La naissance, c'est jamais un truc agréable. Mais en vrai, qui peut le dire, vraiment. C'est pas comme si on se souvenait de ce qu'on a ressenti, en naissant. Toi, tu penses que si t'avais su, t'aurais fait grève au début, t'aurais pas respiré en sortant du ventre de ta mère.

T'étais pas vieux quand t'as vraiment été heureux pour la première fois. Quand t'as ri pour la première fois, vraiment. C'était en lisant une lettre. T'as toujours su parler japonais et coréen, tes parents souhaitant que tu connaisses les deux langues. Tu leur en es reconnaissant, aujourd'hui. Faut bien pouvoir leur être reconnaissant pour des trucs. Sinon tu les détesterais au point de plus vouloir les reconnaître en tant que parents. Même si eux, ne te reconnaissent déjà plus en tant que fils. C'était une lettre d'un gars en Corée, un gamin plus jeune que toi. T'avais sept ans. C'était plutôt mal écrit, mais c'était amusant. Dak-Ho.

Vous avez déménagé en Corée quand la mère de ton père est décédée. T'avais neuf ans. Après tout, y'avait un grand héritage, et une grande maison à récupérer. Et pour une famille de quatre, c'était mieux ça qu'un petit appart à Kyoto. Tu t'es retrouvé dans la même école que ton correspondant, Dak-Ho. Que la première personne qui t'a ait rire. Et c'était bien. C'était vraiment bien. T'avais un bon ami, un meilleur ami. T'avais même des amoureuses. Puis t'avais des bonnes notes. Finalement, l'appartement à Kyoto, il te manque. La société japonaise est pas parfaite, loin de là. Mais la société Coréenne est proche de l'enfer.

Ton père est parti quand t'avais 11 ans. Ta mère s'en est pas remise. Elle était pas bien. Il a préféré vous laisser, ton frère et toi, avec une mère qu'il a rendu malade en la laissant. C'était pas agréable. Mais ton frère a toujours été très responsable. Alors c'était vivable pour toi. T'avais juste à avoir "des bonnes notes à ramener à la maison" et à "être un bon fils". Il a fini par revenir, ton père. Comme qui dirait, le malheur des uns fait le bonheur des autres. Elle est con cette phrase. Et tellement déprimante. T'as pas besoin de ça.

Ta mère avait beaucoup d'espoirs. Elle t'a entendu chanter un jour, t'as vu danser. T'aimais ça. T'aimais ça, beaucoup. Elle t'a fait passer un casting, pour une agence. T'as été pris. T'avais 14 ans. C'était trop tôt. C'est toujours tôt. Parce que si tu vieillis, t'es pas assez con pour aller jusqu'au bout. T'as été pris. Et t'as passé un an avec eux. Jusqu'à ce qu'ils te renvoient. Parce que t'étais pas assez bon. T'as rencontré Bora. T'as rencontré Sooyun. Et avec ce que t'as vécu là-bas, t'as naïvement pensé que ça se passerait bien aussi, autre part. T'as pensé à demander à ta mère d'arrêter et de laisser tomber. Ton frère t'a dit que c'était pas une bonne idée. Tu lui as toujours pas pardonné.

T'as été pris autre part. Une agence plus connue, avec plus de visibilité. Plus de compétitivité. Moins d'élus. Mais t'es pas parti défaitiste. Parce que t'as rencontré des garçons. Et que vous avez décidé de vous entraider, les uns les autres. Ils t'ont aidé avec le chant, tu les aidais avec la danse. Pendant deux ans, vous avez fonctionné comme ça, tous les dix. Puis, vous avez passé une audition. Trois d'entre vous ont pas réussi. Sept d'entre vous, les heureux élus, avez débutés quelques mois plus tard. Tu te demandes où ils sont, les trois autres, parfois. Vous avez pas gardé contact. Mais t'aimerais savoir ce qu'ils font. A l'époque, ils étaient forcément déçu, mais maintenant ? Ils doivent être soulagés.

