enfant star, poupée précieuse de la corée audiovisuelle, qui s'extasie sur ses grands yeux, sur son petit visage, et nam eun ji sur toutes les lèvres, sur tous les starting-blocks, poupée de porcelaine qui tourne sur elle-même pour offrir aux caméras le rose pâle de sa robe.
et le diamant sur ses doigts s'offre l'or des récompenses, et l'enfant grandi entre les lumières, les projecteurs braquées sur une gamine qui ne peut pas faire un pas de côté. l'actrice porte le plus beau masque de sa vie, le plus lourd aussi, mais elle traumatise ses propres sentiments en même temps qu'elle manipule ceux des autres, et l'enfant brillante resplendit. elle a le talent des plus grands, disent certains, l'affabilité des génies, et lorsqu'elle sourit, elle cache sous le maquillage la fissure de ses lèvres.
mais les années passent, et l'enfant devient une jeune femme, et les rôles se font plus rares, lorsqu'elle a passé l'âge de la princesse, lorsque son corps se transforme, et que les offres sont toujours les mêmes. tenir le mensonge lui coupe le souffle, et la puberté vient avec une vengeance coupable, une hypersensibilité qui hérisse sa peau. elle se frotte la peau jusqu'à en pleurer, et la voie lactée qu'elle habitait la noie peu à peu.
les mois sont les mêmes, et l'écran l'abandonne tandis que les caméras lui tournent le dos ; elle devient le poster child des enfants acteurs, à l'ascension fulgurante, au talent inachevé, dont la chute est celle d'Icare, sans aucune aile sur le dos. elle n'a que dix huit ans, et pourtant une vie entière derrière elle, gamine des projecteurs qui a toujours su jouer les autres, sans jamais vivre ce qu'elle est.
elle n'arrive pas à tourner les talons, à laisser derrière elle ce monde éclipsant, ce monde mourant à ses pieds, elle attend quelque chose, un signe peut-être - une étoile filante, destinée à s'écraser. puis le scandal, une histoire sordide, entre le dernier lien de eun ji au monde lumineux du cinéma et une idole, et la décision définitive de s'éloigner d'un monde qui ne fait que la ronger jusqu'à l'os.

gamine à la couronne mordorée, elle s'est retrouvée tatouée avec tous les défauts des enfants stars, à la pression dévorante qui débouche sur des régimes plus draconiens que les autres, et une croissance agencée entre les médicaments pour lutter contre ses carences et son hyperactivitée et les diktats de beauté ❥ le masque rebelle pour caché l'angoisse qui la prend si souvent, une hypersensibilité à fleur de peau qu'elle cache par des crocs trop aiguisés ❥ elle a su puiser dans son hypersensibilité des qualités indéniables pour une actrice ; une empathie, une manipulation émotionnelle, et une gamme d'émotions trop importante pour ne pas transporter les autres  ❥ mais les informations sont une bombes dans son palpitant, et elle réagit au quart de tour, et les émotions la débordent, eun ji entrainée par une vague qu'elle ne peut contrôlée ❥ son esprit divague, inaccessible à ceux qui ne la connaissent pas, et elle se perd dans les chiffres qui lui apportent du repos, et son carnet se remplit de formules mathématiques qu'elle construit peu à peu ❥ l'amour du cinéma ne l'a jamais quitté, mais les derniers années dans ce monde ont arraché les épines de la rose, alors elle ferme les yeux sur ce qu'elle pense ne plus pouvoir connaître ❥ son nom est vite reconnu, si bien qu'elle ne le donne que rarement, préférant se cacher derrière un soupçon d'anonymat ❥