19 h 12 – 2 Septembre 2010 – Texas – Mc Allen
Elle avait tout vue Arizona. De ses propres pupilles innocentes, elle l'avait vue. Couteau ensanglanté dans les mains, une expression cruelle sur le visage de cette femme, non, de cette meurtrière. Puis son père étrangement allongé sur le carrelage de la cuisine, une mare de sang entourant se dernier, et une odeur de sang nauséabonde. Elle ne pouvait en croire ses yeux et pourtant. Elle avait bien assisté au meurtre de son père.
Mais cette image trop violente n'était rien contre celle qu'elle dût supporter par la suite. Parce que la personne à l'origine de ce meurtre n'était autre que sa mère. La femme l'ayant mise au monde. Paralysée par la peur et l'angoisse, elle ne bougea pas Arizona et resta sagement derrière la porte, retenant tant bien que mal ses sanglots.
La fille de 12 ans qu'elle était à l'époque ne pouvait comprendre ses motivations. Bien entendues, elle savait que son géniteur n'était pas une personne très recommandable, que se soit en tant qu'amis ou bien même homme d'affaires plutôt bien placé, et elle le détestait pour bien des choses. Seulement, il restait son père.
Gémissement qui finalement lui porteront malchance, sa mère la vit enfin, les yeux écarquillés. Puis sans qu'elle ne puisse rien dire, elle la vit nettoyée le couteau, mettre des gants pour en prendre un nouveau qu'elle trempa dans ce sang, une scène tellement maccabre et pertubante. S'approchant de la jeune fille, elle le lui mit dans les mains et d'une gifle qui aurait pût lui décrocher la mâchoire, lui dit :
« Sales monstres, comment as - tu pût faire ça ! Tu n'es qu'un monstre, une abomination ! »Ses genoux la lâchèrent, et alors, elle n'entendit plus les faux cries et pleurs de sa mère. Ni la sirène de la police. Juste elle et ses yeux qui ne voulait même plût laisser ne serait-ce qu'une larme coulée. Parce qu'elle avait atrocement peur Arizona. Elle savait de quoi était capable cette folle. Et elle était naïve Arizona et trop vulnérable. Ce soir-là, elle était devenue une épave.
14 h 34 – 22 Décembre 2012 – Texas – Cours D'assises
Son cœur battait à tout rompre. Elle n'avait rien dit, avait fermé sa bouche pour le plus grand plaisir de sa mère. Ou plutôt celle qu'elle considérait comme le bourreau de sa vie. Elle l'avait traité de folle, de dégénéré mentale qui avait tué son mari adorée, l'amour de sa vie. C'est ce qu'elle avait dit au juge lorsque qu'on l'avait interrogé à la barre. Rien que d'y repenser, elle en avait la nausée.
Désormais, sa grande sœur la regardait avec haine, et elle, elle ne pouvait rien faire pour se protéger. Elle avait déjà très peur de cette cinglée et quoi qu'elle dise, elle savait que personne ne l'écouterait. Sa mère était une puissante femme d'affaires comme l'était son père. Cela ne l'étonnerait même pas qu'elle ait acheté les médecins pour falsifier son dossier Médicale. Parce oui, on l'avait diagnostiqué comme étant très très instable. Ce n'étaient pas les mots précis du médecin, mais dans les grandes lignes, c'était ce qu'il avait voulu dire.
« Compte tenue de toutes les preuves apporté par la défense ainsi que de la minorité de l'accusée, nous avons décidé d’accompagner Mlle Jung Arizona au mieux pour qu'elle puisse à l'avenir reprendre une vie normale. Pour cela, nous avons jugée bons de l'interner l'espace de 4 ans minimum, à l’hôpital psychiatrique de.....»La suite, elle ne l'avait plus écouté. Sa vie avait été complètement détruite et bien qu'on puisse dire que ce n'était pas de sa faute, Arizona savait pertinemment que ça l'était. Parce qu'elle aurait quand même pu parler, prouver aux autres qu'elle n'était pas le monstre que sa mère décrivait et qu'elle était parfaitement saine d'esprit. Seulement, Arizona était trop vulnérable et fragile, et sans doute trop lâche pour le faire. Elle avait honte d'elle-même et beaucoup trop d'émotion se mélangeait dans sa tête. Elle était complètement perdue Arizona, elle pataugeait dans un monde corrompu qu'elle n'avait jamais côtoyé. Juste effleuré du coin de l’œil sans jamais parvenir à y toucher. Elle en était satisfaite à l'époque Arizona, les vagues de la mer était parfaite, douce sans jamais trop déborder.
Mais désormais, Arizona avait brisé l'équilibre et les douces vagues ont fini par provoquer un tsunami. Parce que finalement, sa plus grande erreur restait de n'avoir rien dit.
