cho qui l’ancre dans ce qui compte, les siens avant tout, c’est mama et soon-mi, mais ya comme un arrière-goût amer quand il pense au géniteur. Et min-ho ça sonne comme une vaste blague, une douce ironie, parce que lui il la cherche encore son intelligence, et tout c’qu’il y a de céleste chez lui c’est l’infini de sa connerie.

Il a braillé pour la première fois le 1er septembre 1997 et c’était déjà un signe du destin cette date à la con, parce que tout le monde se sent obligé de ricaner qu’il est sûrement un gosse de la cuite du nouvel an et il était pas désiré en fait, et mama nie mais minho ce s’rait bien son genre tiens de débarquer alors que personne l’a sonné. et ça a beau être la majorité internationale, du haut de ses vingt et un ans c’est encore un gros gamin, des rêves de gosse auquel il croit encore comme un couillon et  les conneries d'ado qui s’enchaînent – il s’rait temps de grandir.

il rêve d’amérique et tout dans son comportement veut transpirer les us, et pourtant ya jamais eu que séoul, il a juste regardé trop de clips américains ; si minho rêve de grandeur il a pas été plus loin que la capitale, mais un jour il ira conquérir le monde qu’il dit, et il les laisse s’esclaffer.

 minho il aime les voitures et les belles meufs, mais il va pas pécho sa caisse alors il lorgne les nanas, mais les nanas elles veulent pas trop de lui en fait et ça c’est un peu con, alors il s’retrouve seul avec sa caisse comme un couillon.

Minho c’est un cassos, tu capte direct à sa dégaine que c’est l’genre de gars qu’en fout pas une et qui s’ramène en cours avec juste son sac banane et un stylo. Toujours à deux doigts d’être déscolarisé, et lui il s’rait pas contre parce que c’est pas trop son truc l’école mais la daronne elle râle tout l’temps que tu peux faire mieux minho et t’as les capacités minho, et ya bien qu’elle pour penser ça parce que même lui il y croit pas. Et la plus grosse blague de l’année c’est qu’il s’est retrouvé en fac de philo parce que c’est le seul truc où il a réussi à broder deux-trois conneries, et ses potes ils rigolent ils l’appellent le philosophe parce que tout l’monde sait que c’est pas crédible minho en philo. Et en vrai il en a rien à carrer de platon et sa caverne et ça le fait chier de retaper sa première année mais ya mama qui dit accroche-toi ou tu vas finir comme ton père et qu’est-ce qu’il peut répondre à ça, elle dit accroche-toi ou tu vas finir comme moi et il a envie d’lui dire ce s’rait la meilleure chose que j’pourrais devenir.

minho il devait être rappeur mais il comprend pas trop pourquoi, ya un truc qui déconne, ça marche pas. Il écrit ses textes, fait les musiques et tout, et c’est pas l’enthousiasme qui manque quand il enchaîne les rimes et pose son flow, mais les astres sont pas trop de son côté. Minho c’est un gros râté. En attendant faut bien gagner des thunes alors il aide mama à la boutique. Et il assume pas, il perd toute crédibilité quand il dit qu’il est fleuriste, parce que c’est pas bien viril, c’est pour les filles et les homos . Un jour il portera ses couilles, comme un homme, et osera dire qu’il aime son métier. Et il (se) l’avoue pas, que quand ses doigts rugueux se font délicatesse pour venir arranger les couleurs et trouver l’harmonie visuelle, il se sent presque un peu heureux. un peu pas râté. Soon-mi dit qu’il fait les plus belles couronnes de fleurs de toute la corée.

Et quelques fois il enfile l’uniforme coloré des pompiers volontaires, certains diront pour la gloire et les meufs, d’autres diront pour consumer ses nerfs énervés. Minho il voudrait bien être le héros de quelqu’un.

 il fait trop le mec avec la casquette de travers à gueuler « I get money, money I got » en mode c’est 50cent le gars mais la vérité c’est que c’est un peu la dèche, on va pas s’mentir. Mais bon c’est soit ça, soit aller dealer des substances pas nettes au coin d’la rue, et il sent déjà le regard désapprobateur de mama et ça a toujours été hors de question, alors il s’est fait une raison. Mais t’façon un jour il va percer et il s’ra riche et ce jour-là mama il lui offrira toutes les fleurs du globe et la baraque de malade qu’elle mérite plutôt que d’se bousiller le dos et les jambes dans un boulot qui paye que dalle.