Elle grandissait, les quelques restes de son enfance baignée de félicité se dégradaient inlassablement. Ainsi allait les choses.

Promptement, la délicate demeura la petite fille à l’origine d’une séparation, la racine de la lâcheté, de la vilenie et surtout, de l’abandon. Vingt-et-un mois s’écoulèrent avant que son père ne se rende compte qu’il n’était point attaché à son enfant, qu’il avait pourtant désiré. Qu’il était plus heureux ailleurs, plutôt que dans la maison qu’il avait construite de ses habiles mains. Hélas, Ga Young était déjà là, en chair et en os. Ga Young portait le même nom que lui. Ga Young, faisait partie intégrante de la famille, qu’il le veuille ou non. Chose indéniable, cet enfant ne pouvait guère repartir, disparaître, se volatiliser comme l’aurait voulu son effarouché patriarche. Alors, sans demander son reste, il abandonna la demeure familiale. Sans une sentence, sans une adresse, il s’éclipsa de cette vie bien trop assommante à son goût, laissant un vide incommensurable dans le cœur de ses deux êtres humains, pourtant tant attachés à la bonté dont il avait auparavant fait preuve. Seulement, la lâcheté n’était pas la principale raison de toute cette agitation. Le géniteur avait mené une double-vie, avec autre famille, une autre femme, un autre enfant. Il était seulement parti les rejoindre à tout jamais.

Une présence s’était effacée, laissant à Ga Young une mère affligée et inconsolable. Bien au-delà de ça, elle ne désirait plus de son enfant et, probablement trop méprisable pour la confier à une famille sentimentale, elle la garda auprès d’elle. Dès cet instant, la jeune coréenne fut éduquée sans l’ombre d’un attachement, sans la moindre once d’amour, sans une marque de douceur à son égard. Tandis que les années s’écoulaient difficilement, progressivement, la mère Im s’enfonça dans un abysse pernicieux. Rapidement, elle fût renvoyée de son travail, elle perdit la maison et se retrouva dans un appartement insalubre. Aucun revenu pour venir en aide à cette fille unique, qui avait alors dix ans. Jamais elle ne s’était retrouvée dans les bras cajoleurs de sa mère, jamais elle n’avait entendu cette dernière lui avouer son amour. Non, elle n’était que le fruit de la peine, de l’anéantissement et ce sentiment si lancinant et puissant, sa génitrice le lui fit payer. Jour après jour, injure après injure, violence après violence, elle ne craqua guère. Elle subissait les blasphèmes, simplement, espérant intérieurement que ce chagrin se dissiperait avec le temps. Naïvement, la fillette estimait qu’en ramenant à la maison d’excellents résultats scolaires, sa mère serait fière de ce triomphe. En dépit de ses efforts magistraux, rien de tout cela n’arriva. La drogue, l’alcool, fût le seul antidote assez vif pour calmer les téméraires troubles de sa génitrice. Une épave, un navire à la dérive, elle sombra, jusqu’à ce qu’elle ne prétende plus au rôle de mère que la jeune demoiselle s’évertuait à la faire retrouver. Enchaînant de vulgaires boulots dans le but de se payer ses doses et ses précieuses bouteilles, l’ingénue devait subsister, seule.

Son adolescence fut sa déchéance.

Ga Young entra dans l’année de ses seize ans. Elle demeurait une adolescente paumée, une âme égarée dans ce monde trop corrompu. Écœurée, elle était indéniablement. Chaque soirée, elle retrouvait sa mère étendue sur le canapé, à implorer son enfant d’aller lui acheter une dose « C’est la dernière, aide-moi à décrocher ma chérie, je t’en supplie. On pourra reformer une famille, je te le promets. » Vulgaires inepties, conduisant à la déchirure ultime du lien insignifiant qui les reliaient. Dès cet instant, la belle se rendit compte, avec amertume, que la matriarche n’était rien d’autre que la cause de ses troubles. Cette femme autrefois douce et délicate, n’était plus que le reflet de sa perte. Ga Young décida, sans la moindre hésitation, sans la moindre lamentation, d’effacer de sa misérable existence ce qui la rattachait encore à cet être perfide et dépravé qui était pourtant sa seule famille. Dans l’unique but de prétendre à un avenir meilleur, la demoiselle tenta de se frayer un chemin dans le monde du travail. Chose qui ne suffisait malheureusement guère puisque l’argent qu’elle parvenait à obtenir était à de multiples reprises dérobé par sa mère.

Fatiguée, lassée, Ga Young était à des kilomètres de la jeune femme épanouissante qu’elle souhaitait éperdument devenir. Cette vie qui était sienne la ravageait, la consumait intégralement.

Pourquoi diable ne prenait-elle pas la fuite ? Une excuse, c’était tout ce dont elle avait besoin pour enfin disparaître de ce lieu qui la hantait, qui était son existence. La manière dont sa génitrice l’humiliait inépuisablement, s’emparant de sa maigre fortune pour assouvir son évident manque de produits illicites, l’avait finalement convaincu de s’échapper. S’échapper pour de bon.

La coréenne mit un terme à cette douloureuse existence, en pliant bagage, sans se détourner de cette décision. Séoul serait son refuge. Si ô grand jamais elle avait décidé de rester auprès de cette femme qu’elle ne considérait nullement comme sa mère, Ga Young aurait probablement subi le même châtiment. Néanmoins, elle avait des ambitions. Tirer sa révérence de cette vie s’avérait être sa seule alternative. En intégrant l’université de la puissante capitale, bien loin de sa Jeolla du Sud, Ga Young pouvait revendiquer cette nouvelle vie qui l’attendait, aux prémices de l’âge adulte.

Han Soo Yun a écrit:

[01:00:51] cproject: mais après j'vois trop soo vouloir l'exclusivité de ton perso psk voilà c'est elle qui l'a formé, c'est à elle
[16:13:40] cproject: Je vais te pécho :/

Et le petit bout de code pour le bottin

Code:

[code]<span class="style1">✗</span> [b]LEE SUNG KYUNG[/b] ⟫ im ga young[/code]