Doucement mon pied bat la mesure en rythme avec la chanson des AOA Cream que la radio du salon diffuse, je ne suis pas spécialement un grand fan de ce groupe – c'est un peu trop girly pour moi – mis l'air est plutôt entraînant et même si je ne suis pas concentré sur la musique, c'est instinctif, mon corps y répond. Pourtant ce n'est pas faute d'être occupé. Penché sur l'omoplate d'une jeune fille qui doit à peine être plus vieille que moi, je grave aussi fidèlement que possible et à même son épiderme le motif scorpion sur lequel on a bossé il y a quelques jours, lorsqu'elle est venue prendre rendez-vous. Même si je suis attentif à ce que je fais, je peux sans soucis sentir le regard critique de mon sunbaenim, qui suit avec intérêt le moindre de mes mouvements, me guidant d'un conseil judicieux dès qu'il juge que j'en ai besoin. Après tout c'est lui qui m'a appris tout ce que je sais et qui continue de m'enseigner ce que j'ai besoin de savoir, qui m'aide à affiner ma technique déjà pas trop mauvaise puisqu'il me laisse tatouer. Au début j'étais un peu stresser et quelque part je le suis toujours un peu. Tatouer n'est pas quelque chose d'anodin, ce n'est pas comme sur le papier. A la moindre erreur, on n'a pas l'occasion d'effacer et de recommencer. Alors oui, il y a toujours cette anxiété, mais à force de travail, de pratique, j'ai dépassé ce stade et si les premières minutes sont toujours un peu difficiles, je glisse rapidement dans le bain. Même si la machine à tatouer est bien plus lourde qu'un crayon à papier, je retrouve les mêmes sensations, ce même plaisir et une certaine fierté aussi puisqu'en plus de tatouer, je peux maintenant me permettre de le faire avec mes propres créations. Bon mes projets ne sont pas encore aussi imposant que ceux des tatoueurs chevronnés qui bossent ici, mais on me laisse totalement libre d'élaboré des œuvres d'une dizaine de centimètre, ce qui est déjà pas mal.

Haha, c'est qu'il a bien changé le petit garçon de Brooklyn… Non, évolué… Parce que je n'ai pas foncièrement changé. Dans le fond, je suis toujours ce petit coréen abandonné par sa mère biologique et adopté à tout juste un mois.

Contrairement aux croyances populaires, je ne me sens pas trahi par ma mère biologique, je ne lui en veux pas et je n'en veux pas non plus à mes parents. Peut-être parce qu'aussi jeune que j'ai pu être, ils ne m'ont jamais caché qui j'étais et pourquoi ils m'ont ramené à Brooklyn avec eux. Je sais depuis que je peux le comprendre, que ma mère ne pouvait pas avoir d'enfant et qu'ils ont longtemps essayé sans succès. Ma mère m'a souvent raconté combien j'étais son rayon de soleil, combien la vie était belle depuis que j'étais là. Et peut-être que j'ai toujours senti et su qu'ils étaient sincère. Même quand ils me punissaient pour avoir fait des bêtises, comme la fois où j'ai peints en rose le chien du voisin parce que je trouvais le blanc trop commun, ou quand j'ai voulu faire plaisir à ma mère en l'aidant à remplir le lave-linge avec mes vêtements… en oubliant des pastels dans les poches de mon pantalon. Oh oui, des bêtises j'en ai fait et de toutes sortes. J'ai souvent été puni, mais j'ai toujours su que mes parents m'aimaient. Parce que c'est moi qu'ils ont choisit parmi des tas d'enfants abandonnés. Alors oui, peut être que ma mère biologique n'a pas voulu de moi. Peut-être qu'elle était trop jeune. Peut-être qu'elle n'avait pas les moyens d'élever un enfant. Mais je lui en suis reconnaissant d'un côté, parce qu'elle m'a permis de grandir dans un vrai foyer, doux, chaleureux, aimant. Quelque part, elle a aussi permis au nourrisson que j'étais de s'épanouir. N'est-ce pas là ce que les parents doivent faire?

Grandir à Brooklyn a été très… divertissant. On habitait une de ses maisons dont la porte d'entrée n'est accessible qu'après une volée de marches, le genre de maison étroite et collée qu'on voit dans les séries télé, juste en face de l'entre ouest de Prospect Park. Ma mère professeur de dessin y donnait parfois des cours de croquis. Rien de mieux que le croquis en plein air, c'est peut-être ce qui m'a inconsciemment poussé vers l'art. Toujours est-il que le parc à été témoin de pas mal de jeux, de rencontres, de bêtises en tous genres. À l'école élémentaire, je me suis fait pas mal d'amis qui vivaient également dans le quartier et le parc est devenu un peu comme un lieu de retrouvaille. On s'y retrouvait après l'école pour jouer au football ou au basket sur le terrain mis à disposition. On y pique-niquait parfois le weekend quand on avait fini nos devoirs. On s'y faisait des batailles d'eau, aspergeant souvent les promeneurs qui profitaient du calme et du beau temps. On y refaisait le monde, rejouant les batailles opposant les cow-boys et les indiens ou les scènes des série policières qu'on voyait à la télé. C'était la belle époque. L'insouciance totale.

