{he had those kind eyes that shone with the light of ‘everything will be ok’}

bonheur-candeur, la stupide insouciance qui luit dans ses orbes ébahies. hael et ses milles rêves futiles, la vie qui défile entre ses doigts vides. il ignore tout de l’injustice d’un monde impitoyable. préservé, protégé, les histoires familiale font échos dans son crâne sans marquer son esprit tendre. parce que l’épopée tragique de l’arrivée de sa mère en corée, ça compte moins qu’la marque de son portable. qu’savoir que joan a eu une autre maman qui aura fini par briser le coeur de son père, ça semble si dérisoire comparé à ces speakers hors de prix qu’on refuse de lui payer. ça c'est injuste.

hael c’est pas un mauvais gamin, juste un môme de son temps. il connait rien à rien, les difficultés, la souffrance, la solitude, ça glisse sur sa peau. c’est qu’un concept, ça fait edgy sur instagram. enfance dorée, puissant besoin d’exister mais sans le courage de s'élever. lèvres asséchées par le papier brûlé, il se cherche parmi les drames familial qui espèrent encore à se tatouer sur sa peau. ses origines nord-coréennes, il les rejette avec une violence qui font briller les yeux d’maman. tant pis si la peine qu’il y lit, ça lui arrache le coeur de la poitrine. faut pas qu’les copains sachent qu’il est différent. si différent des autres enfants.

enfant-comète, toujours à la cherche des regards, attention-poison qui le pousse à s’écorcher sur les dangers plus grands que lui. au lycée il fait partie de ce petit gang, aussi pathétique qu’irradiant d’aplomb. celui qu'inspire autant de dégoût que d'envie. Orgueil illusoire, hael veut effleurer cette supériorité de cour de récré. il se rend pas compte le môme, que c’est pas lui qui fait la loi. ni lui ni la bande de connard qui foutra finalement sa vie en l’air. le pouvoir utopique qui finira par les pousser à fricoter avec une petite bande de dealer du quartier. ça faisait cool sur le papier, jusqu'à ce qu'ils s'imagine pouvoir les voler sans se faire attraper.

à planer trop près de l’astre diurne, le voilà les ailes brûlées. le passage à tabac dans les règles qui lui laissera quelques cicatrices dont il ne garde aucune fierté. exsangue sur un lit d'hôpital, la plus grande des douleurs c'est celle de son palpitant, devant la déception de ses parents. cuisante déchéance pour les petites frappes du lycée. fallait pas chercher à doubler les ainés. mais hael dans sa fierté brisé, il croit qu’il tient l’absolution en racontant tout aux policiers.

— bad idea child —

c’est ce qu’écrira le mec qu’il a fait plongé pour trafic de drogue dans son dernier sms. peur au ventre, regret corrosif alors que les jours s’égrainent, dernier rempart entre le gamin dépassé et la fatalité paralysante. un jour il sortira, et il se vengera, c'est qu'un de ses gars a annoncé, en pseudo prophète la clope au bec. il est pas invincible hael, il sait qu’on se battra pour lui, mais ça n’empêche qu’il se voit mourir chaque nuit depuis des mois, guettant le jour où il le retrouvera.

hael c'est un métissage inattendu. sa mère, réfugiée nord-coréenne, a épousé en seconde noce son père, un sud-coréen lui aussi déjà marié avant. ❥ gamin lumière, irradie, attire, par sa personnalité sincère et spontanée. ❥ lien indéfectible qui uni deux familles à la dérive, c'est un enfant chéri, allégorie du renouveau ❥ ça l'empêche pas de se sentir oppressé dans son monde trop parfait. c'est qu'on a tellement voulu le préservé des douleurs vécues par ses ainés ❥ besoin intense d'exister, il se cherche un destin à l'ombre de son frère futur médecin et de sa soeur musicienne ❥ total cool kid, croit un peu trop qu'là vie, c'est comme sur instagram ❥ a toujours eu un goût profond pour les fréquentations douteuses, les potes qu'on peur de rien, surtout pas des conneries. adrénaline péremptoire dans les artères du lycéen, la bande de potes passe par toutes les phases. de la cigarette à la volée, au petit trafic local ❥ trop jeune, trop con, ils ont voulu s'croire plus malins, piquer des billets dans les recettes hebdomadaires. ❥ ils ont fini par se faire pincer, les ainés ont pas apprécié, fallait s'assurer qu'ils retiennent la leçon. ❥ dérouillée céleste pour hael et les copains. lui se réveille sur un lit d’hôpital, le corps en guise de toile pour une myriade d'hématomes. ❥ des cicatrices qui s'affichent encore sur son front ou ses côtes, honte mêlée d'angoisse au souvenir de la belle défaite. ❥ après ça, son père l'a convaincu de porter plainte, de dénoncer les agresseurs. comme un besoin salutaire, de pardon envers sa famille dévastée par cette réalité. hael n'est pas celui qu'ils ont imaginé ❥ grâce ou à cause de lui, le réseau sera démantelé, et lui, catégorisé. la balance. puis y a ce type, à la jeunesse brisée par les trois années de prison dont il a écopé. lui qui a promis une vengeance, a semé la graine de terreur dans le coeur du gosse. ❥ hael a du changer de lycée, avant l'université. il se croit pas protégé pour autant. on a beau dire t'inquiète, j'suis là pour te protéger, le bonhomme sent son heure arriver. séoul est grande mais pas infinie. alors dans son anonymat relatif il attend que ses choix d'adolescent ne lui reviennent dans les dents.