont toutes faites. oui, elle a des problèmes. cela se voit, encré sur son visage blême. alors, tu as soupiré, roulé du regard. tu es entrée pour l'envelopper de ton manteau, dans un geste semblable à ces films romantiques ringards.
- tu vas attraper froid, si tu restes comme ça...
tu ne peux t'empêcher une légère friction sur son dos courbé. une façon de lui manifester ton soutien, quand bien même elle ne peut pas s'en rendre compte en étant ainsi dans les bras de morphée. toi et moi, nous aurons une discussion demain matin.

vendredi, seul jour durant lequel tu es de l'autre côté de la barrière, dans le rôle d'un professeur l'espace d'une heure et demie. lorsque tu passes les portes de l'amphi, une poignée d'élèves y sont déjà assis. l'endormie de la veille en faisant, évidemment, partie. alors que tu croises son regard, tu souris. à ses yeux, tu supposes qu'elle a compris. il faut dire que ce manteau, tu le portes très souvent. et qu'en l’occurrence, tu ne le portes pas actuellement. même le pire des abrutis aurait saisi.

prenant place à ton bureau, tu toussotes légèrement, voilà ce qui arrive lorsque l'on joue les héros. le froid profite de l'instant où l'on ne porte pas de manteau. avant de t'éclaircir la voix et saluer les étudiants.
- bien. j'ai reçu vos mails disant que vous n'aviez pas eu la méthodologie de l'exercice demandé par votre enseignant d'économie, chose qui lui ressemble beaucoup croyez-en l'expérience d'une étudiante qui l'a subit une paire d'années de plus que vous. donc, comme je suis là pour ça, je vais tenter de vous expliquer tout ça. même si vous savez d'avance que la probabilité d’obtenir la moyenne avec m. park est proche du zéro absolu. soyez attentifs et commençons.

comme toujours, il est difficile d'être concrète en une heure et demie de temps. tu essayes d'être précise tout en ne pouvant pas te permettre de t'attarder sur certains éléments. mais les étudiants semblent satisfaits et plus ou moins comprendre, alors, tu es rassurée. je suis tout sauf prof, moi, de base...

la sonnerie retentit et les élèves sortent comme toujours en furie. à l'exception d'une. toujours la même. et tant mieux, car, c'est à elle que tu as deux ou trois mots à dire.
- miss shin ? ton ton est doux, comme d'habitude. mais, il semble laisser de côté cette autorité professorale au profit d'une simple approche amicale. tu aimerais lui parler de personne à personne, non pas d'enseignante à étudiante.



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(#) Sujet: Re: hea[r]t ((gosun&kana))   hea[r]t ((gosun&kana)) EmptyVen 9 Nov - 20:55

kana & gosun

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Elle se réveille avec un sentiment de chaleur. Des bleus sûrement, un mal de cou devenu récurrent et ses pieds engourdis par sa position, mais bizarrement confortable. Quand elle se redresse, c’est pour se trouver recroquevillée contre un radiateur, roulée en boule entre deux marches d’escalier qui lui heurtent maintenant le coccyx. Sur ses jambes, son plaid est remonté et découvre ses chevilles. Sur ses épaules, sa veste en cuir est alourdie par un autre matériau. Gosun tend une main distraite vers sa poitrine, y trouve un manteau épais à la matière douce ; s’en dégage une odeur de vanille qui n’est pas la sienne. Froncement de sourcils.

Elle se redresse dans le hall de l’université et lisse du plat de la main ses vêtements froissés par la nuit, jetant un œil autour d’elle. Les locaux sont encore vides et les quelques employés qui circulent semblent l’ignorer. Rapide check-up personnel : Gosun sent son bras lourd et sûrement tatoué par l’empreinte du radiateur, essuie le dessous de ses yeux pour y ramasser tout potentiel maquillage coulé sur ses joues. Enfin elle examine ses vêtements : ceux, habituels, qu’elle a portés la veille. Une veste en plus, qui n’est pas la sienne et qu’elle ne se rappelle pas avoir reçu sur les épaules. L’idée la prend à la gorge : quelqu’un l’a vue ici et lui a laissé sa veste comme témoin de l’entrevue. Elle ignore si c’est une bonne chose, mais ne parierait pas dessus.

Les quelques heures qui lui restent avant le seul cours qu’elle suit lui permettent de se nettoyer dans la salle de bain du gymnase, puis de profiter de la bibliothèque universitaire pour recharger son portable et accéder à internet. Vérifier des potentiels nouveaux castings, pour le boulot. Lire les journaux en ligne et des revues, pour sa santé mentale. Cultiver des passe-temps, c’est le seul truc auquel elle se raccroche pour ne pas se retrouver entièrement démunie. C’est pour ça aussi qu’elle a décidé de suivre un cours à la fac, parce qu’il lui restera toujours son cerveau. Et aussi parce que presque tout est gratuit ou moins cher là-bas. Elle a de la chance que personne ne l’ait encore prise sur le fait et confrontée sur son statut d’imposteur, et ne s’y accroche pas trop. Ça ferait plus de mal que de bien.

Le cours en tutorat d’économie est aussi le seul qu’elle peut se permettre de suivre, faute d’un document expressément délivré lui certifiant le niveau BAC. Elle s’y est mise un peu au hasard, par curiosité, puis y est restée pour le contenu. Pour la sensation, aussi. Celle d’apprendre quelque chose et de ne pas se laisser dépérir. Elle n’est pas certaine que savoir de quoi retourne un avantage comparatif lui sera d’un quelconque intérêt mais elle apprécie quand même pouvoir en expliquer le contenu. Alors, première et parmi les plus motivés, Gosun s’installe à sa place habituelle, sort le stylo et les feuilles qu’elle a râclés à des étudiants sympas et un peu naïfs et relit le cours de la semaine précédente. Le reste de la licence la suit et vient la professeure. Les regards se croisent et les yeux de la jeune femme se fendent d’un sourire énigmatique et, juste comme ça, d’un coup, Gosun se sent horriblement bête. La Coréenne se fige dans sa chaise, puis sans hésiter retire la veste qui lui recouvre toujours les épaules et la met sur le dossier dans un naturel qui laisse à désirer. Elle a mis longtemps à faire le calcul, mais le reste des élèves le fera tôt après elle. Mieux vaut qu’on soupçonne une liaison ou une amitié extérieure aux cours plutôt que sa situation financière.

- miss shin ?

La fin du cours sonne et ne reste plus que la professeure et son étudiante emprunteuse de veste, penaude lorsqu’elle tente de se cacher derrière les affaires qu’elle range. Son pas se veut décontracté lorsqu’elle descend les quelques marches pour rejoindre l’aînée sur le devant de la classe – là encore les efforts sont à faire, et Gosun se demande si elle a vraiment bien choisi sa vocation.

« Je crois que c’est à vous », amorce-t-elle.