L'entrée au collège a été un peu plus difficile. Se retrouver dans une nouvelle école n'est pas chose simple. Sans compter que j'étais le "chinois au nom américain" ce qui a susciter pas mal de question, mais j'ai jamais caché quoi que ce soit. Y a que les gens qui ont honte qui font ça et ce n'était pas mon cas, ça ne l'est toujours pas d'ailleurs. Être adopté n'est pas une tare, même si ça fait de vous LE gars dont la mère n'a pas voulu. Après il a toujours été de notoriété publique que les ados pouvaient être de vrais crétin. J'ai été pas mal chambré sur mes yeux bridés, mais dans le font tout c'est plutôt bien passé. Mais l'adolescence c'est aussi la période où l'on se cherche et naturellement les premières véritables questions sur mes parents biologiques sont arrivées. En tant que fils, je dois avouer que mes parents ont été géniaux sur ce coup. Ils ont tenté de répondre du mieux possible, n'ont pas caché qu'il y avait des choses qu'ils ne savaient pas, comme la raison pour laquelle ont m'a placé à l'adoption. Tout ce qu'ils ont pu me certifier c'était que j'étais né à Séoul en Corée du sud, que ma mère n'était pas encore majeure quand je suis né et qu'elle s'appelait Baek Nu Ri. En soi très peu d'information, mais une vraie mine d'or quand on ne sait pas véritablement d'où l'on vient.

Pour fêter mes seize ans, mes parents ont organisé un voyage à Séoul pour les vacances. Une manière de me faire découvrir mes origines, sans la moindre arrière pensé et sans non plus imaginer que je pourrais avoir envie de rester. C'est pourtant ce qui est arrivé. La ville, les lumières, la culture, le dépaysement total m'a plu et contre toutes attentes j'ai demandé à ma mère pour qu'elle m'inscrive dans un lycée coréen. La faire céder n'a pas été simple, peut-être parce qu'elle avait peur de me perdre ou parce que Séoul était bien trop loin de Brooklyn, mais elle a finit par accepter. On a entamé les démarches pour que je puisse bénéficier d'un statut d'étudiant étranger, mais comme je ne parlais pas un mot de coréen, j'ai été forcé de recommencer ma première année. Oh joie!! Séparé de mes parents, dans une ville à la fois étrangère et familière, dans un lycée plein de jeune qui ne voyait en moi qu'une bête de foire qui était incapable de comprendre la phrase la plus simple… Non les choses n'ont pas été simples. Heureusement, il y avait au moins les cours d'anglais. C'est d'ailleurs, hormis les cours d'art plastiques, où j'avais de bonne note. Bon l'alphabet coréen n'a pas été trop difficile à apprendre, mais vu la foule de contact sociaux que le petit américain que j'étais avait, l'apprentissage du vocabulaire courant à été plus compliqué que prévu et forcément, pas un mot de coréen, difficile de s'y retrouver en mathématique, en histoire, en géographie… même si les cartes ça peut aider. Après lire étaient totalement impensable. Je crois qu'à la fin du premier trimestre, je devais être le moins bon élève de tout le lycée… Imaginer le choque pour moi qui avais toujours eu d'excellentes notes.

Heureusement, j'ai pu compter sur Min Jae. On était dans la même classe. Lui le premier et moi le dernier. Il se débrouillait parfaitement en anglais et c'est un peu le seul qui a daigner m'accorder un peu d'attention. Avec de la patience – beaucoup de patience – il m'a enseigné la langue avant de me donner un coup de main pour remonter ma moyenne. Forcément, totalement dépendant de lui, bah je m'y suis accroché comme une moule à son rocher… Grace à lui, les choses ce sont peu à peu arrangée. Mes notes se sont vraiment améliorées et la vie m'a semblé bien plus simple. Il m'a permis de m'intégrer plus facilement à la vie séoulite, à me sentir pratiquement chez moi, même si les quartiers de Brooklyn m'ont toujours un peu manqué. Mais je me suis fait ma petite vie ici. J'ai laissé mon emprunte ici et là, certaine plus visible et créative que d'autres. J'ai graphé sur les murs immaculés cette vie qu'on m'a refusé, celle que j'aie et celle à laquelle j'aspire. Je me suis laisser emporté par des élans de couleurs, des visions psychédéliques, l'épileptique abstrait aux formes variées, toujours signée d'un discret "Y to the D" au cœur de la nuit mais éclatant fuchsia, cyan, nacré aux reflets irisé sous la lumière du petit jour.