T'as vite compris que t'allais y passer aussi. Des mains au mauvais endroit, des regards déplacés, fixés à des endroits considérés privés. T'as pas été le premier du groupe, et t'as pas été le dernier non plus. Vous avez pas été le seul groupe, et vous seriez pas le dernier. Toi tu supportais pas ça. Personne supportait. Ni ça, ni le reste. Les amphétamines qu'on mettait dans vos bouteilles d'eau, et les fans qu'on laissait vous approcher de très près parce qu'elles avaient très bien payé. Les scripts qu'on vous donnait avec ce que vous pouviez ou ne pouviez pas dire, pendant les émissions télés. C'est qu'après que t'as appris ce que ça faisait, d'être soi-même et d'avoir une personnalité à soi, un cerveau pour réfléchir et pour penser. La jeunesse dorée que vous représentiez, elle a jamais existé.

Y'a une fois où ça a été trop. Trop dur à regarder, trop dur à apercevoir sans réagir. Elle était jeune, c'était encore une gamine. T'avais vingt-et-un ans. C'est trop vieux vingt-et-un ans pour laisser passer ça. Pour voir sans réagir, être témoin sans devenir complice. Puis la pression a pas aider à rester calme, à contenir la colère, la rage. T'aurais dû le faire avant. La fille a été viré, mais elle t'a remercié. Toi, t'as pas été viré. Ton contrat était pas fini, et ils pouvaient pas révéler la vraie raison. Ils ont décidé de vous offrir des vacances, loin de Corée. Au Japon, pour te mettre à l'aise, probablement. Par crainte que tu parles, peut-être. T'as souvent été naïf, à cette période, alors une fois de plus ou de moins.

Elle était jolie, vraiment jolie. Puis tes potes te disaient d'y aller, que tu lui avais clairement tapé dans l’œil. Ils s'en veulent, toi tu leur en veux pas. Ils pouvaient pas savoir. T'as été la voir, vous avez parlé, beaucoup. Et t'as passé la nuit avec elle. Tu voulais pas aller trop vite, mais elle repartait le lendemain, pour la Corée. Vous avez parlé, beaucoup. C'était une fan, elle était gentille, douce, un peu rentre-dedans, mais ça avait un côté mignon. Elle avait ce sarcasme latent qui lui allait bien et qui te rappelait Sooyun par moments. T'as jamais pensé à la retrouver, elle. Tu lui en veux pas non plus. Elle t'a expliqué, après. Cette foutue façon de faire des mauvaises choses pour les bonnes raisons. Les photos se sont retrouvées dans les journaux dés le lendemain. On vous a rapatrié. T'as été accusé de viol. T'as été viré. T'avais vingt-et-un an, t'as pas compris tout de suite ce qu'il se passait.

Elle a finit par avouer que c'était faux, après cinq mois de souffrance et de lynchage médiatique. On parlait que de ça. Toi, tu t'étais réfugié chez tes parents. Ton père, qui était revenu à tes débuts. Le bonheur des uns... Ton frère a été le seul à te croire réellement innocent. Lui, et Bora. Tu pouvais pas dire la vérité, puis qui t'aurais cru ? Les photos étaient criantes de vérité. Pourquoi elle aurait menti ? Bora a compris, parce que Bora connait le milieu. Bora t'a cru. Et c'était la seule sur qui tu pouvais compter à cette époque. Elle et ton frère. Tu l'avais toujours pas pardonné. Il t'aurait laissé parler à votre mère à quinze ans, ta vie aurait peut-être pas été foutue à la première page des tabloïds.