Pour la première fois elles se retrouvent face à face, et Gosun constate avec étonnement qu’elles font la même taille. La veste entre ses mains, elle finit par la tendre à la jeune femme et son geste se veut ferme et assuré. Cette fois-ci, elle y arrive sans trop de mal. « C’était pas la peine de vous rendre malade pour moi, j’avais d’autres vestes. » Sa voix est plus mordante cette fois. Parce que maintenant elle lui en doit une et elle n’a aucune envie de lui rendre de faveur.
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(#) Sujet: Re: hea[r]t ((gosun&kana))   hea[r]t ((gosun&kana)) EmptyVen 9 Nov - 22:43

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en effet sont les deux seuls mots qui s'échappent de ton gosier lorsque la jeune femme se retrouve face à toi, te tendant le manteau qui n'attend que d'être récupéré. mais ce n'est pas pour cela que je t'ai appelé. poursuis-tu une fois le vêtement entre les mains.

ton regard prend le temps de l'analyser brièvement. aucun jugement dans tes yeux, au contraire, rien de plus clément. un faible sourire t'échappe alors que d'un geste du poignet, tu sembles la convier à balayer tant de formalités.
- pas besoin d'être si solennelle en me parlant, je ne suis pas là en tant qu'enseignante. tu peux être familière comme avec n'importe quelle étudiante. et l'esquisse ne quitte pas tes lèvres. peut-être bien, mais, il n'a visiblement pas servi à rien. au pire des cas, je n'aurais qu'une petite fièvre.

croisant les bras, veste contre la poitrine, tu la fixes en silence. comme si ses yeux allaient tout te dire, tout traduire. comme si elle était un livre ouvert.
- dis moi ? c'est de cette manière que tu comptes passer l'hivers ?
c'est étrange, mais, lorsque tu la vois, là, devant toi... tu as l'impression de revoir ton cousin, à son arrivée en corée. la petite, enfin 'petite'... plus jeune mais pas moins grande, brune dégage cette même aura. on croirait voir un chat. attendrissant, au point que l'on serait prêt à lui tendre les bras. mais, sauvage, prêt à griffer et grogner avec crachats. oui, c'est étrange, mais il y a des choses qui ne trompent pas. gosun dégage cette aura, celle de ceux qui ont du vécu, qui en on vu, qui n'en peuvent plus. et ça, ça t'interpelles. ça à le don de réveiller des sortes d'instincts maternels.
- tu n'es pas inscrite à la fac, n'est-ce pas ? au début, je pensais que tu étais dans l'internat. mais j'ai bien vu hier que c'est loin d'être le cas.

un soupir te gratte la gorge tandis que tu penches légèrement la tête sur le côté. comme si cette position aller t'aider à analyser la situation avec plus de facilités. après un instant de silence, tu lui tends de nouveau ton manteau, à la façon d'une seconde chance.
- ta veste en cuir est belle, mais, pas très adaptée aux chutes de températures qui vont arriver. tu peux le garder le temps de trouver quelque chose de plus chaud, si tu veux. non, en fait, s'il te plaît. et tu agites légèrement le bras tendu, comme pour insister et l'inciter à accepter. ça me fait plaisir. tu en rajoutes une couche, l'étau est resserré. tu as besoin d'aide, mais ça te gêne alors tu vas tenter de refuser. mais, au fond de toi, tu sais qu'accepter est la meilleure des solutions. pas vrai ? tu supposes les choses, en t'appuyant sur le cas de ton cadet. j'ai connu quelqu'un comme ça. difficile à cerner. mais ne pas abandonner et insister jusqu'à ce qu'il daigne se laisser apprivoiser... c'est probablement la chose la plus agréable à voir. un rire t'éclaire les cordes vocales alors que tu conclus en lui claquant presque le blouson dans les bras. et je suis une tête de mule, tu vois ?



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(#) Sujet: Re: hea[r]t ((gosun&kana))   hea[r]t ((gosun&kana)) EmptyLun 12 Nov - 10:03

kana & gosun

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- en effet, mais ce n'est pas pour cela que je t'ai appelé.

Gosun courbe l’échine, craint le pire. Le regard de la jeune femme face à elle n’a rien de cassant mais elle préfère ne s’attendre à rien. Se sent moitié tentée de prétendre qu’elle a un rendez-vous auquel se hâter. Mais les regards se jaugent, se croisent une fois et Gosun sent qu’on ne la laissera pas partir si vite. « Je n’aurais pas eu de fièvre du tout », rétorque-t-elle à la dernière remarque de l’aînée. Maintenant, elle refuse de se sentir touchée par cette attention – car aussi vite que l’incompréhension l’avait prise, c’est l’indignation qui monte graduellement. Parce qu’elle a peur de comprendre ce qui se cache derrière le manteau – une envie de rendre service pour se complaire dans sa propre bonté, prendre la plus jeune pour un agneau en proie à un monde dur et s’approprier sa démise pour redorer son blason…

Et qu’importe combien elle a envie de s’en indigner, de lui balancer tout ce qu’elle a peur de comprendre plus tard, elle se retient. Parce qu’alors Kana aurait toutes les bonnes raisons de la balancer à la direction et la faire éjecter.

« Non, je dors chez une amie. Je peux te donner son nom, elle sera ravie de te le confirmer. »

Alors elle ment, brasse pour garder son calme face à une personne qu’elle a peut-être tôt fait de juger. De toute façon, partir maintenant jouerait plus en sa défaveur. - tu n'es pas inscrite à la fac, n'est-ce pas ? au début, je pensais que tu étais dans l'internat. mais j'ai bien vu hier que c'est loin d'être le cas. Elle hésite sur la bonne réponse à lui donner. Bien sûr que si sonne éminemment faux et elle n’a même pas de carte étudiante à présenter. Je me suis endormie hier en attendant quelqu’un ne sera pas plus convaincant. Alors elle élude : « Je viens en auditrice libre, je bosse à côté. Je m’intéresse juste à l’économie. » Ce n’est pas faux, en soi. Si on se garde de préciser que c’est un boulot qui ne paie ni loyer ni nourriture, du moins. Gosun tient sa position comme elle peut en fixant ses yeux dans ceux de la doctorante. Son regard est doux, maternel presque et il y a quelque chose de suppliant dans son ton lorsqu’elle poursuit :

- ta veste en cuir est belle, mais, pas très adaptée aux chutes de températures qui vont arriver. tu peux le garder le temps de trouver quelque chose de plus chaud, si tu veux. non, en fait, s'il te plaît.

Gosun aimerait lui dire. C’est son troisième hiver passé dehors et sa sixième année à se débrouiller toute seule. Elle connait la musique. Elle sait se préserver du froid, des prédateurs potentiels, a appris à se prémunir des vols et s’éloigne des personnes malintentionnées parce qu’elle sait désormais comment les sentir. Mais ce serait s’enfoncer, confirmer à la prof à temps partiel qu’elle a raison quelque part, lui enfoncer davantage en tête l’idée que Gosun a besoin d’aide. Et celle-ci ne veut pas être sa BA du jour. « Tu sais, y a d’autres façons pour m’inviter à boire un verre que me prêter un manteau. » L’effrontée plaisante mais sa voix se crispe. A peur de ce qui vient ensuite, parce qu’elle sent que cette fois elle ne tiendra pas sa langue. Et effectivement, le ton patronisant de la jeune femme finit d’épuiser ses réserves.

