⇴ regard éteint lorsque, posé sur le monde, le théâtre déclame vers et proses. tu te fous bien des bruits qui courent et des doigts qui pointent. ( anti-conformiste ) rares sont ceux sur lesquels ton jugement s'arrête. tolérance, maître-mot qui t'assure une sympathie générale ; quoi qu'en pensent les autres il n'est pas difficile de t'approcher. ⇴ curieux mélange d'espoir et de défaitisme où s'enchevêtrent les doutes -- cocktail molotov. sous ton masque d'indifférence tu trembles de n'être jamais assez bien pour tout ce que tu convoites ; si l'amour d'une mère a une fin alors r i e n n'est éternel. ⇴ le syndrome de l'imposteur t'attrape et t'enserre, t'en es son pantin, sa poupée disloquée qui ne marche plus droit. t'es pas assez douée, pas assez forte, pas assez lumineuse pour mériter le bonheur. et d'ambition brisée tu fais norme. ⇴ t'es tombée dans le h a c k i n g comme on tombe dans la drogue. fascinée de nouvelles technologies depuis l'enfance, t'as fait le pari fou de construire une carrière dans la cybercriminalité. c'est peut-être la seule chose que t'as jamais regrettée. mais c'est dur : tu t'acharnes pour rester dans la course. heureusement y a  l'olympus pour t'épauler. plus qu'un soutien, plus qu'une amitié, c'est une fratrie que tu as trouvée dans le cybercafé où tu passes le plus clair de ton temps. ⇴ on t'assimile trop souvent aux damnés qui pullulent à l'orée des bordels, gisent dans des flaques d'alcool ravalées trois fois, empestent la drogue et le sexe. pourtant ça te fait flipper le monde de la nuit. t'as risqué plus d'une fois de te faire planter, tu sais la misère des dépravés et l'angoisse des dédales lorsqu'on te course dans les artères de séoul. mais c'est plus fort que toi, t'arpentes les quartiers sordides pour assouvir ta soif d'adrénaline. et tout bas, on murmure que tu cherches la vie aux frontières de la mort. ⇴ ( scars&bruises ) ; ils parcourent la peau d'ivoire comme autant d'histoires qu'on n'aborde pas. arborées sans orgueil, fleurs bleues et pourpres se succèdent sans se laisser le temps de faner, unique indice des névroses que tu tais si bien. et dans la moiteur des corps enlacés se dévoile l'ultime stigmate de tes nuits, taillade longue comme une main d'homme sur ta côte fragile. ⇴ t'as beau n'avoir jamais aimé les étiquettes, lorsqu'on te demande en quoi tu crois tu te dis agnostique. ni dieu ni maître, mais peut-être l' e n f e r à la clef de tes libertés. et tu hausses les épaules si l'on insiste ; non, t'as pas peur. t'as accepté la mort comme une fatalité, un coup de faux qui ne tarderait pas, car sans pouvoir l'expliquer tu nourris depuis toujours le sentiment que tu ne verras pas ta première ride. ⇴ et puisque tout doit périr, tu vas d'amants en amours, et ton âme s'émeut, s'attache et se brise au rythme de tes conquêtes. aussi intenses que brèves, histoires ( crève-cœurs ) auxquelles tu succombes pour mieux les briser. pure folie, ou e x u t o i r e pour la peine bien plus profonde que tu portes et étouffes ? ⇴ s'il faut expier par la douleur ces fautes dont t'es pas coupable, tu prends aussi le temps d'évacuer la colère qui gronde, infatigable, dans les combats de corps-à-corps. fusion des chairs ou duels à mains gantées, tu annihiles souvent par la boxe une peine psychologique.