Dépourvue d'aplomb et d'obscurantisme, Rosé c'est la désinvolture, la frivolité et l'aisance même temps. Le profil parfait d'une catastrophe ambulante qui n'y laisse en survivant que des cafards, elle arbore avec plaisance l'impavidité, le cynisme et la personne dantesque  à sens complet. La transcendance de celle ci exhale par toutes ses facultés, la comédie en excellence, le spécimen parfait de la beauté authentique qui songe à trouver le prince charmant. Elle se suffit amplement et est d'un naturel déroutant à sens unique, le je-m'en-foutisme dans toute sa splendeur, l'insouciance et le sarcasme emplie dans un faste. Rosé. pour le feu, pour l’abîme, pour le chaos. quelques lettres ambassadrices de haine, beaucoup trop douces à l’oreille pour croire qu’elles pourraient être assassines. mensonge perfectionné dans lequel elle se glisse, identité nouvelle pour fuir sa chaire et son sang aux orbites meurtriers. Rosé sans être Rosé, vivante sans être vivante. elle s’abandonne à ce jeu de rôle pour oublier la peur d’un châtiment chargé, pour oublier cette ombre qui ne cesse de la chasser. le paradis lieu indécis qu’elle s’imagine parfois la nuit.

Dans son sang en ébullition, qui tourne dans ses veines pour en faire battre un palpitant trop sauvage. trop fort. elle cogne dans les murs, se casse parfois quelques ongles bien manucurés en guise de leurre. carapace dure, carapace froide, elle se déverse quand l’orage gronde. et comme la foudre, impossible à canaliser, brève, jamais savoir où elle frappera à nouveau. lumière instable, électrique, choc émotionnel qui fait d’elle l’instable au cœur mystérieux. avarice. quand le désir est trop grand pour ses petits yeux aux couleurs changeantes. elle en veut trop, toujours plus, encore et encore sans se contenter vraiment. elle gratte, elle s’immisce et s’incruste comme une putain de bactérie qui nous ronge. elle aime ce jeu de poker qu’est la vie, l’idée que sa tête soit mise à prix juste pour toucher le pactole du bout des doigts. envie. fille de rue, fille de nuit. louve affamée qui veut faire cesser son désintérêt. celui qu’elle a envers les autres, envers le monde mais sans jamais vraiment y arriver. pourtant elle force, elle peut faire croire à qui bon lui semble que la lune est rouge, que les étoiles sont vertes et qu’elle sait aimer. sans jamais le penser, sans jamais y croire, simplement pour faire briller des regards en attendant qu’un la touche en plein dans le mille. gourmandise. elle croque dans l’âme, dans la chaire pour ne laisser que des empreintes venimeuses dont on a du mal à s’en défaire. des souvenirs ardents, violents parfois mais trop marquants pour ne pas en laisser quelques uns derrière elle en stress post-traumatique. elle s’en branle, tant qu’elle a dévoré deux ou trois semblants de démons ou une ou deux âmes trop propres.