« Tu regrettes d’avoir fait économie alors tu te lances dans la psycho ? »

Son ton se veut acerbe mais sort fatigué. Elle met la faute sur Kana : elle n’a aucune envie de s’expliquer à nouveau ni de se trouver des excuses, et d’ailleurs, pourquoi devrait-elle le faire ? Elle n’a pas de comptes à rendre et c’est précisément pour ça qu’elle vient en auditrice libre. Ensuite, la faute se reporte sur elle : une idée idiote que de dormir dans les couloirs. Parce que si elle s’était motivée un peu plus plutôt que d’écouter sa fatigue, elle aurait trouvé mieux. Elle aurait eu le courage de retourner à sa voiture, peut-être. Sûrement. Sa négligence l’avait amenée là. Pas une prof qui voulait naïvement, peut-être un peu égoïstement bien faire. « Je ne suis pas ce quelqu’un que tu as connu. Je n’ai pas besoin de ton aide, ni de me laisser apprivoiser. Tu peux trouver autre chose pour remonter ton karma. Mais t’approprie pas ce que tu penses être mon malheur. » Sauf que Gosun, elle sent le mal être à des kilomètres et son maquillage ne suffit plus à le cacher. Alors quand elle comprend que la jeune femme ne va pas lâcher, elle se résigne. Opte pour être plus maligne qu’elle ne le serait en essayant simplement de lui cacher quelque chose qu’elle découvrirait de toute façon. Quand elle se décide enfin à lui céder du terrain, Gosun couvre ses propres arrières :

« Excuse-moi, quel est ton prénom ? » Un lourd soupir ponctue sa phrase, un abandon par forfait silencieux. « Si ça t’inquiète tellement, tu n’as qu’à passer me prendre en voiture les vendredis matin pour venir au cours. J’habite dans la périphérie, ça ne devrait pas te faire un énorme détour. » Gosun sait que si, que la station est loin, que le point de rendez-vous changera souvent ; ce qu’il faut à l’aînée pour abandonner en se disant qu’elle aura fait de son mieux.
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(#) Sujet: Re: hea[r]t ((gosun&kana))   hea[r]t ((gosun&kana)) EmptyMar 13 Nov - 20:41

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je ne parierai pas là-dessus. réponds-tu simplement, face à l'affirmation de ta cadette. une jeune fille visiblement à forte tête. tu ne saurais dire pourquoi, mais, tu trouves que cela dégage un brin d'attachant. serait-elle de ce genre à jouer les insensibles alors qu'au fond elle a profondément besoin des gens ? adorable mais aussi intriguant.

lorsque gosun rétorque qu'elle possède un endroit où loger, tu ne peux t'empêcher de rouler légèrement du regard. oui, bien sûr. c'est même pour ça que ça doit faire la troisième ou quatrième fois que je te vois de loin, zoner dans les couloirs tard le soir. tu lâches un semblant de ricanement en voyant sa mine mi suspicieuse, mi étonnée. je suis observatrice et j'ai connu des gens plus discrets. mais bon, les concierges ne t'ont jamais chopée. quant à moi, je ne suis pas du genre à balancer, si ça peut te rassurer.

une candidate libre qui travaille à côté ? la chose est plausible, et semble avoir une part de vérité. pourtant, une grande question te taraude : si c'est le cas, pourquoi est-elle là ? elle a de quoi se louer un appartement, non ? mais bon. tu te passes de le lui faire remarquer. tout ce que tu y gagnerais, c'est l'agacer, peut-être au point de mettre un terme à la discussion. or, ceci est loin d'être ton intention. alors tu te contentes d'acquiescer. arasso. et d'un geste de la main, tu t'es recoiffé avant d'écarquiller les yeux, quelque peu étonnée.

tu sais, y a d’autres façons pour m’inviter à boire un verre que me prêter un manteau.

l'un de tes sourcils s'arque, le second se fronce. expression d'incompréhension. tu ne parviens pas à définir si l'étudiante est sérieuse dans ses paroles ou non. pour qui te prend elle ? parle-t-elle par habitude ? d'être approchée pour des faveurs ? je n'allais pas... à moins que tu aies envie d'aller boire quelque chose dans un café ? je ne suis pas sûre d'avoir de quoi payer tout ça dans mon porte-monnaie, mais... tu te passes une main dans les cheveux, clairement hébétée et embêtée, avant de souffler. je voulais juste te rendre service, tu sais ? sans rien demander. je ne suis pas vraiment croyante, mais, on m'a élevée dans ce principe d'aider son prochain. à mes yeux, mon geste est naturel. je ne voulais pas te braquer ou te vexée. si c'est le cas, excuse-moi.

tu regrettes d’avoir fait économie alors tu te lances dans la psycho ? face à ses mots, tu ne sais pas quoi dire. tu déglutis et te sens bien bête. d'autant plus avec la suite qui semble venir attaquer ce que tu pensais être une bonne idée. je ne suis pas ce quelqu’un que tu as connu. je n’ai pas besoin de ton aide, ni de me laisser apprivoiser. tu peux trouver autre chose pour remonter ton karma. mais t’approprie pas ce que tu penses être mon malheur.
tu ne sais pas si c'est le cas, mais, tu as l'impression de sentir tes joues chauffer. comme à cette époque où tu avais toujours le profil bas, les yeux baissé et que tu te laissais ronger par les doutes, la timidité et les regrets. comme à cette période où tu n'arborais pas encore cette confiance en toi que tu as gagné avec les années. tu te sens honteuse, gênée. tu te mêles de choses qui ne te regardent pas, mais, il est trop tard pour t'en aller : tu y es déjà bien embarquée. je... je ne voyais pas ça sous ce point de vue là, désolée.

désormais, une certaine pesanteur s'est installée et tu t'en maudis intérieurement. ça t'apprendra à te la jouer bonne pâte et maman.
jusqu'à ce que la brunette prenne la peine de relancer un sujet, un soupir semblant indiquer qu'elle abandonne face à tes insistances et ta curiosité.
kana franchit tes lippes alors que ton regard se pose de nouveau sur celui que, depuis quelques minutes, tu évites. hm, bah en fait si, ça me fait un petit détour mais... mon cousin vit dans la périphérie. il prend les transports en commun mais parfois je viens le chercher alors si jamais tu es sur le chemin, pourquoi pas... enfin, je ne sais pas.

eh bien ? où est passé la confiante kana ? aurais-tu trouvé des mots plus forts que toi ?

c'est toi qui vois. s'arrache dans un souffle.