Ils t'ont repris dans l'agence. Tu voulais pas y retourner. Mais AWEEK était encore en activité, et t'avais cette mauvaise impression que ça se répercuterait sur eux, si tu revenais pas. T'avais probablement raison. Ils t'en ont voulu, d'être revenu pour eux. Tu t'es jamais excusé. Ils t'ont pas remis avec tes potes. Probablement qu'ils pensaient que c'était trop dangereux, ou que c'était assumer plus qu'ils ne le faisaient déjà qu'ils avaient fait une erreur. Ils t'ont demandé de jouer une pièce de théatre, que t'allais signer avec eux, de nouveau, mais en tant qu'acteur. Que cette fois, fallait pas que tu dérapes. T'aurais probablement préféré laver les couloirs de l'agence, plutôt que de jouer leur jeu malsain. Mais t'as joué. Et t'as perdu.

Les répétitions se passaient bien. Toi qui aimait pas le théâtre, il t'a apprit à l'apprécier. Et tu t'es mis à bosser, réellement. Tu voulais être avec tes potes, au début, et t'en avais pas grand chose à faire. Mais au fil du temps, y'avait quelque chose dans cette pièce, qui t'attirait, qui te faisait aller au bout de tes forces, qui te faisait chercher toujours plus loin dans tes ressources. Une pièce sur l'homosexualité que toutes les fans de AWEEK attendaient avec impatience. Quelque chose dans cette histoire tragique qui te faisait perdre doucement, très doucement la tête. T'aurais pu te méfier, dû, peut-être. Mais dans des moments de plénitudes comme ça, on se méfie pas. Jamais.

C'est sa femme qui a révélé où vous étiez. Tu prenais des photos de votre road trip. Il vous a emmené à l'endroit où il n'avait jamais emmené personne. Son endroit à lui. T'as pas de nouvelles d'elle. Mais tu lui as envoyé un message, la dernière fois, pour la remercier d'avoir fait ça. Tes managers vous ont retrouvé dans son van, nus. Et ils avaient pas fait attention, ils avaient été suivi. Des paparazzis, de partout. Aucun d'eux n'a réellement réussi à prendre de photos de vous, nus, dans le van. Vous aviez pas été prudents non plus, tu l'as découvert le lendemain. Des photos où vous étiez ensemble, partout. Les tabloïds qui avaient clamé que t'étais un violeur y'a un an et demi clamaient maintenant que t'étais gay. Avec une grande différence. Cette fois, ils disaient la vérité.

T'as pas réussi à le quitter des yeux pendant la conférence de presse. Le spectacle devait avoir lieu. Et pour que ça arrive, il fallait qu'il y ait une conférence de presse. Une vraie conférence de presse pour expliquer le malentendu, pour expliquer les photos. T'as pas pu en placer une. Ni ton manager, ni lui ne t'ont laissé en placer une. Tu leur aurais dit la vérité. C'est peut-être pour ça, qu'ils t'ont pas laissé en placer une. Il a dit qu'il pratiquait la méthode Stanislavski. Et tu l'as assez fréquenté depuis un an pour savoir que c'est vrai. Pour savoir ce que c'est aussi. Pour savoir, maintenant tu t'en rends compte, que quoique ça ait été entre vous, ça avait rien à voir avec la Méthode. Il t'a brisé, avec une pleine conscience de ce qu'il faisait. La confiance durement donné, il te l'a ravagé.

La mort, c'est jamais un truc agréable. Mais en vrai, qui peut le dire, vraiment. C'est pas comme si on pouvait le savoir, comme si on pouvait demander à un mort. Toi, tu peux dire que c'est pas agréable. Que tu recommenceras pas. Jamais.

C'est rapide. C'est un mousqueton à mettre sur un nœud coulant que tu mets pas en toute connaissance de cause. Ça aurait pu être si simple. Ton souffle se coupe. Tes jambes se débattent contre le vide sous ton corps. T'entends quelqu'un monter sur scène. La lumière s'éteint, tu crois. Tu perds un peu connaissance, en tombant par terre. Il aurait suffit de quelques secondes de plus pour que tu rouvres jamais les yeux. Tu sens quelqu'un s'agenouiller à côté de toi. Et tu l'entends crier. Sa présence est réconfortante, agréable. Comme une chaleur qui se répand dans ton corps après ces années de gèle complet. Il crie d'appeler les secours, de venir l'aider. T'as mal aux oreilles, de ses cris. Pas à cause de sa voix, mais parce qu'il crie. Une voix d'ange comme ça devrait pas crier. Un ange, vraiment. Alors t'agrippes sa main et tu la serres. Et il arrête de crier. Tu feras tout pour qu'il ait plus jamais à crier comme ça. Certainement pas pour toi.