9h30 – 4 Juillet 2014 – Texas – Hôpital psychiatrique de Mc Allen
Soufflant les bougies du fraisier trônant devant elle, Arizona sourit pour la première fois depuis très longtemps. Une expression triste collée au visage, elle ne put que remercier les autres internées ainsi que les quelques infirmiers lui ayant souhaité un joyeux anniversaire. L'une d'entre elle était une merveilleuse jeune femme l'ayant prise sous son aile. Elle la voyait comme la grande sœur qu'elle avait mais avec qui elle ne s'était jamais, ô grand jamais entendue. Parfois, elle se disait que malgré les circonstances, elle avait encore de la chance.
La chance de n'avoir pas sombré, de finalement ne pas être devenue folle et ne pas avoir donné raison à ce monstre. Parce qu'elle l'aurait pu Arizona. À ne faire que jouer aux cartes, regarder le ciel pendant des journées entières où gribouiller des dessins abstrait semblable à ses rêves. Sans oublier les cours ennuyant qu'on lui donnait malgré tout.
Qui sait, peut-être que finalement elle l'était devenue. Malheureusement, la question ne se posait désormais plus.
11 h 42 – 16 Avril 2016 – Corée Du Sud – Busan
Petite valise entre ses délicates mains. Arizona foule pour la première le sol coréen, rejoignant la demeure ou vit le reste de sa famille. Bizarrement, elle avait un très mauvais pressentiment. Comme si la fin de ses problèmes n'était pas près de finir.
Semblable à un rayon de soleil, plus prudente et lumineuse que jamais, la jeune femme s'avança près de la grande et chic demeure et d'une main nouvelle, toqua à la porte. Souffle coupé, pensées mélangées. Arizona se trouvait maintenant nez à nez avec la femme l'ayant plongeant dans le néant, les abysses de la solitude et les flammes de la rancœur encore et à jamais présente dans ses pupilles témoins de la cruauté sans failles des Hommes.
Elles ne dirent rien pendant plusieurs, jusqu'à ce que cette dernière ne se mit à rigoler. Méchanceté et moqueries parfaitement perceptibles dans sa voix. À l'inverse d'Arizona, cette sorcière n'avait pas changé d'un pouce. La jeune femme avait presque pitié pour elle.
« C'est fou, j'avais oublié que tu étais censé revenir. Mais, fais nous un cadeau et casse toi loin de moi. Tout ce que tu sais faire, c'est attirée la merde et moi, j'en veux pas. La seule chose que j'ai accepté de faire et c'est stipulé dans le contrat, c'est de te payer tes études et t'aider pour le loyer. En attentant, tout ce que tu as faire, c'est fermé ta gueule.»Clair net et précis, elle ne l'avait pas vue venir. Cependant, il était peut-être mieux pour elle que de ne pas la côtoyer plus que cela. Sa vie à ses côtés était finie et son plus grand serait de la voir en prison.
Malheureusement, Arizona était trop vulnérable et c'était trop simple, oui trop simple d'accepter ces paroles. Trop simple d'être soumise à une garce pareille. Trop simple de ne pas se confronter contre ce champignon au poison vénéneux, reconnaissable sous toutes ces formes.
20h00 – 10 Février – Corée Du Sud – Séoul
Allongée dans son lit, le regard fixé au plafond, Arizona pense. Pense à sa vie, à ce qu'elle a été, à ce qu'elle est et ce qu'elle sera. Elle avait bien grandi la jeune femme. Et bien qu'elle était toujours cette personne quelque peu manipulable, elle voulait se rebeller. Faire éclater la vérité et se réjouir de voir sa misérable génitrice derrière les barreaux. Et elle attendra Arizona.
Puisque qu'après tout, nous récoltons toujours ce que nous semons. Qu'importe le temps que cela prendra. On est tous maître de son destin et tout le monde sait qu'une bataille ne se gagne pas en un jour. Patience, la clé qui fera tourner la balance sera bientôt entre vos mains.
Maintenant - Corée Du Sud – Séoul
Elle avait été jusqu'à l'aéroport Arizona, mais avant l'embarquement, le destin l'avait retenue. Sa mère, avait un droit de veto sur plusieurs de ses décisions. La Texane, n'était pas sûre de la véracité de ses propos, mais cette vielle peau avait plus de pouvoir qu'on ne pouvait le croire.
N'ayant plus d'appartement après l'avoir vendu (elle voyait déjà le Texas lui tendre les bras à l'époque) et ne voulant pas inquiéter sa famille, qu'elle chérissait malgré tout. Arizona décida de rester dans les dortoirs de la SNU. La peur au ventre. Puisque sa mère savait. Elle savait et c'était pour cela qu'elle lui avait coupé l'herbe sous le pied. Un premier avertissement qui lui tordait le ventre et qui ne voulait desserrer ses maléfiques mains de son coup.
La Texane le savait, reprendre son souffle n'allait pas être facile.