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(#) Sujet: Re: hea[r]t ((gosun&kana))   hea[r]t ((gosun&kana)) EmptyMer 14 Nov - 11:58

kana & gosun

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Gosun s’interdit de flancher. Autrefois elle a été touchée par de telles intentions, par des gens qui lui promettaient monts et merveilles, l’aboutissement de tous ses rêves et le confort à la fois. Voilà où ça l’a menée – à ce jour-même, à cette nuit où une professeure a pensé nécessaire de la couvrir avec une veste pour pas qu’elle crève de froid. Plus d’une fois la naïveté et surtout le besoin l’ont emporté sur la prudence. Ce sont des erreurs qu’elle s’interdit de commettre à nouveau. Et pour ce qu’importe s’il lui faut refouler une jeune femme qui semble avoir toutes les meilleures intentions du monde – beaucoup en ont et peu peuvent se le permettre. Qu’importe si elle la froisse dans son ego – elle le voit au pli qui se creuse entre ses sourcils et à son regard soudain peiné. Elle n’a pas le luxe de pouvoir s’en vouloir ni de la consoler. La survie coûte cher et faute de mieux, souvent les relations humaines y passent.

je voulais juste te rendre service, tu sais ? sans rien demander. je ne suis pas vraiment croyante, mais, on m'a élevée dans ce principe d'aider son prochain. à mes yeux, mon geste est naturel. je ne voulais pas te braquer ou te vexée. si c'est le cas, excuse-moi.

Et elle a envie de l’excuser. D’y croire et de se dire que ce n’est pas une question d’ego, de redorer son estime de soi aux dépends de la survie d’un autre. Gosun ne s’admettra jamais que c’est davantage sa fierté dont il est question, et que Kana l’a déjà bien morcelée avec ses questions… Alors elle poursuit. Ne démord pas de son avis car elle estime plus important que tout de détromper la tutrice, prendre l’avantage pour qu’elle oublie ce qu’elle a pu voir et n’y accorde plus autant d’importance. Retourner les cartes en sa faveur, car c’est ce qu’elle fait le mieux. Et une fois encore, elle se sent gagner. Relègue la peine que lui inspire l’expression penaude de la jeune femme au fond de ses pensées, les remords viendront plus tard.

je... je ne voyais pas ça sous ce point de vue là, désolée.

Sa gorge se serre lorsqu’elle perçoit que sa vis-à-vis s’est mise en retrait. La Coréenne prend une grande inspiration – comme une envie de s’excuser qui n’aboutira pas. Gosun se demande s’il y a plus naïve qu’elle. Quel est ton prénom ? Elle réamorce. Refuse de se fustiger et préfère camoufler sa culpabilité sous couvert d’un service qu’elle se rend à elle-même. Kana. Elle goûte le prénom teinté par le ton contrit de son interlocutrice. Kana. Si Kana a si envie de l’aider, elle trouvera bien à lui donner. hm, bah en fait si, ça me fait un petit détour mais... mon cousin vit dans la périphérie. il prend les transports en commun mais parfois je viens le chercher alors si jamais tu es sur le chemin, pourquoi pas... enfin, je ne sais pas. Gosun opine du chef avec plus de vigueur qu’elle n’aurait aimé. Le ton défait de Kana l’agace – ou plutôt la culpabilité qu’il lui fait ressentir. La jeune femme pleine d’aplomb et tout en sourires d’habitude s’est recroquevillée devant elle et elle s’en sent responsable. Un peu trop. Le but de ses mots, c’était de la faire hausser des épaules et partir en s’énervant d’avoir voulu passer du temps et de l’énergie sur son cas. Pas de lui donner cette tête de chiot dépité.

« Ca ira très bien », rétorque-t-elle alors. Elle est mobile de toute façon. D’un geste de l’épaule, elle rabat son sac contre son torse et en sort une feuille de papier et son stylo. Griffonne quelques chiffres et arrache le bout taché d’encre. « Mon numéro, explique-t-elle en lui tendant. Comme ça, tu pourras me dire où tu le prends exactement. Je te dirai si je peux vous rejoindre. »

Elle a repris le dessus. N’est pas sûre d’aimer ça, parce que maintenant c’est elle l’adulte qui doit prendre la responsabilité de ses mots et de leur impact sur l’aînée. « J’ai de la monnaie sur moi, lance-t-elle alors et elle se maudit déjà de l’avoir fait. Allons boire un café. »

Elle s’auto-saoule.
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(#) Sujet: Re: hea[r]t ((gosun&kana))   hea[r]t ((gosun&kana)) EmptyJeu 22 Nov - 23:04

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jadis, tu avais l'impression que tout ce que tu entreprenais se soldait en mauvaise idée. tu t'en excusais sans cesse, baissant la tête, t'inclinant en un "désolée". et les gens en jouaient, en profitaient. ou alors, ils jugeaient et refusaient. cela a changé, évolué avec le temps. et pourtant. là, maintenant, face à cette fille. tu te sens comme un être de pacotille. tu as l'impression de revoir ces regards d'avant. ceux suspicieux de ta bonté, persuadé qu'il y a un "mais" caché. alors que tu ne veux que voir ceux t'entourant heureux et souriants.
tu te sens bête. particulièrement bête.
parce que gosun n'a pas l'air d'apprécier tes mains tendues, à en juger sa tête.

tu allais finir par lui dire de laisser tomber. tu allais finir par t'excuser avant de réunir tes dernières affaires et t'en aller. comme un chien que l'on aurait grondé, queue entre les pattes, ayant cessé de remuer avec gaieté. mais, c'est à ce moment là que le mur devant toi a daigné, légèrement, s'effriter.

ça ira très bien.

alors que la brune te donne son numéro en t'expliquant pourquoi, un sourire ré-éclaire ton visage en un air reconnaissant. reconnaissant de quoi ? tu ne sais pas. peut-être pour daigner au moins tenter un pas vers toi ? Je te tiendrais au courant, dans ce cas. dis-tu en plissant et glissant le bout de papier dans ta coque de téléphone transparente. un moyen de ne pas oublier, bien en évidence constamment sous ton nez, coincé entre une vieille vignette de photomaton où sinae et toi manquaient cruellement de sérieux.

gosun annonçant une envie de café, tu glousses gentiment en acquiesçant. tout en te couvrant d'une écharpe et d'un manteau, tu pointes d'un geste du menton celui que tu lui as de nouveau prêté. enfiles-le, il fait froid dehors. tellement que je me demande s'il ne va pas bientôt neiger.

rangeant tes derniers dossiers, tu fouilles ton sac en quête de ton trousseau de clés avant de reporter ce regard qui t'es d'une douceur si naturelle en direction de ta cadette. prête ? ma voiture est sur le parking des profs. c'est probablement le meilleur avantage que j'ai à être une prof à mi-temps !

le chemin se passe en silence. mais, ce n'est pas un silence lourd. du moins tu n'en as as l'impression. ouvrant ta voiture à distance, en pointant ta clé magnétique dans sa direction, le clignotement de phares semble t'accorder une réponse et tu invites l'étudiante à monter à la place passager.
l'avantage d'être une enseignante toujours étudiante, c'est que personne ne te regarde bizarrement lorsque des élèves rentrent dans ta voiture. tout le monde se dit que tu raccompagnes des amis. d'autant plus que tout le monde à l'habitude de te voir jouer les taxis pour ton cousin et/ou ta meilleure amie.

tu avais un café en tête, en particulier ? je pensais au neko no danshaku, si tu aimes les chats. sinon le starbucks, c'est bien aussi.