Tu te fais virer, de nouveau, parce que t'as avoué à la fin de la pièce que t'étais gay. T'as sourit à sa femme en assurant que lui, ne l'avait jamais été. Et ça t'a brisé le cœur. Mais tu l'as toujours apprécié, elle. Et lui, il n'a pas bougé. Il n'a pas bougé. Il n'a rien fait. Quand t'étais allongé, à agoniser. Ils t'ont viré. Tu leur en es reconnaissant. T'aurais pas pu continuer. T'es retourné chez tes parents. Ton frère était plus là. Il était parti vivre sa vie. Et toi, t'avais plus ta place. Ils ne voulaient pas d'un fils homosexuel incapable de faire quelque chose de bien de sa vie. L'Ange t'a recueilli chez lui. Et t'y as fait la connaissance d'un autre ange. Moins rayonnant, mais plus solaire. Ils font partie intégrante de ta vie, désormais.

Tu déprimes. T'arrêtes les amphétamines, en plus. Pas encore totalement, mais après tout, c'est compliqué. T'observes l'Ange et le Soleil faire leur vie autour de toi, comme des petites fourmis. Tu regardes les vidéos de l'Ange, et tu réfléchis à rejoindre le Soleil à l'université comme tes parents te pressent de le faire. Si ça avait tenu qu'à toi, tu serais resté sur ce canapé pour le reste de ta vie. It feels like home.

T'as rejoint So So, finalement. T'as retrouvé Dak-Ho, et t'as retrouvé Bora. T'as suivi le premier, la seconde te rappelant un passé que tu voulais laisser derrière toi. Tu lui as parlé, à Bora, quand même. Vous vous êtes réconciliés. T'as reparlé à tes potes de AWEEK. Ils ont fini leur contrat. Ils ont été relâché dans la nature. Et ils savent pas encore tous quoi faire. Alors que pour certains c'est très clair. Vous devriez pas vous revoir. Mais vous vous revoyez quand même. Malgré tout. Et t'as besoin d'eux. Et ils ont besoin de toi. Aucun regret.

T'as trouvé un job.
T'as trouvé une famille.
T'as retrouvé des personnes perdues.
Tu regrettes beaucoup de choses.
T'as décidé de plus jamais rien faire que tu puisses finir par regretter.

Tu as terminé ta fiche et tu es donc validé !  

Le jeu commence pour toi dès maintenant ! Mais avant de commencer à RP, il va te falloir remplir quelques paperasse afin d'être en règle et faciliter ton intégration !

Première étape à ton parcours, n'oublie pas de recenser ton avatar dans le bottin, afin qu'il soit définitivement lié à ton personnage. Ensuite, direction les relevés de compte pour y poster ce qui te feras office d'activité RP. C'est obligatoire, et bien sûr, tu devras veiller à le maintenir à jour !

Une fois ces petits détails réglés, tu peux te diriger vers les demandes de liens pour y poster ta fiche et trouver tout un tas de potos à ton personnage ! N'hésite pas à passer faire un tout du côté des réclamations, histoire pourquoi pas d'attribuer un dortoir ou un métier à ton personnage ! Si tu es sociable, tu peux te créer un compte Instagram ou Twitter, et même nous laisser ton numéro de téléphone. :<33:

Tu peux à présent jouer pleinement sur le forum. N'hésite pas à profiter du Flood et de la Chatbox, nous seront ravis de t'y accueillir.

Avec ce message, tu remportes automatiquement une bourse de 200 points. N'oublie pas d'indiquer ce montant dans ton relevé compte lorsque tu l'ouvriras !

Bon jeu sur Hundred Miles !