il y a ce père qu’elle a vu s’éloigner au fil du temps. ses sourires s’effacèrent, ses rires s’éteignirent pour laisser place à la morosité ; et puis un jour il est parti laissant derrière lui ce qu’il a toujours chéri … du moins c’est ce qu’il avait dit. dans son sillage il a laissé de quoi faire pour ne pas l’oublier. dettes multiples s’accumulant sur la table, et plus le chiffre augmentait plus la haine s’installait. les larmes salées de sa mère venant baigner ses lettres qui les menaçaient si tout n’était pas remboursé dans un délai accordé. de la gamine innocente, elle est devenue cette femme pleine de ressource. multiples boulots vinrent rallonger son CV vierge de toutes expériences. père absent régnant fièrement dans le royaume de ses songes. « old as she was, she still missed her daddy sometimes. » — si elle était une fleur, Yihwa serait une ( r o s e ), belle en apparence mais cachant des épines sur lesquelles on viendrait se piquer si on tentait de l’approcher. — la réalité a rapidement rattraper sa mère qu’elle aime tant. alors qu’elle vivait une vie p a r f a i t e, elle a rapidement compris que le monde dans lequel elle se mouvait, n’était qu’une simple utopie. épaules frêles s’affaissant sous le poids du temps et du quotidien qu’elle menait maintenant. il y a ses sanglots que la gamine entend sans y faire attention, elle sait que la réconforter ne ferait qu’empirer l’état dans lequel elle se trouvait. il y a des mots qu’elle n’entend plus, des sourires qu’elle ne voit plus … des faits qu’elle pensait passager qui finalement sont devenu réalité. « she taught her that fear is not an option. » — si elle était un lieu, Yihwa serait ( b a g u i o ), la ville de sa naissance, celle qui l’a vu naître et grandir quelques années avant de rester seulement un souvenir dans ses pensées. — Mora, quatre lettres qui se mêlent sur le papier pour créer le prénom de sa soeur ainée. lien fraternel solide que tout le monde disait, les soeurs Ga ne semblaient pas connaître les colères et jalousies que les autres mères évoquaient. entente positive entre ses soeurs que tout opposé. il a fallu seulement un scandale pour tout briser. Mora avait tout, la gloire, la reconnaissance, et le métier dont elle rêvait … mais une fois le sommet atteint d’un revers de la main on l’a repoussé pour lui montrer la place qu’elle méritait. à travers ses colères, il y avait cette gamine qu’on avait brisé. on attendait d’elle des choses qu’elle n’avait pas la force de réaliser et c’est sur Yihwa que les regards se sont tournés. par obligation elle était devenue le pilier de cette famille brisée. « sisters are different flowers from the same garden. » — si elle était une chanson, Yihwa serait ( t h e m i d d l e ) de Jimmy Eat World. pas d'explication particulière, elle lui donne juste la pêche en l'écoutant. — Je t’aime. mot prononcé avec facilité lorsque leurs regards se sont croisés. un an que leur idylle avait vu le jour, un amour sincère que l’on pourrait envier. innocente, elle l’était lorsque ses bras l’entouraient et que ses mots la rassuraient. elle a rencontré sa famille, mais n’a jamais osé lui montrer la sienne. ce n’était pas de la honte, ni un manque de confiance .. elle voyait juste l’obscurité dans lequel il aurait pu plongé si elle avait accepté de le présenter. elle l’aimait, personne n’en doutait, il était sa priorité … mais les choix qui ont été fait, l’ont poussé à s’éloigner. elle n’avait plus le temps de ressentir ces émotions qui l’envahissaient à la moindre pensée. les larmes ont coulé lorsqu’elle a décidé d’en terminer, préférant protéger de la vérité cet homme qui n’avait rien demandé. « maybe we are soulmates, but just met at the wrong time. » — si elle était un film, Yihwa serait ( G r e a s e ) de Randal Kleiser, scènes de chant et de danse mêlées en harmonie avec cet amour sois-disant impossible entre deux personnes que tout opposent. un film qu’elle peut revoir jamais se lasser de cette ambiance rétro qu’il dégageait. — un appel venait de tout changer. sans le réaliser sa vie allait évoluer et prendre un tournant qu’elle avait souhaité. pour elle c’était un moment de joie, qu’elle partagera uniquement avec sa meilleure amie. une compagnie l’avait accepté, soulignant ce talent qu’il ne fallait pas gâcher. s’entrainer, se cacher, pour ne pas blessait les personnes qui souhaitaient oublier ce milieu qui les avaient brisé. c’était son secret qui était lourd à porter. plus le temps passait plus il était difficile pour elle de jongler entre sa vie d’étudiante et sa vie de trainee sans que personne ne le remarque. elle a toujours su préserver l’être aimé, mais le poids de ce secret la fera bientôt chavirer. « everything was already determined. » — si elle était un plat, Yihwa serait le ( k i m c h i ) que sa mère réalise avec facilité. aliment salé qu’elle apprécie mettre dans le moindre de ses mets. épicé comme elle l’aimait, elle ne pouvait s’empêcher d’en manger. — les amis vont et viennent, apportant à leur façon quelque chose que l’on aurait jamais imaginé. fierté inexplicable qu’elle éprouve en parlant de ses amis qui n’existent pas. elle qui n’arrive pas à aborder les gens, elle se crée cette popularité pour ne pas inquiéter. mais la vérité est que sur les doigts de sa main elle pourrait compter les gens qui partagent sa vie. elle est ce genre de personne qui fuit les relations et les discussions dès qu’elles se font plus compliqués.

( m o o d b o a r d )