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(#) Sujet: Re: hea[r]t ((gosun&kana))   hea[r]t ((gosun&kana)) EmptyVen 23 Nov - 14:58

kana & gosun

hea(r)t


Inconsciemment, elle s’était tendue. Braquée sur une défensive qui lui a toujours été de mise ; adoptée par défaut parce que son niveau de vie ne lui offrait pas le luxe du doute. Gosun avait en elle toute la méfiance du monde, et toute la hargne qui accompagne les mauvaises expériences passées. L’échelle la trompe ; elle se voit comme gamine impressionnable aux abois devant une professeure qui guette sa déchéance. Ne réalise pas que ses mots la placent en position de tête et non plus en défensive et que face à elle, Kana se recroqueville autant qu’elle-même l’est depuis le début. Elle guette le sentiment de victoire. Le j’avais raison qui se suffirait à lui-même pour qu’elle reste murée dans ses méfiances perpétuelles. Tout ce qu’elle obtient, c’est un sentiment grandissant de culpabilité face à un visage d’habitude si vivant que par ses mots elle a décomposé.

C’est là qu’elle réalise qu’elle se trompe. Que Kana n’est pas en position dominante, et qu’il n’y a même pas d’échelle à considérer – juste une main tendue à hauteur de la sienne parce que ça ne coûte rien d’autre qu’un peu de temps. Et que la professeure n’est pas une ennemie ; en tout cas une qui s’ignore encore. Alors elle obtempère. Cède un peu de terrain et ravale sa fierté pour écrire son numéro sur un bout de papier. Peut-être qu’il se perdra comme les nombreux qu’elle a pu laisser à des producteurs ou ceux qu’elle a pu recevoir de garçons naïfs. Peut-être que Kana lui enverra un message – les cartes ne sont pas dans ses mains et elle accepte de lui laisser le contrôle, pour cette fois.
Et juste comme ça, le visage de Kana retrouve son sourire doux et fourbé de fossettes, éclat enfantin dans les orbes qui y disparaissent. Gosun se sent comme une maman qui calmé les pleurs d’un enfant. Vingt kilos en moins sur son cœur gonflé. enfiles-le, il fait froid dehors. tellement que je me demande s'il ne va pas bientôt neiger. Par réflexe, la plus jeune tourne le nez vers l’unique fenêtre de la salle, jauge le temps dehors. Acquiesce silencieusement en se mordant la lèvre et accepte le manteau en guise de trêve. Kana la couve d’un regard rempli de bienveillance qui lui fait tout drôle. Pour un peu, elle s’attendrait presque à ce qu’une main chaude attrape la sienne, gelée, rabatte son bonnet sur sa tête et lui donne son goûter pour l’école. Tandis que sa professeure range ses dossiers, elle enfile son manteau par-dessus sa veste en cuir, accueille son odeur comme un réconfort retrouvé. Elle commence à aimer cette odeur de vanille.

« Ils vous donnent une place de parking comme ça, pour…quoi, 2 heures de cours par semaine ? Tu sais à quelle distance je dois me garer pour trouver une place ? »

Elles franchissent le couloir pour arriver à la grande porte du bâtiment principal et immédiatement, le vent froid vient les envelopper dans son souffle saccadé. Le ton incrédule de Gosun sursaute sous ses frissons et elle tente de détendre son corps tant bien que mal, trop en prise au froid pour qu’elle ne puisse calmer ses soubresauts. Profitant du silence qui s’est imposé entre elles, Gosun jette un coup d’œil discret à l’aînée et, du coin de l’œil, tente de la détailler. Sa démarche sautillante lui va bien, estime-t-elle, s’accorde à ses boucles qui rebondissent sur ses épaules, son sourire toujours joyeux et son ton léger. Elle émane la bienveillance sur un périmètre qui dépasse Seoul et Gosun se demande combien de fois on a pu en abuser. Elle n’a pas le temps de chercher la réponse dans le détail de ses traits que l’aînée se tourne vers elle, la démasque dans sa contemplation. L’actrice ne baisse pas les yeux assez vite. Penaude, elle s’installe dans le même silence dans la voiture de la jeune femme, s’attache et croise ses mains sur ses genoux.

« Le quoi ? redemande-t-elle malgré elle face aux propositions de Kana. Mais ok, oui, ça, ça me va. Je te suis. »

De toute façon, réalise-t-elle un peu tard, elle n’a plus d’autre choix que de la suivre. Hésite à lui proposer son café favori, puis décide contre. Au lieu de quoi elle se blottit un peu plus dans le siège et apprécie le chauffage qui réchauffe l’intérieur de l’habitacle. Serre le manteau contre elle et retrouve rapidement l’odeur de vanille. Cherche quoi dire pour combler le silence, se mord les lèvres par instinct, pour s’occuper. N’ose plus regarder Kana, cette fois. Garde ses yeux rivés par la fenêtre jusqu’à leur arrivée, peu après. Le café a une devanture qui ne paie pas de mine, offre une décoration plutôt simple. Elles passent par un sas d’entrée avant qu’on leur ouvre, se voient proposées une table pour deux et se délestent de leurs affaires. C’est quand Gosun se laisse enfin observer l’intérieur du café qu’elle comprend où Kana l’a amenée – un repaire à chats, où les poils font légion et les félins capricieux règnent. Sur la table derrière elles, un gros chat roux se fait les griffes sur le jean Levi’s d’une cliente mi-scandalisée mi-aux anges. Gosun fait la paix avec la possibilité d’être sa prochaine victime.

« Tu viens souvent ici ? » questionne finalement la plus jeune, retirant le manteau de ses épaules pour le poser sur le dossier.