Pour aider mes parents à payer mes études et mon logement, j'ai enchaîné plusieurs petits boulots, travaillant au cinéma, servant le popcorn entre les séances ou comme caissier au 7–Eleven. Peut-être aussi pour pouvoir suivre Minnie lors de ses sorties shopping, pour pouvoir passer du temps avec lui, même si bosser m'en a pris également. Du moins ça a été comme ça jusqu'au début de ma dernière année, parce que j'en ai eu marre des petits boulots minables ou je n'avais pas envie d'aller la moitié du temps. Maître de mon destin, j'ai pris mes carnets croquis sous le bras et j'ai fais la tournée des salons de tatouages, jusqu'à trouver le saint Graal. Au début je me suis surtout occupé des petites tâches, répondre au téléphones, prendre les rendez-vous, vérifier les stocks, tout le petits boulots pour aider les tatoueurs observant par la même occasion, me nourrissant du savoir de mes aînés, jusqu'au moment où on m'a finalement donné ma chance. Je me suis épanoui comme un lotus au milieu d'un étang. Tout ça grâce à Min Jae, on est finalement devenu très proches, des meilleurs amis… Même si pour moi les choses ont un peu déparée au fil du temps. Quand on ne peut compter que sur une seule personne et qu'on en est dépendant, c'est difficile de ne pas dévier, de rester juste le bon copain parfois un peu bizarre. Plus encore quand on ne fait rien pour le rester.

Peu à peu, ce qui n'était à la base qu'un amas de lignes sous mes yeux prend véritablement la forme d'un scorpion, alors que mon aiguille s'active à remplir les blancs, à nuancer les zone vide, à ombrer, à sublimer les touches de lumière. Quelques instants la radio se tait, emportant les dernières notes sucrées de la chanson précédente avant de laisser place à la suivante. Plus encore qu'avant je sens une présence dans mon dos, qui jette un œil par-dessus mon épaule. « C'est du bon boulot Yd'… On va bientôt pouvoir te lancer sur des trucs plus compliqués. » Une légère tape amicale sur le haut de mon dos accompagne c'est quelques mots qui me font chaud au cœur et qui me donne envie de passer à la suite, de voir ce qu'on me réserve. Cependant, concentré sur ce que je fais, je continue sur ma lancée. « Finis ça et ensuite rentre chez toi. J'imagine que tu as cours demain, mais sois là à l'heure... J'aurai besoin de toi. » Sans quitter des yeux le scorpion qui en fait de même, je hoche la tête avec un sourire. C'est vrai que j'ai cours demain… Le genre cours obligatoire que je ne doit pas manqué si je veux garder ma place à l'université. La même que Minnie, même si on est dans deux sections totalement différentes et qu'on a plus beaucoup de temps pour se voir. Enfin, sauf quand je me glisse de force dans sa chambre universitaire pour passer une partie de la nuit à rire avec lui tout seul alors qu'il tente de dormir. On est qu'en première année, mais l'époque du lycée me manque, quand on était dans la même classe et qu'on se voyait tous les jours. D'ailleurs ce serait bien que j'aille le voir en sortant d'ici, en espérant qu'il ne soit pas plongé dans ses devoirs… Quoique, le déranger dans ces moments là ne m'a jamais vraiment posé de problème. J'éloigne finalement l'aiguille de l'épiderme à vif pour éponger le surplus d'encre et y voir plus claire, avant d'appliquer un baume pour garder la peau grasse et favoriser la cicatrisation. Si je suis plutôt fier de mon travail, je suis toutefois incapable de m'empêcher de glisser les yeux jusqu'à l'horloge murale. Plus que dix minutes et je pourrai finalement rejoindre les résidences universitaires. Dix minutes de trop à mon goût.

❯ Derrière l'écran ; Annyeong!! Moi c'est Elodie, aka Nana sur le net... Ouais je sais, des Nana y en a pas mal, du coup c'est pas évident de nous différencier. Pour la peine, on me connait aussi -ou pas- sous les pseudo NymStarlight ou encore Linxiah. En terme d'âge, je suis de quelques mois la noona de GD. Ça vous donne un vague aperçu du truc. Mon numéro de compte bancaire vous sera pas utile, ce truc ce vide plus rapidement que mon forfait téléphone. Et pour la Wifi... Bah ça c'est perso! QUOI?!! Nan, je prostitue pas ma wifi, même pour vos beaux yeux. Sinon, pour la minorité que ça intéresse, je suis belge. Je suis du genre couche tard. A la base j'étais surtout une Primadonna, une Starlight et une Shawol a tendance très Blinbling, mais à présent je suis aussi une Army, une iKONIC et une prêtresse VIP. Notez qu'il n'y a que des groupes masculins xD Bah rassurez-vous, j'aime aussi les 2ne1, Blackpink -YG stan- et Miss A. Pour situer un peu plus, je fais du rp depuis 11 ans. J'ai absolument pas la prétention de me penser excellente dans le domaine, mais je fais mon petit bout de chemin sans faire chier mon monde. Je peux écrire du court (500 mots) comme du long (3000 mots). Généralement de m'adapte à la personne, si vous rp court, je rp court et inversement si vous rp long. Après faut penser aussi que mamie est plus toute jeune et qu'elle réponds pas forcément dans la seconde. Mais même si je mets un peu de temps, no stress chaton, je fini toujours par répondre. Puis je ne mords que sur demande, donc faut pas avoir peur de me mp.

Et le petit bout de code pour le bottin ♥

Code:

[code]<span class="style1">✗</span> [b]KIM JI WON[/b] (Bobby - iKON) ⟫ Baek Ydraÿs[/code]