« Alors, avant tout, laisse moi démystifier un truc, tu n’es pas ♡ un journal intime ♡ . Désolé de te l’apprendre chéri, tu n’es en présence que de mes futures mémoires, ou, d’une espèce d’auto-biographie mais en dix fois plus cool que les auteurs classiques. Disons que ? Je suis tellement fab que je suis sûre que les gens vont vouloir dire des bêtises sur moi quand le monde sera amputé de ma douce présence, donc je compte pour la personne qui trouvera ce carnet pour rétablir la vérité hm ? ♡

Alors, pour commencer, je suis née à Séoul, un merveilleux mois d’août ensoleillé. Ma mère était seule à l’hôpital, parce qu’en apprenant qu’elle était enceinte, son mec a prit la poudre d’escampette. J’ai toujours vécu seule avec elle, et, pour vous éclairer un peu plus sur le sujet : ma maman est une perle. Genre, elle mérite une statue de cookies à son effigie, on dit souvent que je suis trop cool mais ma maman c’est un autre délire, elle est magique – fin, déjà elle a donné naissance à la perfection que je suis donc évidemment elle est encore plus géniale. Je lui dois tout, elle a été exemplaire, vraiment. On s’entend très bien depuis toujours, on est très proches et je lui confie tout, elle me soutient toujours. Je l’aime fort ♡

Ensuite, étant donné que je suppose que c’est inévitable, mon parcours scolaire. Oof. C’est fou comme c’était chiant, mais, anyway, parlons en. J’ai toujours été le genre de fille, genre, ultra populaire, tout le monde me tournait autour, j’avais déjà mon caractère de dramaqueen et je parlais beaucoup beaucoup, j’étais très drôle et très affirmée – je le suis toujours ♡ – et bien vite je suis devenue la reine de la maternelle, du collège, du lycée ; bref, toute ma scolarité j’ai toujours eu un échelon au-dessus. Pourquoi ? Parce que j’étais : géniale. Non mais j’exagère pas hein ?

De mon point de vue totalement pas extérieur, en vrai, je saurais pas trop dire pourquoi j’avais tant de succès, mais, je suppose que c’est un de mes talents innés, avec mon air hautain et mes sourires méprisants – je les réussis merveilleusement biens – et les gens devaient aimer ça. Vraiment.

Donc : non, je n’ai pas été harcelée, non, je n’ai jamais eu envie de mourir, non, rien de tout ça ♡ Je suis sure que tout le monde devait attendre des lignes pleines de drama et de trucs tristes et horribles et oh mon dieu pauvre petite Kaëla opprimée, et bien ; non ♡  Et pour la seule personne dans le coin qui lit sans me connaître (franchement ? Ne pas me connaître ? Tu fais si peu d’efforts mon bichon dans la vie ? Surtout que je vais faire scandale dans les médias hein, au moment ou tu liras ça), je ! Suis ! … !!!!

...♡.
Essaye de trouver tout seul, en fait.

Bref, je n’ai jamais été opprimée, même si les gens en CREVAIENT d’envie. Je vous l’ai dis, j’avais une prestance telle dans mon environnement scolaire, que j’en suis venue à convaincre les gens que l’intolérance était quelque chose d’immonde et honteuse, et ils m’écoutaient. Ils cachaient leurs grimaces jusqu’à ce qu’elles disparaissent, parce que qu’importe qui j’étais, je restais tellement parfaite qu’ils ne pouvaient pas me lâcher juste pour ça, ils m’aimaient trop. Ca doit être rare d’avoir cette chance. Grâce à ça, et à ma mère tout bonnement géniale qui a juste gueulé un grand « wow. Tu fais bien. Après toute la merde que j’ai vécu, moi… men are trash, mon enfant » (et j’ai hoché la tête en approuvant « ils servent giga à rien vos potes là »), j’ai toujours appris à m’affirmer très haut et très fort, sans la moindre honte. J’avais conscience des risques, certes, je ne suis pas stupide, et même dans mon environnement scolaire des remarques fusaient parmi les gens – les tristes gens – qui ne m’appréciaient pas ou plus. Mais j’étais suffisamment forte. Et j’avais un très bon entourage qui allait les fight sans que je n’ai à user de ma douce voix. C’est super drôle, d’un côté, j’ai bien manipulé une partie des élèves, c’était même pas mes potes, juste, ils m’appréciaient parce que j’avais une image magnifique, et, bah ça marchait super bien. Désolé pour vous les amours si vous lisez ça, je vous aime quand même ♡

J’ai continué mon petit train de vie, j’avais des résultats scolaires pas dégueux (parfaite jusqu’au bout) maiiiiis, étant donné ma beauté et mon charisme et ma prestance, et une passion pour la danse qui se développait, je me suis réveillée un matin et j’suis allée voir ma maman en disant « !! maman maman !! je suis faite pour être idole !!!! ».