Des bruits de clochettes derrière elle attirent son attention mais elle fait au mieux pour les ignorer – pour l’instant… Son amour pour les chats passe surtout par un respect mutuel qui se fait de loin et le seul chat qu’elle ait connu, c’est celui qui vient rayer sa portière de voiture pour qu’elle l’autorise à dormir sur ses genoux. Une affection un peu craintive, un malaise en présence des animaux qui a été conforté par son enfance sans animaux. Elle ne sait pas s’y prendre avec eux et pourtant, qu’elle les aime. « Tu veux boire quoi ? » Elle consulte la carte, redoute qu’un chat approche et qu’elle ne sache pas s’y prendre sans qu’il n’essaie de l’énucléer avec ses griffes. « T’as déjà goûté leur latte macchiato ? Conseille-moi. » Le matou, sans doute exaspéré de son dédain, se résout alors à monter sur la table, envoyant sa queue dans le nez de la jeune femme – cette fois elle ne l’ignorera plus. Puis décide que leur table est d’un confort particulier et y dépose son paresseux corps de tout son long, barrière de poils entre les deux jeunes femmes.
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(#) Sujet: Re: hea[r]t ((gosun&kana))   hea[r]t ((gosun&kana)) EmptyDim 23 Déc - 20:38

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il n'y a que deux avantages à faire deux heures de cours par semaine à des étudiants en pleines poussées hormonales en devant feindre la surdité face aux commentaires disant en gros que je serais sûrement ravissante étalée sur le bureau : une petite paye et une petite place de parking réservée. expliques-tu en riant. tu as toujours ce don de tout prendre à la légère, alors que certaines choses que tu entends à ton sujet à travers l'amphithéâtre sont vraiment... loin d'être amusantes ou flatteuses. franchement, tu préfères devoir marcher un peu tous les vendredis matin parce que tu es garée à l'autre bout de la ville ou entendre monsieur kim, 19 ans, dire qu'il aimerait bien être un mauvais élève dans ce sens du terme ? je pense que la réponse est plutôt évidente.

le temps de parler, vous êtes vite arrivée devant ton véhicule que tu t'es empressé de déverrouiller les portières afin de vous engouffrer hors du froid de l'hiver. alors que tu jettes un coup d’œil dans la direction de l'étudiante afin de l'inviter à entrer, tu la surprends te détailler du regard et cela t'arraches un léger sourire amusé. il n'y avait rien de mauvais dans ce regard et tu es loin d'avoir mal pris le fait qu'elle te contemplait. à sa place, tu ferais sûrement la même chose : analyser la personne qui, sans raisons, vient dans ta direction pour te proposer de l'aide.

une fois bien au chaud dans ton auto, tu mets la clé sur le contact et démarres, laissant par la même occasion la climatisation vous envelopper de sa chaleur artificielle.
le neko no danshaku. répètes-tu moins vite que la première fois et en te forçant presque à prononcer le nom de l'enseigne avec l'accent coréen local. j'ai tendance à oublier qu'en parlant parfaitement ma langue natale on ne me comprend pas forcément. pourtant l'endroit porte un nom nippon. c'est vous qui le prononcez mal, pas moi ! tu lâches un rire cristallin alors que tu regardes dans ton rétroviseur pour t'assurer de la sécurité de ta machine arrière. tu ne connais pas ? tu verras, je suis sûre que tu aimeras.

un trajet silencieux que tu as comblé par un peu de musique, afin de détendre doucement l'atmosphère des lieux. tu vois bien que ta cadette ne sait pas quoi dire, alors tu la laisses tranquillement dans son coin. annonçant simplement un "tout le monde descend !" une fois à destination, encore et toujours en souriant.

porte passée, employés salués, affaires débarrassées, vous voilà enfin bien installé.

oui, parfois. réponds-tu à sa question. l'ancien gérant était le cousin de ma meilleure amie, un coréano-japonais. j'ai toujours été la bienvenue ici. comme on dit "les amis de mes amis sont mes amis". et c'est aussi l'un des lieux préférés de mon cousin. il a encore un peu de mal avec le coréen alors il se sent un peu chez lui ici, à pouvoir parler japonais avec certains employés. du coup il me demande toujours de venir là quand on a envie de passer un peu de temps à deux. eeeeet je parle beaucoup trop... tu lâches un petit gloussement gêné en concluant ta tirade, trouvant refuge dans ta contemplation du chat s'étant affalé sur votre table. tu lui caresses le menton qui vibre légèrement sous ses ronrons. j'avoue que j'ai mes petites habitudes niveau commande mais tout est toujours très bon ici. tu souris en la regardant détailler la carte en se demandant ce qu'elle pourrait prendre. fais toi plaisir, je t'invite pour cette fois.





désolée j'trouve ma réponse ultra nulle mais comme ça fait un moment que j'ai pas rp... ;_;
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(#) Sujet: Re: hea[r]t ((gosun&kana))   hea[r]t ((gosun&kana)) EmptyLun 24 Déc - 0:50

kana & gosun

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franchement, tu préfères devoir marcher un peu tous les vendredis matin parce que tu es garée à l'autre bout de la ville ou entendre monsieur kim, 19 ans, dire qu'il aimerait bien être un mauvais élève dans ce sens du terme ? je pense que la réponse est plutôt évidente.

A ses côtés, Gosun préfère ne rien lui répondre. Elle aurait aimé lui dire qu’il valait mieux marcher un peu plus longtemps que d’avoir à essuyer l’irrespect d’un gamin au cerveau cramé par les longues heures de cours, frustré par les nuits passées à réviser plutôt que dehors. Elle ne le fait pas car elle-même ignore ce qu’elle aurait répondu. Elle l’a accepté par le passé. L’accepterait toujours si elle n’avait pas d’autre choix. Même pour une stupide place de parking à deux kilomètres. Cela dit, elle en aurait sûrement retourné une au gamin et l’aurait replacé devant la présidente de l’université. Là est la différence fondamentale entre elles deux : Kana est trop gentille, Gosun est trop tête brûlée, et c’est pour ça que l’une se destine future employée brillante et que l’autre est toujours à la rue.
Malgré elle, malgré son mépris pour les propos des étudiants relatés par Kana, la plus jeune ne peut s’empêcher de repenser à leurs dires. Dessine mentalement une esquisse de ses traits, ses pommettes rosies par le froid, ses lèvres pleines, ses yeux qui semblent contenir toute la bonté du monde. Tout est à sa place, comme si le monde avait voulu lui faire transmettre un message de paix et d’amour et que tout le monde était passé à côté. Kana est belle. Belle comme ces femmes qui inspirent spontanément le désir et l’affection. Kana est magnifique, et surtout, Kana l’a grillée.

le neko no danshaku.

Sortant de sa transe gênée, Gosun s’applique à découper les syllabes pour en saisir le sens. Sans succès. Les mots qu’elle connait en japonais se limitent à deux. Sake et Kana. Et sa seule interprétation de quelques kanji vient de ses vieux souvenirs des hanzi du chinois lv2 au collège. Aussi est-elle particulièrement surprise de voir que le concept de cafés à chats existe, et s’est démocratisé. En effet, malgré le calme ambiant la pièce principale est presque pleine, et clients sur le départ et arrivants valsent entre les tables en évitant d’écraser les chats. Elles ont presque de la chance de s’installer – et, comme pour donner justice au nom du bar, à peine s’assoient-elles qu’un chat juge leur table comme la plus confortable. Gosun se demande si, en plus d’attirer tous les humains, Kana a un aimant à animaux aussi. Tandis qu’une main pâle et timide s’aventure en direction du matou ronronnant, l’actrice entreprend de lancer la discussion à son tour. Sa question se hache un peu sous la peur de recevoir un coup de griffe. Elle n’a jamais été proche de félins, à l’exception de celui qui vient régulièrement griffer sa portière et dormir sur ses genoux et cette connivence-là, elle ne l’attribue qu’à leur instinct de survie à tous les deux. Un contrat tacite et pratique entre humain gelé et chat à la rue.

