Paumes contre oreille. Pression forte pour tout oublier, ne rien laisser filtrer. Fermer fort les yeux, comme si cela serait suffisant pour l’isoler du monde. Tant qu’il ne voit pas. Tant qu’il n’entend rien. Il peut alors se persuader, au moins, que rien n’existe. Rêveries d’enfant, naïf. Il n’a que cinq ans après tout. C'est toujours la même chose. Les cris. De sa mère, de plus en plus hauts. Le pli qui se forme au milieu de son front alors qu’elle dévaste tout dans la maison. Tempête de colère et d’impulsivité.  La piètre figure paternelle qui se prend les vases et les assiettes. Soumission totale. Elle était sublime, violente et alcoolique. Et cet homme faible et entièrement soumis à sa femme, il ne l’aimait pas. L’amour seul peut-il lui faire endurer tout cela ?  Il voulait le voir se rebeller au lieu d’essayer de comprendre une folle. Partir. Les emmener tous les deux. Qu’il n’y ait plus personne d’autres. Plus d’elle. Quitter cette maison qui ne connait pas le silence.

Musique à fond, il préfère de loin que ses tympans finissent par exploser que de continuer à écouter les injures de sa mère, le son de sa voix criarde et les coups que son père reçoit. Les livres et la musique sont les seuls refuges qui lui sont offerts. Les meilleurs résultats, élève excellent dans toutes les matières…cela laisse sa mère de marbre tandis que son père ne cesse de le gâter et le féliciter. Eau paisible et feu ardent dans une seule pièce. Mais quitte-là bordel, allons-nous en, il n’y a pas qu’elle dans la vie. C’est tout ce qu’il veut crier à son père.

Et un jour, il la quitta. Viens mon bébé, on s’en va, juste toi et papa, très loin de tous nos problèmes là où elle ne nous retrouvera jamais. Il fait nuit quand ces chuchotements parviennent à son oreille, son regard posé sur trois grandes valises. Sa mère n’était pas là, certainement en train de se saouler dans un bar et se faire sauter par le premier venu dans les toilettes.

Le front collé contre le hublot, le garçon de douze ans arrive enfin à sourire.

Seoul devient son nouveau refuge. Une maison calme, sans les cris et les verres cassés…Ilya grandit, dépasse son père en taille. Il sourit de cette fierté mélangée à de la gêne dans le regard de son paternel quand il doit maintenant courber le dos pour déposer un baiser sur sa joue. Ce bonheur à deux qu’ils ont enfin réussi à avoir.

L’adolescent ne saurait trop dire quand ses excès de colère ont commencé la première fois. Imprévisibles. Des crises de colères violentes et brèves qu’il avait tôt faites de regretter. Souvent pour des conneries ; parce qu’on ne lui avait pas bien parlé, que la porte soit restée entrouverte ou qu’un voisin de table faisait trop de bruit en se mouchant le nez. Il cause plusieurs bagarres à l’école, change souvent de collège et de lycée. Finalement, on ne voulut plus de lui. Nulle part.

Et il se détesta. Parce qu’il se voyait devenir comme elle. Ce n’était plus qu’une simple ressemblance physique qui les liait à présent.

Le reste ne fut plus qu’un cercle sans fin de colère, de thérapie et de déception. Cette rage envers lui-même, décuplée envers cette femme. D’amour déchus parce qu’il est juste trop difficile à contenir, à supporter. Et une carrière de professeur à peine entamée et qui peut-être ne durera même pas.

❯ Derrière l'écran ; je vous aime déjà    

Et le petit bout de code pour le bottin

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[code]<span class="style1">✗</span> [b]SEO KANG JOON[/b] (acteur) ⟫ hwang ilya[/code]