Etant donné que ma mère a été – encore une fois ♡ – super supportive, j’ai pu m’y lancer assez tôt, et rentrer dans une agence plutôt côté j’dirais ? Et alors là. Alors là j’ai fait une rencontre….. j’hésite à dire merveilleuse parce que. Bon, c’était, merveilleux à ce moment là. Appelons cette personne L. (je respecte la vie privée des gens ♡) Avec L, j’vais pas y aller par quatre chemins parce que, ceci n’est pas un journal intime (♡), on a très vite fini en couple. On s’aimait très fort et c’était SUPER cool et en plus on se voyait tout le temps donc, on a pas tardé à se faire des bisous dans tous les recoins pas trop surveillés de l’agence. On s’aimait très très fort, et ! j’ai déjà été en relations avant, pleiin de fois, (jsuis fab jvous dis), mais avec L, c’était différent. Je sais pas si c’était différent à cause de ce qu’il s’est passé après ou juste parce que je l’aimais fort. Les deux sûrement ? Enfin, bref, Le fait est. Notre relation s’est arrêtée quand j’ai débuté et qu’elle a quitté l’agence. Vous savez, être idole ça prend beaucoup trop de temps, et si elle était pas avec moi, on allait jamais se voir, et honnêtement je suis la dernière personne à supporter les relations où on peut jamais se voir. J’ai besoin de bisous et d’amour direct moi. Donc, j’ai mit un stop. On a évidemment perdu contact, ça m’a rendue très très triste, faut pas croire, mais je préférais passer à autre chose. Mon groupe d’idols a eu beaucoup de succès, un des meilleurs de l’agence, et honnêtement j’ai rarement été aussi fière de moi. La célébrité m’avait toujours attiré, mes apparitions dans ses émissions étaient magnifiques, les gens m’adoraient et je m’adorais très fort aussi.

Dans l’industrie, j’ai rencontré une autre personne que j’ai aimé beaucoup trop fort quelques temps plus tard. C’était plutôt récent par rapport au moment ou j’écris, là. Bref, j’adore les relations amoureuses donc je pourrais gueuler pendant trois pages à quel point c’était géniaal, mais, je vais pas le faire, parce que le drama arrive après ♡

On rentre dans la vie intime de cette deuxième personne que je vais appeler M, donc je vais pas dire autre chose que : les mecs, c’est la pire chose qui a pu arriver en ce monde depuis… non, depuis rien du tout, c’est la pire chose tout court. Dieu merci je suis plus lesbienne qu’une otarie. (oui, du coup, je ♡ suis ♡ gay ♡ et ♡ fière ♡ de ♡ l’être ♡ mais pour la dernière fois on est pas dans le journal intime donc je vais pas hurler en disant à quel point je suis fière d’être homosexuelle. Quoique. C’est quand même une grande partie de ma vie de gueuler que je suis ultra cool pour ça mais, brrrreeeeeef passons)

Et donc, M avait des preuves de ce qui lui était arrivée, les policiers auraient dû être de son côté, le procès était censé être concluant, gagnant, elle aurait dire réussir mais ! Non. La policière qui s’est occupé de l’affaire était une giga vendue pour le criminel. Ouais ‘policière’, elle était débutante, même, parce que M avait préféré qu’une femme l’aide et l’écoute. Bah guess what ? Elle a fait ni l’un ni l’autre. Elle a encaissé un chèque et elle s’est cassée. M s’est suicidée dans les jours qui ont suivit. Sa mort m’a particulièrement touché, parce que c’était ma copine, déjà, mais parce qu’elle était morte à cause de la douleur, l’humiliation, la culpabilité, l’aide inexistante, tout ce que vous voulez. Je savais qu’on vivait dans un monde de merde, mais, ça m’a anéanti. Mais vous savez quoi ? Sous l’effet de la colère et de la tristesse, quelques jours après ce triste événement, je me suis rendue au poste de police dans lequel M était allée pour demander de l’aide. J’y suis rentré, sans la moindre permission, et j’ai commencé à gueuler « je suis la copine de M, je veux voir la policière qui s’est occupée de l’affaire, je veux la voir et je partirai pas tant que je ne l’aurais pas vue », ils ont tenté de me forcer à sortir, mais j’ai refusé et j’ai tenu, parce que je voulais son nom, je voulais sa tête, je voulais lui bouffer les doigts. Et alors, après avoir gueulé et leur avoir foutu la honte pendant presque vingt minutes, ils m’ont finalement dit « elle est pas là aujourd’hui », et du coup j’ai exigé son nom, pour la retrouver. Et alors là, ils me l’ont donné. Et la policière, c’était L.

Deuxième choc émotionnel. Une brique m’est tombée sur la tête. Et j’ai commencé à être trop mal. D’un coup, j’ai juste fermé ma gueule et je suis partie. J’ai encore du mal à réaliser aujourd’hui, parce que L était vraiment, genre, super douce ? Mais. Bref. Je devais faire quelque chose à son propos.

[plop, petit coup au crayon cette fois, j’efface plus tard, mais ya plus rien à raconter va falloir attendre que je vieillisse un peu. ♡][on s'arrête juste avant le drama, c'est un peu triste mais : sachez que je vais tatane des gens][en vrai peut-être que dans un sens c'est un journal intime ? Parce que tout ça, j'ai décidé de le raconter parce que ce qu'il s'est passé à la fin m'a super choqué et que j'avais envie de faire un point, c'est sûrement qu'un journal intime, et j'y reviendrais peut-être][enfin bref, je ferme ce joli carnet ♡]