« Je vois. Une cliente de longue date alors. » Elle l’assure qu’elle ne parle pas trop d’un hochement de tête, lui indique qu’elle veut en savoir plus. « Ton cousin, c’est celui qui habite dans la périphérie ? Il étudie en Corée aussi ? »

Un mince sourire s’esquisse mais elle ne prend pas la peine de dire s’il se destine à Kana ou au chat affalé sur leur table. Celui-ci, moins farouche que la jeune femme, s’appuie davantage contre sa main pour y cueillir plus d’affection. Surprise et flattée, Gosun continue, frotte le dos du chat de ses ongles courts. Se sent encouragée par ses ronronnements et ose davantage, comme une gamine émerveillée à qui on présente son premier animal de compagnie.

« C’est moi qui t’invite. Ne fais pas semblant d’avoir oublié. »

Le renfrognement dans son regard ne s’attarde pas plus de quelques secondes et Gosun s’attarde un peu plus longtemps sur la carte. « Je vais prendre un café viennois », déclare-t-elle. La crème fouettée, seul plaisir coupable qu’elle s’autorise sur ses doses en caféine quotidiennes – quand elle le peut. Elle se demande un bref instant si elle devrait commander à manger pour inciter Kana à en faire de même. « Tu veux partager un truc à  manger ? » questionne-t-elle, plus par acquit de conscience que par faim. Le chat l’observe de ses grandes billes orange. Gosun se sent obligée d’ajouter un sourire à sa proposition.

« Des fois, j’oublie que tu es Japonaise. Ça fait combien de temps que tu vis en Corée ? »
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edit j'avais oublié de répondre à ça ptdrrrr mais c'est parfait as usual t'en fais pas hea[r]t ((gosun&kana)) 1014364140
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(#) Sujet: Re: hea[r]t ((gosun&kana))   hea[r]t ((gosun&kana)) EmptyVen 18 Jan - 18:18

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une cliente de longue date, mais, pas l'ombre d'une réduction pour ma fidélité. tu te rends compte ? tu avais exagérément haussé le ton pour que les employés entendent. évidemment, tu ne fais que taquiner. il n'y a pas la moindre once de reproche dans tes mots. tu aimes juste les embêter en leur faisant remarquer qu'ils pourraient bien lui faire cadeau de la boisson, à force.

alors que tu pensais être un véritable moulin à paroles, à la limite de l'agaçant, gosun montre un certain intérêt à tes dires, ce qui ne manque pas de te rassurer et faire sourire. l'étudiante, même hors de cours, est très attentive à ce que tu dis. ça te change un peu de ton cousin scotché à son téléphone, ta meilleure amie qui connait le jingle par cœur à force de te connaître ou encore de ton ex-petit-ami, presque fiancé, qui t'écoutait aussi bien qu'un sourd. bref. tout ça pour dire que tu apprécies la compagnie de la plus jeune. et, tu ne sais pas si cela est bizarre à penser alors que vous vous connaissez si peu, mais, tu espères avoir l'occasion d'autres instants comme celui-ci. juste elle, toi, des chats en manque d'affection et divers sujets de discussions. discussion tournant, actuellement, autour de ton petit cousin chéri.

tu acquiesces lorsque la brunette demande si le cousin dont tu parles et celui dont tu parlais plus tôt dans la journée. oui, c'est lui. hoshi. je n'ai qu'un seul cousin. du moins à ma connaissance ! tu ris avant de grimacer à la suite de ses questions, d'un air de dire 'c'est compliqué'. et non. enfin, si, il étudie ici mais... il n'est pas venu en corée pour ses études. tu te mordilles la lèvre inférieure, ne sachant pas trop comment éclairer la lanterne de ton interlocutrice sans dévoiler la vie privée d'hoshi qui, en soit, ne regarde pas une inconnue. disons que, pour plusieurs raisons différentes, il est à la charge de mon père depuis quelques années. du coup il vit chez nous, enfin, chez eux depuis que j'ai quitté la maison. il est turbulent et attire les ennuis comme un aimant, mais, c'est un brave garçon. caressant le chat en essayant de ne pas devenir trop gaga, tu plonges ton regard doux dans celui de la miss. et toi ? on parle de moi, mais, je ne sais pas grandes choses. tu as de la famille ?

quand la jeune femme te fait remarquer qu'elle comptait payer, tu t'amuses à faire la sourde oreille. ce n'est pas ce que tu as décidé, donc, ce n'est pas ce qui sera fait.

et moi, je prendrais un thé matcha. tu souris à sa proposition. tu as déjà goûté des dorayakis ? sinon les mochis, ça reste mon péché mignon.

le chat s'étire sur la table, prenant encore plus d'espace. bientôt, vous devrez manger et boire sur vos genoux.

je suis ici depuis que j'ai 10 ans, souris-tu en répondant à sa question. ça commence à faire un moment, mais, j'ai toujours cet accent qui ne me lâche pas. tu glousses en disant plus bas, comme si elle risquait d'entendre : mais ce n'est pas pire que ma mère. parfois, on a du mal à comprendre son coréen ! te redressant après cette messe-basse malicieuse, tu expliques un peu le pourquoi du comment. mon père a eu une promotion et la boîte dans laquelle il travaille lui a proposé une meilleure place dans un office à séoul. il a très vite sauté sur l'occasion. surtout qu'il a toujours eu un étrange amour pour ce pays. je suppose qu'avoir l'occasion de prendre ses clics et ses clacs pour s'y installer était une véritable aubaine pour lui. et puis, je me sens bien ici. même si ça n'a pas été facile au début, pour m'intégrer. j'avais un coréen lamentable, avec un accent abominable et pour couronner le tout un physique loin de celui que j'entretiens maintenant. un grand sourire t'échappe. mais bon, je prends mes évolutions pour de grandes victoires.





ps : contente que tu aies aimé la réponse quand même :cry: + désolée pour le temps de celle-ci x_x
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(#) Sujet: Re: hea[r]t ((gosun&kana))   hea[r]t ((gosun&kana)) EmptyLun 21 Jan - 0:51

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Pourquoi les pattes de mon chien sentent les Fritos  ? Gosun ne sait pas pourquoi elle repense à cette question trouvée au hasard sur Quora. Elle ne s'est jamais tant intéressée aux animaux, gardant avec les chats une distance respectueuse et craignant les chiens, des chihuahuas démoniaques aux golden retrievers sans comparaison aucune. Elle n'avait jamais grandi, ou vécu, autour d'animaux - ce qui explique à la fois son manque de connaissance particulièrement haut quand à la senteur de chips attribuée aux chiens, et son malaise présent face aux touffes de poil miaulantes qui trottinent entre les jambes des employés. Sans parler de ceux qui s'étalent gracieusement sur leurs mains en vendant leur corps poilu au plus offrant. La jeune actrice, malgré son inconfort relatif, est autant fascinée par la fourrure douce du matou qu'intimidée, comme une enfant à qui on tend un chiot tout chaud et fébrile. Alors elle fait ce qu'elle sait faire de mieux - elle joue la comédie, observe méticuleusement les gestes de Kana pour les reproduire à son tour. Si la jeune prof gratte le ventre offert au ciel de l'animal du bout des ongles, Gosun en fait autant. Et, peu à peu, entre sourires timides et ronronnements plus ténus, la jeune femme prend ses aises. Lui prend l'envie simultanément d'enfoncer son visage dans le poil doux de l'animal et de lui pincer les joues pour lui faire payer sa jolie bouille. Et juste comme ça, Gosun a une forte envie de vérifier si les chats, eux aussi, ont les pattes qui sentent les Fritos.

Le rire léger de Kana la ramène sur la table et Gosun se surprend à hausser les sourcils, se retenant de sourire à son tour. Elle réalise qu'elle se fait à sa présence, qu'elle aime bien son sourire dans lequel elle fait disparaître ses yeux et qu'elle a envie de copier son aisance à être ici, ce naturel avec lequel elle se comporte. Ça, Gosun ne sait pas faire, et elle réalise qu'elle lui envie. Alors, pour tromper les apparences, et sa gêne surtout, elle a tôt fait de recentrer la conversation et de poursuivre sur le sujet lancé. et non. enfin, si, il étudie ici mais... il n'est pas venu en corée pour ses études. La jeune actrice opine du chef, l’encourageant à continuer sans la pousser à le faire. En l’écoutant, elle réalise qu’elle s’intéresse vraiment. Que ce n’est pas juste histoire de combler un vide ou de préserver une image de tranquillité pour égaler celle de Kana – elle veut savoir à qui appartient le manteau prêté de ce matin.

« Je suis d’Uljin, une ville côtière à l’Est. Elle laisse deux secondes à son interlocutrice pour situer, l’interroge du regard. On a beaucoup de spa, de temples bouddhistes et de coins naturels. Mes parents vivent là-bas. »

Elle interrompt là son récital de pamphlet touristique et ses mains triturent un peu plus nerveusement le poil soyeux du chat quand elle reprend : « Un de mes frères y vit aussi. L’autre a déménagé il y a quelques années. » Elle se garde bien de dire qu’elle ne sait pas où. Au besoin, elle inventera une connerie, se rassure-t-elle, c’est ce qu’elle fait de mieux. « Sur Seoul, j’ai seulement une cousine un peu plus jeune que moi. Elle étudie ici aussi, elle vient d’entrer à la fac. En crimino. » Avec Suhok les détails sortent plus spontanément. Quand on voit ses yeux un peu plus vifs, c’est facile de deviner pourquoi. Gosun hausse légèrement les épaules comme pour clore son arbre généalogique, et remercie l’arrivée de serveur pour lui éviter le potentiel silence pesant.

« Je suis pas très calée en cuisine japonaise, admet-elle en simple réponse. Mais va pour les mochis, si c’est une valeur sûre.

Le chat témoigne de son ennui en étirant ses pattes en direction de Gosun, ne montrant son dos qu’à Kana, pour le grand désespoir de la cadette. Apparemment, il a choisi sa favorite et n’apprécie pas trop que la petite brune se rapproche d’elle. Plus de conversations entre elles signifie moins de caresses appliquées pour lui. Et c’est peut-être (sûrement) uniquement par vengeance puérile que Gosun décide de réamorcer la conversation. « Arrête, ton accent est super léger. Je suis sûre que tous les coréens aimeraient parler une langue étrangère avec autant de fluidité que toi. » Ce réflexe débile de parler un peu plus fort devant un étranger, ou un peu plus lentement, ne lui serait jamais venu avec Kana. A ses yeux, ça en dit suffisamment long. Elle attend que son interlocutrice ait finit de parler, qu’elle-même examine sa réponse pour finalement demander, curieuse :

« Ca ne te manque pas, le Japon ? »

Seoul avait beau être le rêve de tous ceux qui ne s’y trouvaient pas, la ville se trouvait vite submergeante dans son immensité. Dieu sait qu’elle-même se sent terriblement nostalgique parfois. Une envie lancinante de retrouver sa petite ville portuaire où tout le quartier se connaît, l’odeur de la mer du Japon qui se déposait sur leurs vêtements constamment humides et surtout sa chambre, où elle avait griffonné des cœurs sur ses posters d’Ellen Page et Rachel McAdams. Tant pis pour son père privatif et trop contrôleur et sa mère malheureuse de la voir souffrir autant qu’elle, se disait-elle parfois. Mais peut-être ne se le disait-elle que grâce à cette distance salvatrice. Peut-être que deux jours chez elle lui suffiraient à regretter d’avoir seulement voulu rentrer. « Seoul est belle, mais elle peut vite t’étouffer dans son immensité, t’absorber dans sa masse uniforme, et elle peut tout aussi bien te rejeter aussi vite. Je pense que c’est dur de s’épanouir ici, surtout si on vient d’un pays qui n’est pas trop aimé dans le coin, non ? » Il n’y avait qu’à voir les nombreuses manifestations anti-Japon et les stéréotypes encore bien présents pour imaginer la difficulté de s’intégrer en tant que Nippon. Cela dit, force est d’admettre que Kana ne semble ni coller aux stéréotypes, ni y afficher une quelconque sensibilité.

« J’avoue que j’ai du mal à t’imaginer autrement que la prof à succès que tous les étudiants s’arrachent. » Un rictus taquin étire la commissure de ses lèvres, effacé sitôt que le serveur reparaît pour poser leurs boissons et les masses blanches arrondies devant elles et le chat, qui renifle l’assiette avec curiosité. « Eclaire-moi : les mochis, c’est des loukoums japonais ? Tu peux nous téléporter à Narnia aussi avec ça ? » Son sourire s’est fait enfantin et elle remercie Tilda Swinton et Skandar Keynes pour ses références bancales. Elle trempe ses lèvres dans son breuvage et profite de la sensation de chaleur sucrée qui aura tôt fait de disparaître. Demain, retour à l’eau. Froide, au pire, chaude et diluée par les nouilles de la station essence de sa pote, au mieux.

« Tu sais, pour ce que j’ai dit tout à l’heure, t’es pas obligée de venir me chercher. J’habite un peu loin, en vérité. »

Elle ne sait pas pourquoi, ça sort sans filtre. Elle ignore si c’est par pitié, pour redresser ses torts et son léger mensonge, ou pour mentir davantage et ne pas gêner Kana. Mais la détente sur laquelle elles ont eu leurs précédentes conversation est sûrement pour quelque chose dans sa soudaine culpabilité.
AVENGEDINCHAINS @momoi kana


ps - toujours parfait, comme tu le vois avec mon nombre de mot un peu abusé j'étais inspirée lol
(putain gs elle a parlé de ouf mdr qui l'eut cru
c'est le pouvoir de kana ça hea[r]t ((gosun&kana)) 3587014989 )
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